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Internet au bac
- Loys
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Nous ne sommes pas dans le numérique, nous sommes dans ce que j'appelle le numérisme.
Merci pour votre témoignage sur les amphis. J'ai parfois l'impression d'être seul au monde à ce sujet.
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- Loys
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Ça y est : l'article est en ligne . Vous noterez que j'ai changé d'avis entre temps.Bug Neurone écrit: Existerait-il un petit résumé quelque part pour ceux qui n'ont pas le temps de regarder ?
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"Particulièrement craint et redouté", quand 98% des candidats pensent l'obtenir ?Le baccalauréat, le numérique et Internet
Particulièrement craint, admiré, redouté aussi bien des élèves...
www.laviemoderne.net/mirabilia/47-la-bac-attitude
Quel rapport entre les dispositions sur la fraude et les épreuves de l'examen lui-même ?...des enseignants, des parents, mais aussi des ministres, le baccalauréat est "intouchable" ! Un texte récent sur la fraude aux examens et en particulier au baccalauréat montre bien qu'il s'agit d'un exercice que l'on peut qualifier de "canonique" tant chaque velléité d'en transformer tel ou tel aspect semble un sujet à grave discorde.
Argument rituel des néo-pédagogistes : le Bac n'a jamais changé. Comme si le Baccalauréat n'avait pas profondément mué depuis l'ère napoléonienne. Ne serait-ce que par le fait que 77,5% d'une génération l'obtient aujourd'hui contre 20% en 1968. Et ne parlons des nombreux changements qui font que les élèves eux-mêmes ne savent plus à quoi s'en tenir, avec par exemple les épreuves continues de compréhension orale cette année.On ne rappellera pas les récentes querelles, on signalera simplement que la refondation de l'école à simplement évité d'aborder la question, comme si le pilier central de la fondation était posé là, immuable...
www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/18-diplome-de-bacotille
Il se trouve que les lycées sont également issus de l'époque napoléonienne : que faut-il en conclure ?Or arrive un nouveau contexte qui interroge la pertinence de cet examen et de sa forme de passation dont le modèle ne peut qu'être mis en cause compte tenu du contexte social, éducatif et technologique actuel en regard d'un examen issu de l'époque napoléonienne.
La précision s'impose, s'adressant à des enseignants.Signalons d'abord qu'il n'y a pas un baccalauréat, mais plusieurs.
Preuve que le discours tenu plus haut est donc absurde...Quand on parle du bac, on parle surtout de celui des série "classiques", S, L et ES (antérieurement A B C D.... Mais il y aussi les autres sections, technologiques et professionnelles qui depuis longtemps ont ouvert à de nouvelles formes.
Fatigue...Mais le baccalauréat classique, lui, semble rester figé. En réalité ce n'est pas tout à fait le cas...
Avec de tels pourcentages de réussite (84,5% en 2012), le terme "élite" est vraiment parfaitement approprié....mais les récentes tentatives de modification de l'épreuve d'histoire géographie pour la section S ont montré qu'il y avait eu des changements mais qu'il y avait encore de nombreux freins. Rappelons ici les épreuves anticipées, les épreuves expérimentales (physiques) les options (dont math et informatique en 1ère L, bizarrement supprimée il y a deux ans) et bien sûr l'épreuve anticipée de français, la plus ancienne (puisque mise en place après 1968). Rappelons aussi l'arrivée de la calculatrice en lieu et place de la règle à calculer et des tables de logarithmes. Si évolution il y a c'est en bordure de ce qu'il convient d'appeler "le grand titre initiatique français des élites".
Eh oui : la dissertation, le commentaire de texte, la synthèse de documents, la résolution de problèmes ou d'équation, autant d'épreuves fondées sur "la mémorisation et la restitution".Or ce rite souffre du numérique et d'Internet. D'abord par le copier coller et la communication qu'il facilite, à l'insu même de surveillants confrontés à la multiplication des terminaux portables connectés. Ensuite parce que l'usage d'Internet et du numérique va à l'encontre de la forme d'apprentissage sous jacente aux épreuves traditionnelles fondées surtout sur la mémorisation et la restitution écrite papier.
Faut-il imputer à Bruno Devauchelle une méconnaissance totale de ce qu'est le Bac ou bien une mauvaise foi généralisée ?
