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"#LaRafle, Twitter et Facebook : je suis prof, le live-tweet est un outil pédagogique" (Le Plus du NouvelObs)
- Loys
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Admettons que ce soit vrai... Pourquoi le clamer sur tous les toits, à part pour montrer qu'on est un professeur branché nouvelles technologies ? Ce ne serait pas une forme d'apologie de Twitter, comme on en rencontre si souvent dans un certain camp pédagogique ? Du coup, je me permets de répondre ici !#LaRafle, Twitter et Facebook : je suis prof, le live-tweet est un outil pédagogique
Donc ce professeur est "amie" avec ses élèves.LE PLUS. Emilie Kochert est professeure d'histoire-géo dans un lycée, non loin de Paris. Dimanche dernier, elle était sur Facebook et Twitter, lisant les commentaires que ses élèves ont postés sur les réseaux sociaux, pendant la diffusion de "La Rafle" sur TF1.
Être en contact 24h/24h avec ses élèves, y compris le dimanche soir : c'est un rêve possible devenu possible grâce à nos deux services commerciaux favoris : Twitter et Facebook !
Il faudrait peut-être rappeler pour le commun des mortels ce qu'est un live-tweet ou LT. C'est ce qui s'appellerait de la pédagogie.Du choc à l'émotion, elle revient pour nous sur l'intérêt que peut revêtir le live-tweet dans les méthodes d'enseignement.
Quelles sympathiques réactions ! J'espère qu'il ne s'agit pas des élèves de Mme Kochert. Enfin, tant que Twitter est un "outil pédagogique"...Dimanche soir, sur TF1, était diffusé le film "La Rafle", de Rose Bosch. Une diffusion qui a donné lieu à de nombreux commentaires sur Twitter, témoignant à la fois du choc ressenti par les jeunes utilisateurs du réseau devant ce film qui traite de la rafle du Vel d’Hiv, mais aussi de l’humour plus que douteux de certains (plus âgés aussi), puisqu’en même temps c’est le hashtag #UnBonJuif qui circulait sur la toile.
Tous mes élèves ont aussi un groupe Facebook mais je considère que mes élèves ne sont pas mes amis. J'ai trop d'estime pour eux et trop de respect pour leur vie privée.Facebook, mes élèves et moi
Je suis enseignante depuis plus de dix ans. J’ai plusieurs classes, de la sixième à la première, en sections internationales. La particularité de mes élèves de première ? Ils ont créé un groupe Facebook pour leur classe, auquel ils m’ont invitée.
Curieux de poser des règles dans un espace dans lequel on est "invité".C’est très clair entre nous, nous nous servons de cet endroit comme un espace d’échanges au sein duquel les règles sont posées dès le début.
Enfin, si c'est comme pour Twitter et le hashtag #UnBonJuif...
Ils ont validé la compétence du socle "Avoir conscience de la dignité de la personne humaine et en tirer les conséquences au quotidien".J’ai donc pu assister à leurs échanges pendant cette soirée de dimanche.
Mes élèves n’ont pas été à l’origine de commentaires désobligeants, ni maladroits, ce dont je suis plutôt fière.
Finalement un mauvais film sur TF1 fait autant pour nos élèves qu'un cours d'histoire.Néanmoins, ils ont chacun eu plusieurs réactions.
Jusqu’au visionnage du film, certains ne semblaient pas avoir saisi que des enfants ont aussi été victimes de la terrible rafle du Vel d’hiv. Ça les a visiblement choqués. Jusqu’alors, pour eux, seuls les adultes avaient été concernés.
J'ai quand même un doute : il s'agit bien d'élèves de Première ?"Même les Français ?" Voilà leur deuxième réaction. Ce film a été l’occasion de modérer l’amalgame qu’ils ont tendance à faire : non, tous les Français n’ont pas été des résistants, et non, on n’a pas raflé que les étrangers juifs.
Petit problème précisément : les résistants sont majoritaires dans le film...
La police française a tellement été "impliquée" que la rafle a été organisée conjointement par elle et la Gestapo.Il y a une vérité historique, la police française a effectivement été impliquée dans la déportation. Troisième type de réaction, celle du choc de savoir qu’il y avait eu des survivants à la rafle du Vel d’hiv.
Pas de toutes, visiblement. Passons.Le professeur : un médiateur
En fait, ils sont conscients de ces vérités.
C'est heureux, en Première.Ils font la différence entre une fiction et un film historique.
C'est quand même curieux de "faire résonner la souffrance" tout en la retweetant à ses amis.Tout est une question de format et d’accents. "La Rafle" met nécessairement l’émotion au cœur de son propos. Via l’identification, elle fait appel au cœur, elle fait résonner la souffrance qui se concrétise sous leurs yeux. De son côté, "Nacht und Nebel" ("Nuit et Brouillard") est presque trop long pour qu’ils puissent aller jusqu’au bout du document, tant les images sont insoutenables. Ces réactions témoignent d’une appropriation intellectuelle particulière, qu’ils lissent entre eux par la suite en en parlant.
