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"Une réforme de gauche ?"
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Article en Une de "Marianne" : www.marianne.net/agora-college-petite-ar...auche-100234235.html
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Article en Une de "Marianne" également : www.marianne.net/agora-reforme-du-colleg...aient-100235080.html
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Et le 16/12/15 Claude Lelièvre : "Les bombes éducatives de Juppé"Loys écrit: Vous pouvez commenter ici l'article "Une réforme de gauche ?" du 4/06/15.
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Interrogé sur la réforme du collège, Benoit Apparu la juge "assez aboutie" :
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Reste à savoir de quelle "gauche" il s'agit.#college2016 - Une réforme de gauche... Une réforme solidaire...
On ne sait pas qui M. Chartreux cite mais c'est ici volontaire : il s'agit de pratiquer l'amalgame.Cette réforme est - je cite - :
Avec un horaire amputé de 40% dans le meilleur de cas et des conditions d'existence devenues précaires : nul ne doute que les langues anciennes vont pourvoir "reprendre des couleurs" ! M. Chartreux oublie au passage que la réforme prévoyait d'abord de supprimer totalement les options, mais pour leur plus grand bien, bien sûr !- "responsable de la mort du Latin, du Grec et de l'Allemand", alors que Latin, Grec et Allemand sans la réforme auraient poursuivi l'entre-soi dans lequel ces options étaient confinées et leur inéluctable descente aux enfers par la réduction des effectifs concernés, chaque année un peu plus importante. Or, Latin, Grec et Allemand ont désormais tout pour « reprendre des couleurs » ;
Quant à "l'entre-soi", M. Chartreux poursuit son entreprise de dénigrement, en toute méconnaissance des publics latinistes (nombreux en éducation prioritaires et pour moitié constitués des deux catégories sociales les plus défavorisées).
Mais de quel "outils" M. Chartreux parle-t-il ? Pas de réponse précise à ce sujet...- "responsable de la haine de l'excellence et des bons élèves", alors que la réforme ne s' "attaque" pas aux bons élèves mais met à disposition des enseignants les outils nécessaires à la réduction des écarts entre les plus en difficultés et ceux n'en ayant aucune ou très peu;
L'accompagnement éducatif a été supprimé...
Eh oui : le latin qui ne sera pas du latin, pris sur le cours de français par exemple.- "responsable du nivellement par le bas", alors qu' un nombre d'élèves bien plus important qu'auparavant aura accès à ce qui, avant la réforme, lui était souvent interdit;
Ou la LV2 en 5e, avec des condition d'exposition dégradées, pour des élèves qui ne maîtrisent pas la langue française...
C'est-à-dire que la Loi de refondation de 2013 est très éloignée du contenu du décret et de l'arrêté de 2015 : rien sur les EPI ou l'PA pris sur les cours, sur la suppression des sections bilangues ou des options de langues anciennes, rien sur "l'autonomie" qui revient à faire du chef d'établissement un manager pédagogique etc.. D'où l'opposition logique des syndicats représentant 80% des enseignants et une intersyndicale jamais reçue par le ministère. Les "conférences de consensus" ou les "consultations" ont été des impostures. La réforme du collège a été refusée par l'immense majorité des syndicats au CSE. Le décret a été passé un jour de mobilisation nationale. Les programmes ont été rejetés au CSE.- "responsable de la désorganisation des établissements par la précipitation qui a présidé sa mise en application", alors que les débats ont commencé il y a des années. Souvenons-nous de l' Appel de Bobigny qui portait en germes tout ce que la réforme du collège met aujourd'hui en application. Cet appel fut présenté et approuvé par TOUS les syndicats d'enseignants le 20 octobre...2010. Avant l'élection de François Hollande, Vincent Peillon travaillait DEJA à la mise en place de cette réforme. Ce dernier, comme Benoit Hamon puis Najat Vallaud-Belkacem n'ont eu de de cesse d'impliquer des centaines de professionnels de l'éducation pour une construction préparée et concertée.
Une "construction préparée et concertée", en effet.
