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La rémunération des enseignants
- Loys
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Quand la revalorisation commence par la "reconnaissance", c'est qu'elle commence mal. D'ailleurs la composition des ateliers ("Six collèges sont représentés dans chaque atelier : le collège de l’encadrement, le collège des professeurs, le collège du monde associatif et économique, le collège des familles et élèves, le collège des élus et collectivités et le collège des syndicats") laisse perplexe relativement à son intitulé. Mais il est important "de sortir d’un huis clos habituel pour solliciter l’opinion de la société civile"...
Présentation "factuelle" d'emblée problématique puisque, dans le premier cas, c'est comparer des salaires correspondant ou non à un niveau de qualification élevé (master et concours de fin d'études). Dans le second cas, point de comparaison plus pertinent mais l'écart de salaire n'est - prudemment - pas indiqué par Marie-Pierre Luigi, qui préside l’atelier.Présentation des éléments factuels d’évolution du salaire des enseignants
Guy WAISS indique qu’en 2018 le salaire médian des enseignants s'établissait à 2 450 euros et le salaire moyen à 2 800 euros, soit 2 500 euros nets par mois, contre un salaire médian de 1 789 euros et un salaire moyen de 2 228 euros en France. Le salaire des enseignants est toutefois plus faible en France que la moyenne des salaires des enseignants de l’Union européenne et de l’OCDE.
Au lieu de quantifier précisément cet écart, de l'expliquer par sa cause principale (le gel du point d'indice en France, jamais évoqué par les deux présidents de cet atelier) et de contextualiser ce décrochage important dans le temps long, M. Luigi préfère s'attarder longuement sur ce qui est censé le compenser (essentiellement, en dehors du PPCR, sous forme de simples primes : prime EP, prime ISAE) dans les années à venir... Il s'appuie également sur "des annonces très récentes" (quelques jours seulement...) pour promouvoir de nouvelles primes (prime d'attractivité, prime informatique). S'il évoque le taux de passage à la hors classe, lui aussi censé s'élargir, M. Luigi ne fait toujours aucune mention du point d'indice. En revanche, les heures supplémentaires semblent considérées comme une forme de revalorisation...
A noter qu'une partie des primes évoquées (prime EP, attractivité) sont de plus catégorielles. De fait, aucune de ces mesures, même cumulées, ne semble de nature à renverser l'érosion générale des salaires occasionnée par le gel du point d'indice.
C'est méconnaître absolument la question. Depuis 2012 un rattrapage en trompe-l’œil en début du carrière a été opéré : l’écart avec la moyenne (avec la moyenne seulement) des pays de l’OCDE a été réduit de 14% à 6% en dix ans mais les salaires en milieu de carrière n’ont cessé de baisser pendant la même décennie et sont désormais inférieurs de 20 % à la moyenne (à la moyenne seulement) des pays de l’OCDE (voir notre synthèse ).Guy WAISS explique que les enseignants français gagnent moins que leurs collègues de l’OCDE et de l’Union européenne, particulièrement en début de carrière, d’où la prime d’attractivité.
M. Weiss évoque 9% d'agents contractuels : c'est un pourcentage jamais atteint dans l'histoire récente de l’Éducation nationale, qui permet évidemment de réaliser de substantielles économies avec des collègues non titulaires et privés d'une progression de carrière.
A en croire donc cette représentante, il n'y a donc pas de raison d'être pour cet atelier "revalorisation" et pour un inutile Grenelle de l’Éducation : la "reconnaissance" commence bien... En réalité elle se réfère à la dernière méthode de comparaison de l'OCDE en 2019, les "salaires effectifs" : outre qu'ils se fondent en partie sur un travail supplémentaire, ces salaires n'ont rien d'effectifs puisqu'ils incluent les différentes cotisations (contributions sociales et cotisations retraite, soit plus de 20% du salaire.Une représentante du collège des Elus et Collectivités juge le critère du pouvoir d’achat pertinent. Il est également opportun d’associer la reconnaissance et la revalorisation. Avec les heures supplémentaires et les primes, les professeurs du second degré se situent au-dessus de la moyenne de l’OCDE, contrairement aux professeurs des écoles qui travaillent pourtant plus d’heures que leurs collègues européens.
