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Yann Leroux pour la libéralisation du numérique à l'école
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On commence à avoir l'habitude : quand Yann Leroux parle, on ne sait pas de quoi il parle. Qu'entend-il par l'école ? par "plonger" ? par le "numérique" ? Détails que tout cela.7 bonnes raison de plonger l'école dans le numérique
La psychologie de Yann Leroux puise sa réflexion "uniquement sur l'iPhone" :Il y a une application pour ça
Même en supposant que ce soit vrai (ce qui n'est pas certain), et alors ? Parce qu'une application existe, il faudrait l'utiliser ?Quelle que soit la matière traitée, il y a une application numérique ou un service en ligne qui peut être utilisé.
On est bien ici dans une logique consumériste.
A noter que "sur les 650.000 applications de l'App Store, 400.000 n'auraient jamais été téléchargées une seule fois" ( source )
Ces trois mots renvoient à une dimension annexe de l'enseignement.Le professeur peut s'appuyer sur des dispositifs numériques pour enrichir, illustrer ou appuyer son propos.
Bien sûr : avec le numérique, l'attention scolaire va décoller !L'implication des élèves est soutenue par le caractère interactif du numérique.
Les campagnes napoléoniennes ne sont malheureusement pas enseignées à l'école. Yann Leroux devrait approfondir quelque peu sa connaissance de l'école avant d'apporter ses lumières bienvenues.Par exemple, les cartes Google peuvent utilisée être en géographie et en histoire par les élèves pour suivre les campagnes napoléoniennes ou repérer les pays francophone.
Les cartes mentales n'ont pas besoin du numérique pour exister. Et écrire soi-même sa carte mentale permet de la mémoriser encore mieux.Il est facile de créer des infographies ou des cartes mentales de la leçon, ce qui est la meilleure façon de la mémoriser.
La carte mentale, ce n'est nouveau que pour Yann Leroux. Quant à la notion de "contenus", elle semble échapper quelque peu à Yann Leroux.En d'autres termes, le numérique fournit à la fois des contenus et de nouvelles façons de travailler
Voilà une image parlante.L'internet est le cinquième mur de la classe
Mais de quel "numérique" parle Yann Leroux ? Le numérique institutionnel est entré depuis longtemps dans l'école...Le monde a changé. Il s'est numérisé. L'internet était autrefois une destination lointaine et exotique. Il est devenu proche et banal. Nous regardions les mondes numériques par nos fenêtres. Ils sont maintenant dans nos maisons. L'école n'a pas la possibilité de construire des digues pour contenir le numérique hors les murs...
Pourquoi la plonger dedans alors ?...tout simplement parce qu'il n'existe plus un espace "sec" sur lequel appuyer ces digues. Comme tout le reste, l'école a été submergée par le numérique.
Ah... ce mur a une profondeur : l'image devient compliquée.L'internet est maintenant le cinquième mur de la classe. La profondeur de ce cinquième mur est variable.
Un conseil pour Yann Leroux : la prochaine fois, qu'il prenne l'image de la fenêtre, à l'image de Microsoft.
Et ça, la connexion, ça change tout.Elle dépend des l'objectif pédagogique. Le cinquième mur peut être centré sur l'ici et maintenant de la classe. Il peut être connectés aux cinquième murs d'autres classes.
PS : Yann Leroux pourrait se relire un minimum quand il veut refonder l'école.
Sans doute, quoique l'image de la "matière" ne vaille pas mieux que celle du "cinquième mur".Une nouvelle matière
Le papier a été la matière reine de la pédagogie : papier quadrillé, papier à dessin Canson, papier millimétré, cahiers, et livres ont longtemps ordonné la vie des élèves. Le numérique ne remplace pas le papier. Il est une nouvelle matière avec de nouvelle possibilités d'inscription.
Ce qu'elle permet, on s'en moque. C'est ce qu'elle fait qui compte, notamment dans un temps qui lui est toujours fini.La matière numérique permet des inscriptions et des transformations infinies.