Quant au reste, l'improvisation est flagrante : les programmes rédigés ou les professeurs formés au pas de charge (ou pas formés d'ailleurs), les multiples revirements (sur l'évaluation, les langues anciennes ou le brevet par exemple), l'application erratique de la réforme selon les établissements)...
Pour le reste, les grands principes (économiques) de cette réforme sont effectivement anciens puisqu'ils sont... de droite.
L'échec scolaire commence bien avant le collège. Et il y a bien d'autres façons de le réformer.Tout cela en contradiction absolue avec la nécessité affirmée, y compris par les opposants les plus virulents, de réformer le collège, ce "maillon faible".
Parce que "l'accompagnement personnalisé" ne sera ni un "accompagnement" en plus des cours, ni "personnalisé" puisque pratiqué en demi-classe ou en classe entière ?Des opposants :
- attaquant très violemment l'Aide Personnalisée et les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) qui pourtant offrent la possibilité de croiser les disciplines (sans jamais les remettre en cause), en donnant du sens aux apprentissages jadis cloisonnés, en plaçant les élèves dans des situations de construction et de réalisation de projets ;
Les EPI "n'offrent" pas une possibilité : ils sont imposés, avec un thème, un horaire, une équipe, une pédagogie, une évaluation etc.
- mettant en doute les capacités des enseignants à travailler en équipe...
Ce serait plutôt la réforme qui mettrait cette capacité en doute puisqu'elle impose le travail en équipe.
Quelles études ?...voire en affirmant que tous les enseignants de collège travaillaient DEJA en équipe - ce qui est très rare et ne concerne que quelques collègues par équipe pédagogique. Ce travail en équipe est pourtant - toutes les études le démontrent...
Eh bien si, justement : contestés. L'exemple d'interdisciplinarité absurde fourni aux médias par le collège Clisthène est assez parlant....tous les établissements dits "innovants" travaillent ainsi depuis des années avec des résultats incontestables et incontestés...
Les mêmes qui célèbrent le travail en équipe ignorent les revendications de la majorité des collègues......une urgence dans un pays où, il est vrai, le travail en équipe est étranger à l’organisation historique du système éducatif très pyramidal.
On ne voit pas pourquoi... Cette urgence d'une réforme décidée en milieu de quinquennat est purement politicienne.- mettant en cause la simultaneité de la refondation des programmes ET de l'évaluation, alors que c'est à cette condition de simultanéité dans le temps que la réforme entre en cohérence avec ses attendus.
On ne voit pas pourquoi. Par contre, on voit bien la désorganisation actuelle : des élèves ayant suivi un programme désormais abandonné, ou des cursus de langues amputés en 4e et en 3e etc.Procéder par étapes successives eût amené les élèves du niveau 3e à attendre 2020 pour espérer être concernés, ce qui aurait entraîné des distorsions TRES désorganisatrices!
M. Chatreux (expert véritable lui-même ?) n'hésite pas à insulter copieusement sur les réseaux sociaux ses contradicteurs, voire même à lâcher "Mort aux cons" : j'en ai fait l'expérience, malgré ma retenue. Il bloque également courageusement ses contradicteurs sur Twitter : le travail en équipe, toujours...Tout cela soutenu par quelques "experts" véritables ou autoproclamés, chroniqueurs permanents et omniprésents, humoristes sans humour, philosophes trop heureux de se voir offrir des tribunes inespérées transformées en polémiques alimentant les réseaux sociaux de commentaires d'une indigne violence, plus inacceptable encore quand elle était l'oeuvre d'enseignants.
M. Chartreux préfère citer des éditorialistes que des collègues...Qui n'a pas entendu les Christophe Barbier, Natacha Polony, Nicole Ferroni, Alain Finkielkraut, Michel Onfray, Jacques Julliard, Jean-Paul Brighelli, et tous ceux que j'oublie car je préfère les oublier, ne s'en porte que mieux tant leurs diatribes, critiques outrées et outrancières, caricatures approximatives jusqu'aux mensonges, n'apportaient strictement rien au débat nécessaire que tous ceux-là n'ont contribué qu'à assécher, faute d'arguments et de propositions attendues.