Les deux présidents de cet atelier semblent décidément tout faire pour "circonscrire le périmètre" de l'atelier :
Faut-il ériger comme principe des éléments de comparaison internationale, au sein de la fonction publique d’Etat ou entre les corps enseignants ? [...] Au-delà d’une revalorisation générale, il convient de s’interroger sur le différentiel possible entre un titulaire et un contractuel ou entre un enseignant du premier degré et du second degré.
Un rattrapage entre corps sera toujours moins coûteux qu'un rattrapage international... Pour une représentante des élus et collectivités :
Une reconnaissance conditionnelle, commençant par une mise en demeure.La notion de reconnaissance repose sur la proximité, mais aussi sur la prise en compte de l’engagement du professeur.
En conclusion, rien d'étonnant "Marie-Pierre LUIGI considère que des questionnements ressortent sur trois points" sans aucune mention de ce qui est pourtant évident : le gel du point d'indice : seule une représentante du collège des syndicats pose la question.
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A propos du "Grenelle de l'éducation" dans le "Café pédagogique" du 26/01/21 : www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/...472421238032434.aspx
Une revalorisation liée au "mérite"
Revenons à la rémunération des enseignants qui est le premier souci des enseignants."Les participants sont largement favorables à une revalorisation salariale durable de tous les personnels enseignants sans condition préalable" affirme la synthèse du groupe. Le montant n'est même pas esquissé. Il n'est pas question de récupérer le pouvoir d'achat perdu. Mais l'affirmation "sans préalable" est immédiatement battue en brèche par une série de propositions contraires.
La revalorisation salariale est pour tous les enseignants mais elle sera liée à un devoir d'astreinte au remplacement. Elle dépendra aussi des formations suivies hors temps scolaire. Les primes pourront varier en fonction des lieux. La rémunération pourra varier selon "le mérite". Par exemple "les projets innovants (avec droit à l'erreur), certaines expérimentations devraient pouvoir être récompensés". C'ets le cas aussi de "certaines fonction objectivées qui demandent un investissement préalable". Par contre tous les enseignants auraient droit à une cérémonie d'investiture dans le métier, une idée auquel le Grenelle tient beaucoup. Sera t elle accompagnée d'un serment ? D'un ordre ?
En finir avec l'avancement à l'ancienneté
Dans d'autres groupes ces idées sont complétées. Le Grenelle veut aussi en finir avec les accords PPCR et l'avancement à l'ancienneté ce qui renvoie au "mérite". Là, l'enjeu est de taille : l'avancement à l'ancienneté c'est 350 millions par an, quasiment le montant de la "revalorisation" blanquérienne. On retrouve l'idée de la suppression du PPCR dans le groupe autonomie. Il envisage aussi de modifier les obligations de service des enseignants en intégrant un temps de travail en équipe en plus de l'horaire devant élèves.
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Grenelle de l'Education : vers une nouvelle revalorisation salariale pour les enseignants?
18h12 , le 25 mai 2021, modifié à 19h02 , le 25 mai 2021
ParMarie Quenet
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, doit rendre mercredi les conclusions du "Grenelle de l'éducation". Les syndicats d'enseignants espèrent des annonces sur les salaires.
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, présentera mercredi les conclusions d'un Grenelle qui a réuni, durant trois mois, tous les acteurs du secteur éducatif dans le cadre de dix ateliers traitant de différentes thématiques (revalorisation, coopération, numérique, protection et valeurs de la République…). Les syndicats d'enseignants espèrent des annonces sur les salaires (inférieurs, en début de carrière, de 7% à la moyenne des pays de l'OCDE). "On a eu une hausse de 400 millions d'euros en 2021, nous attendons qu'il y ait, a minima, la même somme sur la table l'an prochain : l'équivalent de 500 millions d'euros en année pleine", explique-t-on au Snalc, le Syndicat national des lycées et collèges.
