"Yvelines : trois élèves exclues du lycée pour des tweets" (Le Parisien)
Si l'Etat n'est pas capable de garantir la sécurité physique et psychologique des élèves (comme des enseignants) il faut qu'il passe la main, et comment des parents peuvent-il laisser leurs enfants dans de pareils établissements ?Loys écrit: "Catherine Blaya, professeur de sciences de l'éducation à Nice, estime, après enquête nationale menée auprès de 3 600 collégiens et lycéens, à environ un quart ceux qui ont été victimes de violences ponctuelles via le Web."
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En l'occurrence une partie de la responsabilité incombe bien aux parents qui procurent un smartphone ou un ordinateur connecté dans la chambre à leur enfant et leur permettent de s'inscrire sur Facebook trois ou quatre ans avant l'âge autorisé.
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En l'absence de chiffres, difficile de considérer une quelconque évolution.Frist écrit: Certes, la menace est grave, mais est-ce vraiment la recrudescence de la violence à l'école ?
Je pourrais aussi caricaturer en postulant, avec Michel Serres, que les réseaux dits "sociaux" ne peuvent que rendre les élèves meilleurs.L'élève tête de turc dans une classe, c'est une légende ? Les élèves ont toujours été des anges, attendant le numérique pour être violent ?
Une chose est sûre : le numérique apporte des "outils" d'humiliation nouveaux, plus collectifs et permanents, ainsi qu'une virtualisation confortable permettant de les mettre en œuvre à distance.
Comme dit Michel Serres, le virtuel, c'est le vertueux.
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Pas totalement convaincu, le "tunnel de la mort" ce n'est pas virtuel et ce n'est pas à la maison, vous n'avez pas répondu à ma question, les prof. ont-ils le droit d'interdire les téléphones en classe, le font-ils ? Quand il n'y a pas de règle il y a les règles de la mafia je crois avoir parlé de ça sur mon blog.Loys écrit: Le problème étant précisément, Wikibuster, que l'essentiel de ce cyber-harcèlement ne se fait pas dans l'établissement... mais à la maison, en réseau.
En l'occurrence une partie de la responsabilité incombe bien aux parents qui procurent un smartphone ou un ordinateur connecté dans la chambre à leur enfant et leur permettent de s'inscrire sur Facebook trois ou quatre ans avant l'âge autorisé.
"Une chose est sûre : le numérique apporte des "outils" d'humiliation nouveaux, plus collectifs et permanents, ainsi qu'une virtualisation confortable permettant de les mettre en œuvre à distance."
L'anonymat qu'on doit comprendre comme une certaine garantie d'impunité a des conséquences redoutables en effet !
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Bien sûr dans ce cas précis, d'où les modalisateurs dans ma phrase ("une partie", "l'essentiel"...). Mais le harcèlement peut avoir lieu à toute heure et en tout lieu, grâce à la dématérialisation : et ce n'est pas l'établissement scolaire qui fournit les moyens techniques.Pas totalement convaincu, le "tunnel de la mort" ce n'est pas virtuel et ce n'est pas à la maison...
Il n'y a pas de règles nationales : c'est le règlement intérieur qui s'applique. Le principe même de règlement "intérieur" est problématique puisque les réseaux opèrent une confusion permanente entre extérieur et intérieur.vous n'avez pas répondu à ma question, les prof. ont-ils le droit d'interdire les téléphones en classe, le font-ils ? Quand il n'y a pas de règle il y a les règles de la mafia je crois avoir parlé de ça sur mon blog.
Bien sûr. Mais j'irai plus loin : sur Facebook, pas d'anonymat (en principe) mais une confidentialité protectrice (espace semi-public, protection du compte par mot de passe) qui libère aussi les ardeurs de certains.L'anonymat qu'on doit comprendre comme une certaine garantie d'impunité a des conséquences redoutables en effet !