Parce que le savoir se construit par l'apprentissage ? Parce que la mémorisation est un préalable est à toute réflexion ?Nombre de sujet, même de matières non concernées, ont vu inscrit en en-tête cette phrase magique : "calculatrice interdite".
On tire tous azimuts...Enfin parce que le rapport aux savoirs et la maîtrise de ses usages ne se mesure pas en quelques jours en fin de scolarité sur la base d'épreuves sommaires (par sondage) qui ne rendent pas compte de ce que sait l'élève...
Si Bruno Devauchelle connaît une manière équitable d'évaluer les élèves sur tout ce qu'il est supposé savoir, qu'il nous en fasse part !
Quant aux "épreuves sommaires", que Bruno Devauchelle corrige une copie de français composée pendant quatre heures...
C'est-à-dire ?...mais, et encore cela mériterait vérification, le "niveau" de celui-ci en regard des exigences de la nation.
Mais que Bruno Devauchelle nous en fasse part ! Nous attendons autres chose que des formules vagues : qu'est-ce donc qu'un élève bien formé et comment l'évalue-t-on de façon moderne et connectée ?Ainsi le côté mythique des examens de certification en France, le baccalauréat en particulier, l'emporte sur la nécessité de concevoir de nouvelles manières de penser ce qu'est un élève "bien formé" à 18 ans (âge habituel de passage de l'épreuve) et disponible pour une suite d'étude.
Confusion volontaire entre numérique sauvage et numérique institutionnel. On voit où veut en venir Bruno Devauchelle : au lieu de promouvoir les nouvelles technologies, l’Éducation Nationale les proscrit.Or les usages importants du numérique dans la vie quotidienne et les incitations répétées des politiques à l'égard de l'introduction des TIC en éducation ne sont que peu prises en compte (hormis pour quelques épreuves dans des disciplines spécifiques) dans ces épreuves "terminales". Dans la circulaire d'avril 2012 sur la préparation des examens il est écrit "L'incident sans précédent qui a entaché la session 2011 du baccalauréat a fait apparaître que des risques nouveaux remettaient en cause les précautions traditionnellement prises pour assurer la sécurité de l'examen ; ces risques résultent, en particulier, des moyens techniques et des réseaux de communication développés ces dernières années." On constate, dans le compte rendu des épreuves de 2012 que "L’utilisation des nouvelles technologies (smartphones, calculatrices, oreillette, MP3, montre téléphone) pour 166 candidats sur les 419." est à l'origine des fraudes sanctionnées." Ceci amène le ministère à installer de plus en plus de détecteurs de téléphones portables dans les centres d'examen.
Que c'est bien nébuleux, tout cela.On peut penser que l'évolution des pratiques doit être considérée comme un indicateur : celui de certaines formes d'évaluation, directement issues de certaines formes d'enseignement, en particulier celles basées sur le cumulatif, le magistral, l'individuel, la mémorisation. Cela va probablement prendre du temps. Cependant il existe depuis longtemps d'autres formes d'évaluation, en particulier en cours d'apprentissage et basées, non pas sur l'actuel CCF, mais bien davantage sur l'accompagnement de ceux qui apprennent.
Allons-y pour un nouveau poncif. S'il avait des élèves, M. Devauchelle pourrait se rendre compte qu'il existe des niveaux différents et qu'il est facile de les évaluer. Mais bon, il suffit d'asséner cette phrase : "comme l'a montré la docimologie depuis longtemps".Mais ces modalités d'évaluation sont souvent suspectées d'être insuffisamment précises et objectives. Chacun le sait la note n'a d'objectif que le symbole qu'elle représente : celui d'une décision prise par un ou plusieurs individus dont les fondements sont souvent discutables et aléatoires comme l'a montré la docimologie depuis longtemps.
Rires... C'est vraiment l'hôpital qui se fout de la charité.De plus, dès lors que le numérique entre en scène, les nouvelles pratiques peuvent devenir inquiétante par la lourdeur des dispositifs, comme le B2i, le socle commun, le portfolio numérique l'ont illustré chacun à leur manière.
Quel rapport entre l'égalité devant l'examen et l'égalité des chances ?Car ce qui caractérise les examens traditionnels et le baccalauréat c'est l'industrialisation de l'épreuve dans une perspective égalitariste (rappelons que l'égalité est censée être au coeur des processus d'évaluation actuelle). Cela s'oppose aux formes plus individualisées et suspectes, dans l’exactitude, sur le plan de l'égalité des chances.