C'est curieux, dans un billet précédent , Yann Leroux, toujours voulant réformer l'école, disait exactement le contraire : "Mais la capacité de sauvegarde rend également les choses moins futiles. Par sa fonction de mémoire, l’écriture numérique « aggrave » la pensée."Les attitudes psychologies psychiques qui y sont associés sont différentes. Puisqu'elles sont sans mémoire, elle appellent moins de solennité...
J'ai des doutes sur le gain de créativité mais c'est peut-être parce que - contrairement à Yann Leroux - j'enseigne....et peuvent permettre plus de créativité.
Le numérique est sans cesse renvoyé à sa pure potentialité. Ici, c'est pire encore : il ne s'agit même plus de la possibilité de lire, mais de la possibilité de stocker des livres.Les matières numériques permettent d'accéder à quantité de livres que ne pourraient jamais être stockés physiquement dans la classe.
La lecture et la connaissance d'un seul manuel scolaire classique pourrait déjà suffire à un élève pendant un an...
La lecture peut aussi nécessiter un isolement, une concentration, un silence.Les fils de lecture de tous les livres d'une même classe, les annotations faites par les élèves peuvent être partagés.
A tel point qu'on peut en faire bien d'autres usages que des usages pédagogiques.Un couteau suisse numérique
Les ordinateurs, les tablettes, les téléphone portables sont des couteaux suisses.
C'est une révolution, comme dirait Steve Jobs faisant l'article de son iPad.Ils permettent de travailler la matière numérique. Les opérations de base (ouvrir/fermer/nouveau/supprimer/éditer) permettent de créer, transformer et détruire des documents.
Entre "liker" et "commenter" au sens scolaire du terme il y a comme un écart.Les documents eux-même sont l'objet d'opérations de second niveau (aimer/envoyer/commenter)
Et dont l'école doit soustraire les élèves dans la plupart des disciplines.Il devient plus facile de travailler le flux d'informations auquel les élèves sont soumis.
Les news et les articles peuvent être vus et commentés en classe. Ils peuvent être édités...
Alors qu'avant les élèves n'avaient aucune idée de ce qu'un article est écrit par quelqu'un !...ce qui permet aux enfants de comprendre comment se fabrique la matière médiatique.
Voilà qui est dit avec beaucoup d'assurance mais malheureusement sans aucune référence scientifique. Si c'est vrai, la classe sans écrans est le lieu idéal pour apprendre.Le travail de groupe
Les élèves s'appuient en grande partie sur les pairs pour leurs apprentissages. Un enfant n'apprend seul. Il apprend par et avec d'autres enfants.
En tout cas, yann Leroux met en pratique son crédo collaboratif pour la rédaction de son article. On comprend mieux l'aspect patchwork de ce piètre argumentaire numériste.
Ou autour d'une feuille.Cette dimension sociale de l'apprentissage rencontre heureusement la dimension massivement sociale du numérique. Il est possible de travailler à plusieurs autour d'un ordinateur ou d'une tablette.
"en même temps" ou "successivement" : dans les deux cas, il n'y a pas de travail coopératif à proprement parler. Un peu comme Wikipédia qui ne présente qu'une illusion de collaboration entre des contributeurs.Un document comment peut être édité en même temps ou successivement par plusieurs élèves, et garder la mémoire de ses transformations.
C'est très bien mais en quoi est-ce une nécessité ?On peut imaginer des scénario pédagogiques ou différents groupes travaillent différents aspects d'un projet.
Google Maps, Google Drive : Yann Leroux a des actions chez Google ?Tous les documents qui sont utilisés dans un projet peuvent être partagés (Dropbox, Google Drive) pour être accessibles aussi bien en classe qu'à la maison.
Les miracles pédagogiques du partage de documents ne m'apparaissent pas encore.
Apprendre, c'est aussi un travail à la maison depuis toujours.Apprendre n'est plus une situation attachée a l'école...
Les élèves ont autre chose à faire dans leur vie que travailler des documents scolaires partagés. Et c'est heureux....mais est tout simplement intégré a la vie.
