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"La révolution numérique est en marche. Au bénéfice du public ou du privé ?" (EducPros)
- Loys
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Laissez-moi deviner. Merci à tous les promoteurs du numérique !La révolution numérique est en marche. Au bénéfice du public ou du privé ?
Le numérique est désormais largement répandu dans les pratiques pédagogiques. Mais qui tirera les marrons du feu, du service public et des entreprises privées ?
C'est vrai que le plan informatique pour tous de 1985, c'est un bel exemple de résistance à l'ordinateur. Ou d'échec retentissant.L'école a déjà eu raison des tentatives de la radio, du cinéma et de la télévision de s'immiscer sérieusement dans l'ordre pédagogique ; elle tient l'ordinateur à distance raisonnable depuis trente ans.
C'est vrai, ça : pourquoi ?Pourquoi faudrait-il croire que cette fois est la bonne, que le numérique va tenir les promesses que n'ont pas tenues de précédentes technologies, alors tout aussi disruptives, et largement susceptibles d'assister utilement les enseignants dans leurs missions ?
Ah... On oublie donc la question précédente, simple clause de style.Pourquoi, aujourd'hui, la question n'est pas de savoir si cette révolution adviendra mais à quelle vitesse et au profit de qui ?
Emmanuel Davidenkoff devrait changer ses exemples.La première raison est d'ordre technique. La puissance de calcul qu'atteint aujourd'hui un “simple” smartphone aurait fait rêver les ingénieurs des missions Apollo, qui parvinrent pourtant, les premiers, à envoyer des hommes sur la Lune. Elle autorise des innovations qui relevaient, il y a peu, de la science-fiction.
Avec la "correction automatisée", je sais écrire !Pour n'en prendre que quelques-unes : diffusion massive de vidéos via Internet, systèmes de correction automatisée...
Génial ! Mais pour quoi faire ?...communication audiovisuelle en temps réel...
Quand les élèves ou même Emmanuel Davidenkoff auront lu les 28 volumes de l'encyclopédie......constitution de bases de données qui ramènent “l'Encyclopédie” de Diderot et d'Alembert au rang de modeste notule dans l'océan du savoir…
Quelle verve ! Emmanuel Davidenkoff se serait-il converti à la publicité ?Autre bénéfice, non des moindres, cette phénoménale puissance de calcul permet de produire des programmes toujours plus vivants, des simulations toujours plus achevées – la moindre appli gratuite renvoie Pong, ancêtre du jeu vidéo, à un monde à peu près aussi familier que celui des dinosaures.
Il faudra que M. Davidenkoff nous explique la différence entre l'"informatique" et le "digital"...On est passé en trente ans de l'informatique au multimédia puis au digital – des machines qui, littéralement, obéissent au doigt et à l'œil (à l'instar des Google Glass).
Le mot "numérique" s'est d'ailleurs imposé...
Et d'autant plus dépendant d'elle à cause de cette facilité même.La deuxième raison tient à cette facilité d'usage qui permet à chacun, dès le plus jeune âge, d'être autonome face à la machine.
Quels usages préfèrent les élèves ?L'institution scolaire ne peut se tenir à l'écart d'objets qui ont à ce point envahi la vie quotidienne et dont on ne se sert pas seulement pour se divertir et consommer, mais aussi pour écrire, compter, organiser, concevoir, communiquer, se cultiver… autant de compétences qui sont censées s'acquérir à l'école.
De ce point de vue, le discours des enseignants de technologie, recueilli récemment par l'association Pagestec, est proprement affolant : s'il est vrai que la majorité des élèves, en fin de troisième, ne savent toujours pas utiliser un clavier, comprendre le fonctionnement d'un ordinateur, maîtriser les principes du codage, effectuer une recherche un peu élaborée sur Internet, il ne faudra pas s'étonner de se réveiller un jour avec une nation de consommateurs compulsifs soumis au règne de l'immédiateté et de la rumeur (cet apprentissage-là, enfants et adolescents abandonnés à la machine le font seuls, sur les réseaux sociaux, les sites marchands ou les plates-formes de streaming).
Donc les élèves doivent être exposés chez eux aux écrans du fait de l'injonction publicitaire et de la démission parentale mais s'ils deviennent des "consommateurs compulsifs soumis au règne de l'immédiateté et de la rumeur", c'est la seule faute de l'école. Merci M. Davidenkoff !
De quoi Emmanuel Davidenkoff parle-t-il avec ce terme creux ?La troisième raison aurait pu, aurait dû, séduire les enseignants et les parents depuis longtemps : les progrès de l'intelligence artificielle...
C'est vrai que le stockage d'informations binaires dans une base de données, c'est une admirable "individualisation". Un bel exemple d'individualisation : "Un cas D'Col du numérisme"... offrent aujourd'hui une précieuse aide à l'enseignement en permettant une individualisation du suivi jusque-là inimaginable et hors de portée du cerveau enseignant le plus performant.
Les numérolâtres leur ont ouvert un boulevard.Ce sont précisément ces progrès qui sont au cœur de l'effervescence qui, depuis deux ou trois ans, s'est emparée des investisseurs privés, qui regardent aujourd'hui la formation initiale et continue comme un nouvel eldorado et rêvent de porter sur les fonts baptismaux un Amazon ou un Facebook de l'éducation (Amazon et Facebook se positionnant d'ailleurs eux-mêmes sur ce créneau).
Emmanuel Davidenkoff comprendrait-il enfin les vrais enjeux de l'école numérifiée ? Un article par lequel il veut se mettre à l'abri en tout cas.Qu'ils réussissent leur pari, et il ne faudra pas se plaindre qu'elle se joue selon leurs termes – et ce seront ceux du marché.
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