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La rénovation des cycles
- archeboc
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Je n'avais pas encore lu ce rapport. C'est à ma connaissance le premier document officiel qui reconnaît que la sectorisation n'est pas adapté au conseil-école-collège.
Il est frappant de voir que la loi de refondation traite le cas où un collège est à cheval sur plusieurs circonscriptions d'écoles primaire, mais oublie totalement le cas où une école primaire est à cheval sur plusieurs collège. Or ce type de chevauchement est la règle général en zone urbaine.
J'aime beaucoup le titre 2.4 de ce rapport : "Sur la sectorisation et la question des territoires, une réflexion qui reste à conduire". Après deux ans de refondation, il est difficile de ne pas entendre là comme un soupçon d'impertinence.
Quant à l'absence de frais de déplacement, qui empêche de "convoquer" les enseignants, et obligent simplement à les "inviter", il serait intéressant de savoir si les IEN et les proviseurs qui pilotent localement ce conseil sont eux aussi privés de frais de mission. Il faudrait poser la question sur neoprofs.
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Dans "Marianne" du 26/06/15 : "Réforme du collège chapitre 2 : OPA sur les manuels scolaires"
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Dans les "Cahier pédagogiques" du 01/07/15 : "Plaidoyer pour un cycle troisième-seconde, sans précipitation !"
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Comme ça, le collège se réduira à deux années, 5e et 4e !Plaidoyer pour un cycle troisième-seconde, sans précipitation !
Si tel est le problème, repousser d'un an l'orientation ne changera pas grand chose.La sortie de classe de troisième constitue le premier grand moment de l’orientation scolaire. Jusque-là, sauf quelques rares cas particuliers d’élèves orientés vers des classes spéciales à divers paliers antérieurs (ULIS, EREA, SEGPA, classes de troisième préparatoires aux formations professionnelles…, représentant moins de 3 % des effectifs du collège, la scolarité s’est déroulée durant quatre années, sans que la question de l’orientation ne survienne véritablement.
Aucune conclusion n'est tirée de ces chiffres.Si on regarde les statistiques d’orientation en fin de troisième, on constate plusieurs tendances :
• Une nette réduction des taux de redoublement. On est passé de 10 % en 1996 à 3,5 % en 2013.
• Autre tendance forte, mais moins spectaculaire : l’augmentation des taux d’orientation vers la seconde générale et technologique, qui s’accompagne logiquement d’une diminution des taux d’orientation vers la voie professionnelle (de 56,7 % en 2000 à 62,8 % en 2013).
• Les sorties du système éducatif se maintiennent hélas à un haut niveau, avec cependant une légère tendance à la réduction depuis 2005 (on est descendu sous la barre des 10 %).
Les professeurs du collège l'ignoreraient ?Une nécessaire préparation des esprits en amont
Pendant longtemps, on a attendu d’être en classe troisième pour se préoccuper des problèmes d’orientation. C’est aussi bien vrai pour la plupart des familles que pour les professeurs et responsables des collèges. L’idée s’est progressivement installée qu’il convenait de changer la donne et de mettre en place, au sein de chaque collège, une préparation des esprits, dès l’entrée en sixième, au minimum à partir de la classe de cinquième.
De plus, on a trop longtemps raisonné en terme d’orientation principalement scolaire, perdant de vue le fait que pour un bon quart des familles, l’orientation conduisant à la voie professionnelle, il fallait bien s’efforcer d’introduire une dimension professionnelle dans les éléments à analyser.
Cette thèse de sociologie postule au contraire que les professeurs y préparent trop...
La voie générale exige des qualités d'abstraction. Ce ne sont heureusement pas les seules qualités qui existent, mais on ne peut pas faire comme si elles ne devaient pas exister...Les élèves de troisième bénéficient certes pour cela du désormais bien installé stage obligatoire en milieu professionnel, mais chacun convient aujourd’hui que c’est largement insuffisant. A cet égard, on s’est trop longtemps (et on continue hélas de le faire très fréquemment) servi de l’orientation vers la voie professionnelle comme un moyen de fixer le sort des élèves dont le bilan scolaire est jugé insuffisant.
C'est le principe du collège "unique"...Et cet aspect des choses a eu tendance à se renforcer du fait que l’on peut de moins en moins le faire en usant du redoublement. Or, compte tenu de ce que sont les contenus des enseignements dispensés au collège, presque uniquement composés d’enseignements généraux, le « bon » élève est défini comme étant celui qui réussit dans les enseignements généraux.
Et un nouvel acronyme imbitable !L’idée est donc venue de développer une approche progressive de l’orientation, abordant dès la classe de sixième (cinquième au plus tard) une réflexion qui englobe les dimensions scolaires (découverte des itinéraires de formation) et professionnelles (découverte du monde du travail et des professions) et se déroule tout au long des années collège et lycée. C’est le concept de « parcours d’orientation scolaire et professionnelle » et du dispositif PDMF (Parcours de découverte des métiers et des formations) permettant la découverte des métiers. Se met en place actuellement le désormais nommé « parcours d’avenir », inscrit dans la loi de refondation (sous le terme « parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel » - PIIODMEP).
