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Revirement et autocensure d'un promoteur du numérique à l'école
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Important : Ghislain Dominé est chef de projets numériques chez Canopé (ex-CNDP) depuis cette année. Il est également vice-président d' e-lab . Il est également ADE ("Apple distinguished educator" promotion 2013) et APD ("Apple Professional Development") depuis 2011 ( sourc e).
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A noter récemment beaucoup de prises de distance avec le grand plan numérique (prises de distance souvent contradictoires d'ailleurs) chez les chantres habituels du numérique à l'école. Autres exemples ces derniers jours, en plus de celui de Ghislain Dominé :
- Emmanuel Davidenkoff
- Marcel Lebrun
- Même le SE-Unsa
Comme s'il fallait se désolidariser, maintenant que des objectifs en équipements et en contenus sont annoncés, d'un inéluctable échec à venir...
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La DANE est la Délégation Académique au Numérique pour l'Éducation.
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Dommage que le titre soit si numériquement convenu mais passons sur ce détail.De l’incertitude 2.0
Acceptons cette déclaration liminaire comme un gage de sincérité.Ce billet est incertain. Produit d’un trouble. Autant que d’une sensation étrange qui semble s’affirmer au fil du temps et des hésitations. Ces mots sont aussi le reflet d’une profonde inquiétude. Sans certitude ni postulat de départ. A l’arrivée un billet bien incertain qui pourrait en rendre plus d’un chagrin.
Pour l'instant rien à redire. J'ajouterais peut-être l’obsolescence programmée : des matériels bien plus récents sont de la même manière stockés, inutiles, dans nos écoles. Lire l'article "Gabegie numérique dans le 9-3" d'Antoine Compagnon.Une image pour commencer. Elle sera certainement plus parlante que toute démonstration.
Mirage du numérique
Le TO8, totem d’un temps révolu? Pas au rectorat visiblement.
Ce cliché date de mardi dernier (21 octobre 2014). Oui, photographie de cette année. Elle rassemble le trouble qui agite ma modeste personne. Autant qu’elle est la synthèse de ce que certains de mes amis ont écrit récemment. Notamment François ou Bruno.
Ce cliché illustre à merveille :
l’illusion technologique
l’inertie de notre système éducatif
l’échec d’un évangélisme digital
Et pose cruellement la question du conservatisme.
Voyons de quoi il retourne.
Examinons chacun de ces points.
L’illusion technologique
Pas plus tard qu’hier, lors de la visite du Learning Center La halle aux sucres (à Dunkerque) j’entendais à plusieurs reprises « le numérique est un acteur majeur… ». Je suis resté courtois. Point de parole coupée ni de prise de judo oratoire. Je n’étais qu’un bien modeste hôte.
Mais voilà bien une vision tout à fait indigeste témoignant de cette fascination pour la technologie que je ne peux plus supporter. A tel point que toute injonction pour une école numérique en vient à me donner de l’urticaire.
Mais elle s'explique facilement. D'où la nécessité d'un discours critique : Morozov parle de "webréalisme".Cette fascination pour la technologie, et notamment les outils numériques, tétanise.
Assez d'accord, à la nuance près que les objets numériques au sens large ne sont pas nécessairement de bons "outils" voire qu'ils ne sont pas nécessairement des "outils" dans de nombreux cas.Elle focalise la pensée sur l’extrémité et non pas sur le point d’origine, celui qui manie l’outil. Elle polarise les énergies vidant le moteur de tout son fuel. Elle sacrifie celui qui agit au profit de l’outil que l’on vénère.
C'était pourtant très prévisible : l'économie numérique est le prolongement sidérant de la société de consommation.Sacralisation de l’appareil aux dépends de la conscience. Voilà un bien triste retournement : les next big things sont attendues comme des messis, la messe étant dite visiblement pour l’apprenant ou l’enseignant. Quand la religion de l’outil multiplie les totems, la chair n’est plus très chère : on en vendrait son âme pour le dernier iPhone.