Vers 22h30-23h ?C’est à ce moment-là que le professeur doit intervenir, il doit se faire médiateur afin de détacher les élèves de l’émotionnel paralysant, et de les mettre sur le chemin de la réflexion.
Il faudrait savoir : pourquoi un médiateur puisque "Ces réactions témoignent d’une appropriation intellectuelle particulière, qu’ils lissent entre eux par la suite en en parlant" ?
Mais non : Twitter est un "outil pédagogique" !Il ne faut pas oublier que ces événements se sont déroulés il y a fort longtemps. Notre rôle est de permettre ce recul, cette mise en perspective – là où les réseaux sociaux comme Twitter sont dans l’instantanéité, et favorisent les réactions épidermiques.
Quand ?Mais nous y reviendrons, parce que ces réactions, en elles-mêmes, ne sont pas un problème. Il faut seulement travailler à les canaliser.
Pour l'instant, l'utilisation pédagogique de Twitter reste bien nébuleuse.
Pour ne pas dire carrément mauvais.Utiliser l'écrit pour leur permettre de réfléchir
Je me rappelle des propos de la réalisatrice qui disait que l’on ne pouvait pas ne pas aimer son film… Je ne parle aucunement de la rafle du Vel d’hiv quand je dis que je trouve son film relativement médiocre.
Une référence de film sur la rafle du Vel' d'Hiv' d'une tout autre qualité et complexité : M. Klein de Joseph Losey (1976).
Le seul problème de cette nouvelle, c'est qu'on ne peut pas la lire sur Twitter et ses 140 caractères !Le film, en tant qu’objet cinématographique, et l’histoire, n’ont aucun écho dans mon propos. Il faut cependant lui reconnaître de parler de la déportation et de la France de l’époque, tout comme le fait cette nouvelle de Vercors, "La Marche à l’étoile", que j’aime beaucoup faire étudier à mes élèves. Il faut en parler.
Le hashtag #UnBonJuif, c'est aussi considéré comme de "l'objectivation du réel" ?Ce qui m’intéresse particulièrement, dans le fait que mes élèves se soient exprimés sur Facebook, pour parler de ce film entre eux, et que d’autres adolescents aient utilisé Twitter, c’est que cela peut être un très bon outil pédagogique : la combinaison de l’écrit et de l’instantanéité permet, par la suite, une objectivation du réel.
"Encadrée" ? Mais quand et comment ?Cette association permet, avec le recul, de revenir sur ce que l’on a choisi ou non de tweeter, sur ce que l’on a perçu, ressenti à un moment précis – et de faire des comparaisons entre les choix de chacun. Si cette démarche est encadrée, elle permet de créer du dialogue.
Donc quand les élèves consultent Facebook sur leur mobile en classe, ils font "résonner intellectuellement l'expérience" ? A généraliser d'urgence !Bien souvent, pendant ce même moment précis, la charge émotionnelle est tellement forte qu’elle occulte l’information principale, elle l’étouffe. Utiliser le live-tweet, ou le commentaire Facebook permet de travailler sur du vécu, de faire résonner intellectuellement l’expérience.
Et parler du hashtag #UnBonJuif, c'est prévu à un moment donné ?
Ah ! C'est donc une expérience pédagogique... qui n'a pas encore eu lieu !Le live-tweet, adaptable à d'autres événements
Mes élèves sont en première, ils ne travaillent pas encore sur la Seconde guerre mondiale mais nous allons parler ensemble de ce film. Je leur ai demandé l’autorisation de faire des captures d’écran de leurs discussions, et d’anonymiser les propos de sorte que l’on puisse se servir de cette expérience en classe.
D'où l'intérêt d'en parler si tôt dans la presse ! Il sera facile de parler du vécu des élèves à partir de leurs tweets anonymés, effectivement. Quand à l'anonymat, il risque d'être relatif puisque les élèves...sont en réseau et que certains ont lu les tweets des autres. J'ai le sentiment que Mme Kochert ne maîtrise qu'imparfaitement les réseaux sociaux dont elle fait ici l'apologie.
Euh disons plutôt : couvert, voire vécu des conflits, non ?Personnellement, j’ai l’intention de pratiquer avec eux le live-tweet d’une rencontre avec un journaliste étranger qui aurait vécu, voire couvert des conflits.
Oui, c'est mieux que de lui parler directement, pour objectiver le réel.
Un échange verbal, c'est tellement obsolète. Il vaut mieux "privilégier la relation humaine" par écrans interposés.Le but étant d’éviter au maximum que ce soit une conférence, pour privilégier la relation humaine et le partage d’expérience, le questionnement.
Encore une expérience pédagogique à venir ! Quel suspense haletant, avec un tel dispositif !Il y aurait deux groupes, un qui tweeterait les informations les plus factuelles (les échanges, les déclarations, les citations, etc.), et un autre qui s’attacherait plus à l’analyse et aux ressentis.
