Analyse d'un programme éducatif surprise

20170508M. Macron est parvenu à faire basculer le vote enseignant, traditionnellement acquis à la gauche, dès le premier tour. Retour sur un petit casse électoral.

La majeure partie des enseignants ont voté pour M. Macron au premier tour.

Pourtant, en février 2017, ils n’étaient que 29% des enseignants à envisager de voter pour lui : en avril, cette proportion avait atteint 38%. Est-ce la nécessité d'un vote utile, le soutien marqué de l’actuelle ministre de l'Éducation ou bien l’engagement de Benoit Hamon à continuer et approfondir la « refondation » de l’école qui explique l’effondrement du vote Benoît Hamon, de 25% à 15% sur la même période ? Près de la moitié des enseignants avaient voté pour François Hollande au premier tour en 2012.

Dans son livre-programme Révolution, M. Macron entend, comme son prédécesseur, « donner la priorité à l’éducation ». D’ailleurs n’a-t-il pas annoncé sa candidature depuis un centre pour apprentis, à Bobigny, lieu de l'appel à la refondation en 2010 ? Mais M. Macron a su se démarquer : « Je n'aurais pas eu cette politique en matière d'éducation ». Une déclaration qui ne l’a pas empêché de faire sien le slogan du quinquennat écoulé : « refonder l'école ». Vincent Peillon a d’ailleurs salué immédiatement l'élection de M. Macron : « Agissons maintenant pour que la France se donne une majorité de progrès de justice et respect autour d’Emmanuel Macron ».

Faisant le constat d’un système « aujourd’hui largement en échec » (« 40% des élèves quittent l’école primaire avec des acquis fragiles »[1]), M. Macron a su trouver les mots qu’il fallait après un quinquennat de déception : « La fonction d’enseignant est fondamentale »[2] ; « Vous qui œuvrez au quotidien pour la réussite des élèves, votre travail doit faire l'objet d'une plus grande reconnaissance de la nation »[3].

Dans cette lettre ouverte aux enseignants, M. Macron s’est bien gardé de lever certaines ambiguïtés ou d’aborder certains sujets plus polémiques. Pour une école plus juste, qui serait contre ces belles intentions ?

Une vision éducative bien brouillonne

La campagne de M. Macron a été émaillée d’affirmations dénotant un certain manque de connaissance des dossiers éducatifs. Fin janvier 2017, l’équipe cherchait encore des collaborateurs et des conseillers pour l’éducation. On se souvient de M. Macron découvrant son programme sur le supérieur en plein discours…[4]

Anecdotiques ou graves, on trouve de nombreux exemples d'approximations bien légères pour qui ambitionne de révolutionner l’école.

Quand, par exemple, M. Macron évoque les « 110 000 élèves qui, chaque année, quittent le système scolaire sans diplôme », il ignore qu’ils sont en réalité moitié moins. Quand M. Macron évoque les « 85% d’une classe d’âge » qui ont le baccalauréat, il confond taux de réussite et taux d’accès d’une génération.

Quand son programme s’engage à laisser « une part d’autonomie de recrutement pour les établissements de l’éducation prioritaire », M. Macron ne fait que perpétuer un système déjà ancien (les établissements ECLAIR) qui a d’ores et déjà montré son peu d’efficacité.

Applaudissant l’entrée de Microsoft dans les écoles (« pourquoi se priver du soutien d’acteurs dont la compétence est reconnue ? »), M. Macron conclut des rapports de l’OCDE que « le numérique peut être un formidable outil au service d’une meilleure réussite de tous, mais seulement s’il est assorti d’une transformation des pratiques pédagogiques. » Le rapport de l’OCDE indique pourtant que, lorsqu’elles sont utilisées en classe, les technologies numériques ont sur la performance des élèves une incidence « mitigée, dans le meilleur des cas. »[5]

La promesse phare des douze élèves par classe en éducation prioritaire, difficile à tenir en raison des contraintes de locaux, a conduit son équipe à certaines contorsions improvisées : « Le temps des travaux, quand il n’y aura pas de solution, deux enseignants feront classe dans la même salle. »

Mais le plus grave est que l’équipe éducation, pressée de s’expliquer, sur les modalités de restauration des sections bilangues ou des options de langues anciennes, a fait la preuve d’un amateurisme sidérant en affirmant que les horaires des EPI pourraient permettre de « remettre en place des parcours bilingues (deux langues vivantes dès la sixième), ou bien des enseignements de langues anciennes »[6] : les EPI sont en effet prélevés… sur les enseignements obligatoires !