Pour les non-voyants en revanche...L'égalité
Les dispositifs numériques permettent à des enfants en situation de handicap de travailler et de participer à la vie de la classe plus facilement. Les tablette peuvent lire les textes ou agrandir les lettres pour les aux mal-voyants...
Résumons : parce qu'une tablette peut être utile à un mal-voyant, il faut généraliser les tablettes à l'école.
Il faut parler plus fort que le professeur, par contre.Les logiciels comme Dragon Dictate apportent une aide appréciable a ceux qui ont des difficultés pour la prise de note.
Sur Twitter, qu'affectionne Yann Leroux, c'est vrai que la netiquette n'est pas toujours respectée par les élèves .La netiquette
Les mondes numériques sont des mondes sociaux. Comme dans toute société, il est nécessaire d'en connaitre les us et les coutumes. L'art ancien de la politesse s'appelle sur le réseau Netiquette. Il concerne a la fois les personnes et les documents (d'ici peu, la netiquette concernera sans doute aussi les Intelligences Artificielles. Comment s'adresser à l'autre ?
C'est facile d'apporter des réponses, du coup.Comment débuter une conservation ? Comment se présenter sur le réseau ? Peut-on utiliser un document parce qu'il est sur Internet ? Ce qui est accessible est il libre ? Ce qui est libre est-il gratuit ?
Les questions que rencontrent les enfants sur le réseau Internet ne sont pas simples. Elle sont d'autant plus complexe que dans le monde des adultes, beaucoup sont encore en discussion.
Et pas la sociabilité IRL, par contre...Les enfants grandiront d'autant mieux qu'ils sont accompagnés dans leurs apprentissages de la sociabilité sur le réseau Internet.
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- Loys
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Les minuscules sont lisibles également.Professeurs, voilà une raison SUFFISANTE d’utiliser l’Internet
C'est le nouveau crédo de Yann Leroux, on dirait. C'est toujours utile de recevoir l'aide de grands spécialistes.Si vous êtes enseignant, il y a au moins une bonne raison d’être sur Internet avec vos élèves.
Comme ça, c'est fait.Et il n’y a pas besoin de raison supplémentaire.
Quelle est cette manie de mettre "élèves" et "étudiants" sur le même plan en permanence ?C’est un constat : les élèves et les étudiants sont totalement immergés dans le réseau Internet.
A vrai dire elle ne commence que quand les parents décident qu'elle commence.Cette immersion commence autour de la sixième...
L'image de la plongée progressive est assez naïve.... et elle est achevée lorsque les élèves entrent au lycée.
Yann Leroux n'est visiblement pas au courant que Facebook, c'est déjà du passé ...Les modalités d’utilisation importent peu. Qu’il s’agisse de Facebook ou de Snapchat, les plus jeunes utilisent massivement les dispositifs de communication.
Les problèmes d'attention ou de concentration ne peuvent bien sûr qu'être totalement imaginaires.Devant cette conversion, le monde des enseignants semble encore divisé. Certains professeurs expérimentent les nouveautés apportées par les dispositifs numériques. D’autres accusent les ordinateurs et l’Internet d’être à l’origine d’une baisse terrible des capacités d’attention et de concentration des élèves. La majorité est dans une position attentiste.
Distinguer les situations ou les outils numériques peuvent être utiles et toutes celles où ils ne le sont pas. Distinguer les outils utilisés par le professeur et les appareils apportés par les élèves. Eviter - autant que faire se peu - d'ajouter aux 7h30 d'écrans en moyenne par jour chez les 8-18 ans (aux États-Unis) de nouvelles heures d'écran à l'école. Distinguer pour les portables universités, lycées et collèges. Le problème des portables commence d’ailleurs à se poser dès l'école primaire (22% des CE2 et 52% des élèves de CM2 étaient déjà équipés en 2012).Que faire ? Interdire les ordinateurs et les portables à l’école ?
L'image - consciente ou non - est assez amusante.C’est tenter de construire l’arche de Noé après que le déluge ait eu lieu.
A noter - encore une fois - que le "déluge" semble immanent, décidé par une autorité divine contre laquelle personne ne peut s'opposer. Mais au fait, que faut-il faire si le "déluge" a eu lieu ?
