- Messages : 18214
"Enseigner le numérique #oupas" (EducaVox)
- Loys
- Auteur du sujet
Quelque chose est masqué pour les invités. Veuillez vous connecter ou vous enregistrer pour le visualiser.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Messages : 33
Educavox écrit: Et les réflexes strictement disciplinaires sont si fortement ancrés dans les gènes des enseignants qu’il faut de longues années voire des décennies avant d’imaginer observer des modifications significatives. On voit bien, pour se convaincre de ces difficultés, le triste sort qui a été fait à l’éducation aux médias pourtant inscrite dans tous les programmes disciplinaires depuis belle lurette.
Educavox écrit: Un médiateur numérique s’adressait il y a peu en ces termes aux professeurs qui faisaient appel à lui pour parler « des dangers d’Internet » : « Le danger, c’est vous. Vous qui vivez terrés dans la peur d’une cyber-menace indéfinie. »
*soupir*Educavox écrit: Enseigner, un métier ? Qui s’apprend ? Oh la bonne nouvelle que voilà !
C'est vraiment fatigant, et même blessant, quand on est professeur, de lire ce genre de choses. J'adore les outils numériques qui existent dans ma matière : logiciels de géométrie dynamique, logiciels de calcul formel, tableurs, langages de programmation, et j'en passe. Je m'en sers constamment. J'adorerais apprendre à mes élèves à s'en servir, et je le fais dans une certaine mesure, comme les programmes m'y incitent. Mais je sais, en le faisant, que je dessers leurs apprentissages, car avant d'apprendre à piloter une Ferrari, la moindre des choses est de bien connaître le code de la route. Sinon, on court au drame.
Autrement dit, ce n'est pas à cause d'un immobilisme préhistorique que je fais la grimace devant les illuminés du tout numérique, c'est parce que je sais que seule la maîtrise préalable des fondamentaux peut permettre aux élèves d'utiliser avec intelligence les formidables logiciels qui existent pour faire des maths. Or ces fondamentaux sont loin d'être acquis pour une grande part des adolescents qui débarquent du collège.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Mais au fond M. Guillou, même s'il fait semblant de croire que les enseignants ne sont pas suffisamment "formés au numérique", le sait très bien et c'est d'ailleurs pour cette raison que sa réaction a été si violente l'an passé , quand j'ai osé montrer les limites de l'Internet pour se livrer à un exercice de réflexion. C'est tout son fonds de commerce de consultant du numérique pour l'école qui est en jeu.
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
Les propositions "originales et nouvelles" sont donc de Michel Guillou !L’association OVEI « On vous explique Internet » vient de faire récemment une proposition originale et nouvelle pour l’enseignement de la culture numérique. Je vais être honnête avec vous, comme co-administrateur de cette association, j’ai soufflé quelques-unes de ces bonnes idées à OVEI.
Quelle bonne idée ! Demander aux enseignants d'enseigner une discipline qu'ils ne connaissent pas était déjà une invention originale. Maintenant il s'agit d'enseigner quelque chose qui ressemble à tout sauf à une "discipline"...OVEI propose la création, dès la rentrée prochaine à titre expérimental en attendant une généralisation, d’un enseignement de la culture numérique, donc transversal et imprégné de tous les champs disciplinaires, à l’image de ce qui se fait déjà pour l’histoire de l’art.
Pour le dire autrement : en prenant sur les horaires des autres diciplines. Lesquels, M. Guillou ?Son horaire hebdomadaire pourrait être fixé à 1 h à l’école et au collège, à 1 h 30 au lycée, horaire qui devrait être pris sur le volume global, donc sans augmentation de ce dernier pour ne pas alourdir les enseignements.
L'accompagnement est toujours "personnalisé" de nos jours. Et la formation est forcément "accélérée", dans l'intérêt des élèves, à cause de l'urgence du numérique. Et qui effectuera cette formation accélérée et personnalisée de dizaines de milliers de professeurs ? Michel Guillou ne le dit pas...Il serait confié, propose OVEI, à des professeurs volontaires et engagés, dont éventuellement des documentalistes, qui se verraient offrir une formation accélérée et un accompagnement personnalisé.
Quels seront précisément les objets d'enseignement de cette nouvelle "discipline" ? Pas un mot de Michel Guillou à ce sujet : il faut dire que cette question est un brin problématique.
Et qu'adviendra-t-il s'il n'y a pas de volontaires ? Où aura lieu cet enseignement ? Des détails, des détails que tout ceci...
Pour y avoir "irrigation", il y a "irrigation" mais pas nécessairement volontaire ni fertile. Parlons plutôt d'inondations ou de catastrophe naturelle.Ce que ne dit pas OVEI de manière explicite mais qui est sous-entendu, c’est qu’il s’agirait d’une mesure transitoire pour aboutir peut-être, dans quelques longues années, à la deuxième hypothèse décrite ci-dessus d’une irrigation numérique lente mais inéluctable des champs disciplinaires existants.
Alors que faire tweeter les élèves ne peut- être que profitable, par exemple : www.laviemoderne.net/mirabilia/50-doit-faire-cest-preuveCar l’Internet et le numérique concernent bien l’école et les enseignants n’est-ce pas ?