Pensez à ces élèves germanistes qui ont organisé sur Facebook un chahut dans un cours d'allemand, avec (bonus) l'assentiment de la mère d'un des élèves. Le professeur a eu vent accidentellement de ce chahut programmé grâce à quelqu'un qui appartenait à ce réseau : elle a pu anticiper, prévenir sa direction (qui a refusé d'agir), enregistrer le cours, faire des captures d'écran, déposer plainte et obtenir gain de cause devant un tribunal.
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"déposer plainte et obtenir gain de cause devant un tribunal."
Comment était motivée la plainte, quelle faute était commise précisément ?
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Vous pouvez difficilement contrôler un usage discret des smartphones (enregistrement vidéo, photo, SMS ou tweets). Pour vous en convaincre, je renvoie à ce fil de discussion : www.laviemoderne.net/veille/viewtopic.php?f=41&t=280&p=2741Wikibuster écrit: Ok et le réglement intérieur n'interdit pas l'usage du téléphone en classe ? Si j'étais prof. je n'interdirais probalement pas le téléphone, je demanderais seulement aux élèves de sortir de la classe pour gazouiller, et si ça ne plaît pas aux parents où à l'établissement il me semble que ça serait à ces derniers de prendre toute autre mesure pour gérer le phénomène, pourquoi pas ?
La plainte concernait la mère : « injure publique envers un représentant de l’autorité ». Il faut savoir - je m'adresse à Frist - que le collège tout entier était au courant du chahut programmé. La mère a été condamnée à verser 2000 euros à titre de dommages et intérêts et 500 € pour couvrir les frais d’avocat.Comment était motivée la plainte, quelle faute était commise précisément ?
Pour le fils, conseil de discipline et trois semaines d'exclusion (jusqu'à la fin de l'année scolaire, en fait).
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Si seulement on avait écouté les oracles de Michel Guillou !Éducation civique et numérique : 10 ans de perdus !
M. Guillou a la mémoire courte : le nombre de skyblogs a atteint son maximum - 32 millions - en 2010 (ce nombre a doublé entre 2008 et 2010). Ce n'était donc pas il y a dix ans.Il y a dix ans naissaient les « skyblogs », domaine d’une expression parfois débridée investi alors par des millions de jeunes. La France avait alors le record du monde du « blogging » adolescent. Et de loin…
Les skyblogs, must de l'internet des jeunes il y a encore trois ans, paraissent bien désuets aujourd'hui. Bon exemple de la corruptibilité et de la péremption rapide de tous ces "outils" numériques auxquels il faudrait éduquer les enfants d'aujourd'hui. Dans dix ans, quand les élèves du primaire seront adultes, qu'est-ce qui aura remplacé Facebook (déjà en perte de vitesse) et Twitter ?
Je n'ai pas le souvenir du "meilleur"... Michel Guillou a peut-être des liens à indiquer ?Une chance pour l’expression des jeunes mais, en l’absence d’éducation et de régulation, des problèmes en pagaille sont alors apparus, rappelez-vous. Des publications massives de vidéos, de musique, de photographies, d’images au total mépris du droit et, notamment, du droit à l’image… Et puis des textes, et quels textes ! Le meilleur, bien sûr, mais parfois aussi le pire, des insultes, des rumeurs, du harcèlement, de la diffamation…
Bien sûr ! On voit que pour cette affirmation Michel Guillou s'appuie sur des études scientifiques sérieuses, au doigt mouillé.Sont alors tombées, en milieu scolaire, les premières sanctions : des exclusions définitives de collégiens et de collégiennes, souvent les meilleurs de leurs classes...
Quel prétexte futile pour appliquer une autorité arbitraire !...au prétexte qu’ils auraient confondu le web avec un espace intime, comme celui de leur chambre, par exemple, et publié des propos peu amènes, parfois insultants sur leurs professeurs !
Tiens, une demande de régulation de Michel Guillou...C’était le pire, ça ! Insulter ses camarades n’avait aucune espèce d’importance mais insulter un professeur était alors un crime pire que tout !