Trop d'implicite ici. Que disait le billet cité ?Serait-ce les propos d’un apostat du digital?
Je garde encore un souvenir amer d’une dispute numérique passée IRL il y a maintenant quatre ans déjà. Je voyais le sens de l’un de mes billets – traitant de l’impact de l’iPad (la première version) sur ma manière de travailler – aller dans une direction contraire à celle envisagée. Dans ce billet, il n’était nullement question de révolution. Mais c’est bien ce mot qui lui fut accolé. Ma colère me valut alors une certaine forme de distance avec certains de mes contacts sur Twitter. Ce n’était qu’un mot, oui. Mais tellement connoté que j’eu alors bien du mal à le reprendre à mon compte, mais dans son acceptation étymologique, c’est à dire un retour à une position initiale.
C'est bien ce qu'il faut craindre en vérité : les nouvelles technologies au service des (vieilles) nouvelles pédagogies. "L'apostasie" est bien limitée.Je persiste et signe à ce sujet : les outils numériques sont, à mon humble avis, une opportunité pour revitaliser des pratiques pédagogiques anciennes, mais ô combien pertinentes, comme la déambulation ou les approches de Freinet.
Pourtant la création d'instances institutionnelles diverses pour promouvoir le numérique, dont Canopé fait partie (mais aussi les DANE, les CARDIE, la DNE etc.), montre bien qu'il s'agit d'accompagner ces matériels et ressources numériques. C'est la mission même de Ghislain Dominé.Illusion donc. Illusion de croire que l’objet puisse être performatif par lui-même. « Distribuons des TBI et des tablettes, et vous verrez, plus rien ne sera comme avant! » Mais c’est justement l’inverse qui se produit!
En l'occurrence, ce qui caractérise l'équipement numérique actuel (ENT, tableaux, tablettes etc.), c'est davantage l'anarchie qu'un "plan" national très théorique.L’inertie de notre système éducatif
Notre institution fonctionne par plan. C’est dans ses gènes. Son ADN contient cette logique massive de la distribution de matériel, tombé du ciel, qui s’impose du jour au lendemain dans les salles de classe.
Mais surtout de la liberté pédagogique : nous ne pensons pas le métier de la même façon.Logique aux antipodes de celle de projet.
Pas sûr que l'image des "reflux" soit bien choisie.Cette volonté commune qui tient de la roadmap : on a un alpha, un omega et des étapes à franchir. En somme, le plan est à la réflexion ce que Lara Fabian est à la chanson. On crie fort pour s’imposer. Sans nuances et sans considérations pour l’assistance.
Les racines de ce fonctionnement sont anciennes. Et je n’ai pas la prétention d’en faire un historique et une analyse critique. Mais quelques mots néanmoins. Dans sa mécanique, l’Education Nationale est organisée pour un flux top / down. Et en dépit des discours et autres prises de position pour promouvoir des actions locales, rien ne prédispose notre institution à accepter les reflux de la base vers le sommet.
En l'occurrence la DNE tient exactement le discours inverse, si l'on en croit sa directrice : "Le niveau établissement scolaire c’est le juste niveau pertinent pour orchestrer la transformation du système éducatif ...C’est là que se croisent toutes les problématiques de sa transformation". Il faut donc " favoriser les formations d’initiatives locales et développer une logique d’essaimage".
Les images sont assez peu convaincantes.En somme, aucun cercle vertueux ne peut se mettre en place. En matière géométrique, le triangle est la norme. Le cercle est juste bon pour les groupuscules snifant de l’horizontalité ou du collaboratif (drogues pourtant reconnues d’utilité publique).
