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L'orientation choisie
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"Le gouvernement va tester la libre orientation en fin de 3ème" (22/02/13) sur le "Café Pédagogique".
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"Un nouveau service public de l’orientation (SPO) va être créé, dans le cadre de la nouvelle étape de la décentralisation,
L'Etat décide, les collectivités payent. Ce nouveau mode de fonctionnement de la décentralisation permet de faire des simulacres d'économie. Sous couvert de rendre les services publiques plus proches des citoyens, on développe une administration décentralisée pléthorique car redondante.
Les potentats locaux en redemandent, tant que la contrainte budgétaire n'est pas trop forte. On arrive aujourd'hui en limite du système.
"Un nouveau service public de l’orientation (SPO) va être créé, dans le cadre de la nouvelle étape de la décentralisation, qui rendra effectif le droit pour toute personne (élève, apprenti, étudiant, jeune à la recherche d’un emploi ou d’une formation, jeune salarié en reconversion professionnelle ou demandeur d’emploi) d’accéder tout au long de sa vie à un service gratuit d’information sur les formations, les métiers et l’insertion professionnelle.
On aurait aimé savoir en quoi les services publics existants, au premier rang desquels l'ANPE, ne donnent pas satisfaction, et comment le SPO va arriver à faire mieux.
Faire des expérimentations sur des gros échantillons de population, c'est une bonne idée. Cela permettra de sortir les "sciences de l'éducation" des discours déconnectés des réalités du terrain.[Le SPO] Le Comité acte qu'il soit expérimenté dès septembre 21013 dans 4 à 6 régions.
[Le libre choix de l'orientation] Cette possibilité sera expérimentée dès la rentrée 2013 "dans différents territoires".
On attend évidemment l'expérimentation des classes de niveau, du retour aux programmes de 1960, de l'examen d'entrée en sixième, et de l'indexation des allocations familiales sur les résultats scolaires.
Le comité veut aussi garantir des sorties avec diplôme des études supérieures et pour cela favoriser l'accès aux BTS et IUT pour les étudiants en échec en université.
A quand le droit au diplôme opposable ? On aura ensuite le droit à la santé opposable, le droit au mariage opposable, le droit aux enfants opposable.
Le progrès est un acrobate qui tombe s'il s'arrête.
82 milliards
Cela ressemble à un titre de roman. Ce n'est pas comme si la France était en situation de pré-faillite.
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- Loys
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archeboc écrit: A quand le droit au diplôme opposable ? On aura ensuite le droit à la santé opposable, le droit au mariage opposable, le droit aux enfants opposable.
Le progrès est un acrobate qui tombe s'il s'arrête.
On va bien rigoler quand tous les parents vont demander l'accès à la 2nde générale et technologique... En tout cas il est intéressant de constater que les parents ont désormais, par décret, les compétences pour apprécier ce qu'un conseil de professionnels de l'éducation appréciait jusqu'ici.L'orientation en fin de 3ème. Le gouvernement veut expérimenter la possibilité de laisser aux parents le choix de la décision d’orientation en fin de 3ème. "L’objectif est de promouvoir une orientation choisie et non subie en fin de 3ème et de mieux reconnaître la place des parents dans les processus d’orientation".
Le dialogue va vite tourner à l'inutile du point de vue des deux parties...Le choix de la voie d’orientation "donnera lieu à un dialogue renforcé avec l’équipe pédagogique afin d’accompagner au mieux l’élève et sa famille dans son choix...
Quel intérêt de réunir un conseil de classe, dès lors ?Ce dialogue se poursuivra jusqu’à l’entretien avec le chef d’établissement lorsque la proposition du conseil de classe diffère du choix de la famille. Mais le choix final reviendra à la famille".
Un nouveau concept politiquement correct.Cette possibilité sera expérimentée dès la rentrée 2013 "dans différents territoires".
Une impressionnante contrainte... toujours suivie, bien sûr. La plupart du temps, dans ces cas-là, le conseil est désavoué sans même le savoir et sans obligation d'aucune sorte.Aujourd'hui, "en cas de désaccord, un entretien est proposé à la famille par le chef d'établissement. Le chef d'établissement peut assortir sa décision de faire droit à la demande d'orientation de l'élève de la condition que celui-ci s'engage à suivre un dispositif de remise à niveau..
Sans motiver sa demande, comme dans un appel... D'où des recours abusifs.Si le désaccord persiste, le chef d'établissement doit motiver sa décision et la famille dispose de trois jours pour faire connaître son choix de recourir à une commission d'appel.
