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"Les enfants monstrueux du numérique" (Article 11)
- Loys
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Extrait :
Que cet espace soit rempli par une machine programmée par Apple et Orange n’inquiète pourtant pas Hélène et Nathalie, ce sont des mères sereines. Comme le dit le document de Terrafemina, leurs enfants sont « sous contrôle », ils « n’auront plus de secrets » puisque « Big Brother, c’est vous ! » Leur bébé est « sous surveillance standard » ou « sous surveillance premium » grâce au « super baby phone connecté » qui leur permet de « conserver l’historique du sommeil de bébé ». Quand leur enfant grandit, elles bénéficient d’un « suivi scolaire au bout des doigts », grâce au cahier de textes numérique et leur ado sera « enfin (géo) localisé » grâce à un GPS installé dans son smartphone et la possibilité de « surveiller le contenu de ses SMS ». Ainsi, elles ont la certitude d’avoir des enfants qui « sur-performent », avec des applis qui « coachent [leurs] champions ».
Défilent ainsi les pages du document de ce benchmarking jusqu’à l’apothéose de la conclusion, dévoilant la sève éthique de telles recherches en marketing – à méditer :
« Grâce à des applications multiples et variées destinées à la fois à faciliter la vie et à combler toutes les lacunes des parents, le numérique ouvre le chemin de l’hyper parentalité :
– omniscients, super compétents et hyper performants… les parents numériques disposent d’une multitude de solutions pour assurer leur rôle,
– ils peuvent ainsi offrir à leurs enfants hyper sollicités et archi stimulés toutes les chances de réussite…
La tablette concrétise et incarne via ses applications, les obsessions de perfection de l’époque déjà à l’œuvre dans les injonctions des magazines féminins, dans l’explosion de la littérature self-help ou des émissions de coaching à la TV... »
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- Loys
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Pourtant, certaines études élaborées par l’Institut français de l’Éducation sont extrêmement sévères quant à l’introduction des Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE) : « Un faisceau d’indices suggère que la volonté de divulguer les nouvelles technologies dans l’éducation provient essentiellement des sphères économiques, puis par le relais du politique transite jusqu’aux collectivités, avant d’être prescrite aux sphères éducatives. (…) Il semble donc, a fortiori, que l’argument d’une “plus-value” pédagogique mécaniquement liée à l’introduction des TICE soit un postulat fragile. » Mais il est trop tard pour de telles appréciations critiques, le train du progrès n’attend pas.
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