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"Mon disque dur plus intelligent qu’Internet et le nuage ?" (EducaVox)
- Loys
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Les jeunes utilisent plutôt de la mémoire-flash sur leurs smartphones. Avec les usages mobiles le monopole du disque dur aura bientôt vécu.Mon disque dur plus intelligent qu’Internet et le nuage ?
Bruno Devauchelle dans les traces du grand Michel Serres !Qu’y a-t-il dans mon ordinateur ? Une partie de moi même. Elle contient tout ce que j’ai stocké, déplacé, fusionné etc… au cours des années qui viennent de s’écouler (quatre déjà pour ce portable). Il y a même ce que j’y ai construit, rédigé, élaboré. Bref il y a une sorte de mémoire de tout ce que j’ai fait au cours de ces années, une excroissance de mon cerveau, ou plutôt un double mouvement.
Qui a déjà essayé de mémoriser des téra-octets ?D’une part, au lieu de garder en mémoire de grandes quantités d’information je les dépose sur le disque dur de l’ordinateur.
Une appropriation très particulière, en somme...D’autre part, j’ai tendance aussi à conserver sur mon disque dur des informations repérées ici ou là sur le web sans pour autant les lire, me les approprier, sorte de bibliothèque de livres que l’on a pas lus.
Concevoir le cerveau comme un simple espace de stockage, c'est assez original.Cette somme d’informations, de documents, stockés sur l’ordinateur, constitue donc un espace complémentaire de ce qui est dans le cerveau.
Dans cette "somme" la plupart des choses ne ressortissent pas à de l'information ou à de la documentation.
Et qui dit "nouvelles compétences" dit intervention des éducateurs aux médias comme Bruno Devauchelle !Sorte d’espace intermédiaire entre Internet et soi, il y a là une somme qui mérite d’être analysée, mais aussi dont la gestion demande de nouvelles compétences, si l’on souhaite en faire un nouvel auxiliaire de soi.
Une encyclopédie constitue également une somme, mais qui a l'avantage d'être organisée et structurée.
Car ce n’est pas vraiment une simple extension de quelque chose d’interne ou une simple mise en proximité de ressources externes plus éloignées. En fait il s’agit d’un espace interstitiel entre soi et le monde...
Un environnement sociocognitif interstitiel, donc....espace qu’il devient nécessaire d’organiser, de prendre en compte, de faire fonctionner. En quelque sorte c’est un environnement sociocognitif de soi.
Gageons que le "capital culturel" stocké sur les ordinateurs n'est pas le même pour tout le monde.Cet environnement personnel n’est bien sûr pas seulement constitué d’un seul ordinateur, il est plus largement constitué de la partie visible de mon « capital culturel » pour reprendre l’expression de Pierre Bourdieu. En élargissant ainsi le propos, deux choses apparaissent : d’une part ce n’est pas un fait complètement nouveau ; d’autre part nous avons affaire à une médiation technologique qui vient modifier quelque chose de déjà là, mais rarement objectivé et instrumenté à ce point.
Pas besoin de commenter ou de traduire un texte, un moteur de recherche donne un corrigé ou une traduction. Comme nos capacités intellectuelles et mentales sont accrues !Pour expliquer cela il nous faut simplement dire que l’environnement technique que nous constituons autour de nous ouvre de possibilités nouvelles, en particulier dans le domaine des savoirs (les contenus et les processus) avec les TIC. Les instruments phares de la révolution technologique numérique que nous vivons font du traitement automatique du signal un vecteur surpuissant de nos propres capacités intellectuelles et mentales.
Cf : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/2...-google-donc-je-sais
Tout est dans l'adverbe "potentiellement". C'est la potentialité de connaissances infinies qui fait de l'économie numérique une illusion de la connaissance.Notre puissance de connaissance est potentiellement augmentée.
Une réserve ?Or c’est dans ce potentiel qu’il y a une sorte de secret à explorer si l’on veut que les petites poucettes ne deviennent pas de simples petits cochons ou de petites chèvres vouées à être dévorées par les initiateurs du festin.
Un disque dur dans un ordinateur est accessible de partout... à condition de l'emporter partout... Bruno Devauchelle n'a pas compris que c'est le mobile qui l'emporte déjà : un adolescent sur deux (de 11 à 17 ans) accédait déjà à Internet sur son téléphone en 2012.Nous vivons désormais avec deux espaces accessibles : celui ici et là accessible en quasi permanence, celui distant accessible à condition d’être connecté.
Ah bon...Dans le second espace les règles en place dépendent d’opérateurs en charge de cette mise à disposition. Dans le premier, celui qui est proche, je dois prendre en charge l’organisation, la gestion, le développement, bref la vie de ce potentiel. Qu’apprend l’école, principalement : à gérer ce que l’on vous apporte.
Concrètement, ça veut dire quoi ?Que vit-on aujourd’hui ? Un environnement foisonnant dans lequel il faut parvenir à créer une sorte d’espace intermédiaire, espace tampon, évolutif, qui sert en quelque sorte d’interface.
Quelle prise de conscience !On a longtemps pensé qu’il fallait apprendre à rechercher de l’information. Puis on a compris que c’était un peu juste et qu’il fallait aussi savoir la traiter (la comprendre pour l’utiliser à bon escient).
La veille informationnelle ne concerne que l'actualité. La plupart des connaissances ne ressortissent pas à l'actualité...On a alors ajouté le fait que vu l’immensité de ce qui est disponible, il fallait mener une veille informationnelle. De fait on ne peut tout suivre, il faut organiser ce qui se produit au loin.