A quel niveau est quantifié un tel "taux de désaccord" ? Après le conseil, après le rendez-vous avec le principal, après la commission ?La décision de celle-ci est définitive". Les taux de désaccord tournent autour de 2% des élèves de troisième, si l'on en croit les chiffres officiels du ministère. Cela concerne surtout des garçons. L'écart entre les demandes des familles et les décisions tend à se réduire au vu de ces chiffres.
C'est précisément l'actuel travail d'accompagnement pour formuler au mieux les vœux qui permet de réduire ce taux. En le réduisant artificiellement à zéro, on risque d'avoir quelques mauvaises surprises dans l'orientation.
Surtout de certaines filières non qualifiantes et servant surtout à scolariser artificiellement les élèves jusqu'à leur majorité. C'est donc à partir d'un "ressentiment" qu'on construit aujourd'hui les politiques éducatives.Mais d'autres études ont montré un profond ressentiment d'élèves des filières professionnelles pour leur orientation en fin de 3ème.
Il y a aussi beaucoup de décrochages avant l'orientation de fin de troisième, d'où des gros problèmes d'orientation d'ailleurs... Ce n'est pas l'orientation qui crée le décrochage, contrairement à ce qu'on nous voudrait nous faire croire.On sait d'ailleurs que c'est là que se créent la majorité des situations de décrochage.
Tout est dit.Le gouvernement se rallie donc à une demande de la FCPE de laisser le dernier mot aux familles.
A noter que le dernier mot est, dans certaines familles, celui de l'élève...
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Loys écrit:
Quel intérêt de réunir un conseil de classe, dès lors ?Ce dialogue se poursuivra jusqu’à l’entretien avec le chef d’établissement lorsque la proposition du conseil de classe diffère du choix de la famille. Mais le choix final reviendra à la famille".
A mi chemin entre le CESE et le sénat : un rôle consultatif.
Il va éclairer le choix de l'élève et de sa famille.
La question la plus marrante, maintenant, c'est : que se passe-t-il si l'élève n'est pas d'accord avec la famille ?
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- Loys
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A lire sur ce blog hébergé du "Monde" : "60 000 familles sont victimes d’une « orientation subie »" (05/04/13)
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"subie", "victime" : on voit que l'institution scolaire est coupable d'une odieuse violence. Curieux aussi de constater que c'est la famille, et non l'élève qui est victime d'une "orientation subie".60 000 familles sont victimes d’une « orientation subie »
Enfin des élus nationaux d'une seule fédération, pour être exact.C’est un des sujets d’inquiétude des parents d’élèves.
Elle n'est imposée qu'en cas d'appel non reçu par des commissions d'appel.L’« orientation subie », autrement dit imposée aux familles par les établissements...
C'est vrai que c'est logique : si chacun obtient l'orientation qu'il désire, le décrochage diminuera. Que n'y a-t-on pensé avant !...viendrait nourrit les rangs des élèves « décrocheurs » - ces 120 000 jeunes qui quittent, chaque année, le système scolaire sans diplôme ni qualification.
C'est important dans la vie moderne, que non seulement que les "familles" prévalent sur des professionnels de l'enseignement, mais même les "élèves" eux-mêmes.Pour y remédier, la principale fédération de parents, la FCPE, réclame l’inscription dans la « loi Peillon » du « dernier mot aux familles et à l’élève » – ce que prévoyait l’article 25 ter, retiré du projet de loi lors des discussions à l’Assemblée nationale, le 16 mars.
Un calcul simple montre donc que ce ne sont pas 60.000 familles qui sont "victimes", mais 55.5000...Des données statistiques divulguées ce mercredi 3 avril, dans le cadre d’un colloque organisé à Paris sur la « qualité des relations entre les familles et l’école », ont donné à cette revendication une coloration particulière : 60 000 familles auraient été concernées, en 2011, par une décision contraire à leur demande d’orientation. 15 000 d’entre elles auraient fait appel, avec un taux de satisfaction de l’ordre de 30 %.
Espérons que ces "décisions contraires" n'incluent pas les avis des conseils de classe en milieu de cycle (5e-4e ou 1e-Tle), qui sont considérés comme consultatifs et non suivis par les parents
C'est bien l'intérêt des cycles, que beaucoup voudraient généraliser à l'ensemble de la scolarité.Des inégalités entre les académies
« Dans notre système éducatif, l’orientation ne peut être imposée à un élève durant un cycle d’enseignement », rappelle Georges Fotinos, ancien chargé de mission sur la relation famille-école, qui a fournit ces chiffres issus des statistiques de l’éducation nationale.
