"La révolution numérique passera-t-elle par la révolution de l’école ?" (Educavox)

A lire sur Educavox, ce reportage du 11 août 2011 par Claude Tran : "La révolution numérique passera-t-elle par la révolution de l’école ?" .


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Quelques commentaires.

La révolution numérique passera-t-elle par la révolution de l’école ?

Quel suspense haletant ! Surtout compte tenu des intervenants...

Quant à M. Tran, il est chef d’établissement mais aussi "expert lycée numérique au Conseil Régional d’Aquitaine" et "Vice Président de l’ An@é ".

Le magazine CUBEEK organisait le 25 mai dernier à l’Université Victor Segalen Bordeaux 2, en partenariat avec le Conseil Général 33, la mairie de Bordeaux, l’IUFM d’Aquitaine, la librairie Mollat, les Cahiers Pédagogiques, France 3 Aquitaine, la CASDEN et la CUB, sa première « CUBEEKONF », conférence sur le thème : "A l’Ecole du numérique, penser l’école et la société qui viennent " , avec un « plateau » d’invités, six experts du numérique, de l’école et de la société .

"CUBEEKONF", ça fait jeune et numérique. Quelle audace dans une université ! Et six "experts du numérique" (François Dubet ? ), voilà qui promet un vrai débat contradictoire sur le numérique.

Educavox a déjà publié un premier reportage et poursuit la publication de quelques extraits de cette conférence.

« La révolution numérique passera-t-elle par la révolution de l’école ? » questionne avec quelque provocation Géraldine Rabier ?

C'est même de l'insolence ! Comme si on pouvait imaginer le contraire.

Pour François DUBET, sociologue bien connu du monde de l’éducation pour avoir dirigé l’élaboration du rapport Le Collège de l’an 2000 remis à la ministre chargée de l’enseignement scolaire en 1999, " la capacité politique de notre école décline considérablement " et " elle n’a plus la possibilité de maitriser les contraintes, de les penser, de les contrôler, de réagir" ; " les grandes transformations de notre système scolaire, nous ont été imposées comme des effets pervers de nos propres décisions ".

Voilà qui aurait mérité quelques développements plus concrets de M. Tran. Car oui la "révolution numérique" n'est pas pensée, mais subie.

Julien LLANAS expert numérique et spécialiste des sérious games partage cette analyse et interroge : quelle structure pour le système éducatif français en 2030 ? Faut-il laisser l’initiative à ceux qui la prendront , ou envisager les investissements nécessaires pour une réelle massification de la pédagogie numérique ?

Encore une question ingénue : l'école n'est pas assez numérique, il faut investir massivement. La seule question de fond est celle de l'équipement. Car tout ce qui compte, c'est la "massification de la pédagogie numérique" : nul doute que l'école fonctionnera mieux quand elle sera entièrement numérisée.

Aujourd’hui, malheureusement, « les enseignants sont confrontés à une double peine ! ».

Laquelle ? :scr:

Pour Xavier POMMEREAU, pédopsychiatre bordelais spécialiste des adolescents en difficulté ( prévention du suicide, troubles du comportement alimentaire) et auteur de « Nos ados.com en images » aux éditions Odile Jacob. 2011, la temporalité des adolescents a profondément changé et impose une autre organisation de l’école.

Et les raisons de ces changements ? Pas de début d'explication, pas de solution ? Non, l'école doit s'adapter à cette mutation non voulue.

Ainsi, le temps de concentration moyen d’un élève de collège se limite à 18 minutes sur 2 heures d’ activités intellectuelles !

Une mutation qui constitue, de ce point de vue - n'en doutons pas - un grand progrès. Autant dire par exemple que la lecture d’œuvres littéraires est totalement obsolète et inadaptée à "nos ados.com".

De même, « le déficit énorme de l’usage de leur corps » constitue une donnée que l’école doit prendre en compte.

Pour quelle raison ?

Où l'on voit que le même raisonnement mène à deux conclusions contradictoires : les adolescents d'aujourd'hui ne sont plus autant concentrés et n'utilisent plus autant leur corps. Ce qui - en passant - n'a rien à voir avec la révolution numérique, bien sûr. Dans un cas (les activités physiques) il faut lutter contre, dans l'autre (les activités intellectuelles) il faut renoncer.