Les mille ambiguïtés éducatives de M. Macron

Au-delà des confusions, le programme éducation de M. Macron est d’une grande ambiguïté, que bien peu de médias ont relevée.

Sa « remise en cause » des rythmes scolaires, par exemple, n’a pas vocation à leur redonner un cadre national : bien au contraire. Mais qui l'a compris ?

Promoteur actif du numérique à l’école, le candidat a voulu rassurer les enseignants supposés plus conservateurs et a martelé l’interdiction du téléphone portable en primaire et au collège. Avec cette précision déconcertante : « les professeurs qui souhaiteraient utiliser le téléphone portable dans le cadre d'une activité pédagogique, pourraient bien évidemment le faire. »[7]

« L’autonomie pédagogique » promue par M. Macron et qui ressemble tant à la liberté pédagogique des enseignants garantie par le Code de l’éducation, est à comprendre bien différemment : « Il faut donner plus de latitude aux responsables des établissements. »[8]

Avant le premier tour, M. Macron s’était engagé à revenir sur la réforme du collège qui cristallisait tant d’oppositions en revenant sur l’abandon du dispositif d’accompagnement éducatif après la classe, en rétablissant les classes bi-langues, les parcours européens, en réintroduisant un « véritable » enseignement du latin et du grec. Autant de mesures secondaires dont la mise en œuvre restait évasive mais surtout qui ne remettaient pas en cause le cœur de la réforme : l’autonomie, avec la marge, les EPI, l’AP. Et, de fait, après le premier tour, l’équipe de M. Macron est sortie du bois : « [La réforme] ne sera pas abrogée en tant que telle. On conserve les textes. » Najat Vallaud-Belkacem, ministre sortante, l'a d'ailleurs bien compris puisque M. Macron ne compte pas toucher ni à l'autonomie ni à l'interdisciplinarité : « Ce n'est pas la révolution annoncée, globalement on va habiller les choses autrement. »[9]

Autre ambiguïté : l’enseignement de l’histoire. M. Macron n’a pas vraiment voulu trancher entre partisans du roman national et ceux d’un enseignement plus complexe : « Le rôle de tous les enseignants c’est de faire aimer notre pays. Il faut enseigner toute l’histoire française »[10].

S’agissant de la carte scolaire, le volontarisme initial[11] a fait place, entre les deux tours, à la prudence : « Nous continuerons les expérimentations déjà lancées, et en associant l’enseignement privé par le dialogue. […] nous ne voulons pas rouvrir la guerre scolaire »[12]. Bref, la continuation de la politique du quinquennat précédent.

Autre ambiguïté : la sélection à l’entrée à l’université, curieusement garantie : « On ne laissera plus nos étudiants s'orienter vers n'importe quelle filière sans nous soucier de leurs chances de réussite. »[13]

Enfin, dernière ambiguïté et non des moindres : dans sa lettre aux enseignants, M. Macron a annoncé « un renforcement des moyens de l'Education nationale ». Or tout laisse à penser qu’au contraire, pour financer les mesures avancées, des économies (sur l’organisation du baccalauréat ou les cursus au lycée par exemple) ou des redéploiements (des postes en primaire) seront effectués. De fait, « les 12.000 instituteurs de plus » (sic) en REP et en REP+ proviendront, comme on l’a appris finalement, pour la plus grande partie de postes de primaire déjà existants[14] : curieuse « révolution » en primaire, où les taux d’encadrement sont pourtant parmi les plus faibles et la taille des classes parmi les plus élevées de l’Union Européenne.

