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Enfants et écrans : les études sur les effets
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Question Is increased screen time associated with poor performance on children’s developmental screening tests?
Findings In this cohort study of early childhood development in 2441 mothers and children, higher levels of screen time in children aged 24 and 36 months were associated with poor performance on a screening measure assessing children’s achievement of development milestones at 36 and 60 months, respectively. The obverse association (ie, poor developmental performance to increased screen time) was not observed.
Meaning Excessive screen time can impinge on children’s ability to develop optimally; it is recommended that pediatricians and health care practitioners guide parents on appropriate amounts of screen exposure and discuss potential consequences of excessive screen use.
detroit.cbslocal.com/2019/02/05/more-scr...nt-a-few-years-later
4 février 2019 Christopher Ferguson disqualifie cette étude : www.psychologytoday.com/intl/blog/checkp...ognitive-development
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www.sciencemediacentre.org/experts-respo...me-and-social-media/
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Résumons les trois temps de l'article de Franck Ramus :
1) L'étude Walsh et alii (2018), comme "la majorité des études", montre une corrélation, mais pas une causalité entre temps passé devant des écrans et moins bonnes capacités cognitives : des facteurs externes peuvent l'expliquer ou bien la causalité peut-être renversée.
2) L'étude Madigan et alii (2019) confirme la corrélation. Mieux : la causalité capacités cognitives moindres vers temps passé sur les écrans est écartée, la causalité temps passé sur les écrans vers capacité cognitives moindres est démontrée. Mais, selon Franck Ramus, la baisse est beaucoup moins importante : "passer une heure de plus devant les écrans par jour en moyenne vers l’âge de deux ans provoque une baisse de 0,7 point de QI à 3 ans. De même, une heure de plus par jour à trois ans entraîne une baisse de 0,5 point de QI à 5 ans (soit un trentième de l’écart-type de la population). Ainsi, pour engendrer une perte de 4,25 points de QI (l’estimation de l’étude de Walsh et al. 2018), il faudrait augmenter l’exposition des enfants aux écrans de 6,1 heures par jour de deux à trois ans ou de 8,5 heures par jour de trois à cinq ans !"
3) Cette faible baisse relevée par Franck Ramus n'est pas occasionnée par les écrans en eux-mêmes mais par la privation des activités permettant le développement des capacités cognitives.
Le raisonnement de Franck Ramus mérite cependant quelques remarques :
Face à des données présentées comme discordantes, Franck Ramus postule d'abord que seuls les chiffres (moins inquiétants) de l'étude Madigan sont à prendre en compte, et sans tenir compte - qui plus est - de la réalité des usages, pourtant proche dans certains cas des expositions qu'il estime extraordinaires : selon l'étude Elfe de l'INSERM, en 2011, 8% des moins de 2 ans sont exposés plus de 5h par jour : et encore ces chiffres sont antérieurs à la généralisation dans les foyers des tablettes et smartphones !
Dès lors, la relativisation de Franck Ramus est problématique : "seules des expositions massives peuvent avoir un impact véritablement inquiétant" (ce que, par ailleurs, les défenseurs des écrans nient, comme par exemple Séverine Erhel ou Yann Leroux(*). Ces expositions massives (ou surexpositions) existent et nécessitent bien des recommandations alarmantes de santé publique, que pour sa part Franck Ramus n'estime pas nécessaires.
Autre curiosité : Franck Ramus réfute "un effet intrinsèquement délétère des écrans" or pour Franck Ramus l'effet est moins lié à l'exposition aux écrans qu'à la privation d'activités positives ("les interactions sociales et verbales sont bien évidemment cruciales pour le développement du langage et des autres compétences cognitives"). C'est pourtant une évidence... Il évoque un "manque à gagner" qui rappelle, avec quelque retard, le "temps volé" sur lequel Sabine Duflot du collectif CoSE alerte depuis cinq ans .
Mais nouvelle relativisation de Franck Ramus : une telle privation pourrait trouver son origine dans bien d'autres activités que les écrans ("de jouer avec un bout de ficelle, d’empiler des cubes, de faire des réussites, de regarder les trains passer, ou de faire du vélo") dont certaines ont bien des vertus par ailleurs (développement de la motricité fine, activité physique) et surtout sont rarement pratiquées à hauteur de plusieurs heures par jour et chaque jour. Combien d'enfants sont concernés par de telles activités et à une telle fréquence, en comparaison avec l'exposition aux écrans constatée aujourd'hui ?
Face à l'évidence, Franck Ramus le reconnaît d'ailleurs, de manière contradictoire :
Simplement, aujourd’hui les écrans sont partout (depuis les années 70 avec la télévision), ils sont attractifs pour les enfants, et sont devenus des baby-sitters idéaux pour les parents peu disponibles ou peu attentionnés.
