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"Quelle serait l'école du futur ?"
- Loys
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Voir aussi :Historien et prospectiviste de formation, je travaille sur le développement durable depuis plus de 17 ans. Ancien directeur pédagogique du Collège des Hautes Etudes de l'Environnement et du Développement Durable, j'enseigne ce prétexte à compréhension du monde contemporain depuis 13 ans (EI Cnam, Ecole Centrale Paris, IAE d’Aix en Provence). Depuis mars 2012 avec d'autres Conspirateurs positifs nous avons créé l'Institut des Futurs souhaitables que j'ai l'honneur et le plaisir de diriger, une école de la Réinvention dont la vocation est de réhabiliter le temps long dans les décisions présentes et d’inspirer le débat public de futurs souhaitables.
Ce qui me résume le mieux :
"Rêveur de possibles" et/ou "Historien des futurs"
Nota Bene
A l'image de son design, ce site est ancien, créé en 2007 il est le témoin de l'avancée de notre aventure.
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- Loys
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Le parallélisme entre le modèle scolaire et le modèle industriel (la cloche) est éculé. Que propose M. Baudin pour s'occuper de 12,7 millions d'élèves à la place ? On ne le saura pas.
Cliché copié-collé de Michel Serres et de sa Petite Poucette , le vocabulaire démagogique en plus, avec la même confusion grave entre connaissance et accès à la connaissance (...en supposant que le smartphone soit véritablement un outil favorisant l'accès à la connaissance).La connaissance universelle, je la tiens dans ma main. Ça, ç'aurait pu être le kif de Diderot et d'Alembert. S'il avait eu ça, comme encyclopédie, il aurait vraiment bien kiffé.
On peut ajouter un contresens consternant. En évoquant Diderot, M. Baudin établit évidemment un parallélisme entre les Lumières et notre époque actuelle, la dernière constituant le prolongement de la première. Encore une confusion entre le progrès des connaissances (scientifiques) d'une part et l'enseignement scolaire qui n'est pas nécessairement liée à ce progrès, en français ou en mathématiques par exemple. Enseignement dont Diderot a bénéficié avant de devenir philosophe et encyclopédiste, ce à quoi des élèves n'ont pas prétention...
Le cliché sur les métiers de demain qui n'existent pas encore montre d'ailleurs à quel point M. Baudin n'a pas compris que l'école n'a pas une vocation professionnelle...
Autre cliché atterrant : l'école comme monopole de la connaissance...
M. Baudin célèbre ensuite, dans l'éducation, les "conspirateurs positifs", "héros du quotidien". Puis, sans qu'on voit bien le lien, les cours d'empathie au Danemark : comprendre qu'il faut enseigner l'empathie plutôt que les connaissances. "Les jeunes ont changé [...] moins d'empathie, plus de narcissisme : ça fait des gens déprimés."
Il manquait un dernier cliché avec la Finlande qui aurait "réformé le but de l'école" et où les élèves étudieraient par groupes de quinze en se réunissant "par intérêt, par goût, par envie, par aventure". M. Baudin, qui ne semble pas bien connaître le système éducatif finlandais, le compare à l'école d'Harry Potter et perpétue, devant un auditoire émerveillé, un beau conte de Noël.
M. Baudin célèbre la copie en classe : il faut dire qu'il copie bien lui-même, avec des citations malheureusement tout à fait imaginaires.
Avec cette conclusion :Mathieu Baudin écrit: Ça rappelle la vieille phrase de Montaigne : "Eduquer, c'est pas remplir un seau, mais allumer un feu". On retrouve quelque chose qui faisait la grandeur de l'éducation au temps des humanités
Moi, j'ai un rêve : c'est que l'Éducation nationale française mette des cours de futurs à côté des cours d'histoire.
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