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"Tacit : Un outil pour savoir mieux lire" (Café pédagogique)
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Quelques commentaires.
Voilà une personnalisation assez limitée : la réponse n'est pas bonne mais l'élève ne sait pas pourquoi. Il ne reçoit que l'injonction de relire, avec la certitude, au bout d'un certain nombre de réponse d'avoir la bonne réponse, sans nécessairement comprendre le texte d'ailleurs. A noter que par "texte" il faut comprendre un texte très court, de quelques lignes seulement. Les questions montrées plus bas sont des questions de compréhension de l'écrit, dans l'esprit des questionnaires de PISA.Tacit : Un outil pour savoir mieux lire
« Relis ! la réponse est dans le texte ! »
Est-ce que Tacit propose des textes littéraires à la compréhension (à la différence de PISA) ?
C'est le vrai problème, à la vérité.Les difficultés de lecture, on le sait, sont importantes et constituent un grave handicap pour la réussite scolaire.
Au lieu de remédier à ce problème, il serait plus pertinent d'en déterminer la cause pour agir en amont.Pour aider les enseignants à affronter ce problème, des enseignants-chercheurs de l’Université Rennes 2 ont développé le logiciel Tacit : l’outil permet d'évaluer les difficultés de compréhension en lecture et d’aider à la remédiation.
"Gérer l'hétérogénéité", c'est donc la perpétuer. Quant à la pédagogie différenciée qu'il permet, c'est simplement une pédagogie automatisée, avec toutes les limites que cela induit : le logiciel peut identifier l'élève qui ne répond pas correctement, mais il ne peut analyser la cause ni l'aider à trouver la réponse.De plus en plus de classes (écoles, collèges, voire lycées) l’utilisent en France et à l’étranger tant il semble capable d’aider à gérer, en pédagogie différenciée, l’hétérogénéité des niveaux de compréhension des élèves.
Le logiciel permet au professeur d'avoir une vision d'ensemble des différents niveaux de lecture dans sa classe, au début d'année ou en fin d'année par exemple.
Quel intérêt puisque la pédagogie logicielle est supposée différenciée ?Origine et fonctionnement
Un enseignant peut faire acheter le logiciel pour une classe particulière ou bien un chef d’établissement peut le faire pour plusieurs classes, ce qui permet aux différents professeurs de partager leurs élèves et de décloisonner les groupes.
Pas seulement l'implicite, mais parfois tout simplement l'explicite : lacunes de syntaxe ou de vocabulaire par exemple. Ou des lacunes culturelles plus vastes.Tacit s’intéresse à la compréhension de l’implicite, aspect qui pose souvent problème chez les élèves : au-delà des difficultés à maîtriser le code de la langue, c’est cette compétence à construire le sens d’un texte avec une somme d’informations implicites qui est déterminante dans l’acte de lecture.
Quel intérêt de répartir les élèves s'ils travaillent individuellement ?1000 exercices (textes suivis de questions de compréhension) ont été créés, puis testés par plus de 2300 élèves, puis classés en 10 niveaux, de A à J, du plus facile au plus difficile. L’enseignant utilisateur commence par situer ses élèves sur cette échelle de difficultés. Dans un second temps, il les répartit selon leur niveau : ils vont pouvoir travailler par groupes ou individuellement...
On voit que les "textes" sont très courts. Pour faciliter la compréhension des élèves, il serait bon de respecter la concordance des temps : "Cléo est agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire le desservirait, bien qu’il eût répondu au reste".« Cléo est agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire l’aurait desservi, bien qu’il eût répondu au reste. »
Un exemple de lacune : ici l'incompréhension peut venir du verbe "desservir".