M. Chartreux oublie de préciser que cette réforme "de gauche" a obtenu le soutien du MEDEF, de l'OCDE, de l'Institut Montaigne. A droite, MM. Juppé et Apparu s'en satisfont et M. Madelin s'en félicite.Mais faisons quelques rappels :
La réforme du collège, qui aurait pu aller plus loin, plus vite, plus fort - la Ministre l'aurait souhaité - a l'immense mérite d'exister ENFIN pour commencer à grandir.
C'est une réforme de gauche. Ce qui a déplu à certains, y compris à cette autoproclamée "vraie gauche" qui battait le pavé avec... le SNALC (Syndicat enseignant "marqué à droite" comme on dit).
M. Chartreux oublie étourdiment de citer ceux qui, à gauche, s'opposent à cette réforme : le PC, le MRC, le Parti de Gauche, la CGT, Sud, Attac etc.C'est est une réforme solidaire dans un pays qui vit, depuis plusieurs années, une crise des solidarités et des replis identitaires.
Il préfère l'amalgame le plus nauséeux, en parlant de "replis identitaires".
La réforme ne prévoit aucun moyen nouveau pour l'accueil des allophones et la réforme de l'éducation prioritaire se fait à l'économie. L'État continue en revanche à subventionner des établissements privés, dont certains sont privilégiés...Replis se manifestant par des exclusions aux visages multiples qui sont autant de négations de l'égalité des droits:
exclusion de ceux qui ont toujours moins;
exclusion des quartiers dits "difficiles";
exclusion de toutes les minorités;
exclusion des familles non francophones;
exclusion d'établissements à l'écart des métropoles, isolés en milieu rural;
exclusion des "étranges étrangers" et de tous ceux qui ne sont pas "nous";
exclusion des décrocheurs, "produits" non pas par le collège, mais par ses dysfonctionnements.
Les 60.000 postes de M. Hollande étant en grande partie imaginaires...Ceux-ci aggravés par des gouvernements de droite qui n'ont eu de cesse et n'auront de cesse - c'est annoncé dans les projets des candidats à la primaire en cours - d'appliquer des politiques de destruction d'emplois (300 000 dans la fonction publique! Fourchette basse!)...
Toujours l'amalgame : quel rapport avec la majorité des opposants à la réforme du collège ?...de sélection par l'échec, de refus du concept d'éducabilité condamnant, comme un Bruno Le Maire, un élève faible en CM2 sans lui laisser d'autre espoir qu'une orientation par l'échec, donc subie. A dix ans! Jamais je n'accepterai de dire à un enfant de 10 ans: "Tu dois désormais songer à une autre scolarité. Tu n'es plus éducable".
Mais l'Histoire lui donne déjà raison, avec Antoine Prost ou Claude Lelièvre !La réforme du collège a fait un choix, voulu et porté par Vincent Peillon, Benoit Hamon et surtout Najat Vallaud-Belkacem à laquelle l'Histoire donnera raison et rendra hommage.
Tout laisse pourtant à penser que ce "choix" creusera encore les inégalités.Ce choix, c'est celui du refus d'un autre choix, souvent illustré par les travaux de François Dubet: "Le choix de l'inégalité" qui accompagne toujours les exclusions que nous venons d'énumérer.
La réforme prévoit l'abrogation de la loi Debré de 1959 ?Un refus motivé non pas par la volonté d' un égalitarisme utopique et dangereux, mais pour simplement respecter une valeur fondatrice de notre République: l'égalité, celle des droits et devoirs, l'égalité par le rééquilibrage des moyens, aussi: donner plus à ceux qui ont moins. C'est clair, simple et tellement évident!
On se demande bien de quels "codes scolaires" il s'agit... Et on notera l'allusion très vague : de qui M. Chartreux parle-t-il exactement ?L'Ecole est pourtant devenue, silencieusement et de manière chaque année de plus en plus prégnante, un terrain de jeu réservé à quelques-uns. A ces "quelques-uns" très au courant des codes scolaires obscurs à tant d'autres, ces "quelques-uns" culturellement armés pour accompagner leurs enfants vers la réussite.
