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"Enseigner l’histoire en seconde avec les TICE : le prof devient un « chef d’orchestre »" (VousNousIls)
- Loys
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Il aurait été bon de retirer le nom des élèves.
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Mais comment retiennent-ils ce que leurs camarades ont produit ? Ils n'ont pas le temps de rédiger l'ensemble de ce qu'ils sont censés savoir. Ils ne sont pas poussés à retenir ce qu'ils ne produisent pas eux-mêmes, vu le temps que cela doit déjà prendre.
On multiplie les horaires des cours par 4 ou 5 et je veux bien me lancer là-dedans, mais pas avec 36 élèves et les horaires rachitiques dont on dispose.
Conclusion : de la com', toujours de la com'...
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- Loys
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Ce que l'article ne dit pas, c'est comment "ils créent" le cours. On va vite en avoir une bonne idée...Au lycée Kastler de Guebwiller, les élèves utilisent des tablettes, Moodle et Dropbox pour créer, ensemble, le cours. Un travail collaboratif qui les rend acteurs et producteurs de leur propre savoir.
Il est également élu Sgen-CFDT, un syndicat activement pro-numérique à l'école.Marc Schumacher est professeur d’histoire- géographie au lycée Alfred Kastler de Guebwiller, près de Strasbourg. Depuis 2012, il utilise quotidiennement des tablettes numériques avec sa classe de seconde.
Il est important que tout le monde profite de cette avancée décisive dans l'enseignement.« Il s’agit d’un projet pédagogique collectif, à l’initiative de l’établissement : ils s’en servent aussi dans les autres matières, toute l’année », note l’enseignant, qui a présenté son mode de travail original lors des dernières Net Journées, en mars 2015.
"passif" en classe puis "actif une fois chez lui" ?Associées à Moodle, une plateforme d’apprentissage en ligne qui fait le lien entre enseignant et élèves, les tablettes constituent, aux yeux de Marc Schumacher, un outil permettant de « rompre avec le cours magistral, durant lequel l’élève reste passif, puis devient actif une fois chez lui, ce qui peut entraîner des inégalités, tous n’ayant pas forcément un ordinateur personnel à la maison ».
C'est vrai que la concentration intellectuelle associée à la prise de notes, avec toutes les qualités qu'elle requiert (écouter, sélectionner, synthétiser, formuler pour relire plus tard, poser des questions) est parfaitement passive. Et que le "cours magistral" dans le secondaire ne suppose évidemment aucun échange entre le professeur et la classe.
Un constructivisme revivifié par le numérique, dont on va pouvoir mesurer la valeur par la suite...Les élèves créent eux-mêmes le cours
Donc pas de vision d'ensemble : les élèves sont cantonnés à des sous-parties du cours, dans une seule discipline qui plus est.Un cours constitué de plusieurs « morceaux » produits par les élèves de M. Schumacher.
Marc Schumacher a mis en place des séances d’histoire-géographie « dans l’esprit de la classe inversée » – mais en présentiel.
6h pour traiter un sous-thème en histoire et un thème en géographie. C'est sans doute raisonnable, mais les élèves ne traitent chacun qu'une partie très fragmentaire de ces deux objets d'étude.L’idée : faire créer le cours par les élèves, lors du temps de classe, via leurs tablettes. L’enseignant a organisé une « situation pédagogique active et collaborative », qui s’étale sur 6 heures.
Dans quels ouvrages effectuent-ils leurs "recherches" ?Etape 1 : un travail collaboratif, en petits groupes, sur un thème commun. La classe est ainsi divisée en 9 îlots de 4 élèves. « Tous sont actifs. Ils font des recherches, partagent, échangent », décrit l’enseignant.
Cet "exemple" laisse perplexe. Rappelons qu'il s'agit d'élèves de seconde.Les groupes travaillent sur des documents et sur des études de cas, en géographie (« les villes du Sud et du Nord ») comme en histoire (« la chrétienté médiévale »). Chaque élève « a une question à traiter, individuellement.
Un exemple de production collective, à partir de travaux individuels, corrigée par l’enseignant.
Combien de temps pour cet exercice ? La partie ici traitée par un élève (et en principe relue par les autres de son groupe) comporte trois phrases, dont deux de simple présentation documentaire (œuvre, personnage historique) avec des majuscules erratiques. La troisième phrase, la plus importante pour le cours, est incompréhensible : "Le document est un texte polémique car il montre au cours la pauvreté au cours du 13eme siècles tandis que Bernard de Clairvaux veut que les moines soient pauvres et ne vivent pas dans des conditions de la richesse" (sic). Elle comporte du reste un énorme erreur de chronologie ("13eme siecle"). Ce travail mérite malgré tout la note de 2/5.
La correction du professeur n'améliore pas grand chose. Mais le plus amusant est la remarque du professeur : "Bernard de Fontaine est un moine Français réformateur de la vie religieuse", rectifié avec rigueur en "monastique". D'où vient cette phrase, dont l'élève n'est - à l'évidence - pas l'auteur ? De Wikipédia tout simplement...
On peut mieux mesurer le travail de "création" dans ces "productions" et l'utilité des tablettes...