Ici des connaissances géographiques peuvent aider à la compréhension.« Après un long voyage en voiture, durant lequel nous avons traversé la France et une partie de l’Espagne, toute la famille arrive chez mamie. Pendant le trajet, papa et maman ne nous ont parlé qu’en portugais, pour nous réhabituer peu à peu à la langue. »
Il permet de les repérer : s'y attaque-t-il vraiment ? Moins bien en tout cas que ne pourrait le faire un enseignant, susceptible d'analyser la source de incompréhension de l'élève.Le logiciel Tacit apparaît particulièrement intéressant parce qu’il s’attaque aux difficultés de lecture des élèves qu’on rencontre régulièrement à l’école, au collège, voire au lycée...
...il peut même participer à la continuité et à la progressivité des apprentissages, l’utilisation d’un même outil favorisant par exemple le lien CM2-6eme.
Parce que le niveau scolaire en général n'inclut pas les "compétences et difficultés réelles des élèves" ?Il permet d’ajuster le travail non au niveau scolaire en général, mais aux compétences et difficultés réelles des élèves en lecture, autrement dit de mener une vraie pédagogie différenciée.
Il sert de support comme n'importe quel texte de manuel, en ce cas.L’entrainement se fait en classe, soit en autonomie, soit de façon tutorée. Diverses possibilités sont offertes au professeur pour adapter son dispositif de travail et paramétrer les exercices : afficher les propositions de réponse ou bien ne montrer que la question et faire émerger des réponses possibles que l’on note au tableau...
Ce qui ne permet pas une amélioration de la compréhension de l'écrit.... refaire passer l’exercice en cas d’erreur...
Le mot "négociation" (jargon pédagogiste) est tout à fait inapproprié. La compréhension d'un texte ne se négocie pas. Une réflexion en groupe, disons. Oui, pourquoi pas ?...ou passer à l’exercice suivant, utiliser une vue vidéoprojecteur et/ou les postes individuels, ménager s’il le souhaite des moments de négociation et d’analyse entre élèves…
Paradoxalement, avec ces bouts de textes, nous sommes très loin de la lecture faisant sens. L'aspect ludique vient curieusement moins du logiciel lui-même que du caractère répétitif de l'exercice.L’aspect ludique pour les élèves, la souplesse d’utilisation pour l’enseignant, mais aussi l’efficacité du dispositif expliquent sans doute le succès rencontré par Tacit.
Il faudrait savoir ce qu'on entend par "progression" : répondre positivement à la même question sur un même texte après y avoir répondu négativement ?Les premiers résultats publiés montrent effectivement une progression - notamment des plus fragiles - dans la gestion de l'implicite.
L'article est très évasif sur cette progression.
Sans doute, pour peu qu'on étudie avant tout de vrais textes de façon suivie en classe.Le logiciel Tacit relève de la recherche appliquée. C’est un exemple assurément original de collaboration fructueuse entre le supérieur, le secondaire et le primaire. On aurait tort de s’en priver.
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Objections : sur la concordance, je pense que les deux sont possibles, non ? Il y a quatre temps ici (celui de la narration, celui du résultat de l'examen, celui de sa correction, et celui de l'examen) => il n'est pas surpris (narration). Il pensait (jusqu'au moment du résultat) que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire l’aurait desservi (au moment de la correction), bien qu’il eût répondu au reste (durant l'examen).Si tu transforme l'agréable surprise en mauvais pressentiment, cela devient : il n'est pas surpris, il savait que son oubli des dates l'avait desservi, etc..Loys écrit:
On voit que les "textes" sont très courts. Pour faciliter la compréhension des élèves, il serait bon de respecter la concordance des temps : "Cléo est agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire le desservirait, bien qu’il eût répondu au reste".« Cléo est agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire l’aurait desservi, bien qu’il eût répondu au reste. »
Ce qui me semble plus fondamental, c'est que, comme le montre l'exemple multi-culturel du voyage au Portugal, exemple donné juste ensuite, les exemples ne sont pas seulement syntaxique. Comme la leçon de chose de la troisième République, ils trahissent un imaginaire, sous la forme de lieux communs - des topoï. J'en vois au moins deux dans l'exemple donné ici : 1- que la correction est toujours plus généreuse que ce que l'on pense valoir, et 2- que les dates en histoire ne sont pas importantes.