Je ne suis plus sûr de suivre ici.Ainsi, aucune force n’est plus vive que celle de la gravité. A l’inertie supposée du Mammouth, songeons davantage à sa gravité. Plaquant au sol ; attirant en son sein tout astre se voulant autonome (pour le carboniser ensuite lors de la traversée atmosphérique)…
La vraie question n'est donc pas : à quoi bon ces usages, mais comment les faire "décoller" et "se multiplier". Encore une fois, "l'apostasie" a ses limites.C’est bien sous le poids de milliers d’appareils distribués que l’anaérobie s’installe. Et ce ne sont pas les péroraisons qui feront décoller les usages ni se multiplier les anges de la pédagogie.
Profession de foi syndicale ici.L’échec de l’évangélisme digital
Les différents plans informatiques depuis 30 ans n’auront pas consacré la fin d’un système éducatif élitiste reposant sur un substrat profondément normalisateur.
L'élitisme à l'école n'a de sens qu'à partir du lycée, et encore : il n'est problématique que lorsqu'il reproduit les inégalités sociales, ce qui est le cas actuellement. L'égalité des chances peut parfaitement se conjuguer avec une certaine forme d'élitisme, pourvu que l'école soit plus efficace.
Je crains surtout que le précédent plan informatique n'ait eu aucun effet tangible.Bien au contraire. Sous des apparences de modernité (un mot valise qui sert surtout à cacher les cadavres), ces plans n’auront fait que cristalliser.
Accuser le plan IPT du naufrage actuel de l'égalité des chances, c'est beaucoup pour un seul homme.
Précisément l'enseignement du code à l'école est dévolu à des non-techniciens.Du plan à l’Evangile, le glissement est rapide, surtout dans un contexte cultuel techno-centré où les prêtres sont d’abord les profs de techno (pourquoi diable laisser ces humanistes archaïques s’emparer de pareil sujet?).
Ben non... bel exemple de manichéisme. Ceux qui étaient critiques avant Ghislain Dominé deviennent des "réfractaires", des anti-numérique.L’évangélisation digitale menée par notre institution n’aura réussi qu’en un seul domaine : renforcer la parole des réfractaires qui sont brillants pour jeter le bébé avec l’eau du bain.
Solécisme : le sens de cette phrase est nébuleux. Pour le reste il est facile de voir à quel point la mouvance pédagogiste a récupéré le numérique pour promouvoir sa conception de l'enseignement.Autrement dit, en dénonçant le numérique, la pédagogie est mise au pilori (ah cette fameuse expression pedago**).
L’aveuglement institutionnel est terre nourricière pour les néos.
Comment peut-on se sentir incompris lorsqu'on est nommé "chef de projets numériques" à Canopé ?L’Etat fait un bien mauvais pèlerin. Les routes du monde numérique peuvent être pavées des meilleures intentions (combler le fameux retard français…). Mais ce n’est pas la route qui compte : regardons les chemins de traverse et les sentiers. Sortons du fossé ceux qui se sont sentis incompris, incompétents ou inaudibles!
C'est tout à l'honneur de Ghislain Dominé. Cette expression est méprisante pour l'ensemble des enseignants.Enseignants innovants et CDR
J’ai toujours refusé de me voir comme innovant. Mes articles et autres tweets en témoignent. Comme j’ai toujours refusé de me rendre au forum des enseignants innovants.
Ce n'est pas d'être perçu comme VRP qui pose problème, mais de l'être.Outre le fait que je ne voulais pas être perçu comme un VRP (ce danger me guettant suffisamment avec mes certifications Apple), rien ne semblait justifier que je puisse me revendiquer comme innovant.
C'est le principe de la tradition scolaire.Qu’aurais-je donc apporté à la pédagogie? Qu’aurais-je créé qui n’existait pas auparavant? RIEN. Je me suis toujours appuyé sur des travaux antérieurs. Sur des épaules de géants.
Là n'est pas la question en effet.Loin de moi l’idée de nier la grande intelligence de mes collègues qualifiés d’innovants.
Ici une explication de cette expression serait nécessaire.Je confesse même adorer certains d’entre eux. Je pense notamment à François Jourde. Mais ces brillants enseignants créent un véritable champ de distorsion de la réalité.
