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Enseigner l'informatique à l'école
Lorsque l’on développe un logiciel, on utilise généralement des bibliothèques. Il s’agit, entre autres, de portions de code que l’on peut « appeler » et utiliser dans son programme. Les bibliothèques permettent notamment de réaliser des actions sans avoir à écrire le code nécessaire, en s’appuyant sur des programmes déjà éprouvés et conçus par d’autres développeurs. Dans ce cas précis, Log4j est une bibliothèque du langage Java qui sert à enregistrer l’activité (les « logs ») d’une application. On peut, par exemple, l’utiliser pour s’assurer qu’un logiciel fonctionne correctement et, dans le cas contraire, noter dans un fichier des rapports d’erreur à chaque fois qu’une portion de code rencontre un problème.
Le 24 novembre, un expert au sein de l’entreprise Alibaba, géant de la distribution en Chine, a signalé à l’Apache Software Foundation (la fondation qui distribue Log4j) une vulnérabilité logicielle dans plusieurs versions de son outil. Il a découvert qu’il était possible d’utiliser cette bibliothèque pour faire exécuter du code non autorisé sur un serveur utilisant Log4j.
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Le 9/07/22 aux 22e Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Élisabeth Borne premier ministre : "Elisabeth Borne plaide pour une "transformation profonde de notre système éducatif"" .
Il faut continuer à tenir les savoirs fondamentaux : lire, écrire, compter et respecter autrui et en même temps former les jeunes aux nouveaux savoirs fondamentaux comme le codage informatique qui devient indispensable dans notre société.
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Philippine Dolbeau écrit: « Il faut enseigner le code plus tôt, dès le collège » - @EmmanuelMacron. Digit’OWL s’y est engagé dès 2017, en formant les enfants aux algorithmes dès 4 ans, sans écran.
Une réussite française à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui et de demain ??
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www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0959475222000883
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Tribune amusante quand on sait que ses auteurs sont parmi les promoteurs les plus actifs de l'enseignement du développement informatique à l'école.
TRIBUNE
Serge Abiteboul,
Gilles Dowek
Stupeur : l’IA semble particulièrement douée pour écrire ou déboguer du code informatique. Est-ce à dire que ceux que l’on pensait à l’abri de l’automatisation, à savoir ceux qui conçoivent les automates, seront les premiers remplacés ? Non, répondent dans cette tribune les informaticiens Serge Abiteboul et Gilles Dowek.
Publié le 21 mars 2023 à 12h00
Temps de lecture 3 min
A côté de ceux qui annoncent tout simplement la fin du monde, ou plus modestement la fin de l’histoire, de la philosophie, de la civilisation occidentale, etc., des prophètes plus branchés annoncent la fin de la programmation informatique. Déjà en 1992 Edward Yourdon proclamait le déclin et la chute du programmeur américain (« The Decline and Fall of the American Programmer », Prentice Hall, 1992) avant d’annoncer en 1996 – Alléluia ! –, sa résurrection (« Rise and Resurrection of the American Programmer », Prentice Hall, 1996). En janvier de cette année, Matt Welsh signait une tribune dans « Communication of the ACM » intitulée « The End of Programming ». Leurs disciples se multiplient comme des petits pains, pour expliquer que désormais il suffit de demander à une intelligence artificielle d’écrire un programme informatique et qu’elle le fera pour vous.
ChatGPT marque-t-il une nouvelle étape vers les robots pensants ?
Même s’il est facile d’être agacé par ces prophéties et leurs inévitables rhétoriques apocalyptiques, la question mérite d’être examinée : après tout, certains métiers, tels celui d’allumeur de réverbère, ont disparu. Ces modèles génératifs écrivent-ils des programmes mieux que nous ? Et si c’est le cas, cela rend-il l’enseignement de l’informatique obsolète ?
Les modèles génératifs écrivent-ils des programmes mieux que nous ?
Certes, ils peuvent aider aujourd’hui des développeurs à écrire des programmes, mieux et plus vite, mais ils n’écrivent certainement pas de programmes tout seuls. D’une part, parce qu’il ne suffit pas de demander à un tel logiciel d’écrire un programme : il faut lui donner la spécification de ce programme, c’est-à-dire lui expliquer ce que ce programme doit faire, et même si cette spécification est exprimée en langue naturelle, il faut être un excellent programmeur pour exprimer clairement une telle spécification. On peut obtenir alors des fragments de code qu’il n’est pas évident de savoir combiner. Pour des logiciels non triviaux, une réelle expertise est indispensable pour que l’apprentissage automatique fasse gagner du temps. D’autre part, comme ces logiciels se trompent, il faut savoir vérifier les programmes produits, les corriger, ce qui demande, à nouveau de sérieuses compétences en programmation.
Faut-il arrêter d’utiliser ChatGPT et les intelligences artificielles ?
Enfin, ces programmes sont totalement incapables aujourd’hui de concevoir et de développer de nouveaux algorithmes non triviaux. Il aurait été illusoire d’imaginer qu’un modèle génératif puisse concevoir le logiciel GPT (à la base de ChatGPT), et pas même qu’il puisse réaliser la version 4 de GPT à partir de la version 3. Il aurait été tout aussi illusoire de lui faire imaginer quelles masses de données considérables utiliser pour « entraîner » ces systèmes, une dimension essentielle de la conception de tels modèles génératifs.
L’enseignement de l’informatique est-il obsolète ?
Cette seconde question nous conduit à revenir sur la question des objectifs de cet enseignement. Il permet de former les spécialistes de cette discipline et la réponse à la première question indique clairement qu’une telle formation reste indispensable. Mais le but premier de l’enseignement de l’informatique n’est pas de former des informaticiens, il est de faire comprendre à tous les élèves ce qu’est un programme, afin qu’ils puissent, par la suite, utiliser des programmes en sachant ce qu’ils font. Or, de même que l’on ne comprend pas vraiment ce qu’est jouer d’un instrument de musique si l’on n’a pas soi-même un peu soufflé dans une flûte à bec, on ne comprend pas vraiment ce qu’est un programme informatique si l’on n’a pas soi-même écrit quelques programmes. En se confrontant aux limites de ses propres programmes, on comprend pourquoi les programmes écrits par d’autres ont aussi des limites. En développant du code informatique, on apprend à évaluer un programme, écrit par des humains ou non, et on apprend à distinguer les tâches répétitives et imitatives, qui peuvent être automatisées, des tâches créatives, qui peuvent l’être beaucoup moins.
« Parler avec ChatGPT, c’est comme discuter avec quelqu’un de très cultivé, mais complètement fou »
Arrêtons de fantasmer et de paniquer ! Les logiciels d’apprentissage automatique ne sont pas tombés du ciel comme des météorites, ce sont des créations humaines qui mûrissent depuis des années. Les évolutions du monde numérique, sa complexité, notamment avec l’arrivée des modèles génératifs, rendent de plus en plus essentiel le développement de logiciels par des humains, et l’enseignement de l’informatique, comme ils rendent toujours plus indispensable d’apprendre à lire, écrire, compter, raisonner, etc.
Bio express
Serge Abiteboul est informaticien, membre du Collège de l’Arcep, chercheur à l’ENS Paris et directeur de recherche à l’Inria. Il a publié « Nous sommes les réseaux sociaux » (Odile Jacob, avec Jean Cattan). Gilles Dowek est informaticien, chercheur à l’Inria et professeur attaché à l’ENS Paris-Saclay. Il est également membre du Conseil supérieur des Programmes. Ensemble, ils ont publié « le Temps des algorithmes » (Le Pommier, 2017).
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