La rentrée numérique, vue par la presse française
Exemples sidérants de l'enthousiasme sans aucun recul critique de la presse pour l'école numérique.
Les grands groupes technologiques et les élus locaux l’ont bien compris : le numérique à l’école n’a pas besoin de publicité. La presse locale, par exemple, s’en charge, qui s’enthousiasme, en cette rentrée 2012 pour le premier tableau interactif ou la moindre tablette tactile dans une salle de classe et ne recule devant aucun lyrisme face à cette nouvelle « ère » et à cette « révolution » numériques.
Car « numérique », c’est le mot magique, celui qui va résoudre tous les problèmes de l’école et fait briller les yeux des enfants de l’école du futur. Des surveillants en moins, des heures d’enseignement supprimées dans une école ou un collège ne reçoivent pas autant d’écho : c’est pourtant là - et non sur des gadgets technologiques destinés à une obsolescence programmée - que devrait porter l'effort d’une société véritablement soucieuse de l'avenir de ses enfants.
Or c’est le propre de ces articles - tous écrits à l'identique ou presque - de ne jamais porter de regard critique sur le développement du numérique à l'école, à part parfois sur le retard de sa mise en place.
Mais jamais sur son coût, son incompréhensible urgence, son efficacité réelle, ses limites ou même simplement sa pertinence.