Mais, de façon incompréhensible, Franck Ramus récuse "un effet maléfique des écrans" (sic) : sans employer de termes occasionnant un jugement moral et caricatural, il suffirait pourtant de considérer un simple effet négatif et "intrinsèquement délétère" dans le fait que les écrans sont "attractifs" (ou addictifs pour parler plus crûment). De fait, les écrans et leurs contenus sont conçus selon des technologies séductives destinées à capter l'attention .
Alors que des cas de surexposition graves sont déjà constatés en quantité massive, alors que l'exposition va toujours croissante et toujours plus précoce, cette volonté appuyée de jeter le doute sur les données (négatives mais pas tant que ça), sur leur interprétation (les écrans hors de cause) et sur les préconisations publiques laisse perplexe.
A se demander pourquoi Franck Ramus n'a pas intitulé son article "Les écrans n'ont pas d'effet causal sur le développement cognitif des enfants"... L'article se trouve d'ailleurs résumé ainsi :
Une seule question, évidente : pourquoi faire "attention" s'il n'y a "pas de causalité" ?
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Notes
*Pour Séverine Erhel, "le problème, ce n’est pas les écrans, ni le temps écrans" (2019). Pour Yann Leroux, "le temps d’écran n’est pas la bonne clé éducative" (2017) ; "Combien de temps faut il laisser les enfants devant les écrans ? La réponse est simple : suffisamment." ; "la relation proportionnelle entre le développement des enfants et le temps d'écran n'existe que dans l'esprit de Michel Desmurget" (2019). AJoutons Stéphanie de Vanssay : "On nous dit que trop de temps d'écran est mauvais pour les enfants. Où sont les preuves ?" (2019) ; "les activités sont aujourd'hui simultanées et se nourrissent mutuellement : plus de "temps d'écran" n'implique pas forcément moins de relations humaines..." (2019) ;
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- Loys
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Dans la presse :
www.bfmtv.com/sante/une-etude-fait-le-li...langage-1839757.html
www.la-croix.com/Famille/Enfants/ecrans-...020-01-14-1201071669
Contestation notamment de Séverine Erhel : www.huffingtonpost.fr/entry/pourquoi-cet...87f3c5b6640ec3da472a
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Bonne année les journalistes de ma TL. Petit rappel : si on vous présente un papier scientifique sur les effets délétères des écrans sur le langage (par ex). Si dans ce papier, vous n’avez pas d’informations sur le matériel de mesures utilisé (nom de l’épreuve de langage)
Si vous n’avez pas d’informations sur l’existence de mesures de base sur le langage, si vous n’avez pas d’informations sur les questions posées en heteroreport (?!). Si les reports de stats sont incomplets (uniquement les probabilités, CI mais pas les ddl, ddl erreur, valeur F)
Si en plus, vous voyez des associations comme des causalités ne pouvant être bidirectionnelles, en gros, si vous avez une SEULE pour faire un article presse, laissez tomber, vous faites fausse route.
Une étude même bonne ne fait pas consensus, elle ne valide jamais seule une hypothèse. Si vous êtes avec une étude de mauvaise qualité alors... pensez aux cqs IRL. Dans cette situation, je pense que vous devriez ranger votre papier ou consulter des avis d’experts cc @NawalAbboub
Voilà, vous êtes malins, ne tombez pas dans cet écueil, lisez les papiers scientifiques, partagez de la bonne science, belle année à vous !
Et je précise que ce rappel ne relève pas de la simple corrélation avec un événement à venir très prochainement...
*Une SEULE ÉTUDE
Ah tiens je le redis encore et encore et encore. Sortons des « écrans », cette notion vide qui ne veut rien dire, parlons d’activités ou d’usages intéressants ou non... parce que j’en peux plus des écrans !! Poke @michelguillou
threadreaderapp.com/thread/1216759949679824896.html
A noter le renvoi à des experts en neurosciences... qui commercialisent des solutions EdTech : "Rising up" (de Nawal Abboub)
risinguparis.com/
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Autre contestation attendue (voir plus haut dans ce fil) : Franck Ramus. Le 14/01/20 : "Ecrans et troubles du langage : Ce que ne montre pas l’étude d’Ille-et-Villaine"
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...une table ronde sur le thème « Covid-19 et usages numériques » organisée par la plate-forme TikTok et l’association e-Enfance. Selon Vanessa Lalo, le problème ne vient pas du temps d’écran mais de la qualité de ce que l’on regarde.