Chose amusante : M. Macron fustigeait en 2015 « l’ambiguïté créatrice » de la gauche : faire sans vraiment dire. « Ne pas dire, ne pas expliquer le monde est un handicap » déclarait alors M. Macron.[15]

Un horizon très libéral

On se souvient que le mouvement « En marche ! » a d’abord été hébergé par l’Institut Montaigne, un think-tank aux idées très libérales sur l’école.

Constitué d’une quinzaine de personne, notamment de « hauts fonctionnaires encore en poste »[16] et préférant rester dans l’ombre, le groupe de travail sur l’école de M. Macron, est resté très opaque pendant la campagne. Deux noms sont devenus publics : Anousheh Karvar, ex-trésorière de la CFDT et ex-directrice de cabinet de la ministre socialiste du Travail Myriam el-Khomri et Fanny Annor, professeur d’histoire-géographie en détachement, salariée jusqu’à une période récente de l’Institut Montaigne. Parmi les noms souvent évoqués, Benoist Apparu (LR), auteur d’un rapport qui a inspiré la réforme du lycée de 2010 et la réforme du collège 2016[17].

Enfin, on peut observer que nombre de mesures proposées par Emmanuel s’inspirent nettement de deux rapports de la Cour des comptes, au point parfois de sembler en être décalquées[18], avec pour but, au lycée par exemple, une réduction du temps d’instruction et des coûts. On trouvera enfin bien d’étranges similitudes entre le programme de M. Macron et le manifeste pour l'école que le MEDEF a publié dans l’entre deux tours[19].

Les statuts écornés

Certes M. Macron ne souhaite plus remettre en cause le statut des fonctionnaires, qu’il n’estimait plus adéquat en 2015[20].

« Je ne vois pas ce qui justifie que certains cadres de mon ministère bénéficient d’un emploi garanti à vie, et pas le responsable de la cyber sécurité d’une entreprise...» En octobre 2013, alors qu’il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, il avait déjà évoqué cette question, dans une interview à Mediapart, mais de manière plus elliptique : « La gauche ne peut plus raisonner en termes de statuts. La société statutaire où tout sera prévu va inexorablement disparaître.»[15]

Mais, d’une manière générale, M. Macron veut mettre fin à l’évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques, dans le cadre d'un néo-management : « plus de souplesse dans la gestion des carrières, des rémunérations plus individualisées, et des mobilités. » Ne voulant « plus de carrière linéaire pour les enseignants », il souhaite par exemple « valoriser » les enseignants de REP et REP+ qui développent de « de vrais projets pédagogiques » et proposent « des méthodes plus innovantes ». L’évaluation des enseignants « doit être plus simple, permanente, et tenir compte de l’avis du chef d’établissement, des élèves et des parents. »[21]

Pour l’ensemble des enseignants, la reconnaissance par « une plus juste rémunération » se limite à une augmentation de pouvoir d’achat par baisse des cotisations. En revanche, M. Macron, dans sa lettre aux enseignants, se garde bien de signaler que leur régime de retraite sera aligné sur le régime général.

« Le statut des fonctionnaires ne sera pas remis en cause, mais il sera modernisé et décloisonné, par un assouplissement du système rigide des corps. » Mieux que des enseignants fonctionnaires s’annonce le recrutement de contractuels : « Nous développerons le recrutement sur contrat dans les fonctions non-régaliennes, afin de permettre au service public d’attirer des professionnels d’expérience en fonction des besoins. Nous alignerons le statut des contractuels publics sur le droit du travail commun. »

Pour appuyer les professeurs dans les classes de maternelle, « des jeunes engagés dans le cadre du service civique », et pour rétablir les études dirigées au collège, mobiliser notamment « des étudiants. » Comme dit M. Macron, « La qualité de l'enseignement ne se décrète pas : enseigner est un métier qui s'apprend ».

L’éclatement du cadre national

Au nom d’un « pilotage plus moderne »[22], le cadre d’une Éducation « nationale » s’efface progressivement au profit d’une école territorialisée. « Ce n’est pas de la libéralisation, c’est la capacité à réussir autour d’un projet pédagogique qui est partagé », se défend M. Macron. « Il faut sortir du mythe d'une uniformité qui garantirait l'égalité ».

