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"Pourquoi l’école française a tant de mal à passer au numérique" (Peut mieux faire)
- Loys
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A vrai dire la question est surtout : pourquoi exactement l'école aurait-elle à le faire ?Pourquoi l’école française a tant de mal à passer au numérique
C'est vrai et d'ailleurs ce film le confirme :Il flotte encore dans les classes comme une odeur de craie. Même après une bonne quinzaine de plans numériques, le petit crissement n’a pas si souvent laissé place au stylet numérique.
"ça fonctionne" = le numérique fonctionne, parce que pour ce qui est de l'apport pédagogique des ces investissements considérables, à coups de millions d'euros quand par ailleurs les besoins élémentaires de l'école sont si criants, on en attend toujours le moindre début de démonstration.Comment l’école française a-t-elle raté toutes ces révolutions, au point qu’aujourd’hui, de l’avis d’un des consultants les plus au fait de la réalité du terrain, « un tiers des collectivités territoriales ont des établissements équipés où ça fonctionne.
Et évidemment rien, pas une remarque sur le numérique sauvage dans les écoles ou à la maison et sur la dévastation qu'il occasionne dans l'enseignement.
Formateur chez Profetic, une des mille entités chargés de promouvoir le numérique quand il n'en existe aucune pour réfléchir à ses implications scolaires, Jean-Loup Bourrissoux, consultant, a fondé sa propre boîte privée de formation continue. Voilà quelqu'un qui a vu l'avenir, en tout cas le sien.Le second tiers a juste besoin de la petite étincelle pour que ça démarre. Et le dernier, lui, a trop de soucis financiers pour y penser». Ce spécialiste s'appelle Jean-Loup Bourrissoux, c'est un enseignant reconverti dans l’aide aux municipalités et conseils généraux.
C'est vrai que c'est l'un des problèmes prioritaires de l'école : le nombre d'ordinateurs par élève. Tout irait tellement mieux si la France avait suivi l'exemple glorieux des Landes ou de la Corrèze .Et si l'on résume son propos: dans deux tiers des collectivités, il ne se fait toujours pas grand chose!
Par définition le matériel technologique, quand il arrive dans les classes, n'est plus "adapté"... L'obsolescence rapide de ces matériels coûteux est atterrante.Des réformes ratées
La grande révolution aurait pourtant dû commencer en 1985, avec le plan informatique pour tous (IPT). Lancé par Laurent Fabius, ce plan reste dans les annales des plus jolis fiascos de la décennie ! Des ordinateurs inadaptés, parfois non compatibles, restés dans les cartons dans les couloirs des lycées…
Eh bien non...De quoi vous dégoûter pour longtemps!
C'est tout l'inverse, comme en témoignent de nombreux articles relevés sur ce forum : l'équipement à la hussarde, décidée par les collectivités locales, sans consultation des enseignants et sans définition de leurs besoins spécifiques, est une des raisons de l'échec de l'école numérique.« C’est vrai que le mauvais souvenir laissé par plusieurs programmes peut expliquer certaines réticences actuelles à se lancer», regrette M. Bourrissoux. Pourtant à ses yeux ce ne sont pas là les seuls verrous au non basculement de l’école française dans la modernité.
Le consultant estime surtout qu’on s’y prend bien mal ! Pour qu’un enseignant se lance, il faut trois conditions premières: « installer un tableau numérique dans sa classe, d’abord. Lui donner un portable et le former tout de suite». En théorie, c'est tout bête, mais sur le terrain, ça ne se passe pas toujours comme ça.
Voilà la démonstration : on équipe d'abord, on voit ce qu'on peut en faire ensuite : on est bien loin de la pédagogie. Parce qu'un tableau numérique, ça se voit beaucoup plus qu'un professeur efficace : la préoccupation de la ville est surtout électoraliste ("un signal négatif" avec "du matériel en friche").Un exemple? La ville de Choisy le Roi (Val de Marne), qui vient d'équiper ses écoles, a préféré payer pour faire former les enseignants de l’éducation nationale, qu'attendre qu’ils soient inscrits dans un plan de formation de l'institution. La seconde solution aurait laissé le matériel en friche pendant plusieurs mois, donnant d'emblée un signal négatif.
Le but est donc atteint : ils les utilisent... Quand à améliorer les résultats scolaires, ce n'est pas un but.Là, la mairie a payé, ils ont été très vite formés et utilisent les tableaux blancs juste installés.
