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"Les étudiants, ces rabat-joie qui ne veulent pas jouer" (Thot Cursus)
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17 Jan 2015 13:41 - 17 Jan 2015 16:10 #12930
par JCP
Réponse de JCP sur le sujet "Les étudiants, ces rabat-joie qui ne veulent pas jouer" (Thot Cursus)
Personnellement, je trouve l'article initial fort intéressant.
En effet, il me semble plutôt salutaire que des jeunes - élèves ou étudiants - ne confondent pas jouer et apprendre. Et qu'ils ne viennent pas à l'école pour jouer, qu'ils n'attendent pas de l'école qu'elle les fasse jouer. Voire qu'il y ait une sorte de mépris à vouloir les amuser : "puisque tu es rétif à un enseignement sérieux, joue donc, gamin !"
On apprend certes par le jeu : rien qu'avec le Monopoly, on s'aperçoit qu'il est plus cher d'habiter Avenue des Champs-Élysées que Boulevard de Belleville, donc qu'il y a une ségrégation sociale dans les villes, des quartiers bourgeois et des quartiers populaires. La belle affaire !
Mais est-ce bien nécessaire de jouer pour en arriver à ce constat basique ? Ou alors, on a si peu à transmettre qu'on l'étale dans le temps... Je songe à l'Histoire-Géographie et au fait qu'on trouve beaucoup de profs de collège parmi les partisans du jeu sérieux en HG, ainsi que des tablettes numériques, etc. Enseignant l'HG entre autres, c'est ce dont je me suis aperçu en traînant sur des MOOCs destinés aux collègues innovants en HG... On y croise pléthore de profs de collège, très peu de profs de lycée...
Toujours concernant l'HG, j'ai jeté un oeil sur quelques scenarii de "serious games". Ces jeux, plus ou moins attrayants d'ailleurs, sont essentiellement basés sur des jeux de rôles, où l'on refait l'histoire. Cela me gêne car je crains que ça n'entraîne de la confusion dans les cerveaux des élèves, entre la réalité et ce qui relève de la simulation.
Les "serious games" participent de la pédagogie du détour, censée permettre aux élèves d'apprendre sans effort, et même sans s'en rendre compte, donc quasiment "à l'insu de leur plein gré !"
Pour ma part, j'estime que les disciplines que j'enseigne sont suffisamment intéressantes pour les aborder frontalement. De façon explicite. Charge à moi évidemment de les rendre attrayantes. Ça, c'est "l'effet maître". Et au risque de déplaire aux tenants d'un enseignement ludique et moderne, figurez-vous que ça marche quand l'enseignant maîtrise suffisamment son sujet pour se montrer enthousiasmant dans sa façon de transmettre !
Je dois être un peu rétrograde, mais je m'assume !
En effet, il me semble plutôt salutaire que des jeunes - élèves ou étudiants - ne confondent pas jouer et apprendre. Et qu'ils ne viennent pas à l'école pour jouer, qu'ils n'attendent pas de l'école qu'elle les fasse jouer. Voire qu'il y ait une sorte de mépris à vouloir les amuser : "puisque tu es rétif à un enseignement sérieux, joue donc, gamin !"
On apprend certes par le jeu : rien qu'avec le Monopoly, on s'aperçoit qu'il est plus cher d'habiter Avenue des Champs-Élysées que Boulevard de Belleville, donc qu'il y a une ségrégation sociale dans les villes, des quartiers bourgeois et des quartiers populaires. La belle affaire !
Mais est-ce bien nécessaire de jouer pour en arriver à ce constat basique ? Ou alors, on a si peu à transmettre qu'on l'étale dans le temps... Je songe à l'Histoire-Géographie et au fait qu'on trouve beaucoup de profs de collège parmi les partisans du jeu sérieux en HG, ainsi que des tablettes numériques, etc. Enseignant l'HG entre autres, c'est ce dont je me suis aperçu en traînant sur des MOOCs destinés aux collègues innovants en HG... On y croise pléthore de profs de collège, très peu de profs de lycée...
Toujours concernant l'HG, j'ai jeté un oeil sur quelques scenarii de "serious games". Ces jeux, plus ou moins attrayants d'ailleurs, sont essentiellement basés sur des jeux de rôles, où l'on refait l'histoire. Cela me gêne car je crains que ça n'entraîne de la confusion dans les cerveaux des élèves, entre la réalité et ce qui relève de la simulation.
Les "serious games" participent de la pédagogie du détour, censée permettre aux élèves d'apprendre sans effort, et même sans s'en rendre compte, donc quasiment "à l'insu de leur plein gré !"
Pour ma part, j'estime que les disciplines que j'enseigne sont suffisamment intéressantes pour les aborder frontalement. De façon explicite. Charge à moi évidemment de les rendre attrayantes. Ça, c'est "l'effet maître". Et au risque de déplaire aux tenants d'un enseignement ludique et moderne, figurez-vous que ça marche quand l'enseignant maîtrise suffisamment son sujet pour se montrer enthousiasmant dans sa façon de transmettre !
Je dois être un peu rétrograde, mais je m'assume !
Dernière édition: 17 Jan 2015 16:10 par JCP. Raison: Répétition
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- Loys
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18 Jan 2015 11:06 - 18 Jan 2015 11:06 #12933
par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "Les étudiants, ces rabat-joie qui ne veulent pas jouer" (Thot Cursus)
Et en contrepoint cet extrait d'une vidéo de Norman, à partir de 1'23 :
Dernière édition: 18 Jan 2015 11:06 par Loys.
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24 Jan 2015 20:37 - 24 Jan 2015 20:37 #12998
par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "Les étudiants, ces rabat-joie qui ne veulent pas jouer" (Thot Cursus)
Il y a même une version pour la maternelle !Shane_Fenton écrit: Nos étudiants seront donc ravis d'apprendre qu'une fois le bac et le concours avenir obtenus (parce qu'ils sont sélectionnés par ce biais), ils vont se faire les dents sur un logiciel prévu pour le primaire...
Dernière édition: 24 Jan 2015 20:37 par Loys.
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