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"L'enseignement de la musique et la subversion de l'école" (Mezetulle)
- Loys
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Présentation :
A travers le prisme révélateur de l'enseignement de la musique, particulièrement en conservatoire, Dania Tchalik établit un diagnostic qui concerne l'ensemble de l'édifice scolaire et culturel. Sont examinés quelques fleurons de la subversion scolaire qui dure depuis une quarantaine d'années et que déploie la novlangue dont les rapports sont farcis : « autonomie des établissements », « projets tranversaux », « compétences », « territorialisation », « pratiques culturelles », « nouveaux publics », « personnes-ressources » aidant des « usagers» à établir leurs « parcours personnalisés »...., j'en passe. Le tout enveloppé dans la férocité des bons sentiments : ne s'agit-il pas de « lutter contre les inégalités » et de favoriser la « créativité » de sorte qu'élever la moindre critique c'est être sinon « élitiste » du moins en décalage avec la « modernité » et « s'arc-bouter sur ses certitudes » ?
A terme et bien au-delà de l'école, c'est une très ample analyse politique que Dania Tchalik propose avec une implacable lucidité et une remarquable hauteur de vue servies par une plume acérée : il faut bien, pour que les « réformes indispensables » aboutissent, faire son deuil de la culture comme universalité et s'en remettre à l'expertise des décideurs qui savent comme personne interpréter au moins-disant la « demande des publics ».
On peut en conclure, conséquemment, quelques propositions. Mais qui, parmi les décideurs et autres chefs de « concertations » où seule se fait entendre l'harmonie préétablie, peut encore croire qu'il faudrait, par exemple et entre autres, enseigner vraiment le solfège pour faire de la musique ?
Sommaire de l'article :
Le tropisme réformiste : un détournement des finalités
L'enseignement artistique, laboratoire d'une politique culturelle gestionnaire
L'évacuation de toute transmission par « la culture pour chacun »
L'anéantissement de l'enseignement... et des professeurs
L'article en version intégrale : http://serveur1.archive-host.com/membre ... pt2012.pdf
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- mihailovich
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Au moins, on ne pourra pas dire qu'on n'était pas au courant...

Et comme nous l'a récemment confié Celeborn, la "refondation" à venir n'a qu'un seul objectif ]piloter [/i] chaque jour davantage !

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- Loys
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Aisni que la réponse de Constance Clara Guibert : "N'ayons pas peur du solfège" (7/09/12)
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- mihailovich
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- mihailovich
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Sa qualité de mère d'élèves n'y serait-elle pas pour quelque chose ?

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- PtitMed
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Mais, pour y revenir, édulcorer les cours de formation musicale du "tryptique dictée / lecture (rythmique et de notes)/ chant" c'est pour moi comparable à la suppression des tables de multiplication, de la division à la main, de la lecture, des pages d'écriture et de la dictée des classes du primaire. Autrement dit, une formation rendue inutile, vidée de sa substance et de sa vocation.
Enfin, je voudrais revenir sur la notion de rigueur et insiste lourdement sur le point de vue de notre seconde protagoniste : la musique c'est un plaisir, une passion, mais surtout un art qui exige travail, rigueur et discipline. Actuellement pianiste amateur, j'exerce une profession complètement orthogonale qui ne me laisse que peu de temps pour travailler mon instrument : ceci me permet de mesurer, entre la fin de mon cursus "professionnalisant" au conservatoire de Paris et aujourd'hui l'écart à tous les niveaux (investissement, pratique, travail de l'instrument, perfectionnement du son, appréhension du public, etc.) qui se creuse entre une pratique amateur et une pratique professionnelle. A tous ceux qui pensent que le talent fait tout, en musique... NON : s'il est nécessaire, pour le reste, ce sont des heures de travail.
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- mihailovich
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Alors là, je n'en mettrais pas ma main au feu...PtitMed dit: C'est amusant mais j'ai à peu près les mêmes qualifications que la seconde sans avoir le niveau de pratique musicale de la première.

Solution : remplacer la garderie des "pratiques collectives" par un cours structuré et progressif de culture musicale dès le 2e cycle...PtitMed dit: Cela dit, je me retrouve plus entièrement dans l'exigence de rigueur prônée par la seconde que dans le néo-pédagogisme que la première voudrait insinuer dans la formation musicale. Avec un bémol toutefois (c'est le cas de le dire) : de mon expérience, je pense que les cours de formation musicale manquent cruellement, à partir d'un certain niveau, disons 3-4 ans, d'un aspect "travail sur partition réelle", introduisant l'enfant (car c'est souvent un enfant) au grand répertoire. J'ai ainsi trouvé dommage qu'on commence le travail analytique de la musique et du répertoire seulement dans les cours d'analyse, d'harmonie ou d'orchestration, c'est-à-dire une fois le CFEM obtenu (DFE à mon époque), après une dizaine d'années de cursus (et encore, j'avais sauté des niveaux). A mon avis, la formation musicale y gagnerait.