Et de quelle forme "individualisée" s'agit-il seulement ? Pourquoi le propos de M. Devauchelle est-il si vague ?
Ah... l'individualisation, c'est l'automatisation. Voilà qui est plus clair.L'exemple de l'apprentissage en alternance est une illustration fréquente de ce dilemme (ceux qui le connaissent de l'intérieur le vivent souvent). L'arrivée du numérique pourrait apporter dans ce sens sa capacité à gérer des systèmes questions réponses de manière automatisée.
Quel magnifique progrès pour l'école : faire du Bac un "vaste questionnaire à choix multiple" !Il faudrait alors transformer l'épreuve en un vaste questionnaire à choix multiple intelligent, comme par exemple la médecine l'a mis en place pour la sélection de fin de première année depuis de nombreuses années.
Merci pour cet aveu si ingénu.
C'est vrai que des correcteurs humains, c'est archaïque.On aurait là l'apport industriel du numérique.
Heu non... Des connaissances certes, mais aussi de bien d'autres choses qu'un QCM ne pourra jamais évaluer et c'est heureux : la capacité à résumer, à synthétiser, à raisonner, à traduire, à s'exprimer etc.Mais ce qui trouble le débat, c'est que les objets numériques, matériels, logiciels, documents, sont peu "contrôlable" et que le principe même de l'examen du baccalauréat, c'est le "contrôle des connaissances".
La vision qu'a M. Devauchelle du Bac est proprement consternante mais ça ne l'empêche pas d'avoir pignon sur l'opinion dans le "Café Pédagogique".
Comme ça on ne sait plus qui passe les épreuves puisqu'on peut communiquer avec n'importe qui...La multiplication des smartphones connectés à Internet décuple les possibilités de contourner ce contrôle et cela risque de tenter des candidats, d'où les injonctions ministérielles. Certains pays, certains lieux d'enseignement essaient l'autorisation, voire l'obligation de l'accès à Internet pour la vérification des connaissances.
www.laviemoderne.net/advocatus-diaboli/2...es-examens-de-demain
Cela transforme radicalement la nature des épreuves à défaut de modifier la structure fondamentale de l'examen (qui souvent disparait). A coté du risque qu'il y a à ouvrir cet accès avec l'écueil du copier coller, il y a aussi l'écueil de l'aide à distance par un tiers. D'un coté c'est le contenu qui est mis en cause, de l'autre c'est le fait qu'il faut évaluer le candidat séparément des autres. Deux paramètres principaux sont mis à mal. Imaginer que le numérique puisse entrer dans une épreuve telle que le baccalauréat pourrait se faire en levant la première barrière (tête bien faite plutôt que tête bien pleine)et en construisant des épreuves avec document. Pour la deuxième, c'est l'idée de l'évaluation impossible du travail collaboratif.
Cet article est une vraie pépite !
D'ailleurs les embauches dans les entreprises se font en groupe.On a tous du mal à imaginer comment évaluer l'individu s'il n'est pas seul. Or la vie quotidienne, personnelle et professionnelle, est une vie en groupe, en société.
Nombre d'activités se développent de manière collaborative (nos ancêtres chassaient et cultivaient ainsi dans des systèmes d'entr’aime).
Oui, c'est une réussite, effectivement...L'exemple des TPE illustre bien cette difficulté. Avec les outils numériques, le travail collaboratif et collectif revient de plus en plus souvent sur le devant de la scène.
On ne va pas se répéter...Comment imaginer une épreuve collective, collaborative dans le contexte actuel ?
Si pour l'instant la forme des examens scolaires est restée la plupart du temps fondée sur le même principe, l'édifice ne cesse de s'effriter depuis près de quarante années (rappelons ici la création des Bac pro). Les moyens numériques ouvrent de nouvelles brèches dans cette orthodoxie de l'évaluation terminale, solitaire et basée principalement sur un sondage dans les connaissances étudiées et mémorisées.
Internet est un outil qui empêche d'instruire : il faut donc adapter l'instruction à l'outil.Ce n'est probablement pas l'épreuve qu'il faut modifier dans sa forme, c'est l'ensemble du processus évaluatif en lien avec les modalités d'enseignements qui y sont rattachées qu'il convient d'examiner et de faire évoluer.