On voit d'ailleurs que les résultats de la France s'envolent dans les comparaisons internationales.Un million d'ordinateurs dans les écoles
Aujourd’hui la France est globalement plutôt équipée. Les établissements scolaires français comptent un million d’ordinateurs très inégalement répartis.
Gilles Babinet, "multi-entrepreneur" spécialiste des sonneries pour téléphones portables, des jeux concours publicitaires sur Facebook et du marketing web :Les disparités étant à la fois géographiques et de niveau d'enseignement. Selon les informations du ministère de l'éducation, les élèves disposent d’un ordinateur pour 10 en primaire, d’un pour 5 en collège, d’un pour 2,7 en lycée. Pour Gilles Babinet, chargé des enjeux du numérique pour la France auprès de la Commission européenne ce n’est pas là que ça bloque.
- www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...nter-huffington-post
- www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...re-le-decrochage-ccn
Le scandale est donc le manque d'équipement, pas le décrochage. Il est vrai que Gilles Babinet, grand pédagogue devant l'Eternel, sait à quel point le numérique permet de lutter contre le décrochage scolaire.« En revanche, le temps passé depuis 20 ans à parler d’équipement est symptomatique de cette façon bien française de se donner bonne conscience. Mais ça suffit maintenant!, ne pas aller plus vite c’est une ségrégation scandaleuse envers ceux qui décrochent et sont dépassés ».
Vive les élèves-cobayes !Pour le multientrepreneur, la solution ne viendra pas d’une incantation ministérielle mais d’expérimentations tous azimuts sur le terrain, qui valorisées permettraient d’inventer de nouvelles façons d’enseigner…
Quelle honte ! Quel scandale !Ce qui n'est pas tout à fait l'esprit du plan numérique que le ministre Vincent Peillon a annoncé le 13 décembre et va présenter une nouvelle fois ce lundi 10 juin.
Décidément, on consulte des gens bien particuliers dans cet article, anciens ou non enseignants, et ils sont tous d'accord !Pédagogie, pédagogie...
Le responsable éducation chez Microsoft, Thierry de Vulpillières, un ancien enseignant qui est à l’origine de la création d’un groupe d’enseignants innovants répartis dans le monde entier a aussi sa petite idée sur les blocages de l'école française.
Microsoft fait partie des lobbys les plus actifs pour défendre la numérification de l'école : devinez pourquoi !
M. de Vulpillières a d'ailleurs fait la promotion récente de la classe immersive de Microsoft : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...lasse-immersive-rsln
Cet article est de RSLN, l'outil de lobbying de Microsoft : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...it-index-du-web#1733
A grande échelle = à grandes dépenses.Pour M. Vulpillière, il faudrait que l’école française bouge un peu pour donner prise à grande échelle à une pédagogie numérique.
Comme d'habitude nouvelles technologies viennent au secours des nouvelles pédagogies, celles qui ont fait leur preuve dans l'école d'aujourd'hui...Tant que l'enseignement est à 85 % frontal,...
Car le savoir, ce n'est pas ce que l'on sait mais ce que l'on consulte : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/2...-google-donc-je-sais... le potentiel des outils, aussi performants soient-ils, ne peut être exploité. Le tout est de comprendre comment casser ce frontal. « Le numérique casse les frontières disciplinaires, la verticalité de la classe, cela relativise certains savoirs qu’on peut retrouver en trois clics.
Ben voyons. C'est pratique quand on n'observe aucune amélioration, en même temps.Pour que l’école française ose plus le numérique, il faut que l’évaluation des élèves change », observe cet ex-enseignant.
«Une fois qu’on aura un peu dépassé cette évaluation qui trop souvent veut que l’élève restitue des savoirs, le travail collaboratif, la recherche seront valorisés et la pédagogie pourra changer», analyse-t-il.
C'est vrai : résoudre un problème, synthétiser, comprendre un texte, s'exprimer, tout ça c'est de la restitution de savoirs. Et le travail collaboratif, c'est effectivement le meilleur moyen de ne plus évaluer qui que ce soit individuellement. Quelle belle perspective d'avenir.
Le mot "basculer" me semble en effet approprié.C’est à ce moment-là seulement que l’école basculera dans la modernité.