Mais justement, tout ce savoir EST inutile, puisqu'il faut dorénavant "former des amateurs"...PtitMed dit: Mais, pour y revenir, édulcorer les cours de formation musicale du "tryptique dictée / lecture (rythmique et de notes)/ chant" c'est pour moi comparable à la suppression des tables de multiplication, de la division à la main, de la lecture, des pages d'écriture et de la dictée des classes du primaire. Autrement dit, une formation rendue inutile, vidée de sa substance et de sa vocation.

Des heures de travail pour les musiciens de la Star Ac' ?PtitMed dit: Enfin, je voudrais revenir sur la notion de rigueur et insiste lourdement sur le point de vue de notre seconde protagoniste : la musique c'est un plaisir, une passion, mais surtout un art qui exige travail, rigueur et discipline. Actuellement pianiste amateur, j'exerce une profession complètement orthogonale qui ne me laisse que peu de temps pour travailler mon instrument : ceci me permet de mesurer, entre la fin de mon cursus "professionnalisant" au conservatoire de Paris et aujourd'hui l'écart à tous les niveaux (investissement, pratique, travail de l'instrument, perfectionnement du son, appréhension du public, etc.) qui se creuse entre une pratique amateur et une pratique professionnelle. A tous ceux qui pensent que le talent fait tout, en musique... NON : s'il est nécessaire, pour le reste, ce sont des heures de travail.

Tous musiciens ! - pour paraphraser Jack Lang !

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- mihailovich
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Mais alors, pourquoi a-t-on réformé l'enseignement du solfège si l'enseignement d'avant les années 1970 était, de l'aveu même de l'APFM, fondé "sur des ouvrages techniques spécialisés, souvent remarquables pour leurs vertus pédagogiques et musicales puisque écrits par des compositeurs" ??? Il y a une logique qui m'échappe...APFM dit: Tout d’abord : un peu d’histoire ! Quand est apparu l’enseignement de cette discipline ?
La Révolution de 1789 a structuré l’enseignement musical en France et l’a ouvert aux plus doués des enfants de la République. Le solfège y tenait une place prépondérante, s’appuyant sur des ouvrages techniques spécialisés, souvent remarquables pour leurs vertus pédagogiques et musicales puisque écrits par des compositeurs. Il est indissociablement lié à la musique savante occidentale, de tradition écrite, dont la notation n’a cessé de se codifier et se complexifier depuis plus de dix siècles.
Vers 1970, l’enseignement musical devient plus collectif car il accueille de plus en plus d’enfants. Il faut penser non seulement à construire de nouveaux conservatoires mais aussi à adapter l’enseignement musical, à le rendre plus vivant, en contact direct avec les oeuvres musicales. Quelques pédagogues remarquables proposent alors de remplacer le solfège par la formation musicale. C’est l’époque des « méthodes actives » auxquelles la formation musicale peut se rattacher : priorité est donnée à l’équilibre entre sensoriel et intellectuel. Depuis, cette grande réforme sert toujours de socle à l’enseignement de cette discipline.

Traduction ; nous sommes de bons petits soldats obéissants heu, pardon... des fonctionnaires éthiques et responsables et appliquons fidèlement les directives ministérielles, aussi stupides soient-elles.APFM dit: Aussi, il serait souhaitable de ne pas faire d’un cas particulier une généralité : La formation musicale, telle que définie dans les référentiels officiels du ministère de la Culture, se pratique largement à l’instrument (ou la voix) et favorise toujours une approche globale et collective de la musique. Il existe de nombreuses expériences pédagogiques innovantes en France que le rédacteur de l’article en question ne connait visiblement pas.
Une seule remarque : la dernière phrase devrait être mise à l'imparfait...APFM dit: Formation des professeurs :
Contrairement à certains pays européens, vues les conditions de travail à l’Education Nationale, il est impossible d’y apprendre à pratiquer un instrument dans toute sa technicité. Les écoles et conservatoires de musique sont les seuls endroits où les enfants peuvent apprendre sérieusement la musique.
Que la démagogie y est moins répandue.APFM dit: Et que penser des autres pays (il y en a beaucoup !) qui ne consacrent leurs deniers publics qu’à l’enseignement musical professionnel !
On parle bien là des CEFEDEM, où les candidats à l'enseignement sont formatés à longueur de journée par les sciences de l'éduc et ne peuvent même pas pratiquer leur instrument tous les jours ? Le mémoire professionnel, c'est tellement plus important !APFM dit: En France, les enseignants artistiques recrutés dans les écoles et conservatoires contrôlés par l’Etat ont reçu pour la plupart une solide formation pédagogique, d’une durée de 2 ans minimum, avant d’exercer leur métier.