Effectivement.Depuis trois ans, j’ai eu la chance de rencontrer de nombreuses équipes enseignantes. Certaines que j’ai pu suivre d’ailleurs sur plusieurs années. Ces échanges m’ont conforté sur une chose : le numérique n’est que vernis. Le digital s’impose le plus souvent sur une surface rarement compatible. Comme si l’on s’évertuait à construire des tours sur des sols marécageux. Là où on impose du numérique, c’est de la pédagogie qu’il faut prodiguer.
Oui.Conserver / progresser
Argument en apparence imparable : le numérique est un progrès. Ces outils vont faire progresser vos élèves. Vous allez gagner un temps précieux en classe. blablabla…
Cet argument du progrès est plutôt un bel exemple de conservatisme : on le ressort du formol régulièrement. Autant pour justifier la colonisation d’un continent que pour creuser en plein Alaska pour trouver du pétrole.
Bref en admettant que ce qui est moderne peut (aussi) être idiot. Et en regardant en face ce que le numérique apporte à l'enseignement... et ce qu'il lui retire.Or, le numérique ne peut être un progrès que si l’on s’entend sur ce qui doit être conservé (et pourquoi) et sur ce qui doit être revu.
Car si les MOOC sont un progrès par exemple, c’est d’abord le progrès du magistral.
Car si les tablettes sont un progrès, c’est d’abord le progrès économique des sociétés qui les ont créées.
Pour l'instant, à mon humble avis, le numérique institutionnel n'a guère eu le temps d'exercer d'éventuels ravages. L'échec de l'école vient plutôt des nouvelles pédagogies (dont le numérique n'est une roue de secours que depuis très récemment).Conclusion
Evitons donc deux pièges. Celui du fraîchement digital-converti qui évangélise en excluant et dénonçant toute pensée contradictoire (aussitôt taxée d’hérésie). Et celui du révisionniste qui réécrit l’histoire en rejetant les échecs de l’école sur le numérique (procédé commode qui évite de se poser les bonnes questions).
Dans les milliers d'articles recensés ici sur l'école numérique, je n'en ai pas lu un seul qui rendait l'école numérique responsable du naufrage de l'école.
Non, c'est bien plus que cela. Les outils ne sont qu'une infime fraction des objets numériques, tout comme les sites pédagogiques ne sont qu'une fraction infime du web.Le numérique n’est qu’un ensemble d’outils.
Ce n'est pas la potentialité qui compte mais la réalité des usages. Et elle est décourageante.Sans doute au potentiel gigantesque.
Comment a-t-elle pu cesser de l'être ?Mais rien de plus néanmoins que des outils. Plus que jamais, la pédagogie doit redevenir la priorité.
Rappelons que Ghislain Dominé a créé un compte Twitter intitulé " @lesTICEenClasse ".
Ou pas.Les arts de la transmission, du dialogue et de la construction intellectuelle sont peut être magnifiés par le numérique.
En quoi l'équipement systématique des élèves empêche-t-il les professeurs d'épouser ce rôle ? La logique est difficile à suivre ici.Mais encore faut-il qu’ils soient vivants pour l’être. Et pour cela, il ne faut cesser d’encourager les enseignants à d’abord épouser leur rôle : celui d’accompagnateur et de conseiller afin d’aider l’élève à grandir. L’intendance numérique suivra.
Et que peut bien signifier concrètement cette phrase étrange "L’intendance numérique suivra" ?
On le voit, en tout cas, le professeur doit devenir un "accompagnateur" : tel est bien le but d'une certaine vision censément progressiste de la pédagogie refusant que le professeur professe.
Bref, avec de telles "apostasies", on n'avance guère.
Citons pour finir le profil "Linkedin" de Ghislain Dominé :
Tel un pont entre deux mondes, Ghislain est convaincu qu'humanités et technologies peuvent revigorer l'éducation et l'édition. Notamment grâce aux outils mobiles.