Bruno Devauchelle parle surtout pour lui, visiblement.Désormais, pour ceux qui veulent avoir une véritable maîtrise de leur environnement cognitif, il faut apprendre à gérer cette zone tampon, cet environnement cognitif personnel.
Je crois que l'environnement numérique fait partie des choses les plus "visibles" pour les grandes entreprises commerciales du Web...Si l’on compare plusieurs individus, utilisant ou non les technologies de l’information et de la communication, on peut tenter d’identifier la partie visible, explicite de cet environnement. En suivant la personne dans sa vie quotidienne et ses espaces de vie, on peut construire une représentation de cet environnement. Avec les moyens numériques, les choses sont plus difficiles à faire, tant la quantité de choses constitutives de cet environnement s’est accrue et tant il est devenu de plus en plus important et variable.
De quels "produits" parle-t-on s'agissant d'élèves du secondaire par exemple ?Au fil du temps l’environnement cognitif de chacun s’est peuplé d’un nombre considérable de « produits » qui ne peuvent être simplement accumulés, mais qui doivent être gérés. Or c’est dans cette gestion que se situe le processus le plus important de différenciation entre les individus.
Archaïque, donc.Pour prendre une métaphore archaïsante, la bibliothèque...
Ce n'est pas "l'image", c'est "l'environnement"....de chacun de nous est l’image externalisée de notre environnement cognitif.
Non mais "halo", quoi !Mais la métaphore s’arrête avec l’extraordinaire mobilité et variabilité que le numérique permet à l’opposé du livre, voire du papier simplement. Chacun de nous vit désormais avec deux halos : le premier communicationnel, le second cognitif.
Comme des livres auparavant. Rien ne vraiment nouveau, en somme...On le sait le halo communicationnel est pose de nombreux problèmes de « rapport à l’autre ». On reconnait moins le halo cognitif comme aussi important. Dans les ressources numériques que j’ai installées autour de moi il y a un ensemble de ressources, documents, logiciels, etc… que je peux mobiliser en plus de ce que j’ai dans mon cerveau dès que je suis en face d’une situation qui me sollicite sur ce plan.
Quel intérêt de se poser cette question, surtout ?Dès lors plutôt qu’aller chercher directement au loin, sur le nuage ou sur Internet, je peux aussi aller chercher « localement ».
Pourquoi cela présente un intérêt : il suffit de regarder l’affaiblissement de la pertinence de réponse des moteurs de recherche depuis dix ans pour le comprendre...
Aveu intéressant....au loin, il est de plus en plus difficile de trouver rapidement ce dont j’ai besoin.
En somme les jeunes doivent mettre en place des veilles informationnelles et organiser localement les connaissances trouvées sur le web. Nous sommes bien loin de ce que sont en train de devenir les usages du web, avec un usage toujours plus connecté et toujours plus intuitif. Le numérique, c'est la promesse du moindre effort...En proximité, si je n’ai pas organisé mon espace personnel, je n’ai quasiment rien (même si j’ai des livres…) C’est entre les deux que nous sommes amenés à développer une sorte de moteur intermédiaire qui vient compléter les autres (recherche, compréhension, veille). Ce moteur, il faut que nous apprenions à nos jeunes à le construire, le faire vivre et le gérer.
Wikipédia en fournit un bon exemple, avec des informations qu'il faudrait toujours vérifier et que personne ne vérifie...
Difficile de faire plus vague. Ce qui permet le mieux de faire face à de nombreuses situations, c'est de ne pas dépendre de machines, notamment pour penser.En effet c’est celui qui permet le mieux de faire face à de nombreuses situations de la vie personnelle et professionnelle.
L'avenir est au stockage dynamique !Antérieurement, je parlais d’environnement personnel d’apprentissage, je précise ici les choses en les matérialisant d’une manière différente. Dans la continuité de cette approche précédente, il me semble que nous avons un travail éducatif important à mener pour permettre aux jeunes de se constituer une sorte de patrimoine cognitif avec cette particularité qui le différencie des patrimoines habituels c’est qu’il se gère de manière dynamique, ce qui veut dire qu’il ne s’agit pas d’un stockage simple...
La culture pour Bruno Devauchelle se résume à du pur informationnel. A noter qu'il ne s'agit plus ici d'apprendre, mais de stocker sur un support externe......mais bien d’une gestion avancée des éléments qui constituent cet espace. Si l’art d’apprendre c’est l’art d’ajouter, c’est aussi l’art de hiérarchiser et d’enfouir, en vue de retrouver ultérieurement, si nécessaire.
Si seulement les esprits rétrogrades de l’Éducation nationale écoutait les bons conseils d'un spécialiste des TICE.Or cet art est souvent mal travaillé en milieu scolaire.
Car il est bien connu que le cartable est "un lieu de stockage" uniquement.Et pourtant c’est bien dans cet espace privilégié du rapport aux savoirs que cela peut se travailler. Encore faut-il que l’école accepte que le cartable de l’élève soit autre chose qu’un lieu de stockage, mais qu’en devenant numérique il devienne un « auxiliaire de cognition ».
Au passage, un bon vieux manuel intelligemment rédigé, structuré et hiérarchisé fait un meilleur "auxiliaire de cognition" qu'un environnement personnel de travail hypothétiquement constitué par l'élève seul, dans un esprit constructiviste bien archaïque...
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