Cette affirmation est fausse : on n'a pas attendu la récente mise en place des pôles sup' pour supprimer les unes après les autres les formations spécialisées en solfège de l'essentiel des conservatoires français.APFM dit: On peut cependant regretter qu’actuellement, avec la réorganisation de l’enseignement professionnel de la musique en pôles supérieurs, cette formation soit moins accessible aux jeunes musiciens, puisque la Formation Musicale y a peu de place.
C'est comme dans le meirieutron : il existe des expressions à placer coûte que coûte, et les "pratiques collectives" figurent en bonne place sur la liste !APFM dit: Notre enseignement est un complément au travail du professeur d’instrument et permet souvent une pratique collective parfois difficile à organiser autrement…
Mais c'est déjà envisagé, et bien plus encore ! Dans certains conservatoires, on a mis en place des cursus "transversaux" de premier cycle où c'est le prof d'instrument qui enseigne lui-même les rudiments du solfège. De belles économies en perspective !APFM dit: Le professeur d’instrument ne peut pas remplacer le prof de FM, ce n’est pas le même métier. Si cela était envisagé, il faudrait revoir la manière de former les professeurs d’instruments, ce qui n’est évidemment pas du tout le cas actuellement…
Fallait-il déployer tant d'efforts pour arriver à un objectif aussi modeste que celui énoncé dans cette dernière phrase ?APFM dit: Formation des élèves :
La musique est une discipline complète, demandant maîtrise de soi, aisance corporelle, dissociation et motricité fine associées à une maîtrise intellectuelle, le tout avec un sens artistique incontournable, ce qui en fait l’une des matières les plus complètes et complexes à enseigner. Nous sommes bien conscients de l’importance de cette mission. Nous nous attachons à former des mélomanes avertis.
Pour certain(e)s, sans aucun doute : c'est même très innovant...APFM dit: Envisagerait-on d’apprendre le français seulement par l’oral et la lecture ?

Une fois de plus : mêmes causes, mêmes effets...APFM dit: L’évaluation des compétences se fait en fin de cycles (tous les 4 ans à peu près) et non par année scolaire, comme c’est le cas à l’Education Nationale.

Ils sont quand même très forts pour les vœux pieux, à l'APFM...APFM dit: Le conservatoire est un service public ouvert à tous, soumis à des conditions financières adaptées, où chaque enfant peut aller aussi loin que ses capacités et ses envies le lui permettent.
Vous avez vu beaucoup d'élèves "autonomes" en second cycle (pré-adolescents et adolescents) ? Pas moi...APFM dit: Autonome lors du second cycle, la grande majorité de nos élèves ne poursuit pas un but professionnel, mais celui d’amateur éclairé ; même ainsi cela reste un « loisir studieux ».
Quant à l'expression "loisir studieux" et aux guillemets de rigueur, no comment...

Et le fleuriste aura le sourire...APFM dit: Malgré ce constat et malgré un certain dédain face à notre profession, les professeurs de Formation Musicale sont souvent les plus impliqués dans les projets artistiques des conservatoires et dans la progression des jeunes musiciens."

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- Loys
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- mihailovich
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Or, ce qui est valable aujourd'hui pour le cours de solfège - ce "loisir studieux" - a toutes les chances de concerner demain le cours de français ou de maths, puisque tous les trois "ne servent à rien" dans l'optique des "besoins de la société" et de ceux de l'entreprise !
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- Loys
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Pour certain(e)s, "l'engagement" se résume à la défense de l'action politique de l'équipe en place. C'est qu'on se fait bien voir, par la même occasion...

