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Le traitement des enseignants
- Loys
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Les débuts de carrière étant ce qui est le plus visible et le moins cher pour l’État. Et en précisant que trois revalorisations (deux comptabilisées ici) des débuts de carrière se sont succédé depuis 2012.Sur longue période : une dynamique positive du salaire brut statutaire des enseignants de début de carrière
Depuis 1990, malgré une inflation de 67 %, les mesures générales, statutaires et réglementaires prises ont permis la hausse en euros constants du niveau de salaire brut statutaire des enseignants de début de carrière rémunérés sur la grille commune des professeurs des écoles, certifiés, d’EPS et de lycée professionnel (+ 2 % dans le premier degré, + 5 % dans le second degré) ainsi que le maintien de celui des professeurs agrégés de début de carrière
Se fonder sur cet indicateur pour apprécier l'ensemble l'évolution de l'ensemble des salaires est aussi pertinent que crier victoire après l'arrivée du premier coureur à un relais olympique, alors que les autres coureurs sont très, très en retard.
Ajoutons qu'une hausse des débuts de carrière et une baisse du reste constitue un écrasement de la progression salariale dans la carrière quelque peu décourageant.
Nous y voilà : malgré un service alourdi, une baisse considérable pour l'ensemble des enseignants, étonnamment renseignée par une fourchette très évasive -7% à -14% (de même ensuite pour les périodes 1990-2010 avec -5% à -8% et 2011-2020 avec +2% à +10%).En revanche, sur cette période, le salaire brut des enseignants de milieu et de fin de carrière a diminué de 7 % à 14 % en euros constants selon les corps et les moments de carrière. Ainsi, si à la rentrée 2022 les enseignants de fin de carrière gagnent 60 % à 70 % de plus que ceux de début de carrière, ce rapport était de l’ordre de 100 % au début des années 1990.
Cette façon de présenter, sans indiquer de moyenne, revient à minorer la baisse. Par exemple, pour les certifiés, elle est de -7% à 10 ans de carrière, -9% à 15 ans de carrière et -14% en fin de carrière. L'ancienneté moyenne est de 17-18 ans : la part des enseignants ayant plus de 15 ans de carrière est donc largement supérieure à la moitié, et on ne connaît pas l'évolution de son salaire.
Pour bien se rendre compte, une baisse de -14% est l'équivalent, pour un enseignant, de la perte de deux mois de son salaire actuel.
A noter cette présentation de la hausse 2011-2020 qui laisse songeur :
Ces chiffres ne tiennent évidemment pas compte de l'inflation galopante depuis 2020 (+11,9%), non suivie par les salaires....l’introduction d’une seconde HSA non refusable pour un enseignant à temps complet dans le second degré rend l’évolution plus dynamique pour les professeurs certifiés, d’EPS, de lycée professionnel et agrégés (+ 1 % à + 5 % selon le corps et le moment de carrière)
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Source INSEE.Entre 2011 et 2021, le pouvoir d’achat du salaire net moyen a progressé de 4,9 % dans le secteur privé et de 2,1 % dans la fonction publique.
Note de la DEPP (octobre 2023) : "Dans le second degré public, un enseignant titulaire sur dix a une activité salariée secondaire"
En 2017, 13 % des enseignants titulaires du second degré public ont au moins une activité salariée secondaire, c’est-à-dire en dehors de leur activité principale d’enseignement scolaire.[...] En moyenne, les enseignants du second degré concernés ont un complément de revenu moyen de 2 600 euros net par an, ce qui représente 6 % de leur rémunération totale.
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Les débuts et fins de carrière sont des extrémités. Les "milieux" de carrière représentent en réalité presque tous les enseignants.Gabriel écrit: En janvier prochain [...], on sera au-dessus de la moyenne OCDE en début et fin de carrière. Reste les milieux de carrière [...] : chantier ouvert avec les OS
Au reste, passer la moyenne de l'OCDE ne serait pas en soi si grandiose mais, surtout, il faut relire notre billet : www.laviemoderne.net/advocatus-diaboli/c...e-des-enseignants#IV
Depuis 2016, l’OCDE ne prend ainsi plus en compte les salaires statutaires dits « au sommet de l'échelle » en se fondant sur les « qualifications typiques » mais désormais sur les « qualifications les plus élevées ». Sont désormais pris comme référence en fin de carrière les salaires correspondant au statut (agrégé) et à l’avancement (échelon) les plus élevés, ne concernant donc qu’une petite fraction des enseignants.
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Stanislas Guerini écrit: Oui, nous devons mieux rémunérer les fonctionnaires méritants.
Ce sujet ne doit pas être tabou. Il sera au coeur du projet de loi pour réformer la fonction publique.[/url]
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Une vidéo très didactique.
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- Loys
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Nicole Belloubet écrit: "Forcément, je porterai les exigences de l’Éducation Nationale, mais forcément je suis dans une solidarité gouvernementale"
"Il y a eu des revalorisations qui jouent en fin de carrière."
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Il semblerait que l'article confonde les grilles salariales, qui concernent tous les enseignants à un stade donné de leur carrière, et la progression de salaire individuel liée à leur carrière (les "salaires réels"). Nous avions déjà dénoncé en 2019, parmi d'autres, cette méthode d'enfumage : "3. Masquer la dévalorisation générale avec « l’évolution individuelle »" .Les salaires réels de ces enseignants chevronnés sont restés stables entre 2015 et 2023, constate l’organisation intergouvernementale. Si les salaires « statutaires » des professeurs de collège ont crû de 15 %, entre 2015 et début 2023 sans l’inflation, cette hausse n’est que de 1 % si l’on tient compte de la montée des prix.
Ici, l'article laisse entendre que les salaires ont stagné (avec une augmentation de 1% en huit ans) : en réalité, il faut comprendre que, malgré leur progression de carrière pendant huit ans (changement d'échelons, d'indice etc.) le salaire individuel des enseignants est resté le même.
L'article ne le dit pas mais on peut le conclure facilement : les grilles salariales, à un même stade de la carrière, ont continué de s'effondrer (sauf pour les débuts de carrière, trop visibles). Avec une inflation galopante en huit ans, une baisse pour tout un métier qui continue, elle, d'être bien "réelle".
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