Éduquer, c'est subir.Il vaut mieux prendre acte du changement, et l’utiliser pour permettre aux élèves de travailler.
A une époque où le numérique n'existait pas.On appelle facilitation sociale le fait que les performances d’un individu à une tâche sont améliorées par la présence à ses côtés de personnes en co-action. Cette facilitation sociale a été mesurée en laboratoire (Zajonc, 1966).
Cette étude portait sur des élèves ou des "individus" ?
Ce que font des enfants tous les jours.La psychologie sociale théorise là un phénomène connu de longue date. Dans les sociétés traditionnelles, beaucoup de choses sont faites en commun du fait de l’effet de facilitation sociale. Il est plus facile de faucher un champ ou de bâtir une grange à plusieurs.
Le travail en commun ne peut évident pas s'expliquer par le fait que faucher un champ ou bâtir une grange tout seul est un peu compliqué et long.
Il suffit de l'affirmer. La science fait de grand pas avec Yann Leroux !Cet effet vaut également pour les digiborigènes.
Des exemples concrets : www.laviemoderne.net/mirabilia/47-la-bac-attitudeSavoir sur Facebook ou Twitter que d’autres sont en train de travailler donne du cœur à l’ouvrage.
Les élèves le font "naturellement" : ils parlent de leurs révisions sur Facebook et sur Twitter. Ils commencent leurs examens.
Sur Twitter la profondeur des échanges est admirable. Et ne parlons pas du travail sur Snapchat, avec les échanges de photos dont la durée de visualisation est de 1 à 10 secondes. Quand à ask.fm s'y déploie un intense travail scolaire en permanence.
Il est vrai qu'auparavant chaque élève pensait être le seul de sa classe à repartir avec du travail à la maison. Les non-digiborigènes n'étaient décidément pas très intelligents.Ces messages ont une fonction simple. Ils créent une immense communauté d’étudiants qui se maintiennent informés les uns les autres de l’avancement de leur travail. Cette communauté est également un soutien affectif important. Elle aide l’étudiant a ne pas se percevoir comme une personne isolée, mais comme le membre d’un groupe travaillant résoudre des difficultés similaires.
Mais il l'est quand même ?Le réseau n’est donc pas nécessairement une occasion de perte de concentration et d’attention.
La logique de ces deux phrases n'est pas sans poser quelques difficultés. Un problème de concentration de Yann Leroux sans doute.Il le sera d’autant plus sûrement si les professeurs n’y maintiennent pas une présence. Pour les élèves, savoir les professeurs présents sur leurs réseaux a des effets de facilitation sociale.
Chose à laquelle les professeurs ne pensent jamais en cours ! Quel pédagogue né, ce Yann Leroux !La présence des professeurs pourrait aller dans deux grandes directions :
- aider à organiser les révisions : il est toujours temps de donner quelques conseils aux élèves pour qu’ils organisent leur travail
Révolutionnaire !- donner des encouragements : les élèves sont sensibles au soutien leur est apporté
Bien sûr puisque la science l'a démontré sur des adultes à l'époque pré-numérique.Qu’en pensez-vous ? Constatez-vous un effet de facilitation sociale sur vos réseaux ?
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Avec Yann Leroux tout est dans la mesure.Les adolescents, les smartphones et l'école totalitaire
Un sociologue-psychologue donc...Le sociologue Erving Goffman appelle “kit identitaires” les objets que des personnes portent sur elles afin de raffermir leur sentiment de soi et de soutenir la manière dont elles se présentent aux autres. En d’autres termes, nos objets et nos possessions participent à la construction de nos identités.
Oui tout le monde sait à peu près ce qu'est un smartphone.Nous avons maintenant de nouveaux kit identitaires. Ce sont les téléphones portables qui nous accompagnent dans notre quotidien. Ils sont des extensions de soi en ce sens qu’il permettent d’être en lien ou de s’isoler. Ils permettent d’appeler des proches et de communiquer avec eux de différentes façons. L’utilisateur peut capturer des moments en prenant des photographies ou des films. Il a acces à l’Internet ou il peut participer à des discussions en postant de nouveaux contenus ou en lisant ceux des autres. Il peut lire les flux d’information auxquels il est abonné (YouTube, Twitter etc…).