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- mihailovich
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La voilà renvoyée bien proprement dans les cordes : http://www.mezetulle.net/article-enseig ... 60134.htmlLoys dit: Aujourd'hui une longue réponse à Dania Tchalik, toujours sur Mézétulle, par Sylvie Pébrier : "Musique et enseignement : ne nous trompons pas d'engagement !" (20/01/13)
Et voici la réponse à Jean-Michel Muglioni, histoire d'enfoncer le clou :
http://www.mezetulle.net/article-enseig ... 26633.html
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Extrait :
Dania Tchalik dit: Ces principes humanistes sont bafoués depuis plus de trente ans par des experts qui ne se disent pédagogues que pour mieux servir le pouvoir. Selon les sciences de l’éducation « le savoir ne se transmet pas » et doit faire l’objet d’une « construction personnelle » de la part d’un « apprenant »6 sommé de le réinventer ex nihilo tel un chercheur confirmé. Au nom de Bourdieu, la pédagogie ne cesse donc de promouvoir le poids de l’implicite et de l’idéologie du don (pourtant largement dénoncés par ce sociologue) en jetant l’opprobre sur l’académisme laborieux de la discipline scolaire : cruel paradoxe et bel exploit ! Ainsi, en musique, on trouvera parfaitement raisonnable de négliger les savoirs élémentaires et leur ordonnancement progressif en faisant par exemple pratiquer la composition (ou l’improvisation) libre à un débutant (ou à un étudiant de Cefedem, voire de pôle supérieur) manifestement incapable d’entendre les principaux intervalles, alors que par ailleurs, le temps alloué aux études musicales est loin d’être extensible.
Plus encore, la déconstruction n’épargne pas le savoir lui-même : puisque le monde change, l’enseignement « ne repose plus uniquement sur une grammaire préalable » et « n’admet plus de norme »… tout en « s’inspir[ant] de la création d’aujourd’hui » (sans doute la suppose-t-on dépourvue de lois propres…).
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www.mezetulle.fr/pedagogie-evaluation-et-etudes-musicales/
La fine fleur d'une pensée "pluraliste" et "respectueuse de la différence" : circulez, il n'y a rien à voir !
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On cherchera en vain la hauteur d'une réflexion dans cette "réponse"...
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www.mezetulle.fr/joue-du-piano-et-tais-t...tchalik-a-e-sprogis/
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www.francemusique.fr/emission/depeches-notes
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Au-delà des restructurations administratives(conservatoires labellisés, classés, constitués en départements, munis de projets, organisés en cycles, aux parcours et aux diplômes multiples, etc) qui font qu'aujourd'hui ces établissements ne sont ni dévolus à la musique, ni à l'enfant , mais à leur propre représentation (ils font leur com), il y a eu à la source la destruction des apprentissages de base. L'éradication voulue, programmée et réussie du solfège ( outil premier du pratiquant de musique) par l'imposture de la fm (qui aujourd'hui, en toute logique, part à la casse, son rôle pernicieux ayant été accompli) en a été le point de départ. Dans les années 70, Le solfège, ringard et académique, devait être remplacé par la fm branchée et ludique qui promettait des lendemains radieux au nom de la démocratisation de la musique, tel était le discours en vigueur.
Conçue, puis imposée aux conservatoires (sans aucune concertation préalable avec le monde musical et les enseignants) par une poignée de fonctionnaires, la fm a réussi en 40 ans à faire oublier les contenus formatifs, les méthodes et les processus qui amenaient l'élève à développer son oreille, à être performant dans sa lecture et précis dans ses connaissances. Jusqu'à la perte de la conscience des niveaux et compétences à acquérir.....Le c.a. a préféré les nouveaux hussards noirs de la nouvelle pédagogie aux musiciens outillés et motivés par la transmission. Ceux qui osaient encore faire des cours de solfège dans les conservatoires dans les années 80 , étaient repérés et priés de marcher au pas. La classe spécialisée du cnsm n'a pas tardé à disparaître....
Cela n'a été que le début de la casse des apprentissages musicaux. Au nom de l'évolution? Mais regardons hors frontières: si les cadres et les moyens changent, les contenus et les exigences sont eux toujours présents, je le constate à travers mes expériences professionnelles dans de nombreux pays. Alors pourquoi ce fiasco français?
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- mihailovich
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www.mezetulle.fr/conservatoires-les-raisons-dune-crise/
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"Quand les conservatoires « se bougent le bacon »" (3/01/16)
Extrait :
Comme toute religion, le pédagogisme possède son dogme, son culte et, on l’aura compris, son clergé. Son corpus idéologique se résume à quelques oppositions binaires : « l’expérimentation libre » (p. 8) se veut l’antithèse de la règle rigide, « l’itinérant se substitue au fixe » (id.), la créativité10 et l’innovation à la tradition. Exaltant les valeurs collectives, le partage et le groupe (« le rassemblement des gens fera sens », p. 7) aux dépens d’un individualisme honni, ce jargon se veut « joyeux » et subversif dans la lignée de Mai 68 mais se fige à mesure de son institutionnalisation (un comble !). Pour faire bouger les lignes on privilégiera ainsi le sensible, la fusion des âmes et l’émotion à la dimension rationnelle pourtant inhérente à toute transmission de connaissances, le tout pour « inventer les nouveaux chemins permettant à chaque trinôme (élève, enseignant, structure) de révéler et de partager sa part d’artiste » – comme si les voies de la créativité et de l’originalité artistiques n’étaient pas impénétrables. De même, on favorisera la « porosité » (p. 27) – alias transversalité, interdisciplinarité, pluridisciplinarité, transdisciplinarité, rayez la mention inutile – entre les disciplines artistiques, bien entendu au détriment de chacune d’entre elles.
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- Loys
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Dans le "Café" du 6/01/16 : "Philippe Guillem : Un métapiano en maternelle pour apprendre à se concentrer ensemble"
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