C'est comme si c'était fait, de modifier ce "pilier fort de nos sociétés occidentales contemporaines".L'ampleur du chantier peut rebuter plus d'un ministre. Mais il reste un pilier fort de nos sociétés occidentales contemporaines qui freine ces évolutions : c'est l'idée centrale de "réussite individuelle".
Ben voyons... Et qui favorise le libéralisme à l'école en faisant la promotion du numérique ?De l'élitisme républicain au libéralisme total, c'est l'individu qui prime.
C'est d'une naïveté confondante...Le baccalauréat, dans sa forme mythique illustre bien cette idée. Les pratiques numériques révèlent une autre vision des choses, (illustré par les mythes fondateurs du réseau) davantage centrées sur le partage et la communauté.
Bruno Devauchelle s'enfonce dans le bisounumérisme.
De quel "travail" il s'agit, on ne le saura pas...Cette opposition théorique se traduit dans la réalité par une tension que l'on perçoit comme en évolution. Pour l'instant le système est suffisamment en place pour ne pas laisser passer une forme de dérive. Pourtant le travail mené, en particulier dans l'enseignement supérieur, sur les modes d'évaluation pourrait bien, à terme, rejaillir sur le sacro-saint baccalauréat classique : porte d'entrée "magique" pour la poursuite des études.
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- Loys
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L’université aussi et personne n'en parle comme d'un monument historique.Les épreuves de philosophie du baccalauréat sont les premières manifestations publiques et qui intéressent les médias de ce « monument historique » qui reste le « premier grade universitaire » permettant l’accès aux Universités.
Institué par Napoléon 1er en 1808 il prend toutefois sa source dans l’Europe médiévale, c’est dire !
"tant redoutées"...A l’approche des épreuves tant redoutées de cet examen...
"organisme vivant qui se nourrit de lui-même" ?....nombre de commentateurs abordent le sujet pour généralement s’étonner de la survivance de cet « organisme vivant qui se nourrit de lui-même » et fait trembler nombre d’élèves, de parents, d’enseignants, d’administrateurs et bien sûr de politiques.
Les épreuves photographiques sont également douloureuses et les éprouvettes sont des petits lieux de souffrance.Car s’il s’agit bien d’épreuves, c’est à dire d’examens, de tests qui permettent de juger de la valeur des candidats ; le mot lui-même porte un autre sens, celui qui évoque la souffrance et la douleur.
Deux questions sans aucun rapport.Faut-il donc souffrir pour être évalué ?
Et surtout, le baccalauréat constitue-t-il un bon outil d’évaluation ?
Plus exactement 84,5%... d'où le fait que les élèves "tremblent".Aujourd’hui, en moyenne huit élèves sur 10 obtiennent cet examen et les évaluations des professeurs tout au long de l’année scolaire de terminale sont généralement corroborées par ces résultats : les collés sont très rares parmi les élèves dont les enseignants pronostiquent une réussite.
Rien d'étonnant dans les séries dites "générales" même si la compensation est difficile pour les disciplines à fort coefficient. Si l'on écoute M. Tran, il faut donc instaurer des notes éliminatoires dans les disciplines qui définissent la série.Pour être reçu au baccalauréat il faut obtenir une moyenne de 10 à l’ensemble des épreuves ( et 8 pour an accès au second groupe d’épreuves ) ; c’est donc bien par compensation automatique des notes que s’obtient cet examen où l’on peut être reçu avec de graves insuffisances, compensées par de bons résultats par ailleurs, y compris dans les disciplines qui définissent la série du baccalauréat..
Et pourquoi une telle moyenne ne le pourrait pas ? Comment M. Tran peut-il évaluer "un ensemble" en ne retenant que certaines disciplines spécifiques comme il le suggère ?Il s’agit donc moins d’évaluer véritablement la maîtrise d’un ensemble de savoirs et de compétences que de valider au vu d’une série d’épreuves qui se déroulent en fin d’année une certification « basée sur une moyenne arithmétique de notes ».
En quoi la moyenne est-elle un inconvénient ? Et pourquoi le serait-elle seulement au Baccalauréat et pas dans le reste de la scolarité ? Avec le rejet de "la note chiffrée" et des moyennes, on est en plein hors sujet ici...Et la note chiffrée porte bien là un de ses inconvénients : on en fait des moyennes....