Eh bien avec ça...Cela permettrait de comparer les choix de chacun des groupes et de mettre en évidence l’impact du ressenti sur la manière dont on transmet un message.
Merci pour cette conclusion qui n'est donc appuyée sur rien !C’est cette objectivation que permettent l’écrit et l’instantanéité qui est intéressante, si elle est encadrée. C’est pourquoi je pense que le live-tweet ou l’utilisation des réseaux sociaux peut avoir un écho dans la pédagogie.
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- Loys
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Voilà qui m'inspire plusieurs réflexions :
1) Pour les droits de reproduction réservés, je ne peux que donner raison à Mme Kochert (ou plutôt au Plus du Nouvel Obs'), si tant est qu'on puisse parler d'"œuvre" ou de propriété "intellectuelle" dans le cas de son article. Disons que débattre de ses propos sur ce forum relève du militantisme et d'une cause intellectuelle : il se trouve justement qu'il existe des limites au droit d'auteur dans le cas d'une analyse de l’œuvre justifiée par son "caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information".
2) Puisque Mme Kochert semble connaître le droit mieux que moi, elle pourra sans doute m'indiquer la qualification juridique qui convient lorsqu'on parle d'un tiers sur un réseau social public en employant l'expression "pourrisseur".
3) Mme Kochert confond visiblement le blog, le forum et les derniers messages du forum annoncés sur le blog. Je n'ai qu'un blog.
Du coup je recommande chaudement la visite de cette page : "« Mon expérience de Twitter » par Emilie Kochert" sur Pegasus Data project ("Plate-forme d'expérimentation en humanités numériques/digitales, réseaux sociaux, Twitter, influence sur le web et visualisation de données").
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La «conversation» sur Twitter continue, et je crois Loys que cette personne n'est pas la première à se plaindre de ne pas avoir de « droit de réponse ». Peut-être devriez-vous faire un post-it sur ce forum pour expliquer comment vous voyez les choses.
Cela dit, je me rends compte à chaque fois que j'y vais comme Twitter est mal fait ou comme les gens l'utilisent de travers... Pas moyen de suivre lesdites conversation depuis le début... Je lis de @bidule et @machin avec ce qui est visiblement une réponse, et quand je clique sur « View conversation » je n'ai malheureusement rien de plus dans 90% des cas... Est-ce moi qui suis nulle ?
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- Loys
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Oui, vous avez raison, c'est très jargonnant, bien dans l'esprit des nouvelles pédagogies qui ont fait tant de bien à l'école.
Pour @bidule et @machin, ce ne sont pas forcément des réponses : ça ne peut l'être que si l'intéressé est abonné à vos tweets. Il faut dire que Twitter entretient savamment la confusion : la preuve avec Mme Kochert.
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Je ne suis donc pas certaine que la loi protège les recopies, même phrases par phrases et même pour être analysées et critiquées, qui sont faites ici.
Je trouve cette restriction particulièrement stupide dans la mesure où le droit d'auteur n'est pas atteint car l'auteur, la date et la sources sont systématiquement cités et qu'il n'y a aucune volonté apparente de s'approprier le travail de l'auteur. Mais peut-être vaudrait-il mieux se renseigner pour éviter les ennuis.
Petit Edit : un petit tour sur les conditions générales d'utilisation du Nouvel Observateur m'informe et me confirme mes craintes : d'une part, le N.O. est propriétaire de tous les droits de propriété intellectuelle sur le contenu du site, donc si approbation il y faut demander, c'est à eux et non à l'auteur. D'autre part, ils interdisent toute reproduction sous quelque forme que ce soit du contenu du site... tempsreel.nouvelobs.com/donnees-personnelles.php
Donc si volonté d'enquiquiner il y a, possibilité de le faire il y a aussi... Même si habituellement les journaux laissent faire car ça leur fait de la pub, mais quand même.
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- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18221
Effectivement je prends toujours bien soin d'indiquer la source de l'article en premier, avec un lien. Je devrais sans doute retirer la reproduction intégrale de l'article dans le premier post, mais garder l'analyse dans le post suivant puisqu'elle est critique et polémique, et composée uniquement de citations ! Il me semble difficile de critiquer un raisonnement sans le suivre du début jusqu'à la fin.Les analyses et courtes citations sont autorisées dans le cas critique, polémique... mais la jurisprudence prévoit que « La reproduction intégrale d’une œuvre en format réduit ne peut juridiquement pas être considérée comme une citation. »
Dont acte.
Je note aussi la réaction amusante de Mme Kochert, qui s'empêtre dans les dénégations embarrassées sur ses compétences et ne sait pas s'inscrire à un forum :
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A consulter sur les pratiques de veille au regard du droit d'auteur : eduscol.education.fr/numerique/a ... e-et-droit
Et cet article de "Yahoo News" sur cette même soirée :
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