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"Enseigner à l’époque de l’abondance d’information" (Sébastien Wart)
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Sauf que :Enseigner à l’époque de l’abondance d’information
- l'école n'a pas vocation à transmettre des "informations" mais des connaissances.
- son rôle va bien au-delà de cette transmission (raisonner, comprendre, mettre en jeu et en perspective ces connaissances etc.)
- les connaissances dans les ressources documentaires scolaires étaient déjà très "abondantes" avant les années 2000.
"maître dans l’art de trouver de l’information" ?Le modèle de l’école est-il vraiment à repenser? Après tout, pourquoi repenser un modèle qui fonctionne relativement bien? Pour Shawn McCusker, leader en éducation et formateur pour la compagnie de développement professionnel EdTechTeacher, la raison provient principalement de la relation que nous avons avec l’information. À ce sujet, il signe l’article Teaching in the New (Abundant) Economy of Information sur le site MindShift. Voici un résumé de ses propos.
Historiquement, l’enseignant était un maître dans l’art de trouver de l’information et de la transmettre à ses élèves.
Un journaliste d'investigation, en somme.
Le moindre manuel scolaire propose plus de connaissances que n'en peut transmettre un professeur et n'en peut apprendre un élève en un an...L’école et l’enseignant étaient donc la source du contenu pour l’élève.
De ce point de vue pas tellement, sauf que l'élève est précisément moins enclin à consulter les connaissances validées, organisées et adaptées à son niveau par des professionnels dans un manuel scolaire.Avec l’arrivée du Web et des appareils mobiles, l’accès à la connaissance a complètement changé.
Enseigner dans un environnement de rareté
Le modèle scolaire actuel a été mis en place à une époque où l’information était rare.
A en croire M. Wart, avant 2000, nous vivions à l'époque des parchemins manuscrits précieusement renfermés dans des monastères...Le savoir était détenu par l’enseignant, dans les quelques livres qu’il possédait et dans les rares bibliothèques.
L'ère industrielle de l'imprimé au XIXe siècle, les livres de poche au XXe siècle, la gratuité des manuels scolaires et la généralisation des bibliothèques et des centres de documentation ne plaident pas vraiment pour la thèse de l'auteur.
Ah oui...On peut facilement imaginer les premières écoles de rang au Québec au début du 19e siècle.
Et soudain... le smartphone 4G !Pendant plus de 150 ans, ces petites écoles ont permis aux enfants de la campagne d’obtenir les connaissances nécessaires dans les matières de base (français, mathématiques, histoire, géographie). Ces enfants n’avaient pas accès à la connaissance à l’extérieur de ce petit bâtiment en bois.
Et, au bout de longues et laborieuses économies, acheter leur premier livre de poche à prix d'or.Certains privilégiés pouvaient aspirer à se déplacer en ville pour des études classiques qui menaient vers les professions libérales ou ecclésiastique.
C'est sûr... "Laboratoires" qui semblent aujourd'hui totalement obsolètes. En revanche toutes les écoles étaient pourvues d'un fond de livres, voire d'une bibliothèque...Il y a une vingtaine d’années, la majorité des écoles n’avait pas de laboratoire informatique.
Et des élèves de primaire ou de secondaire ont besoin d'être au fait des tous derniers progrès de la science. Et bien sûr tous les domaines de l'enseignement sont rapidement obsolètes : qu'on songe au français, aux langues,aux mathématiques etc...Pour que les élèves puissent faire une recherche, ils devaient aller à la bibliothèque et trouver des livres qui parlaient de leur sujet. Des livres hautement intéressants, mais qui quelques fois étaient dépassés puisque le domaine avait évolué.
Mais de quelle époque M. Wart parle-t-il donc ?À cette époque de rareté, l’enseignant devait avoir en banque une monnaie hautement importante : le temps! C’est avec beaucoup de temps qu’il pouvait chercher et rassembler une rareté d’information et la présenter à ses élèves. C’était l’époque de l’âge d’or de l’enseignement centré sur l’enseignant.
Non, de la mettre en disposition.La nouvelle économie de l’abondance
Aujourd’hui, la quantité d’information disponible au bout des doigts est vertigineuse. La compagnie Google s’est donnée comme mission d’organiser cette information.
C'est quelque peu contradictoire ("manne d'informations" dont l'immense majorité ne sont pas "pertinentes") et même absurde : s'il y avait "compétition", l'enseignant serait vaincu et ne servirait plus à rien depuis longtemps...En 2012, elle a indexé dans ses serveurs plus de 30 000 milliards de documents. Ces documents sont-ils tous pertinents? Il est évident que non. Par contre, Internet est rempli de centaines de sources fiables et vraiment sérieuses. Un enseignant qui veut continuer à présenter sa matière de façon magistrale le fait en compétition directe avec cette manne d’information...
En vérité l'enseignant n'a jamais su plus de choses que quelques livres, et son rôle n'est pas de transvaser des connaissances mais de transmettre dans un sens beaucoup plus large. Pour prendre un exemple, à lire M. Wart, il suffirait d'accéder à une page d'alphabet pour apprendre à lire...
Car bien sûr un enfant qui apprend est nécessairement passif......qui autrement est une opportunité de rendre les élèves actifs plutôt que passifs.
A quoi bon puisque les informations sont organisées par Google ?Pour terminer, l’auteur voit le nouveau rôle de l’enseignant en lien avec cette information. Selon lui, l’enseignant doit devenir un chef analyste...
Par exemple, en mathématiques, apprendre à valider une page qui donne la solution à une équation, ou en français à valider un corrigé de dissertation....un coach de la validation...
...un assistant de recherche...
Dit comme ça, c'est impressionnant....un maître de la différenciation et un créateur d’expériences d’apprentissage partagées.
C'est surtout ridicule...N’est-ce pas intéressant?
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