Doit-on les en blâmer? Certainement pas!
Et le seront encore plus grâce à cette réforme "de gauche".En revanche, inquiétons nous de constater à quel point les exclus - toujours issus des mêmes catégories sociales - sont de plus en plus exclus.
Surtout lorsque ces "exclus" ne constituent plus - inconsciemment - un "terrain d'avenir" pour celles et ceux qui en ont la responsabilité pédagogique...
Quel rapport avec la réforme du collège ?...mais sont stigmatisés, transformés en "problèmes". Combien de fois ai-je entendu cette phrase lors des conseils de classe:
"Cet élève pose problème". Comprendre: "Cet élève EST un problème". Terrible!
Le promoteur du travail en équipe critique donc dans le même article ses collègues. Curieuse philosophie, non ?
Le terme "décrocheurs" est employé par les ministres qu'encensent M. Chartreux...Alors ceux-là ne sont plus des élèves. Ils se transforment en "décrocheurs", "absentéistes permanents", "intenables", "irrécupérables".
Difficile de suivre la pensée sinueuse de M. Chartreux ici : on en voit plus le rapport avec la réforme....En un mot ils deviennent responsables, coupables de leur malheur. Et coupables du malheur qu'ils infligent aux autres, "ceux qui suivent".
Mais décidé dans l'ombre et en partie empêché (et pas par M. Chartreux).Nous - les enseignants - touchons alors du doigt cette crise des solidarités. Comment aurions-nous pu - et les opposants à la réforme du collège auraient du s'interroger avant de crier à la fin de la civilisation par l'abandon du Latin et du Grec, abandon absolument jamais acté - participer à cet abandon des solidarités?
La porte est grande ouvert grâce à cette réforme inepte, parmi d'autres... Ainsi, la réforme des rythmes scolaires aboutit par exemple à une territorialisation de l'école et à l'abandon progressif de la gratuité : une vraie mesure de gauche, en effet.Comment pourrons-nous accepter de tenir grande ouverte la porte du triomphe à une droite dont l'objectif annoncé est de briser plus encore toute velléité solidaire à l'égard de celles et ceux que les dysfonctionnements de l'école - dysfonctionnements que cette droite à alimentés de manière continue - ont contribué à écarter?
En réalité, "l'autonomie" mise en place par la réforme du collège est une revendication de droite depuis bien longtemps.
Toujours l'amalgame...Je ne l'accepte pas et ne l'accepterai jamais! Voilà pourquoi j'ai soutenu cette réforme:
de gauche et solidaire, sans rien rabattre sur le "niveau" ni sur les "disciplines"; à l'opposé de l' "identitarisme" triomphant; sociale, bienveillante et lucide car consciente du danger réel des "communautarismes"; à contre-courant des "gauloiseries" sarkozystes, des excès zemmouriens ou de la "francité en danger" chère à Alain Finkielkraut.
M. Chartreux ne fera aucune mention des critiques de la gauche dans ce long article : bel aveu...Voilà pourquoi je soutiens Najat Vallaud-Belkacem dans son combat. Elle qui est devenue la cible privilégiée de la droite.
Des attaques justifiant à elles-seules le bien fondé de "Collège2016"...
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Son mot d'adieu , restant assez obscur sur cette fermeture, explique néanmoins bien des choses...
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L'analyse s'étend longuement sur l'aspect anecdotique (les annonces populistes et simplistes) mais beaucoup moins sur la philosophie de l'école partagée par l'opposition et l'actuelle majorité sur les points les plus essentiels : l'enseignement par compétences (venues du monde l'entreprise selon "une vision utilitariste de l’école" qui n'est pas propre à la droite) et l'autonomie des établissements : "Ce qui frappe et surprend dans l’ensemble, c’est que le panorama de l’école donné par les candidats est très homogène"... et pas seulement à droite.
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