"Dites adieu à la salle de classe de votre enfance" (Le Parisien)

A lire dans "Le Parisien" du 3/03/14 : "Dites adieu à la salle de classe de votre enfance"

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Outre un recours systématique aux ordinateurs et aux connexions Internet, les établissements novateurs, à l'étranger, ont aussi en commun de « moduler beaucoup les salles de classe, grâce à des cloisons amovibles et du mobilier sur roulette, qui permettent de créer rapidement des séparations entre des groupes de travail ». Bref, le bahut des ados tendrait à ressembler... aux bureaux où travaillent leurs parents, avec des salles de réunion et des espaces plus confidentiels.

Quelle chance !

En Australie, un lycée scientifique d'Adélaïde a par exemple remplacé les salles de classe par des « espaces ouverts définis de façon assez libre, que se partagent différents groupes-classes », décrit la chercheuse australienne en architecture, Neda Abbasi. Dans cet établissement, c'est le mobilier qui suit les élèves.

Notez comment se construisent les mirabilia scolaires : un pays lointain, un établissement pionnier qui fait une expérience merveilleuse... dont aucun bilan scolaire n'est par ailleurs tiré.

D'autres écoles du pays ont accolé à la bibliothèque une vraie cafétéria, ouverte sur la rue. Convivialité, toutes ! L'établissement scolaire de demain tendrait aussi à être le plus « transparent » possible, de manière à « permettre d'exercer une surveillance passive et donner aux élèves la possibilité d'être seuls sous le regard discret mais constant du personnel scolaire », relève Neda Abbasi.

Quel avenir radieux ! Il ne restera plus qu'à rendre le savoir transparent lui-même...

Reste que ces innovations ne marchent pas sans l'adhésion du public qui les utilisent. « Il y a un fort attachement à la salle de classe de la part des professeurs, on l'a d'ailleurs vu à l'occasion de la réforme des rythmes scolaires, quand il a été question que les enseignants prêtent leur salle à d'autres intervenants », constate Maurice Mazalto.

Quels mauvais esprits !

Ainsi à Dunkerque (Nord), dans les années 1970, a été construit un « lycée de la transparence », avec des salles de classe entièrement vitrées, raconte dans la « Revue internationale d'éducation » Philippe Tournier, le secrétaire du syndicat des proviseurs, le SNPDEN (Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale). Mais, depuis, les salles ont été occultées, « parce qu'il était insupportable pour les professeurs et les élèves d'être constamment sous le regard d'autrui ».

Cette conclusion d'une expérience ubuesque est de nature à doucher quelque peu l'enthousiasme initial de l'article.

Le dossier de la RIE : www.ciep.fr/ries/ries64b.php
L'introduction

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