À dire vrai, on peut douter parfois d’une telle assertion, tant les réflexes de l’école, mus parfois par des chefs d’établissement peu scrupuleux, les infirmiers ou médecins scolaires, ont été jusqu’ici d’appliquer grosso modo à l’Internet les mêmes recettes qu’au Sida ou aux maladies vénériennes ! Lamentable !
Et c'est un "consultant du numérique" qui vous le dit.Ou de payer à grands frais les interventions calamiteuses d’officines douteuses de mercantis anxiogènes…
Euh... non, très concrète grâce par exemple à Wikipédia ou Oodoc, Oboulo etc.Un médiateur numérique s’adressait il y a peu en ces termes aux professeurs qui faisaient appel à lui pour parler « des dangers d’Internet » : « Le danger, c’est vous. Vous qui vivez terrés dans la peur d’une cyber-menace indéfinie. »
Les autres dangers (cyberharcèlement, pornographie etc.) sont effectivement anecdotiques vis à vis de cette menace plus sourde pour l'enseignement.
Notez la modalisation amusante : les "éventuels problèmes liés à l’utilisation d’Internet et du numérique"...Faut-il répéter que la valorisation des réussites et la résolution des éventuels problèmes liés à l’utilisation d’Internet et du numérique....
Au fait. M. Guillou n'a jamais consacré d'article sur son site à ces "éventuels problèmes". Il est vrai qu'il n'enseigne pas et n'a aucune idée de ce qu'ils peuvent être.
En supprimant des enseignements fondamentaux, comme le propose M. Guillou....sont des préoccupations hautement éducatives qui concernent au premier chef l’école et les enseignants, en étroite collaboration bien sûr avec les parents ?
Faut-il répéter que l’une des premières missions de l’école est de former de jeunes citoyens autonomes et responsables, dans la société d’aujourd’hui ?
Moraliser les usages du numérique, quelle vanité !OVEI l’a bien compris, qui ne propose pas comme d’autres associations militantes, d’apporter la supposée bonne parole aux élèves...
On se demandait plus haut qui assurerait cet enseignement.......mais rappelle qu’enseigner est un métier et accepte de participer, à la mesure de ce qu’elle peut faire, à la formation des enseignants, tous les enseignants, tous degrés confondus, en charge d’enseigner le numérique ou pas.
On voit encore une fois qu'il ne s'agit plus d'utiliser les outils numériques en vue d'autres apprentissages, mais de faire du "numérique" (?) un apprentissage lui-même. Mais que signifie la formule "enseigner le numérique" ? Si Michel Guillou, futur formateur, pouvait être un peu plus spécifique...
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.
- Loys
- Auteur du sujet
- Messages : 18214
On fait difficilement plus vague, comme raison d'être...Les rencontres OVEI sont des événements dédiés à l’échange entre les personnalités politiques et les habitants d’internet. Le but de l’opération étant d’expliquer le fonctionnement d’internet et de créer du lien pour faire en sorte que les débats politiques à propos d’internet se fondent autant que faire se peut sur les réalités techniques et sociétales.
Pédagogie et dialogue sont les maîtres mots de nos actions.
Bref, par souci d'efficacité, on remplace des "tables rondes" par des "rencontres" une fois par an.Partis du constat que les habituelles tables rondes réunissant les personnalités politiques et les gens des réseaux ne suffisent pas à appréhender l’ensemble de ce qu’est internet, un projet fou a été lancé à partir d’une blague à propos du pâté de Chartres entre Laure de la Raudière et Bruno Spiquel sur twitter : réunir tout ce beau monde autour d’une bouffe pour parler dans un cadre moins strict que d’habitude.
Il s’agit donc d’organiser des rencontres sous diverses formes permettant des discussions, débats et prises de contacts conviviaux.
Mais le plus intéressant est à venir :
Avoir un regard critique sur Internet, c'est donc "raconter n'importe quoi". Et pourquoi cette farouche défense d'Internet contre toutes les "erreurs" commises à son encontre ? De quel type d'erreurs s'agit-il ? Et quel rapport entre cette association évènementielle organisant des rencontres et la formation des enseignants à une nouvelle discipline ?Qui n’a jamais pesté contre un article de journal ou une émission de télévision « qui raconte n’importe quoi » ?
Dans la droite ligne de ses actions dans les milieux politiques, OVEI souhaite également éclairer les médias quant aux réalités des réseaux et propose donc, de la manière la plus systématique possible, de répondre, de façon argumentée, à tout média dont les publications contiennent des erreurs à propos d’internet.
Comme dit Michel Guillou, il ne s'agit pas de "porter la bonne parole"...
On apprend au passage que Laure de la Raudière, députée et l'une des initiatrices du projet, a travaillé pendant douze ans à la direction de France Télécom, qu'elle est associée dans une startup et gérante de deux sociétés de conseil en réseaux et télécommunications auprès des grandes entreprises.
Quant à Bruno Spiquel, il n'est pas vraiment concerné par les enjeux de l'enseignement : labs.hadopi.fr/expert/bruno-spiquel
Connexion ou Créer un compte pour participer à la conversation.