Les blogs n'ont aucun lien avec l'école et les relations des enfants ou adolescents entre eux sur ces blogs ne concernent l'école que si des conséquences sont constatées entre élèves dans l'enceinte de l'établissement. En revanche, la relation élèves/professeurs est strictement scolaire.
Résumons : pour Michel Guillou, on peut qualifier de "salope" sa professeur sur le web. Il est vrai que Michel Guillou pratique lui-même l'invective et l'insulte sur les réseaux sociaux ( voir ici ), lui qui prétend - mieux que les enseignants, bien sûr - "éduquer aux médias".Rendez-vous compte, un « salope » laissé au coin d’un blog, impossible à trouver, dont tout le monde parle et que personne n’a vu, pouvait alors vous faire bannir de l’école pour de bon. Pas de quartier !
C'est vrai que ce n'est rien du tout. M. Guillou en sait quelque chose puisqu'il n'enseigne pas.Et puis, le pire : photographier son professeur au travail et porter à la face du monde l’intimité de la salle de classe ! Une sorte de drame national !
Ils ont surtout constaté la réalité des usage, n'en déplaise à M. Guillou.Et surtout la manifestation éclatante, au tout début de ce nouveau millénaire, que la majorité des professeurs, chefs d’établissement, personnels de santé des collèges et lycées n’y comprenaient strictement rien ! Rien de rien ! Ni à l’existence et aux formidables potentialités de l’Internet et du web, ni surtout aux aspirations et pratiques sociales des jeunes !
Voilà le genre de séance utile qui change totalement l'attitude des élèves.C’était il y a dix ans !
Dix ans !
Que s’est-il passé depuis dix ans ?
Pas grand chose, il est vrai. Oh ! il y a bien eu, de ci, de là, des professeurs ouverts et volontaires pour prendre en charge des moments de réflexion avec leurs élèves, en cours d’éducation civique, de technologie, en classe ou au CDI, en animant des ateliers ou des débats sur le sujet, en ECJS par exemple, au lycée.
Et M. Guillou oublie le B2i, dûment validé pour tous les élèves.
Ah : l'aveu que les chartes ne servent à rien.Il y a bien eu, de ci-de là encore, des moments de formation des professeurs en éducation aux médias qui ont permis une prise de conscience collective permettant d’intégrer l’éducation numérique aux enseignements !
Et puis, parfois, on a, avec l’aide des élus de la vie lycéenne ou des délégués de classe en collège, négocié et rédigé des chartes d’usages des outils numériques annexées au règlement intérieur. mais, convenons-en, ces documents sont, dans la très grande majorité des cas imposés aux utilisateurs et aux élèves sans explications ni commentaires.
Je m'étonne que M. Guillou n'insulte pas ces irresponsables.Pire, à l’initiative parfois de personnels de santé mal informés, sous l’impulsion de chefs d’établissement opportunistes et non concernés, certaines officines douteuses mais curieusement labellisées sont venues, dans les établissements scolaires, après les cours, dispenser sur le sujet aux élèves un discours manipulateur, anxiogène, faux, décalé et surtout très anti-éducatif. L’exact contraire de ce qu’il eût fallu faire.
Quel scandale ! "Une sorte de drame national", pour reprendre les termes de M. Guillou.Dans le même temps, on continue à interdire, dans nos collèges et lycées, les téléphones mobiles...
C'est vrai, quoi, pourquoi filtrer ? Je pense à cette petite sixième qui a découvert une photographie pornographique en plein écran en cours de technologie : il faut bien qu'elle découvre les "potentialités" du web.... à stigmatiser leurs usages, à filtrer et censurer sans précautions tous les réseaux sociaux (Youtube, Facebook, Twitter…). Cachons ces usages que l’on ne saurait voir !
Dans ce contexte la référence à Tartuffe et au sein de Dorine s'impose pour invectiver les enseignants comme il se doit.