La logique est imparable : on a supprimé progressivement le redoublement, il faut donc le supprimer totalement.Vers un cycle troisième/seconde ?
Compte tenu de l’évolution des taux de redoublement en fin de troisième, certains proposent qu’il soit mis fin à la possibilité d’imposer un redoublement à ce niveau de scolarité.
Pas d'explication à ce sujet ?Les arguments ne manquent pas : baisse tendancielle forte du redoublement...
...amélioration des possibilités de soutien tout au long des années lycées (accompagnement personnalisé)...
Alors que le passage automatique est d'une grande efficacité pour créer de la réussite fictive....inefficacité du redoublement pour une trop forte proportion des élèves...
...coût du redoublement qui mobilise des moyens qui pourraient être mis au service d’un meilleur accompagnement personnalisé des élèves…
Les moyens risquent bien de disparaître totalement. C'est d'ailleurs le cas depuis que le redoublement est supprimé progressivement.
Une "loi" qui prépare bien la constitution de ce cycle 3e-2nde : quel hasard !Ajoutons que dans son article 37, la loi sur la refondation de l’école du 8 juillet 2013 stipule que « le redoublement ne peut être qu’exceptionnel ».
C’est ce qui a conduit le ministère à lancer, en septembre 2013, une expérimentation concernant près de 180 collèges, autour de l’idée d’une « orientation choisie plutôt que subie ». Il s’agissait de transformer ce qui pouvait être une décision appartenant aux responsables du collège (éventuellement susceptible de recours en commission d’appel) en simple proposition, le choix final revenant à la famille. Bien entendu, cette dernière ayant le choix de la voie d’orientation, l’expérimentation s’est accompagnée d’un renforcement du dialogue, afin de responsabiliser les familles dans leur choix.
Au terme de la première vague d’expérimentation (une seconde expérimentation est en cours de déroulement), un rapport a été rédigé que fort prudemment, le ministère n’a pas diffusé, le constat dressé n’étant pas favorable à une généralisation immédiate de cette formule.
Il faut bien reconnaitre que, pour une importante partie des familles, le dialogue n’a guère eu d’effet, le choix d’orientation vers la seconde générale dépassant les 84 % (alors que le taux national moyen est de 62,6 % en 2013). Cela a eu pour effet de détourner de la voie professionnelle une très forte partie des élèves, leurs familles n’ayant opté pour une telle orientation qu’à raison de 15 % d’entre eux. Quant aux propositions des conseils de classe d’opter pour un redoublement volontaire, compte tenu du mauvais bilan scolaire constaté, il n’a été suivi d’effet que pour… 1 % des élèves, cinq fois moins que le nombre de ceux à qui cela était suggéré ! Bref : c’est un échec, ce qui explique sans doute la non publication du rapport, et le fait que le texte de réforme du collège n’évoque pas ce principe.
Donc renoncer à l'orientation "choisie" ? Impossible, voyons !Rappelons qu’en l’état actuel de l’organisation des diverses voies d’études en lycée, l’orientation vers la voie professionnelle (CAP ou bac pro, sous statut scolaire ou par l’alternance) se décide dès la sortie de troisième, alors que pour la répartition entre filières technologiques et générales, il faut attendre la fin de l’année de seconde. Si on laisse aux familles le soin de décider du choix entre seconde générale et technologique ou seconde professionnelle, il est certain qu’elles opteront très majoritairement pour la seconde générale et technologique, décapitant du coup les flux d’élèves vers l’enseignement professionnel. Pour régler cette difficulté, une mesure simple peut être prise à court terme : il suffit que le choix de l’orientation vers la seconde générale et technologique ou la voie professionnelle continue d’appartenir aux conseils de classe et chefs d’établissements, la famille gardant bien sûr le droit de continuer de pouvoir faire un recours en commission d’appel.
Il faut trouver une solution plus habile pour ne pas vexer les parents :
Tous les enfants entrant en seconde générale, les parents seraient donc tous satisfaits.Mais il est possible d’imaginer une autre formule, qui pourrait être mise en œuvre à plus long terme : la constitution d’un cycle « troisième/seconde », avec suppression de la seconde professionnelle (mais pas des CAP en deux ans), et le report à l’entrée en première professionnelle du commencement de la voie professionnelle.
Évidemment la question ne se pose pas de l'aptitude de certains élèves à des niveaux d'abstraction propres aux enseignements généraux. Pour certains élèves, le collège général est déjà trop long : rajoutons une année !Cette formule aurait plusieurs avantages ou conséquences :
• Mise à parité des trois voies du lycée (générales, technologiques et professionnelles) qui se dérouleraient en deux ans (première et terminale), après une seconde qui deviendrait une « seconde G/T/P », la même pour tous, une certaine dose de différenciation étant permise par des enseignements optionnels d’exploration dont certains pourraient être de nature pré professionnelle, s’ajoutant à ceux d’aujourd’hui, qui sont de nature technologique ou générale.
Quel est le problème d'un socle commun jusqu'en 3e ?• On prolongerait ainsi d’un an le socle commun de connaissances qui irait jusqu’à la seconde incluse.
