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"« L’école d’aujourd’hui est antinomique du numérique »" (VousNousIls)
- Loys
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Les deux assertions sont cohérentes !Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le numérique n’affaiblit pas le rôle de l’enseignant, mais renforce sa place stratégique, selon Jean-Pierre Véran. « Le professeur n’est plus le seul à distribuer le savoir », explique Bernard Cornu.
Bon, en vrac...
1. Le web n'offre malheureusement pas que des connaissances (quand elles sont valides et adaptées aux enfants)
2. Le savoir ne se "distribue" pas (confusion habituelle entre "informations", "connaissances", "savoir")
3. Le professeur n'a jamais prétendu être la seule source de connaissances
4. L'accès libre aux connaissances a toujours été possible (bibliothèques, CDI etc.)
5. Le professeur fait bien plus que donner l'accès à des connaissances
Le professeur n'est pas un présentateur de journal télévisé.Aujourd’hui, l’information est partout : sur Internet, les réseaux sociaux…
Apprendre à reconnaître une information valide ("pertinente" est secondaire) ne peut passer que par une instruction solide.« L’enseignant doit être le médiateur entre le savoir et l’élève », en lui apprenant à reconnaître une information pertinente, en le responsabilisant…
Le numérique doit donc modifier la mission de l'école.Mais l’intégration du numérique en classe est aujourd’hui souvent réduite à une approche technologique. En effet, beaucoup d’enseignants installent le numérique dans leur classe en « ajoutant » les nouvelles technologies à leurs pratiques traditionnelles. Or, « le problème de l’intégration du numérique à l’école est plus pédagogique que technologique », estime Bernard Cornu. Il faut s’appuyer sur les TICE pour « créer des situations nouvelles » et repenser la pédagogie. Car « l’école d’aujourd’hui est antinomique du numérique » : par exemple, elle a tendance à considérer les élèves de façon individuelle, alors que le numérique favorise le travail collectif.
Concrètement ?« On sait ‘numériser’ l’enseignant d’hier et d’aujourd’hui, mais on ne sait pas préparer l’enseignant de demain », déplore Bernard Cornu.
C'est vrai que ce devrait être la priorité absolue !Une formation au numérique insuffisante
Le point défaillant selon Bernard Cornu ? La formation des enseignants. La question du numérique n’était pas prioritaire dans les anciens IUFM, elle ne l’est toujours pas dans les nouvelles écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE).
Car le numérique et l'informatique, c'est la même chose.Et il y a quelques années, la formation des enseignants a été mise à mal au moment où les professeurs avaient le plus besoin d’être formés au numérique, souligne Alain Bouvier.
Une formation au numérique d’autant plus nécessaire que le gouvernement prévoit la mise en place d’un enseignement de l’informatique à tous les niveaux à partir de la rentrée 2016.
Bien sûr !Une bonne chose selon Bernard Cornu, pour qui « il faut enseigner le concept informatique pour comprendre la société ».
A relire sur ce sujet : www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/8...num?showall=&start=3
Tellement sanctuarisé que les smartphones entrent maintenant dans les écoles primaires !« En France, on a trop sanctuarisé l’école par rapport aux besoins de la société », juge d’ailleurs le coordinateur.
C'est vrai : avec la refondation de l'école par le numérique...Une impulsion politique faible
Il y a plein d'autres choses à imiter également dans le modèle éducatif coréen. Mais pas sûr que ce soit avec l'assentiment de Bernard Cornu !Aujourd’hui, « le numérique a révolutionné la société, mais pas l’éducation. Les pays où le numérique est le mieux intégré à l’école sont ceux où la politique éducative a rejoint celle de la société sur le numérique », analyse Bernard Cornu. En Corée du Sud, par exemple, la société est numérique, et l’école n’est qu’une facette de cette société.
Un exemple concret ? Un lien ? Une citation ?Le pays a fait de l’éducation numérique une priorité depuis plusieurs années, développant entre autres la formation des enseignants à des pratiques pédagogiques innovantes ou rendant l’enseignement de l’informatique obligatoire dans le secondaire inférieur.
On mélange tout ici...La politique de l’établissement scolaire joue également un rôle crucial selon Jean-Pierre Véran. Dans un même pays, on observe ainsi de grandes disparités de pratiques entre deux établissements dotés des mêmes équipements.
En France, la volonté politique de changement existe, mais l’institutionnalisation est difficile, souligne Alain Bouvier. En cause notamment, la centralisation du système éducatif qui ne facilite pas l’innovation. En Australie, par exemple, le programme est national, mais les enseignants sont libres d’interpréter le curriculum.
Mais on voit bien que le numérique est un cheval de Troie pour réformer l'école dans ses principes fondamentaux.
Pourtant les questions sont bien posées...La concertation nationale sur le numérique à l’école, lancée mardi par Najat-Vallaud Belkacem, fera-t-elle avancer les choses ? Pour Bernard Cornu, ce n’est pas certain.
Et si l'école est "antinomique du numérique", c'est bien l'aveu qu'il n'y a pas sa place.
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