On le voit en primaire : « Pour les écoles primaires, laisser aux communes – en lien étroit avec les écoles de leur territoire – le soin d’organiser le temps périscolaire sans contrainte » : « chaque commune pourra adopter la semaine qu’elle souhaite ».

C’est pour les mêmes raisons que M. Macron ne souhaite pas abroger la réforme du collège, qui, d’ores et déjà au nom de « l’adaptation aux besoins de leurs élèves et aux situations locales », ne garantit plus les mêmes enseignements à tous. S’agissant même du rétablissement des bilangues ou des options de langues anciennes, il dépendra localement des « équipes pédagogiques » (en réalité les chefs d’établissement)… comme c’est déjà le cas avec la réforme du collège[23] !

Le recrutement national des enseignants du secondaire doit évoluer vers un recrutement local : « Nous laisserons aux écoles une autonomie pédagogique et une autonomie de recrutement. » : « Il faut donner plus de latitude aux responsables des établissements pour répondre aux difficultés du terrain, y compris en matière d’affectation des professeurs. »

L’enseignement professionnel doit céder la place à l’apprentissage, en lien avec les régions et les entreprises, ce que le MEDEF appelle « un pilotage par l’aval (besoins économiques) ».

Le baccalauréat doit devenir un diplôme beaucoup moins national et beaucoup plus local, avec moins d’épreuves et l’instauration d’une grande part de contrôle continu. Le but ? Changer le lycée : « Revoir les modalités du baccalauréat permettra de rendre possible de nouvelles formes d'organisation du temps scolaire et de nouveaux parcours » pour « un lycée plus modulaire ».

Enfin, dans le supérieur, M. Macron met en cause le rôle du Conseil national des universités (CNU) dans la procédure de recrutement des enseignants-chercheurs[24].

Pour tous les établissements, l’évaluation doit être rendue publique, ce qui ne peut qu’accélérer la transformation de l’école en marché scolaire.

« Je veux renforcer et encourager l’autonomie des établissements pour favoriser l’adaptation aux besoins de leurs élèves et stimuler l’innovation »  ; « La solution, celle en laquelle je crois profondément, c'est la liberté à tous les étages et la responsabilité à tous les niveaux. » On le voit : pour mieux promouvoir l’éclatement du cadre national, il suffit de l’habiller des doux noms d’autonomie et de liberté.

Un grand louvoiement, en somme.

Quel idéal éducatif pour les cinq années à venir ?

Au-delà de cette vision très libérale de l’école, dont on peut douter qu’elle soit partagée par les enseignants, on peut s’interroger sur le caractère authentiquement républicain du programme éducatif de M. Macron. Les crises profondes que traverse l’école républicaine ne sont d’ailleurs pas abordées : une inédite crise des vocations, la perte de confiance dans l’école publique, la ségrégation de l’enseignement privé. Autant de difficultés qu'une politique de libéralisation généralisée ne pourra qu'accentuer.

Au gré des débats auxquels M. Macron a pu participer, la préoccupation pour une école de l’employabilité s'est substituée à l’idéal d’émancipation que porte notre école républicaine, guère évoqué par M. Macron tout au long de sa campagne. Comme l’affirme le MEDEF (dont le président se réjouit de l'élection de M. Macron) :

« En France, davantage encore que dans d’autres démocraties, l’École est investie d’une double mission, qui a été progressivement sacralisée, d’émancipation collective et individuelle, héritée de la Révolution, et qu’une tradition persistante et influente veut encore parfois aujourd’hui opposer à celles de l’entreprise. [….] Pour les jeunes, l’entreprise est une promesse d’autonomie et d’émancipation. »

Et, de fait, M. Macron, promoteur d’une France « start-up nation », ne déclarait-il pas, un certain mercredi 7 janvier 2015 dont tout le monde se souvient pour une autre raison : « Il faut des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires »[25].