Non, de la commission d'appel. En sachant que beaucoup de décisions de conseils de classe contraires aux vœux des familles sont désavouées par les chefs d'établissement dans leur bureau.En revanche, en fin de 6ème, de 4ème ou de 2nde, la décision de l’établissement prime.
On est plus proche de 5,415 millions d''élèves (sans tout compter : www.education.gouv.fr/cid57111/l ... ffres.html ). Soit un ratio effrayant de 1% d'orientation subie. L'impact est effectivement dévastateur.« Ce qui ressort de mes recherches, ce sont les fortes inégalités en la matière entre les académies », poursuit M Fotinos : « Dans certaines, à Paris notamment, les commissions d’appel saisies par les familles semblent beaucoup plus strictes. Au final, cela ne concerne qu’assez peu de familles (60 000, pour 3 millions d’élèves scolarisés dans les classes concernées, NDRL), mais l’impact sur l'appréciation du système est très marqué. »
Voilà où est le problème. Si l'on pouvait faire plaisir à ces familles "remontées"...Assez peu de familles sans doute, mais des familles « remontées » : la moitié des plaintes de parents envoyées au médiateur de l’éducation nationale concernerait ces questions d’orientation.
Ah bon : où ça ? (à part dans le Sgen et le SE-UNSA)...La revendication du « dernier mot aux familles et à l’élève » a trouvé des relais bien au-delà des cercles de parents.
Les conséquences en fin de troisième sont très simples et ne concerneront pas que 55.500 familles mais toutes celles que les équipes éducatives sont parvenues à convaincre d'une orientation.La « grande concertation » estivale réunie pour préparer la « refondation de l’école » avait rouvert ce débat. « Si nous recommandons de donner davantage de liberté aux familles dans l’orientation en fin de 3e, nous savons que nous ne sommes pas capables, aujourd’hui, d’en mesurer toutes les conséquences : c’est exactement le type de mesure qui pourrait faire l’objet d’une expérimentation », pouvait-on lire dans le rapport final, rendu public à la rentrée 2012.
Cette phrase me semble tout à fait contradictoire.L’idée a ressurgi à la mi-décembre, devant la commission des affaires culturelle de l’Assemblée nationale : Patrick Lefas, président de la 3e chambre de la Cour des comptes, a proposé de « donner aux familles le droit de décision finale sur la voie d’orientation, l’affectation dans un établissement public restant de la compétence de l’administration ».
Il est symptomatique que cette proposition émane d'un président d'une chambre de la Cour des comptes. Car cette mesure n'a pas vocation à être pédagogique, mais économique.
Évidemment, ne pas attendre le moindre début de réflexion critique sur une telle "révolution"...Le 21 février, le comité interministériel à la jeunesse a franchi un pas supplémentaire dans cette voie en décidant de donner le « dernier mot » aux parents à la sortie du collège… mais seuls quelques territoires seraient concernés en juin 2014 par cette petite révolution.
En tout cas, on voit que le niveau scolaire ou même le travail fourni n'est plus une donnée à prendre en compte dans l'orientation : seul compte le souhait de la famille, et même de l'enfant. Vive la vie moderne.
Et pourquoi ne parle-t-on pas de ce scandale : l'orientation subie par la majorité des étudiants en fin de première année de médecine ? ou l'impossibilité de poursuivre des études en faculté sans le baccalauréat ? Agissons !
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Loys écrit:
Cette phrase me semble tout à fait contradictoire.L’idée a ressurgi à la mi-décembre, devant la commission des affaires culturelle de l’Assemblée nationale : Patrick Lefas, président de la 3e chambre de la Cour des comptes, a proposé de « donner aux familles le droit de décision finale sur la voie d’orientation, l’affectation dans un établissement public restant de la compétence de l’administration ».
Rien de contradictoire. Vous choisissez l'orientation que vous voulez. C'est nous qui choisissons la poubelle. L'auteur de cette idée s'imagine que l'administration serait prête à créer des établissements et des classes de contention pour les élèves qui ne sont pas aptes à suivre l'enseignement qu'on leur propose. Il ne se rend pas compte que toute l'administration est dans une attitude inverse, qui vise à uniformiser au maximum le niveau des classes et des établissements.
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Mais ne trouvez-vous pas honteux que les familles "subissent" ainsi l'affectation ?
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