Le bac est le premier grade universitaire : il n'a donc rien à voir avec une quelconque formation professionnelle...Certes il n’existe pas un seul baccalauréat et si les bacs technologiques comme les bacs professionnels ont évolué pour mieux prendre en compte des modalités d’évaluation plus conformes aux réalités des entreprises, donc de la société réelle, ce n’est pas le cas du bac général.
On notera que dans l'esprit de Claude Tran, la seule société "réelle" est celle "des entreprises".
Le problème n'est pas le Bac mais la date de la procédure APB...Son utilité quant à l’accès à l’Université se justifie mal quand l’on sait que l’affectation post baccalauréat a déjà, depuis le 13 juin, rendu son verdict et que les admissions vers les établissements les plus sélectifs comme les CPGE se fondent uniquement sur les résultats scolaires ( bulletins trimestriels et avis des équipes enseignantes ) !
On l'a sciemment rendu inutile.Le problème de fond qui est posé par les commentateurs, c’est donc bien celui de l’utilité d’un tel examen, ou plutôt de son efficience donc de son coût.
Et d'où vient cette "faillite" ?Pour Michel FIZE, Sociologue au CNRS et spécialiste des questions de l’adolescence, de la jeunesse et de la famille, le doute n’est plus permis ; dans son livre Le bac inutile (éditions l’Œuvre ) il est même catégorique : « Le bac est un monument historique. Il est le symbole d’un passé scolaire jugé glorieux. Il illustre la faillite du Diplôme avec une majuscule ... »
M. Tran, qui appelle constamment sur "EducaVox" aux investissements numériques les plus prodigues et les plus inutiles se montre tout d'un coup d'un grand souci d'économie.Mais c’est son coût qui interpelle aujourd’hui.
Si les Inspections Générales des Finances et de l’Education Nationale dans leur rapport, estiment son coût à quelque « 90 à 100 millions d’euros », les économies réalisées par sa suppression seraient « suffisantes pour recruter 5000 enseignants, 8000 infirmières et financer 250 000 bourses. »
664.709 ordinateurs pour 664.709 candidats au Bac, ça fait une facture en centaines de millions d'euros...
Les personnels qui travaillent en surveillant les épreuves, assurant le secrétariat, faisant passer les oraux, corrigeant les copies, se réunissant jusqu'en juillet ne travaillent donc pas ?Plus récemment le SNPDEN, syndicat des personnels de Direction, a présenté dans un communiqué de presse « l’addition du baccalauréat général et technologique 2013 à 1,5 milliard d’euros ! Dont 74 millions d’euros pour l’organisation des épreuves elles mêmes ( ce qui correspond aux différentes estimations d’experts). Mais doivent selon cette organisation professionnelle s’y ajouter « le coût de la suppression de près d’un demi million de cours nécessaire à l’organisation d’un examen qui s’est considérablement complexifié avec le temps ».
L'équipement de la moitié des collèges d'un petit département en iPads !L’organisation des nouvelles épreuves de langue vivante aurait ainsi coûté cette année quelques 6,5 millions d’euros.
En mai les épreuves se font le mercredi après-midi...Le mois de juin mais aussi de nombreuses journées en mai voire plus tôt encore sont, c’est vrai, perdues pour les élèves de terminale mais également pour les autres niveaux où enseignent les examinateurs.
Il fallait bien ça pour démocratiser l'accès à ce diplôme.Toutes ces observations ont le mérite de poser le problème de l’utilité du baccalauréat. Et le peu d’empressement que les responsables de tout bord mettent, depuis de nombreuses années, à vouloir le réformer, se mesure aux multiples modifications qui se superposent et tentent de lui donner une forme plus acceptable sans toucher aux principes fondateurs, mais en font une véritable « usine à gaz ».
Car le but de l'école a changé, c'est désormais le "développement du numérique au lycée", qui ne doit en aucun cas être freiné.Il s’agit alors de s’interroger sur la justification de ces principes au regard de la révolution numérique que vit la société et ses jeunes et qui s’annonce dans l’Education . Mais également sur les risques que le statut quo constitue un frein au développement du numérique au lycée.
Bien peu d'épreuves sont des épreuves de pure restitution. Il faut ne rien connaître aux programmes et aux épreuves pour affirmer une chose pareille. Quant au caractère "compétitif et broyeur", comment y croire quand le taux d'accès d'une génération est passé de 20% à 77,5% en moins de cinquante ans ?Car le numérique a bien trop timidement pénétré la classe de lycée.