Finalement renoncer à préparer l'orientation avant la 3e est la solution.• Ce qui présenterait l’énorme avantage de laisser aux familles une année de plus afin de déterminer un éventuel projet d’orientation vers une filière professionnelle (ou autre).
Où est l'avantage ?• Et permettrait de transmettre aux professeurs de seconde le soin d’organiser la répartition des élèves entre les trois voies.
Où est l'avantage ?• Du coup, dans les collèges, on reconstituerait un cycle « cinquième/quatrième ».
Et encore un statut à gaz...• On assisterait à l’émergence d’un profil professionnel nouveau qui serait celui d’un « professeur référent » ou « préfet des études » ou « adjoint du chef d’établissement », chargé spécifiquement de la liaison 3e/seconde.
C'est surtout un scandale dans la dévalorisation de la voie professionnelle : on reconstituerait les BEP mais avec un an de retard. La formation professionnelle des élèves devenant insuffisant; une prolongation de la scolarité post-bac pour tous deviendrait nécessaire. Tous les inconvénients en somme !Une telle réforme se heurterait cependant à une importante difficulté du côté des lycées professionnels. Ces derniers viennent à peine d’éponger les conséquences très rudes de la réforme du lycée professionnel, passé de quatre à trois années, avec toutes les conséquences que l’on a vécues (et continue souvent de vivre) en termes de gestion des ressources humaines. Voilà pourquoi imposer une nouvelle réforme qui ferait passer la voie professionnelle de trois à deux ans, si peu de temps après celle qui avait conduit à passer de quatre à trois années, serait un choc très important, face auquel les personnels (et notamment les personnels enseignants), pourraient se montrer beaucoup moins dociles que lors de la réforme précédente.
Faire progressivement sans le dire, en somme. Un beau courage politique.C’est sans doute la raison pour laquelle un tel changement n’est pas inscrit dans le texte de réforme du collège qui vient d’être édicté. Notre sentiment est que cela ne se fera que progressivement, par incitation (expérimentation fondée) plutôt que par obligation.
La constitution du cycle constitue un succès par lui-même !Il suffirait pour cela de s’appuyer sur l’article 34 de la « loi Fillon ». Nous faisons le pari que c’est de cette façon que, progressivement, la mise en place d’un cycle troisième/seconde va se mettre en place dans les établissements du second degré. Dans certains d’entre eux, c’est déjà fait !
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Petit problème pour les cycles, donc, d'autant que plus les élèves sont faibles, plus ils changent d'établissement.Un élève sur cinq change d'établissement au cours de sa scolarité au collège
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Quand l'idéologie rencontre le réel...Un exercice qui a vite buté sur l'expérience des coordonnateurs présents dans la salle.
Un professeur de collège peut avoir de 100 à 500 élèves, de 4 à 18 classes, avec en moyenne 3 élèves de plus par classe (les tailles de classe les plus élevées de l'Union Européenne). Mais il faut "personnaliser"...Ces programmes sont devenus courants à l'école. Ils restent inutilisés au collège. "Au début j'ai cru que c'était leur taille", explique une principale. Mais la réduction à une seule page ne change rien. "Les professeurs du 2d degré ne savent pas faire de pédagogie différenciée", estime une responsable municipale de politique éducative.
La "personnalisation" est en fait la seule solution apportée à une mesure d'économie radicale, la suppression du redoublement. Elle a l'avantage de ne rien coûter et de faire porter la responsabilité de l'échec sur les enseignants.
Rappelons par exemple que, pour une école élémentaire de taille moyenne (cinq classes et 120 élèves), il y a un peu moins de neuf professeurs en Finlande et un peu plus de six professeurs en France. Pour un collège moyen de 500 élèves c'est pire : 55 professeurs en Finlande, 32 professeurs en France.
Bel aveu.S'agit -il d'importer au collège des pratiques du primaire, ce qui semble implicite dans les déclarations des principaux, ou de faire prendre en compte le collège dès le primaire ?
Rien sur l'impossibilité matérielle de concerter des personnels sur des questions spécifiques ou pour des progressions communes de cycle 3 avec des écoles envoyant des élèves dans plusieurs collèges ou des collèges recevant des élèves de plusieurs écoles. En décrétant un cycle sur des établissements différents, l'idéologie pédagogique nie le réel.
L'exemple de l'anglais est parlant ("En 6ème les professeurs redémarrent à zéro comme si l'anglais n'était pas enseigné à l'école") : les professeurs tiennent compte d'acquis hétérogènes selon les élèves et les écoles...
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www.lavoixdunord.fr/region/les-profs-du-...t-ia23b44369n3496279Les CM1 et CM2 de Carion et Montaigne rejoindraient les 6es des deux collèges à Périer, avant de transformer ce dernier en groupe scolaire l’année suivante (du CP à la 6e à Périer, de la 5e à la 3e à Saint-Exupéry, comme le prévoit la réfome des collèges pour répondre à la cohérence du cycle 3, lequel comprend les cours moyens et les sixièmes, justement).
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