"Dans les moments de tension"...Dans les moments de tension, le smartphone permet d’écouter de la musique ou de regarder des vidéo.
C'est rassurant. L'école en revanche ne construit rien du tout.Le téléphone est donc devenu bien plus qu’un téléphone. Il est un couteau suisse identitaire avec lequel les individus construisent et modèlent leur s identités.
Car on peut l'avoir en main sans l'utiliser, comme une sorte d'objet transitionnel.Bien trop souvent, ces outils sont maintenus à l’écart des établissement scolaires. Les réglements intérieurs interdisent aux élèves d’utiliser des smartphones ou même tout simplement de l’avoir dans la main.
Comme à la pire époque des régimes totalitaires.En cas de transgression, l’école peut faire des abus de pouvoir en confisquant l’appareil pendant plusieurs jours.
Un enfant doit pourvoir écouter de la musique, téléphoner, envoyer des SMS ou prendre des photos quand bon lui semble, y compris pendant les heures de cours.En interdisant les téléphones portables, les établissements scolaires découpent un espace et un temps dans lequel l’expression de l’identité des enfants est amputée.
Puisse Yann Leroux se retrouve face à une trentaine d'élèves qui ne seraient pas "muets à eux-mêmes et aux autres" (sic).Elle les rend muets à eux même et aux autres.
Comme le mot "intime" l'indique ("Qui se situe ou se rattache à un niveau très profond de la vie psychique; qui reste généralement caché sous les apparences, impénétrable à l'observation externe, parfois aussi à l'analyse du sujet même"), il n'a rien à faire dans un espace public.L’école montre ainsi qu’elle fonctionne de manière totalitaire. En effet, les kit identitaires sont l’expression de ce que chacun peut avoir de personnel voire d’intime.
L'école est une prison.Ils articulent l’identité sociale et l’identité personnelle. Les institutions qui les interdisent sont qualifiées de “totalitaires” par Goffman. C’est le cas de l’hopital et de la prison pour lesquels les caractéristiques individuelles des personnes importent peu.
Chaque jour j'emprisonne mes élèves et je m'efforce de supprimer en eux tout ce qu'ils ont d'intime et personnel afin de les priver de toute humanité.Elle construisent pour chacun l’identité dont elles ont besoin pour remplir leurs fonctions. C’est aussi le cas de l’école qui supprime pour chaque personne ce qu'elle a de plus personnel dans le but de le transformer en élève.
Que sera la mémoire des enfants qui sont aujourd’hui à l’école ? C’est assez facile à imaginer. Leur quotidien sera massivement documenté dans leurs archives personnelles. Il sera également en images, en vidéo, et en status sur leurs comptes Facebook, Vine et autre Twitter. Ces mémoires téléversés sur l’Internet seront partagées et enrichies par les commentaires des autres. Mais elles seront frappées d’une immense tache blanche. On n’y verra ni les cours des collèges et des lycées, ni les salles de classes, ni les images d’amis et de professeurs en situation.
Car les élèves n'ont évidemment plus qu'une carte-mémoire SD pour toute mémoire.
D'ailleurs les générations précédentes ont péri de cette amnésie.En d’autres termes, un espace dans lequel les enfants passent 8 heures par jour et 3 a 6 années de leurs vies sera frappé d’amnésie numérique.
Et si c'étaient les smartphones, objets de consommation aliénants et de construction et d'exposition narcissique fictive, qui "faisaient obstacle à la manière dont aujourd’hui, les enfants construisent leur expérience de soi et leurs identité" ?Dans un monde ou les contenus numériques participent à la construction de soi, en interdisant les smartphones, les établissements scolaires amputent les mémoires individuelles et collectives. Elles font obstacle à la manière dont aujourd’hui, les enfants construisent leur expérience de soi et leurs identité.
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