« Le bac est une immense opération de mémoire. Les élèves empilent tout ce qu’ils ont appris durant l’année, le recrachent pour l’oublier aussitôt. En fait, on évalue la capacité de mémoire » affirme Michel FIZE qui ajoute : « Le bac, c’est le symbole de notre système scolaire ultra compétitif et broyeur ».
L’information exponentielle de l’Internet...
Car on peut avoir un "sens critique" sans aucune connaissance, c'est bien connu !...rend moins important l’évaluation de la « quantité de savoirs maîtrisés » que celle de la maîtrise des techniques d’accès aux savoirs et du sens critique qui les accompagne.
Il l'abolit tellement que les élèves sont dépourvus de repères élémentaires...Le baccalauréat peut -il survivre sous cette forme dans un monde numérique qui abolit le temps et l’espace...
Mais que l'on ne constate pas du tout. Il suffit par exemple de constater comme les élèves écrivent.... donne aux apprentissages hors de l’école une place de plus en plus grande dans l’acquisition des savoirs,
Ultime paradoxe !... permet aux jeunes de développer des compétences encore ignorées par l’école,
Un exemple ? Un seul ?
La fameuse employabilité, but noble et glorieux de l'école....a besoin au contraire que s’acquièrent et s’évaluent donc des compétences porteuses d’emploi....
Ça ne coûte rien de l'affirmer quand on appelle à l'abrutissement des masses....mais également d’autonomie et d’esprit critique donc de liberté ?
En sortant des phrases vagues et creuses, par exemple.Il ne s’agit donc plus de tergiverser mais d’être clair sur les objectifs du lycée en adaptant le mode d’évaluation avec ses objectifs.
L'objectif devient donc l'entreprise et le mode d'évaluation le bilan de compétences.
Quelle comparaison inspirée ! C'est d'ailleurs un terrifiant cataclysme qui a causé leur disparition.Le baccalauréat , comme les dinosaures, doit disparaître sous sa forme actuelle.
Comment une "évaluation formative" pourrait-elle entrer dans un contrôle continu ?Alors, contrôle continu pour une évaluation formative, pédagogie et évaluation de projet, évaluation par compétences, examen simplifié en fin de cursus, toutes les solutions sont possibles.
Et quid de l'égalité des élèves avec des contrôles continus différents selon les établissements ?
De quelles sciences du numérique s'agit-il exactement ?Mais il ne faudra pas oublier de donner toute leur place et d’évaluer au lycée ces nouvelles compétences que portent les sciences du numérique et l’éducation aux médias.Le rapport au savoir a changé...
Quant au rapport au savoir qui a changé, la démonstration n'en a pas été faite.... www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/2...-google-donc-je-sais
Que vient faire le plaisir là-dedans ? Il sort de sa boîte comme un diable en fin d'article....l’institution scolaire doit "inverser sa matrice" et redonner le plaisir d’apprendre donc celui de s’évaluer.
Le plaisir d'apprendre vient de ce qui a été appris : on n'éprouve aucun plaisir à jouer d'un instrument auquel on ne s'est pas exercé patiemment auparavant. Le reste n'est que démagogie.
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Les deux termes sont quelque peu antinomiques : une "modification" ne peut pas être "radicale"...Une exigence : modifier radicalement le baccalauréat
Le problème en ce cas n'est pas le Baccalauréat par lui-même, mais le choix des sujets.Les critiques pleuvent de toutes parts à propos du baccalauréat sur les épreuves duquel planchent encore aujourd’hui nos grands lycéens de première et de terminale. La plupart sont justifiées, bien sûr : les épreuves seraient trop difficiles ou trop faciles, en tout cas inadaptées au programme et au travail fait en classe. Nombre de professeurs déconcertés s’en plaignent, ne sachant comment préparer au mieux leurs élèves.
M. Guillou se consacre tellement au Bien et au progrès de l'école qu'il n'a pas le temps d'enseigner.D’autres critiques émanent comme d’habitude de syndicats conservateurs — c’est un euphémisme — qui hurlent à la baisse du niveau ! On pourrait en rire… quoiqu’on ait souvent mieux à faire.