221ème sur 28, c'est effectivement très mauvais.Dans cette perspective, on comprend mieux pourquoi nous sommes toujours 211ème sur 28 dans le classement School Net pour l’usage des ordinateurs dans les classes!
Notez que tout ce qui compte désormais pour évaluer la réussite de l'école, c'est l'usage de l'ordinateur. Tu utilises un ordinateur = tu réussis à l'école. Maryline Baumard devrait relire son dernier article : www.laviemoderne.net/veille/les-ecrans/5...te-scolaire-le-monde
Encore une belle pointure du libéralisme débridé qui veut faire entrer l'école dans le numérique à toute force.Que se passe-t-il quand on équipe une école ? Jean-Michel Fourgous, le maire d’Elancourt, auteur de deux rapports sur le numérique, a mis à jour les différentes étapes d’appropriation.
Cette façon d'apprivoiser les enseignants comme des bêtes farouches est touchante.« D’abord, il y a l’utilisation personnelle du matériel. Ensuite, l’enseignant commence à en faire une utilisation professionnelle sans explorer la palette des possibles. Dans un troisième temps il développe une pédagogie plus interactive avant de passer vraiment à une pédagogie innovante ». Un professeur a un programme à assurer, il ne peut pas tout réinventer!, ni tâtonner en cours. « Il faut lui offrir du matériel simple où il va retrouver des logiciels qu’il connaît. Mais il faut aussi en installer d’autres qu’il explorera lorsqu’il en aura l’envie, le temps », a théorisé M. Bourrissoux après ses multiples interventions de terrain.
Maryline Baumard utilise le même vocabulaire commercial qu'Apple ou Motorola.SOS école ringarde
Ce que notent aujourd’hui tous les observateurs, c’est un frémissement. « D’une part les collectivités territoriales sont prêtes et les parents les pressent sur ce sujet », note Gilles Babinet...
Gilles Babinet devrait se renseigner davantage car les collectivités commencent au contraire à être un peu échaudées : www.laviemoderne.net/veille/vers-l-ecole...-et-gouvernance-weka
Ce qui compte, ce n'est pas la réussite de nos élèves, mais qu'ils n'aient plus l'air "ringards". Un bien bel objectif républicain....« d’autre part, notre école se ringardise à grande vitesse, ce qui fait qu’aujourd’hui les enseignants ne sont plus hostiles à se lancer, si on les y aide», ajoute-t-il; "ils sont même demandeurs".
Je me demande bien d'où sort ce sondage... En même temps c'est un sondage Microsoft.Un sondage Ipsos réalisé par Microsoft en 2011 rappelle que 56 % des enseignants seraient favorables à ce que les élèves apportent en cours leur ordinateur personnel !
Pour ma part j'ai d'autres chiffres : ainsi seulement 19% de mes collègues de Neoprofs pensent que le numérique améliore l'efficacité de l’enseignement.
Sondage toujours aussi crédible. En même temps, si les élèves "l'estiment", c'est que c'est effectif.Dans le même questionnaire, 86% des collégiens estiment que le numérique accroit la motivation et 83 % que cela facilite la compréhension des cours.
Encore une de ces formules lyriques à deux euros. Moi ce que je veux, c'est que les élèves entrent dans la compréhension de ce qu'ils lisent, dans l'expression écrite convenable de leur pensée, dans la maîtrise de la logique et du raisonnement. Mais ça n'a pas l'air de préoccuper beaucoup Maryline Baumard.Alors que va-t-il falloir pour que l'école française s'installe vraiment, pleinement dans le XXIe siècle?
Des "cours numériques" ? On va bien rire. Et qui parie que ces cours numériques seront proposés aux plus défavorisés en priorité ?Le plan numérique de Vincent Peillon ? Il met en cohérence la formation des enseignants, offre des ressources numériques, du soutien aux élèves et propose 20 collèges expérimentaux qui s’engagent à assurer au moins 20 % des cours numériques.
"sans doute"... Voilà qui manque singulièrement de conviction.Cela aidera, sans doute.
Et s'il mourait d'autres choses, de choses plus fondamentales mais occultées par tous ces faux questionnements : le numérique, les rythmes scolaires etc. ?Mais il manquera encore un peu de réactivité dans un système qui meurt à petit feu de sa lourdeur.
Voilà un an que je commente l'actualité de l'école numérique (entre autres) sur ce forum et en un an j'ai pu me forger une opinion sur la position dogmatique bien arrêtée du "Monde".
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