Michel Guillou - "Éduquer aux médias numériques… Mais qui va s’en occuper ?" (26/03/12)

Variante : autre petite scène ordinaire de la "pédagogie numérique"...
Cette année, dans le lycée parisien d'une de mes collègues, un professeur remplaçant contractuel a fourni à ses élèves des commentaires de textes directement imprimés depuis Internet, avec l'adresse originale (qui n'avait rien d'original puisque correspondant aux premiers résultats Google) et des hyperliens. Ces commentaires étaient d'une si grande médiocrité que la syntaxe elle-même en était incorrecte et que les élèves ont pu la mesurer eux-mêmes.
Je laisse à penser quelle considération les élèves ont alors eu pour leur professeur.

Prolongement en forme de travaux pratiques : tapons "pont mirabeau commentaire" dans Google. Nous obtenons plus de 40 000 résultats, et non un seul.
Choisissons le premier commentaire venu, sur le site exploité - entre autres - par le professeur dont nous venons de parler ci-dessus.

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Il n'y a plus qu'à espérer que ce commentaire indigent et inepte n'aurait pas été validé...

Loys écrit: Il n'y a plus qu'à espérer que ce commentaire indigent et inepte n'aurait pas été validé...

Ah, mais c'est difficile de faire un bon commentaire sur la poésie d’Apollinaire, parce qu'elle manque de verve. Pour trouver de bons commentaires, il faut s'intéresser au rap.

Je mets le lien sinon on ne comprend pas ta remarque : www.laviemoderne.net/veille/les-nouvelle...to-au-preau-le-monde

Ce Guillou est vraiment un grand ***.
Juste un mot dans mes compétences, l'enseignement des maths.
Quand je fais de la géométrie (très peu en fait, puisqu'absente des évaluations pisa, elle est en sursis, seul l'acharnement thérapeutique de quelques profs la maintient vaguement vivante) j'aime bien faire des figures à main levée, pour obliger à réfléchir, comme le fait Marcel Berger dans l'un de ses livres, j'explique que l'art consiste à raisonner juste sur des figures fausses, à imaginer les concepts à partir de quelques traits. Lorsque je fais des dessins avec un projecteur et le logiciel adéquat, que j'utilise mieux que mes élèves, on y voit paradoxalement moins de choses, même si on peut faire bouger des choses, ça peut être utile mais ce n'est absolument pas indispensable.
La difficulté de la géométrie est d'organiser une argumentation, de mettre de l'ordre dans sa démonstration, de comprendre que sont les hypothèses et où l'on va. Franchement, depuis quelques années, les élèves ont de plus en plus de mal à faire le tri entre les hypothèses et les conclusions, tout semble englué dans des affirmations sans aucun recul ni esprit critique, et cela est beaucoup inquiétant que mon refus d'utiliser systématiquement un projecteur et un logiciel pour faire une figure, surtout que je suis devenu bon au tracé de cercle sur un tableau !