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"Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0" (IFÉ)
- Loys
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Résumé :
Après plus de 25 ans de plans d’équipements, de volontés politiques affichées, d’incitations, d’innovations, le numérique peine à entrer dans les usages scolaires. Si les établissements sont en général assez bien équipés, les TIC utilisées en classe restent limitées à la navigation sur internet, à des usages bureautiques, parfois agrémentés de vidéo-projection et de tableaux blancs interactifs.
Mais les TIC ne sont pas venues changer les paradigmes pédagogiques. Quelle est donc leur efficacité ? Les méta-analyses qui ont été menées depuis les années 1980 indiquent qu’elles n’ont pas d’impact significatif sur la réussite scolaire des élèves. Pourtant elles soulèvent beaucoup d’espoirs en terme de motivation des élèves et d’approche pédagogique différente, davantage centrée sur les apprenants La question qui s’impose ne concerne donc plus l’impact des TIC, mais plutôt de savoir quelles solutions technologiques peuvent soutenir efficacement les apprentissages, et quelle pédagogie doit être mise en place pour profiter pleinement des possibilités offertes par le numérique. Le débat est d’ordre pédagogique.
Le rapport au savoir est modifié par le numérique, les lieux scolaires sont interrogés par la prise en compte et l’accompagnement d’apprentissages connectés.
Comment l’école secondaire peut-elle profiter du numérique pour se refonder ? Ceci pose la question de la réflexion pédagogique, de la formation des enseignants mais aussi des nouveaux outils de mobilité qui s’imposent dans la société.
Ce nouveau dossier d’actualité n° 79 (novembre 2012) intitulé « Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0 » examine ces questions à la lumière d’une sélection de travaux de recherche sur les usages du numérique dans les établissements scolaire du secondaire, en France et à l’international. Nous remercions Jean-Louis Durpaire pour ses conseils avisés.
Le dossier est consultable ici : ife.ens-lyon.fr/vst/DA/detailsDo ... 79&lang=fr
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- Loys
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Enfin quelqu'un qui pose la question ! Et si gain d'efficacité il y a, encore faut-il estimer si ce gain justifie les investissements massifs dans le matériel technologique.Mais les TIC ne sont pas venues changer les paradigmes pédagogiques. Quelle est donc leur efficacité ?
Au moins c'est clair. Pour ma part, je vois des impacts, mais pas forcément positifs. Il est vrai qu'il s'agit du numérique sauvage, et non du numérique institutionnel.Les méta-analyses qui ont été menées depuis les années 1980 indiquent qu’elles n’ont pas d’impact significatif sur la réussite scolaire des élèves.
La fameuse personnalisation de l'enseignement, mère du pédagogisme, bien antérieure à l'avènement du numérique.Pourtant elles soulèvent beaucoup d’espoirs en terme de motivation des élèves et d’approche pédagogique différente, davantage centrée sur les apprenants.
En admettant qu'elle soit pertinente, c'est bien que cette question se pose... après la décision d'équiper massivement l'éducation nationale.La question qui s’impose ne concerne donc plus l’impact des TIC, mais plutôt de savoir quelles solutions technologiques peuvent soutenir efficacement les apprentissages, et quelle pédagogie doit être mise en place pour profiter pleinement des possibilités offertes par le numérique. Le débat est d’ordre pédagogique.
Et pas forcément dans le bon sens : "Je google donc je sais" .Le rapport au savoir est modifié par le numérique...
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- Loys
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- Loys
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Il n'y a pas d'alternative, on vous dit ! C'est quand même un très bon argument.La question de savoir s’il faut utiliser le #numérique ou pas à l’école n’est plus pertinente, tant le numérique s’est imposé dans tous les pans de la vie. L’école n’a plus le choix...
Rémi Thibert devrait se pencher davantage sur les pays (pourtant à la pointe des nouvelles technologies) les plus performants de PISA , chez qui non seulement le numérique est peu entré dans les classes mais où son utilisation a même régressé.
Il suffit de l'affirmer (voir plus bas) !...c’est même pour elle le seul moyen de lutter contre certaines inégalités.
Tout est de la faute de la "mise en place". Avec une bonne "mise en place", tout serait mieux, effectivement.Seulement, entre cette nécessité et une mise en place qui fasse réellement mieux apprendre, les enseignants se retrouvent un peu dépourvus.
...ou un usage limité.Le fossé social lié aux outils numériques se résorbe petit à petit, notamment depuis l’arrivée de terminaux mobiles, mais le fossé culturel est réellement problématique : si tous les élèves ont des usages numériques pour le divertissement, ceux qui sont issus de familles culturellement favorisées en ont aussi un usage éducatif.
Amusant :après avoir appelé à la numérisation de l'école, on réalise que celle-ci crée de inégalités encore plus profondes. Mais on continue de croire que cette numérisation est la seule façon de lutter contre les inégalités.
En admettant ce raisonnement, Rémi Thibert doit donc dénoncer la politique d'équipement massif actuelle.Il faut donc que l’école rééquilibre. Pourtant, lorsque les enseignants parlent des “nouvelles technologies”, c’est encore souvent pour mettre en avant le fait qu’ils ne les maîtrisent pas, qu’il faut être un expert pour cela, pas « un prof de base ».
Faut-il attendre que ce rythme se réduise ?Des raisons objectives expliquent cette situation : le rythme rapide des innovations...
Bref, ils ont raison de rester indifférents à ces "nouvelles technologies".... les questions de formation initiale et continue, ou encore l’absence de maintenance du matériel qui met en situation d’incertitude.