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- Loys
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A voir aussi sur le site du Sgen : blog.sgen.net/numerique/?p=323
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Sauf qu'ici il s'agirait d'un cadre de la DANE, Délégation académique au numérique éducatif (sic)...Michel Guillou écrit: J’aurais aimé par exemple évoquer le comportement insupportable de certaines franges — je me refuse à mettre toutes et tous les cadres dans le même « sac » — de l’encadrement administratif comme pédagogique. Non contents de freiner des quatre fers et en catimini — je sais, c’est acrobatique — pour la mise en œuvre de certaines réformes venues d’« en haut », je pense par exemple à la réforme des lycées, au socle commun et, plus récemment, à l’école numérique, ces cadres entretiennent et nourrissent leur inculture générale, dont la numérique n’est qu’un élément, en assouvissant un autoritarisme fébrile, stupide et définitivement obsolète. Quand c’est aux dépens de ceux qui innovent et inventent la pédagogie d’aujourd’hui, c’est d’autant plus inadmissible.
Et à la fin de l'article cet hommage aux enseignants innovants :
Michel Guillou écrit: Soyons-en certain, c’est vous qui faites avancer l’école numérique et pas les pénibles évoqués plus haut.
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- Loys
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et dans "L'Express" : "Un prof supprime son blog sous la pression du rectorat"
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C'est quand même inquiétant de mettre autant de temps à se rendre compte de ce qui crève les yeux depuis le début : le numérique à l'école est au mieux un outil de plus, sûrement le faiseur de miracle annoncé, et reste dans tous les cas très gourmand en ressources à l'obsolescence programmée.
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L'article d'origine : www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Apple-...ges-de-luxe-14864026On se plaint beaucoup de l'inertie de l'éducation nationale. Mais paradoxe, dès qu'un enseignant essaie de faire quelque chose pour y remédier, on lui reproche d'utiliser telle ou telle marque. Avec cette inacceptable accusation d'être un vendu à ladite société. Or, l'outil ne fait pas l'enseignant. Ce premier est choisi par le second en fonction de ses objectifs et de sa sensibilité. Et si l'iPad est choisi plutôt qu'une tablette Androïd par exemple, c'est d'abord parce que cet appareil est le plus à même d'aider les élèves à répondre aux attentes de l'enseignant. Essayez de concevoir un livre numérique enrichi (ePub) avec une tablette Androïd ou Windows 8, et nous reparlerons ensuite de corruption.
Et ce n'est pas nouveau, l'école est aussi aussi un marché comme un autre. Il faut bien acheter des crayons, cahiers, mobilier, imprimantes, ordinateurs ou tablettes. Et si Apple a une place importante dans le système éducatif américain, c'est très loin d'être le cas en France! Il suffit de se balader dans les écoles primaires, collèges et lycées pour voir à quel point les PC sous Windows sont omniprésents. Et les ADE /APD ne pourraient, à eux-seuls, changer cette situation! Le croire est bien mal connaître le complexe, et souvent douloureux, processus de sélection puis de commande du matériel dans les systèmes éducatifs !
Les seules évolutions qui ont pu se faire sentir depuis deux ans tiennent à l'iPad. Très avancée à tous égards, la tablette d'Apple a pu davantage entrer dans les établissements car adoptée spontanément par les familles et par les enseignants!
Euh...Et il y a dans cette grande diversité des professeurs du premier degré, du secondaire et du monde universitaire, qui travaillent chaque jour, même durant leurs congés, pour la réussite de leurs élèves. Pour qui le monde est leur salle de classe. Pour qui le numérique est un outil d'ouverture incomparable. Et pour qui il est vital que les générations qui viennent dépassent les précédentes plutôt que de reproduire. Inégalités et injustices comprises.
Bon rappelons que Ghislain Dominé enseignait dans une région qui a choisi d'équiper massivement ses élèves... en tablettes Surface Microsoft !
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