Dans cette perspective, l’égalité des chances promise par l’école républicaine devient celle d’un monde triste et cruel.

@loysbonod

Article édité le 12 mai 2017 avec les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem.


Notes

[4] « Libération » du 29 avril 2017 : « Emmanuel Macron : ce qu'il a (vraiment) en tête pour l'école »

« Ce volume horaire de 20% demeure mais chaque établissement pourra décider de ce qu’il en fait: continuer les EPI, ou remettre en place des parcours bilingues (deux langues vivantes dès la sixième), ou bien des enseignements de langues anciennes », explique Fanny Anor. Qui tranchera ? Le conseil d’administration de l’établissement. »

[7] « L'Etudiant » du 30 mars 2017 : « Emmanuel Macron : "Je propose un bac avec 4 matières en contrôle terminal" »

Sur le numérique : « VousNousIls » du 23 mars 2017  : « Emmanuel Macron : « L’intérêt des élèves et la réussite de tous doit être notre seule boussole » »

« Le numérique pourra alors répondre à certains défis qui se posent au système scolaire, car il permet : d’individualiser l’enseignement en fonction des progrès comme des difficultés de chaque élève (donner le bon contenu, au bon moment) ; de favoriser l’autonomie, la confiance, le travail collectif, la créativité ; et d’utiliser les données recueillies pour améliorer les performances du système éducatif (détection précoce des difficultés, pilotage fin grâce à l’évaluation continue, etc.).

Le numérique constitue également un savoir nouveau et l’école doit s’ouvrir davantage aux opportunités qui existent hors du système éducatif. La question des partenariats avec des acteurs privés doit être étudiée au cas par cas et n’être arbitrée qu’à l’aune d’un seul enjeu : l’intérêt des élèves. Enfin, l’enjeu est aussi de parvenir à former des citoyens conscients de ce qu’est le numérique, des mécanismes de pensée et des évolutions de pratiques qu’il engendre. »

[8] « Libération » du 15 janvier 2017 : « Macron et l'éducation : un programme de gauche ? »

[10] Même ambiguïté dans « VousNousIls » du 23 mars 2017 : « Emmanuel Macron : « L’intérêt des élèves et la réussite de tous doit être notre seule boussole » »

«  Il ne faut pas enseigner l’histoire comme un bloc de vérités, un roman unique ou une vérité d’État. L’enseignement de l’histoire doit permettre aux élèves de comprendre le monde dans lequel ils vivent. L’histoire permet aux élèves d’approcher les réalités actuelles par la compréhension dépassionnée, objective, des grands mécanismes, des causes et des conséquences qui expliquent les grands événements ou les basculements à l’œuvre.

L’histoire permet également de donner à voir le rôle et l’importance des choix antérieurs sur le présent. Par la place centrale de l’analyse et de la critique, elle est essentielle en ce qu’elle fournit de précieux outils pour combattre le relativisme et l’idée que tous les énoncés se vaudraient. Enfin, je pense que l’histoire constitue une composante importante de la fierté française et contribue ainsi à la construction de notre cohésion nationale et à la préparation de l’avenir. »

[14] « Le Parisien » (imprimé) du 2 mars 2017 : « Le cœur de cette bataille, c’est l’école primaire » :

« Il faudrait, selon lui, “diviser par deux” le nombre d’élèves pour le CP et le CE1 dans les REP et REP+. Ce qui concernerait au total 6000 classes, soit “12.000 instituteurs de plus”. Selon le candidat d’En Marche, ces 12.000 profs de plus seraient “pour partie des créations de postes”, et pour partie “des embauches qui restent à faire” sur les 60.000 programmés pour le quinquennat Hollande. »

Voir aussi « Libération » du 29 avril 2017 : « Emmanuel Macron : ce qu'il a (vraiment) en tête pour l'école »  :