Les syndicats espèrent une nouvelle revalorisation
La hausse déjà annoncée ira de 36 euros nets par mois pour des professeurs ayant entre 11 et 15 ans d'ancienneté jusqu'à 100 euros nets par mois pour les nouveaux titulaires. Mais les collègues du Snes-FSU, majoritaires dans le second degré, interrogent déjà : "Que devient la promesse d'une loi de programmation pluriannuelle permettant une revalorisation d'ampleur pour toutes les catégories?", questionne le Snes-FSU, le syndicat majoritaire du second degré. Et beaucoup craignent que l'augmentation ne soit assortie de contrepartie. "On ne veut pas que la rémunération se fasse au mérite", prévient le Snuipp-FSU, majoritaire dans le primaire.
Lire aussi - Qu'est-ce qu'un Grenelle?
Tous attendent donc de savoir ce qui ressortira des discussions portant sur le volet métier. Le ministre devrait en effet faire d'autres annonces, en matière de gouvernance, d'autonomie des établissements, de formation ou de coopération entre enseignants. Si le syndicat représentant les chefs d'établissements du secondaire, le SNPDEN, espère "des mesures pour simplifier et faciliter le travail des équipes de direction, par exemple l'amélioration des outils informatiques", les représentants des enseignants restent sur leurs gardes. En décembre, certains avaient déjà quitté les ateliers du Grenelle, dénonçant une "opération de communication".
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Dans "Le Monde" du 26/05/21 : "Salaires des enseignants : Jean-Michel Blanquer annonce une enveloppe de 700 millions d’euros pour 2022"
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En réalité, les 700 millions de "revalorisation" correspondent à peine à la moitié du montant qui permettrait de compenser le gel du point d'indice, bref aux salaires d'être dévalorisés.
www.franceculture.fr/emissions/journal-d...du-jeudi-27-mai-2021
www.lemonde.fr/societe/article/2021/05/2...el_6081691_3224.html
Erreur : notamment en milieu de carrière. Cette mise en relief du début de carrière correspond précisément à la communication ministérielle.Attente en matière de salaires, qui restent inférieurs à la moyenne des pays de l’OCDE, notamment en début de carrière.
Deux syndicats satisfaits : www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/...576923722023690.aspx
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relais.insee.info/insee-premiere/
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amp.ouest-france.fr/education/enseigneme...eb-b287-e5b3d464e856Le rapporteur spécial de la commission des Finances du Sénat pour l’enseignement scolaire Gérard Longuet (LR) juge donc « indispensable de renforcer l’attractivité de la profession », en « revalorisant les salaires, en particulier en début de carrière ». « Un professeur de moins de 30 ans ne gagne en moyenne que 1 806 € nets par mois, soit 1,2 fois le Smic, et près de 1 000 € supplémentaires en fin de carrière », relève Gérard Longuet. Deux fois moins qu’un professeur d’Allemand, et un tiers de moins qu’un professeur d’Espagnol.
Il faudrait quand même se relire...
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La progression de carrière individuelle ("une approche « individu » afin de rendre compte de la réalité des salaires") continue donc de tenir lieu d'augmentation de salaire, lors même qu'à échelon identique les salaires ne progressent pas et que les salaires réels régressent même. Pour le dire autrement, dans ce choix récent pour présenter les salaires, "la réalité des salaires" occulte la réalité de la baisse des salaires.Si, en 2018, le salaire moyen des enseignants rémunérés en 2017 et 2018 par le ministère en charge de l’Éducation nationale a stagné en euros constants, en 2019, sous l’effet des mesures prévues dans le cadre du protocole PPCR ainsi que de la réglementation en vigueur concernant les heures supplémentaires, le salaire moyen des enseignants rémunérés en 2018 et 2019 par le ministère en charge de l’Éducation nationale a augmenté de 1,2 % en euros constants. Parmi les enseignants présents en 2018 et 2019, 48 % observent une hausse de leur salaire net.
A noter que les enseignants doivent se réjouir de voir leur salaire augmenter du fait de "la réglementation en vigueur concernant les heures supplémentaires", doux euphémisme pour désigner les deux heures supplémentaires qui peuvent désormais être imposées. Si l'on représentait le salaire horaire, les courbes seraient plus basses...
Comme d'habitude, les professeurs agrégés sont mêlés aux professeurs de chaire supérieure, et on ne distingue pas les agrégés en lycée et les agrégés dans le supérieur.
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