Tiens, c'est étonnant : un portail qui ne sert à rien ? Pour ma part je ne crois pas à une moralisation du numérique.Oh, il y a bien eu, plutôt récemment, cette initiative ministérielle de portail « Internet responsable » rassemblant d’excellents documents malheureusement fort peu utilisés par les professeurs et, surtout, par les parents et les élèves qui en auraient le plus grand besoin.
M. Guillou oublie de préciser, dans sa grande modestie, qu'il a appartenu au CLEMI de Versailles qui a produit ce document si pertinent.Ce portail a eu au moins le mérite de valoriser un certain nombre d’initiatives précédentes, à commencer par les Mémotice versaillais, dont le premier s’était fort justement intéressé à l’expression des jeunes en ligne.
Euh... constatées plutôt que "potentielles".Mais, convenons-en, depuis dix ans, il ne s’est pas passé grand chose.
D’autres espaces sont apparus (Facebook, Twitter…) qui ont fait naître aussi d’autres usages fort intéressants et prometteurs, avec leur lot habituel de dérives potentielles.
Un oubli malencontreux de Michel Guillou : rumeur lancée par leurs sympathiques camarades sur Facebook.C’est ainsi que, tout récemment, trois jeunes filles de terminale littéraire se sont fait pincer à insulter, sans la nommer, l’une de leurs professeurs sur Twitter, conséquence d’échanges liés à la rumeur d’un contrôle surprise.
Elles vont juste finir leur année scolaire dans un autre lycée... Ce n'est pas comme si leur vie s'arrêtait.L’alerte ayant été donnée, ces jeunes filles, prenant conscience de la gravité de leur geste, ont présenté des excuses, acceptées par la professeure en question.
Mais la proviseure prend les devants et convoque le conseil de discipline qui prononce l’exclusion définitive de ces trois élèves.
Quel gâchis !
Suivons le raisonnement : c'est à cause du manque d'explication du règlement intérieur que ces jeunes filles - dans leur ingénuité- ont insulté leur professeur sans penser à mal.Sur le site web de l’établissement, on trouve en cherchant bien un lien vers le règlement intérieur du lycée qui, comme d’habitude, censure sans explications l’usage des appareils numériques mobiles personnels...
Et un procès d'intention, un.... un autre vers une fiche extraite de la CNIL qui donne quelques conseils aux blogueurs, un autre enfin vers une courte et bien absconse « charte Internet » dont je doute que quiconque au lycée l’ai jamais expliquée aux élèves ni même négociée avec eux.
M. Guillou a beaucoup de temps libre pour vérifier ce genre de choses...Je ne sais pas si on a consacré, dans ce lycée, le temps qu’il convient à la nécessaire éducation aux usages du numérique, disons que j’ai des gros doutes là-dessus.
Comme ça, c'est réglé... Comment faut-il faire, alors, puis ni règlement, ni charte, ni explication ne suffisent ?Et si jamais ça a été fait (par qui ?), j’ai de très très gros doutes sur l’efficacité ce travail éducatif.
Mais bien sûr...Loin, très loin de moi l’idée d’excuser les propos inadmissibles de ces trois lycéennes...
On est dans le registre sanguinaire....mais, encore une fois, dix après les « skyblogs », cinq ans après les premiers dérapages sur Facebook, l’Éducation nationale a exercé à l’encontre de sa jeunesse une répression implacable...
Un travail que M. Guillou peine à définir....sans avoir jamais fourni le travail éducatif nécessaire suffisant pour prévenir ces dérives.
Suivons tous l'exemple de citoyenneté que nous donne M. Guillou !Faudra-t-il attendre encore dix ans pour qu’on s’en préoccupe ? Et, avant que de vouloir faire apprendre l’algorithmique et le code informatique à ces élèves, comme on nous le promet, n’est-il pas temps de se préoccuper de leur citoyenneté numérique et de l’éducation civique que l’école leur doit ?
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