Il est vrai que la démocratisation scolaire s'est soldée par une réussite éclatante de tous les élèves, comme on peut le constater ici : www.laviemoderne.net/mirabilia/10-copies-non-conformes
Ah... un examen scolaire doit être "en adéquation" avec le reste de la société. Curieux postulat qui suppose que l'élève ne doit jamais être confronté à l'altérité : il ne doit trouver dans l'école que le Même.Mais je n’ai vu ou lu jusqu’ici aucune critique fondamentale sur l’inadéquation totale de l’examen, celui-ci, le baccalauréat, comme d’autres, à l’état et l’avancée de la société...
C'est donc l'enfant qui doit modeler l'école, laquelle n'a plus vocation à élever l'élève mais à s'adapter à lui....et ce que sont devenus, profondément, viscéralement, joyeusement, les ados d’aujourd’hui. Personne ne s’est-il aperçu qu’ils avaient changé ?
Les questions de Michel Guillou sont toujours d'une éternelle actualité, il est d'ailleurs là pour le rappeler.Dans ce dernier billet ci-dessus en référence, je posais un certain nombre de questions qui restent d’actualité :
La littérature offre une ouverture sur le monde d'une autre profondeur que le surf sur le web à la recherche du Même.Peut-on continuer à interdire les outils numériques personnels des élèves quand chacun d’eux est un terminal ouvert sur le monde ?
Vision naïve et touchante d'Internet-outil rendant tout apprentissage inutile, si ce n'est de lui-même. Pas la peine d'apprendre la syntaxe du grec ancien, je dois apprendre à trouver une page où se trouve la syntaxe du grec ancien et je deviendrais plus vite et plus facilement savant en grec ancien qu'avec n'importe quelle grammaire grecque à ma disposition !
Il n'est pas venu à l'idée de M. Guillou, qui n'enseigne pas, que "l'autruche", en classe chaque jour face aux élèves, a peut-être quelques idées précises sur la question et que les usages numériques des élèves ne leur sont peut-être pas profitables ?On a vu le ridicule de cette institution qui, telle l’autruche, ne veut rien savoir des usages numériques des jeunes et installe (ou fait semblant d’installer, ce qui est pire !) dans les salles d’examen des détecteurs de téléphones portables, préférant résoudre par les seuls moyens techniques un problème hautement éducatif (la triche supposée).
Un exemple au hasard : www.laviemoderne.net/malices/9-comment-j-ai-pourri-le-web :mrgreen:
Il est vraie que cette expérience amusante m'avait valu d'être qualifiée de "blaireau", d'"imposteur cynique", de "gros con" auteur d'une "saloperie réactionnaire, méprisante et cynique" sur les réseaux dits "sociaux" par le même M. Guillou. Quel ardent défenseur du Bien !
Nous y voilà ! La fraude entre élèves n'existe pas dans le monde merveilleux du numérique, seulement du "travail collaboratif et coopératif" !Comment concilier le travail collaboratif et coopératif avec l’évaluation traditionnellement individuelle ?
Bref comment faire pour que l'école renonce enfin à être l'école !Comment faire évoluer les examens pour permettre l’évaluation des capacités à se saisir des connaissances disponibles en ligne et à se les approprier ?
J'irais même plus loin : qui pourrait les évaluer puisque les élèves en sont les meilleurs juges ?Aujourd’hui, j’ajouterais :
Qui se préoccupe de comment évaluer les nouvelles compétences sociales des élèves qui leur permettent d’accéder à une certaine forme de culture numérique et de publier et de s’exprimer massivement, comme jamais un élève n’avait eu, jusqu’ici, l’opportunité de le faire ?
A noter quand même les expressions nébuleuses de "forme de culture numérique" ou de "nouvelles compétences sociales" : que M. Guillou ne donne -t-il pas des exemples concrets et précis !
Car ce qu'ils connaissent, ce qu'ils savent faire avec leur propre intelligence ne compte évidemment pas. Ils sont comme des handicapés que l'on priverait ide leurs béquilles numériques : voilà le glorieux horizon numérique qu'appelle de ses vœux notre consultant préféré !Tout se passe comme si on demandait à ces élèves, à l’occasion de cet examen, de tout quitter, de tout laisser à l’entrée de la salle...
De quelles compétences sociales et citoyennes s'agit-il ? Les insultes homophobes ou racistes sur Twitter ?...les compétences sociales et citoyennes qu’ils ont acquises,
Le Bac évalue bien autre chose que des connaissances ponctuelles. résoudre un problème de physique n'a rien d'une recherche documentaire. M. Guilou fait partie de ceux qui croient que le Bac ressemble à "Question pour un champion"......les dispositifs techniques qui leur permettent de les mettre en œuvre et d’accéder à l’essentiel des connaissances disponibles,
...de renier ce qu’ils sont profondément, des internautes digiborigènes aguerris comme dit Yann Leroux...
