Ou le trompe-l’œil des politiques de mixité

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C’est un paradoxe mais, sous une apparence de justice sociale, les politiques actuelles de mixité affaiblissent l’école publique, et renforcent l’école privée.

Il ne faut, bien sûr, pas être dupe de la mixité sociale que revendiquent d’ores et déjà les écoles privées : on y trouve, certes, des élèves d’origine sociale plus diverse que dans les écoles publiques les plus défavorisées. Mais quand on compare leur composition sociale avec celle de la population française, ou avec celle des écoles publiques en général, la ségrégation sociale est criante.

Mais plus criante encore est la ségrégation scolaire : le niveau scolaire est bien plus élevé et bien plus homogène dans les écoles privées.

C’est d’ailleurs pour cette raison que celles-ci contribuent à l’existence de ghettos scolaires dans le public, comme nous pouvons le vérifier avec un exemple très concret faisant écho à l'actualité.

À Nanterre, le grand écart

La réussite au brevet, aujourd’hui généralisée dans tous les collèges, laisse penser que l’école remplit sa mission partout en France. Nous savons, avec l’inflation des résultats depuis quinze ans1, ce que cette réussite a d’artificiel.

L’arrondissement de Nanterre en est un bon exemple : au-delà des taux de réussite mirifiques au brevet (presque tous les collèges dépassent les 80% de réussite), les taux de mentions ou les résultats aux épreuves écrites du brevet y montrent des écarts alarmants : les collégiens du privé obtiennent en moyenne 14,2/20 aux examens écrits du brevet contre 10,1/20 pour les collégiens du public. Avec 13,9/20 de moyenne, le meilleur collège public n'atteint même pas la moyenne des collèges privés et le tiers des collèges obtenant une moyenne inférieure à 10/20 sont presque tous publics.

Colombes, Nanterre, Gennevilliers, Clichy... La carte des feux, incendies, dégradation de biens du 27 juin au 3 juillet 2023, à l’occasion des "émeutes", recoupe celle de la ségrégation scolaire, elle-même reflet de la ségrégation sociale.

Ajoutons que, si l’évitement scolaire dans le privé apparaît nettement dans certaines communes, comme Colombes ou Asnières, un autre évitement n’apparaît pas sur la carte, conduisant les collégiens à changer de commune. Dans certaines communes de l’arrondissement, il y a ainsi bien plus (Neuilly, Rueil) ou bien moins (Clichy, Nanterre) de collégiens qu’attendu.

Nous ne réitérerons pas ici nos analyses sur la ségrégation scolaire au collège2. Il nous suffira d'en rappeler les conclusions : le financement de l'enseignement privé, entré dans la loi en 1959 pour accélérer la démocratisation du secondaire en France, est devenu, soixante ans plus tard et dans un contexte scolaire bien différent, un facteur de ségrégation sociale et scolaire insoutenable.

Et ce n’est pas seulement que les collèges privés forment les meilleurs élèves mais parce qu’ils les recrutent à l'entrée en sixième et les concentrent de plus en plus, en en privant les collèges publics. Aux plus aptes à réussir scolairement, les collèges privés offrent, dès le plus jeune âge3, des conditions d'enseignement privilégiées qui leur permettent de progresser davantage.

Un volontarisme de façade

Cette ségrégation scolaire, et donc sociale, peut s’observer à la sortie de n’importe quelle école. Les études les plus récentes ont confirmé de façon objective la ségrégation sociale privé/public4, et nous constatons ici la ségrégation scolaire par l'exemple.

Ne pouvant plus nier cette ségrégation institutionnelle, l’État a lancé à grand bruit, ces dernières années, de vastes chantiers de mixité.

En 2015, utilement secondé par quelques faux progressistes, le ministère de l’Éducation nationale a d’abord désigné des boucs-émissaires dans chaque collège : les langues anciennes, l’allemand, les classes de niveau etc. Autant de fausses causes de ségrégation interne à chaque collège qui ont le mérite, en plus de générer des économies (la suppression des options ou des classes bilangues), de détourner l’attention de la ségrégation la plus évidente : celle qui oppose les établissements choisissant leurs élèves et les établissements ne les choisissant pas.

A partir de 2017, l’État a également lancé, des expérimentations – parfois hasardeuses – de mixité sociale très médiatiques, dont l’académie de Paris a été le laboratoire national, avec redécoupage des cartes scolaires ou fusion parfois erratique de collèges publics (qu'on songe à ces cartes scolaires éloignant de plus en plus les élèves de leur collège de secteur ou à ces deux collèges publics du 18e arrondissement que les élèves devaient fréquenter alternativement chaque année). Les collèges privés n'ont évidemment pas été concernés.