Le relativisme habituel, qui permet de ne pas aborder la réalité statistique des usages. Nul doute que le dernier exemple correspond à de nombreux enfants...Une personne peut tout à fait passer quatorze heures par jour à regarder des vidéos de pandas qui pètent, une autre passera quatorze heures à lire des pages Wikipédia ou à regarder des vidéos pédagogiques sur YouTube…
Et renversement casuistique :
Ce qui a été délétère [pendant le confinement], ce sont tous les enfants qui n’avaient pas accès aux écrans, ceux qui ne pouvaient pas faire l’école à la maison. Ce sont ceux qui ont passé le moins de temps devant les écrans qui ont le plus décroché de l’école.
Si des chercheurs observent des choses inquiétantes, c'est qu'ils veulent "taper sur le numérique"...Une deuxième raison vient aussi d’un certain nombre de chercheurs qui veulent absolument taper sur le numérique et nous prouver à quel point ça peut être mauvais pour notre cerveau.
Et surtout qu'il ait pris l'habitude et le plaisir de lire plutôt que d'allumer un écran...Je dis souvent que si on veut qu’un enfant lise Stendhal, il faut avoir Stendhal dans sa bibliothèque.
Autre relativisme idiot : les adultes n'ont pas les mêmes pratiques numériques...C’est assez amusant de regarder le rapport entre les adultes et les enfants autour de cette « consommation » des écrans. Les adultes vont consommer beaucoup plus de contenus numériques que les enfants. Mais ils vont quand même juger les pratiques numériques des plus jeunes, comme si c’était forcément excessif ou idiot.
Voilà une confusion qui est donc bien confuse. Le temps d'écran n'a aucune importance mais quand même...Ce qu’il faut absolument faire dans le numérique, qu’on parle des enfants, des seniors, des adultes, ou peu importe, c’est reprendre la maîtrise de nos outils. C’est pour ça que j’insiste sur le fait que le temps d’écran n’a pas de valeur. Ce n’est pas pour dire qu’on a le droit de passer vingt-quatre heures sur vingt-quatre devant des écrans et que ça n’aura pas d’impacts négatifs.
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Une étude menée en contexte pandémique, et en collaboration avec les groupes de jeu vidéo.
Abstract
People have never played more video games, and many stakeholders are worried that this activity might be bad for players. So far, research has not had adequate data to test whether these worries are justified and if policymakers should act to regulate video game play time. We attempt to provide much-needed evidence with adequate data. Whereas previous research had to rely on self-reported play behaviour, we collaborated with two games companies, Electronic Arts and Nintendo of America, to obtain players' actual play behaviour. We surveyed players of Plantsvs.Zombies: Battle for Neighborville and Animal Crossing: New Horizons for their well-being, motivations and need satisfaction during play, and merged their responses with telemetry data (i.e. logged game play). Contrary to many fears that excessive play time will lead to addiction and poor mental health, we found a small positive relation between game play and affective well-being. Need satisfaction and motivations during play did not interact with play time but were instead independently related to well-being. Our results advance the field in two important ways. First, we show that collaborations with industry partners can be done to high academic standards in an ethical and transparent fashion. Second, we deliver much-needed evidence to policymakers on the link between play and mental health.
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Face aux conséquences de l’épidémie de COVID-19 sur la santé mentale, et en particulier celle des enfants et des adolescents, Santé publique France a renforcé sa surveillance et lancé des études en population.
[...]
Une attention particulière a également été portée aux enfants et aux adolescents, avec l’étude Confeado dont l’objectif était de comprendre, dans le cadre de l’épidémie de COVID-19, la manière dont les enfants et les adolescents âgés de 9 à 16 ans ont vécu le premier confinement et comment celui-ci a pu avoir des conséquences sur leur bien-être.
Les premiers résultats mettaient en évidence des disparités en santé mentale, classiquement retrouvées selon l’âge et le sexe avec une santé mentale plus impactée chez les adolescents (13-18 ans) que chez les enfants (9-12 ans) et également plus impactée chez les filles que chez les garçons.
Les résultats faisaient également ressortir une nette fracture sociale. Les enfants et les adolescents issus de familles plus vulnérables, ayant des conditions de vie plus difficiles et en situation d’isolement social ont ressenti davantage de détresse psychologique. Un manque d’activités, une augmentation du temps passé sur les réseaux sociaux et les écrans, un sentiment d’être dépassé par rapport au travail scolaire, l’infection à la Covid-19 d’un proche et l’hospitalisation suite au Covid-19 étaient des facteurs également associés à la détresse.
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Une méta-analyse de 1960 à 2021, ayant retenu 87 études :
Conclusions and Relevance This systematic review and meta-analysis found small but significant correlations between screen time and children’s behavior problems. Methodological differences across studies likely contributed to the mixed findings in the literature.
A partir de cette analyse : "Les enfants menacés par trop d’écrans ? La science n’est pas si catégorique" dans "20 minutes" du 20/03/22.
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