Et n'oublions que l'école a maintenant pour vocation de développer le numérique. L'outil (ou réputé tel) devient la fin.... « Le baccalauréat est-il est frein au développement du numérique ? » demande opportunément Claude Tran dans Educavox, la réponse est oui, bien sûr.
Alors qu'on voit que la réflexion de M. Guillou est beaucoup plus avancée : renonçons à la pensée complexe et numérifions les examens de demain.À la différence qu’un frein empêche partiellement une progression alors que l’absence totale — je répète : totale — de réflexion ou d’idées de nos élites sur le sujet du baccalauréat ou des autres examens du second degré dans les propositions avancées pour construire l’école numérique condamne définitivement ces dernières. Définitivement.
Heureusement qu'il y a des visionnaires et des prophètes pour comprendre quels seront les lendemains qui chantent !C’est humain et tout naturel : pourquoi les pratiques en classe changeraient-elles quand tout ou presque est construit, de la maternelle à la terminale, pour préparer les élèves à réussir ce sacro-saint baccalauréat, tel qu’il est, guère différent de ce qu’il était au milieu du siècle dernier...
On aurait pu tenir le même discours au moment de l'apparition de l'électricité ou de la télévision...... aujourd’hui déconnecté de la société et des pratiques des élèves, demain déconnecté des possibles et heureuses évolutions numériques en classe ?
On verra quand on les verra, ces "heureuses évolutions numériques en classes" : pour l'instant, à part quelques utilisations ponctuelles dans certaines disciplines par le professeur lui-même, c'est assez peu concluant.
Numérifions le Bac pour mieux numérifier l'école !Si rien ne change dans ses modalités, radicalement, rien non plus ne changera au quotidien, dans la classe.
Que les instances scolaires les plus hautes se le tiennent pour dit ! Michel Guillou a parlé.C’est par là qu’il faut commencer, procéder dès 2014, à un changement radical des modalités d’évaluation des compétences scolaires des élèves...
On ne saura toujours pas lesquelles....sans oublier les autres, acquises hors de l’école...
On ne dit plus copier-coller ou plagier, mais "s'approprier et réutiliser" : voilà qui intéressera Jea-Noël Darde du site "Archéologie du copier-coller" et spécialiste du plagiat universitaire....sans oublier non plus de vérifier que ces apprentis étudiants savent, comme on le fait maintenant de plus en plus à l’Université, s’approprier et réutiliser de nouvelles connaissances plutôt que de réciter celles qu’ils ont apprises par cœur.
Quelle grandeur d'âme !C’est possible même en gardant les mêmes programmes et les mêmes contenus d’enseignement.
Mais en interdisant toute communication, ce qui est totalement contraire à l'esprit "collaboratif et coopératif".Le Danemark et d’autres pays après lui, au nord de l’Europe, ont déjà fait évoluer ces examens de fin de cycle, apparemment sans problème majeur, en permettant aux bacheliers d’utiliser pendant les épreuves des terminaux d’accès à l’Internet.
A noter que l'expression "sans problème majeur" vaut progrès pédagogique.
Mais taisons-nous : si le Danemark l'a fait, nous devons le faire. Le raisonnement est puissant.
Quelle bonté d'âme encore ! Dans sa générosité toute numérique M. Guillou est prêt à des concessions.Introduisons, pour éviter le stupide bachotage actuel, une dose d’évaluation continue, en première et en terminale, mais s’il s’agit, pour garantir l’égalité républlcaine, de conserver l’examen terminal du lycée...
Ah... ça devient finalement des "réussites" : où sont donc les études qui en attestent ?...comme barrière à franchir pour accéder à des études universitaires, modifions le radicalement en prenant exemple des réussites nordiques...
Quel beau mouvement républicain : adapter l'école à ce que l'élève sait faire !...en adaptant les exigences de l’école à celle de la société et aux compétences réelles des élèves.
Il manquait cet argument imparable : ne réfléchissons surtout pas et fonçons tête baissée, il en s'agit après tout que de l'éducation de nos enfants.C’est un défi pour tout de suite, il ne faut pas attendre.
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