Mais très bien vu des Cardie !On peut citer aussi la peur de voir remise en question la posture professionnelle de l’enseignant, la crainte d’envisager sa pédagogie différemment ou de se retrouver seul ou peu nombreux dans l’établissement à fonctionner différemment.
Une "culture professionnelle", c'est tellement méprisable...Pour reprendre les termes d’André Tricot, il est donc nécessaire que la technologie soit compatible avec les élèves, avec l’enseignant, les habitudes de travail, le matériel ou les ressources. Et je rejoins Philippe Watrelot qui estime qu’innover tient plus au fait de “s’autoriser” à sortir d’une culture professionnelle routinière et d’un conformisme ambiant.
Mais n'y aurait-il pas un certain "conformisme ambiant" autour du numérique ?
Car l'innovation est une valeur en soi.Est-ce que le numérique aide à cette sortie et appelle l’innovation pédagogique ?
La classe inversée, pratique innovante s'il en est, est l'exemple du cours le plus magistral possible.Numérique et innovation dans le même bateau
D’abord, on constate que malgré l’arrivée massive du numérique, les pratiques pédagogiques ne changent qu’à la marge. La Grande-Bretagne a longtemps fait figure d’eldorado en la matière, et pourtant même là-bas la relation pédagogique n’a pas particulièrement évolué, malgré les discours sur le travail collaboratif développé par les usages nouveaux. Le numérique s’accommode même très bien du mode transmissif et contribue parfois à fossiliser les pratiques pédagogiques en relation frontale et cours magistral.
"La Grande-Bretagne a longtemps fait figure d’eldorado en la matière" : on se demande bien à qui...
Les ENT sont rendus obsolètes par les réseaux sociaux : si même un penseur du numérique à l'école ne s'en rend pas compte...Ensuite, on constate que les usages du numérique restent plus administratifs que pédagogiques, comme le montrent les débats sur les ENT, où ce qui est mis en avant relève du contrôle (des notes, absences, emploi du temps) plus que du pédagogique. Pourtant les ENT pourraient favoriser et simplifier le travail de groupe, les échanges ou le partage.
Bref, ce qui est moderne peut (aussi) être idiot.D’autre part, certains outils ou usages peuvent être théoriquement intéressants mais pas forcément pertinents. Des outils numériques tels les baladeurs s’avèrent de précieux atouts en compréhension orale, mais pour les élèves les plus en difficulté l’activité menée directement par l’enseignant est plus accessible.
Sans importance quand on est face à une classe et que "l'outil" ne peut être utilisé !Sinon, s’ajoutent des difficultés liées à l’utilisation de l’outil.
Peu importe : il n'y a pas d'alternative !Enfin, on s’aperçoit que les comptes-rendus d’expériences de séquences pédagogiques utilisant des outils numériques sont toujours délicats à interpréter : on ne distingue pas toujours clairement ce qui relève de l’outil ou de la pédagogie de l’enseignant. Ainsi, ce qui fonctionne bien avec un professeur peut ne pas fonctionner avec un autre. Clairement, l’outil, le logiciel ne sont pas les seuls responsables, ils sont pris dans un contexte.
Je serais curieux de les lire... Car je recense sur ce forum tout ce que je peux lire sur le sujet et n'ai jamais rien lu de tel.Mission réussie !
Au niveau de l’établissement, des études ont mis en avant des conditions pour que le numérique soit intégré de manière positive et efficace aux pratiques.
Tout d’abord, il est bon de l’intégrer au projet d’établissement pour que cet aspect fasse partie de la culture de l’établissement.
Les nouvelles technologies, cheval de Troie des (vieilles) nouvelles pédagogies. Quand on mesure les conséquences de ces pédagogies sur le système scolaire...Ensuite, il faut qu’il aille dans le sens d’une pédagogique davantage centrée sur les apprenants, qui favorise la participation et l’autonomie. A ce titre, les pédagogies dites “nouvelles” ou “actives”, les approches socio-constructivistes, sont des atouts.
L'utilisation du numérique mérite donc d'être valorisée par elle-même.Une plus grande autonomie laissée au niveau des établissements s’avère une piste intéressante. On constate également qu’il est important de communiquer à destination des parents et de la communauté. Enfin, comme toujours, on retrouve pour gage de réussite un leadership qui accompagne, encourage et soutient les enseignants engagés dans l’utilisation du numérique ; et une implication forte des personnels avec une culture du partage et du travail d’équipe.
Le cours, cet obstacle au numérique.Au niveau des usages, on note un bénéfice particulier lorsque le numérique est utilisé à des fins de création et de partage par les élèves. On est dans ce cas loin de la vidéoprojection ou des tableaux blancs numériques dans leur utilisation basique.
D‘autre part il faut que l’objectif visé reste la tâche que les élèves doivent réaliser et ce qu’ils doivent en apprendre.
Il est toujours bon de le rappeler...
Dommage que ces activités et ce "scénario" ne puissent être automatisées ! A ce sujet, pas de remarque sur le dispositif D'Col ?Enfin, le numérique apporte une dimension supplémentaire intéressante, en rendant aisés la publication, l’échange, la participation à un projet plus large, en collaboration avec d’autres classes ou personnes. Mais dans toutes ces dimensions, le rôle de l’enseignant reste primordial dans l’organisation de l’activité ou du scénario pédagogique.
Aucune remarque non plus sur le plan pour le numérique éducatif...
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