Les élèves le font-ils ?Par exemple, un îlot devra travailler sur les moines cisterciens, ou sur les Cathares, mais chaque élève aura une question bien définie », explique Marc Schumacher.
A la fin de chaque séance, les membres du groupe se « corrigent mutuellement », puis « déposent leur travail collectif, un petit morceau du cours, dans un dossier partagé, en ligne, sur Dropbox… Ensuite, je corrige leurs productions, et je dépose mes corrections dans un autre dossier », explique le professeur d’histoire-géo.
Si les élèves désirent compléter leur travail en dehors du temps de classe, ils peuvent utiliser leurs ordinateurs personnels – « mais s’ils n’en ont pas, ils peuvent se rendre au CDI et bénéficier du matériel du lycée », relativise l’enseignant.
Et que fait le professeur pendant ce temps, puisqu'il n'enseigne pas ?
Curieuse façon d'ajouter une pression scolaire supplémentaire. Autre bizarrerie : la note semble intervenir en cours d'élaboration du travail.Chaque élève sera finalement évalué, et obtiendra à la fois une note individuelle et une note collective. « L’évaluation individuelle mais aussi collective est un moyen de motiver davantage les élèves, car ils sont responsables de la note finale, vis-à-vis de leurs pairs », ajoute-t-il.
Et même le chef-d’œuvre ?« Je les guide, mais ils produisent l’oeuvre finale »
A noter que la partie la plus importante de la "création du cours" ne relève pas des élèves : choix du sujet, des éléments à traiter, des illustrations et surtout composition du cours. La métaphore de l'orchestre est assez juste : les musiciens ne créent rien, ils ne font qu'exécuter la partition : encore faut-il qu'ils aient patiemment acquis les compétences pour jouer parfaitement d'un instrument auparavant !
Et sans nul doute d'une qualité magistrale !Lors de l’étape 2, les groupes sont réunis. « On partage les productions des îlots, et j’ajoute les éléments qui manquent. A partir de pistes et d’éléments complémentaires que je leur donne, ils corrigent ensemble tout ce qui a été réalisé. Ainsi, le cours est-il achevé », indique Marc Schumacher.
Précisément, la dimension "collaborative" revendiquée de ce travail est très limitée puisqu'il s'agit d'une répartition des tâches. Exactement comme dans Wikipédia : ce n'est pas une encyclopédie collaborative à proprement parler puisque de collaboration il n'y a pas.
Un travail collectif, composé de plusieurs travaux individuels regroupés dans un wiki.
Une seconde évaluation... Que de temps perdu. Et sur quels critères ?Une fois le travail de correction terminé, « chaque groupe doit publier sa production, sur Moodle. Les travaux sont regroupés, dans des wikis (accessibles à tous les élèves de la classe), et ils sont à nouveau corrigés et notés, à travers une évaluation collective.
Précisément ils n'ont "produit" (enfin...) qu'une minuscule partie du cours...Devenus acteurs, « les adolescents sont davantage motivés, plus autonomes. Ils retiennent mieux ce qu’ils ont eux-mêmes produit, et les résultats s’en ressentent », selon Marc Schumacher.
Ce modèle d'enseignement, en grande partie illusoire (illusion de recherche, illusion de collaboration, illusion de création de cours), est désespérant.Le rôle de l’enseignant change, conclut-il : « je deviens un chef d’orchestre. Je les accompagne, je les guide, mais ce sont eux qui produisent l’oeuvre finale ».
Ce serait quand même bête de faire confiance à un maître dépositaire d'une autorité professorale...En parallèle, Marc Schumacher incite ses élèves à partager (sur Moodle) des définitions, qu’ils ont eux-mêmes rédigées.
De la réinvention en effet !Pendant d’autres séances, durant lesquelles l’enseignant dispense un « cours magistral », la prise de notes est « réinventée » : les élèves « n’écrivent rien pendant le temps de classe ».
C'est tellement plus fructueux de lire le cours que l'on n'a pas pris soi-même !« A la fin, je leur envoie, sur leur tablette, un plan détaillé, avec des flèches. Puis je leur demande de résumer ce qu’ils ont retenu et compris du cours », explique Marc Schumacher. Une fois rentrés chez eux, les élèves retrouvent le cours, rédigé par leur professeur, sur Moodle.
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D'un point de vue pédagogique, en tant que professeur d'Histoire-Géographie, ça me semble extrêmement néfaste, car les élèves n'ont qu'une vision lacunaire du thème étudié. Ce dispositif constructiviste fumeux a déjà été testé il y a plus de 20 ans, et on en a rapidement vu les limites... Qu'il soit ragaillardi, ou pas, par l'usage effréné des TICE (Wiki, dropbox, moodle) et de la tablette n'y change rien. Faire jouer les élèves aux explorateurs du net, grâce à la tablette, ne garantit ni qu'ils comprennent mieux le thème étudié, ni qu'ils ont acquis les connaissances visées.
Pour conclure sur un point de détail : l'annonce du plan de la dissertation ou de la leçon, sur la copie d'écran, avec ce "nous" de majesté est d'une lourdeur incommensurable... J'ignorais que ça se pratiquât encore ! L'usage du style impersonnel est plus élégant... La pédagogie moderne ne se pique guère d'élégance !
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