Je n'ai rien contre le multi-culturalisme du voyage au Portugal. Il est gentillet, mais il ne me semble pas déconnecté de toute réalité sociologique. Pour l'histoire de Cléo, en revanche, on y voit un inconscient anti-scolaire tout à fait étrange. Mais il n'a, pour le coup, rien de moderne. On n'a pas attendu internet pour faire étudier "Le cancre" de Prévert en primaire.
Pas d'accord. Avec la première phrase, l'élève a toute les clefs pour comprendre le sens et répondre à la question. Ensuite, ce que l'exercice espère susciter, c'est justement qu'à partir de ce sens déduit de la première phrase, l'élève infère le sens des mots qu'il ne connaît pas et des connexions logiques qu'il ne pratique pas.Loys écrit: Un exemple de lacune : ici l'incompréhension peut venir du verbe "desservir".
C'est en ce sens que l'exercice évalue et fait progresser en même temps.
Pas seulement. Tu te fais un score tout seul, ce qui signifie que tu n'es pas jugé par l'enseignant. C'est moins vexant de se faire flinguer par la machine.Paradoxalement, avec ces bouts de textes, nous sommes très loin de la lecture faisant sens. L'aspect ludique vient curieusement moins du logiciel lui-même que du caractère répétitif de l'exercice.
Là, on entre dans une autre dimension.Sans doute, pour peu qu'on étudie avant tout de vrais textes de façon suivie en classe.
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Si on transpose "je pensais" au présent : "Je pense que mon oubli joue/jouera contre moi" mais pas "je pense que mon oubli a joué contre moi", qui suppose une connaissance du résultat."Cléo est agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire l’aurait desservi"
Le problème est lié au présent inattendu de la première phrase ("Il est surpris. Il pensait [NDLR :avant d'avoir les résultats] que") : avec le passé simple, "aurait desservi" convenait : "Cléo fut agréablement surpris. Il pensait que son oubli des dates principales à l’examen d’histoire l’aurait desservi, bien qu’il eût répondu au reste."
De toute façon la phrase est très mal rédigée dans son ensemble (la tournure nominale "son oubli" est tout sauf naturelle, tout comme la situation d'énonciation au présent - très orale - avec ensuite des modes et temps caractéristiques du récit, comme le subjonctif plus que parfait).
Pour le fond inconscient des question, c'est vrai que c'est assez amusant : il faudrait disposer d'un panel plus large. S'agissant du Portugal ou de l'élève qui ne connaît pas ses dates en histoire, j'y vois pour ma part une volonté très maladroite de permettre aux élèves en difficulté (supposés d'origine étrangère et peu soucieux d'apprendre) de s'identifier et même d'espérer (on peut réussir sans apprendre).
Comme tu le dis toi-même, la réponse est donnée dès la première phrase (on n'est rarement "agréablement surpris" par une mauvaise note). Pourquoi comprendre la suite, dès lors ? Pour celle-ci il faut comprendre, en plus du verbe "desservir", le lien de concession ("bien que" + subjonctif) que même les élèves de lycée maîtrisent mal.Pas d'accord. Avec la première phrase, l'élève a toute les clefs pour comprendre le sens et répondre à la question. Ensuite, ce que l'exercice espère susciter, c'est justement qu'à partir de ce sens déduit de la première phrase, l'élève infère le sens des mots qu'il ne connaît pas et des connexions logiques qu'il ne pratique pas. C'est en ce sens que l'exercice évalue et fait progresser en même temps.Un exemple de lacune : ici l'incompréhension peut venir du verbe "desservir".
Bref la dimension pédagogique reste à prouver puisqu'on peut obtenir la bonne réponse sans comprendre.
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