« Deux questions se posent dans la mise en œuvre pratique de cette mesure. Les moyens humains d’abord. Macron évalue à 12 000 le nombre d’enseignants supplémentaires nécessaires. Où va-t-il les trouver ? D’abord en affectant, dès le mois de septembre prochain, les 5000 enseignants du dispositif « Plus de maître que de classe » de François Hollande - il s’agit d’un enseignant en renfort dans les écoles en difficulté pour permettre de dédoubler certaines classes et de monter des projets. Si Macron est élu, à compter de septembre, ce bataillon de profs sera affecté en priorité dans les CP les plus défavorisés (les REP+). « Nous monterons en charge les rentrées suivantes, explique Fanny Anor. 5000 postes d’enseignants seront créés, et les 2000 restant seront des "redéploiements". » Redéployés d’où ? « Nous ferons un audit précis, ce point n’est pas encore défini. »

[16] « Café pédagogique » du 24 avril 2017 : « Présidentielle : Quel choix pour l'Ecole ? »

[18] Cour des comptes, « Gérer les enseignants autrement » (22 mai 2013) : voir « Le fabuleux rapport de la Cour des comptes » (18 août 2013). Cour des comptes « Le coût du lycée » (19 septembre 2015).

Pour le baccalauréat et le lycée, on peut ainsi constater les similitudes entre les mesures de M. Macron et les recommandations de la Cour

« Le format du baccalauréat explique en grande partie la structuration de l'offre de formation au lycée. Plusieurs facteurs interviennent.

Le nombre de matières proposées au baccalauréat conditionne très largement l'offre disciplinaire au lycée , car toute matière enseignée est évaluée lors de l'examen, à l'exception des quelques matières susceptibles d'être présentées aux épreuves facultatives et que les candidats peuvent préparer seuls. Ce choix d'un lien systématique entre formation et contrôle, de même que la structure des épreuves (évaluation finale ou contrôle continu, épreuve anticipée en première ou finale en terminale, écrite ou orale, etc.), découlent de décisions historiques, rarement remises en cause. Alors qu'elle visait initialement une réduction du temps d'instruction par élève , la récente réforme du lycée général n'a pas apporté de changement sur ce plan. Elle s'est même accompagnée d'un accroissement du nombre d'épreuve.

La réduction du nombre d'épreuves terminales proposées, notamment en langues, est un levier majeur de simplification et d'attrition des coûts de la scolarité qui le prépare.

[…]

Recommandations

Pour faciliter d'éventuels redéploiements au sein du système éducatif entre degrés et cycles de formation, la Cour recommande de :

1. ramener le temps d'instruction des lycéens au niveau observé dans les pays comparables, et mieux le répartir sur une année scolaire prolongée ;

2. réduire la dispersion de l'offre de formation, notamment en matière d'options ;

3. simplifier le format du baccalauréat. »

[20] « Le Monde » du 18 septembre 2015 : « Emmanuel Macron, le « off » brisé et le statut des fonctionnaires »

« Challenges » du 18 septembre 2015 : « Pour Emmanuel Macron le statut de la fonction publique n'est "plus adéquat" »

« "Je ne vois pas ce qui justifie que certains cadres de mon ministère bénéficient d'un emploi garanti à vie, et pas le responsable de la cyber sécurité d'une entreprise..." En octobre 2013, alors qu'il était secrétaire général adjoint de l'Elysée, il avait déjà évoqué cette question, dans une interview à Mediapart, mais de manière plus elliptique: "La gauche ne peut plus raisonner en termes de statuts. La société statutaire où tout sera prévu va inexorablement disparaître." Et plus concrètement, dans la loi Macron 1, figurait un article qui visait à supprimer le statut pour certains postes de la haute fonction publique, mais cette mesure a été sans doute jugée trop audacieuse par le gouvernement ! »

[23] « VousNousIls » du 23 mars 2017  : « Emmanuel Macron : « L’intérêt des élèves et la réussite de tous doit être notre seule boussole » »

« il faudra laisser la possibilité aux équipes pédagogiques qui le souhaitent – celles qui connaissent le mieux les besoins et les aspirations des élèves et de leurs familles – de proposer à nouveau des parcours bi-langues, des parcours européens ainsi que de rétablir pleinement l’enseignement des langues anciennes. »