En 2021, pour lutter contre la ségrégation entre les lycées, l’État a lancé une réforme du système d’affectation dans les lycées publics parisiens en désignant une nouvelle cible : les lycées « de niveau ». Pour le recteur de Paris et de la région académique, la mixité scolaire est « un élément fondamental pour favoriser la réussite scolaire de l’ensemble des élèves »5.

Mais, curieusement, cette conviction ne s’applique pas aux lycées privés (41% des lycéens à Paris), pour qui la ségrégation scolaire semble, au contraire, fondamentale pour favoriser la réussite de ses élèves. En 2022, c'est-à-dire avant même les premiers effets de la réforme de l'affectation, 26 des 30 premiers lycées parisiens raflant le plus de mentions en série générale du baccalauréat étaient privés.

Les moyens promis aux lycées publics pour accompagner cette petite révolution5, eux, ne sont jamais arrivés : les grandes mesures de mixité ont l'immense mérite de ne rien rien coûter.

Preuve d'un volontarisme sélectif: c’est bien contre son gré6 que le ministère a dû publier, en 2022 et pour la première fois, les données sociales des collèges en France ‒ privés et publics ‒, qu’il avait pourtant à sa disposition depuis longtemps.

L’hypocrisie et la tétanie

Étonnamment, ces politiques de mixité récentes ont été conduites par des majorités de gauche comme de droite. Ne les opposent, à vrai dire, que les nuances d’hypocrisie.

Hypocrisie tartuffe à droite : il s'agit d'afficher des convictions généreuses (un « gaullisme social »7) tout en prenant sciemment pour cible la seule école publique, méprisée par des ministres qui n'y ont pas été scolarisés ou n’y scolarisent pas leurs enfants, parfois même détestée pour des raisons idéologiques (la confession religieuse, la liberté de choix, le consumérisme scolaire). Imposer à la seule école publique des mesures coercitives ne peut que l’affaiblir encore face à un privé qu'il faut, lui, à tout prix préserver.

Hypocrisie lâche à gauche car permettant d’éluder la pénible question d’une école publique beaucoup moins efficace, sans pour autant s’attaquer à l’école privée, sujet politique très inflammable. Et avec parfois, une bonne dose d’idéologie : la haine de l’élitisme scolaire, du mérite scolaire, et dans certains cas de l’école elle-même.

Il existe aussi toute une gauche tétanisée, qui croit encore dans les vertus scolaires et ne désespère pas de l’école et de sa mission émancipatrice mais est douloureusement consciente des enjeux de la reproduction sociale : comment s’opposer, sans mauvaise conscience, à des mesures de mixité sociale et scolaire ?

Fort de cette absence d’opposition, ce volontarisme étatique, aussi factice qu’hypocrite, peut malheureusement compter sur des médias se contentant de relayer ses opérations de communication sans étudier de façon indépendante les limites évidentes des réformes et leurs effets prévisibles.  Combien d’articles, par exemple, dans la presse sur le succès de la réforme de l’affectation en seconde et les progrès de la mixité dans « LES lycées parisiens » alors que la réforme ne concerne que les lycées... publics (c'est-à dire la moitié des lycées parisiens)8 ?

Et pour quels effets scolaires à terme ? On peut évidemment s’interroger sur un système public devenant aveugle au niveau scolaire et rendant erratique l’affectation dans les lycées publics.

Les vrais résultats ne s’observeront que dans les années à venir : en dehors d’une baisse prévisible des résultats et d’une perte d’attractivité des grands lycées publics parisiens, une fuite vers le privé, d'ores et déjà en cours depuis une décennie.

Et plus grave peut-être : pour les élèves du public qui croient au vertu du travail et de l'effort, le découragement scolaire.

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L’ère du cynisme

Mais, après des années d’hypocrisie, et après que l’école publique a atteint un niveau de dégradation sans précédent, l’action publique semble franchir un nouveau pas et entrer aujourd’hui dans l’ère d'un libéralisme cynique.

Depuis depuis plusieurs années déjà, le ministère de l’Éducation nationale publie les données permettant de comparer entre eux les lycées entre eux, les collèges, et même les écoles primaires, permettant à la presse d’établir toutes sortes de classements (parfois ineptes9). Dans le même temps, les taux de réussite au brevet ou bac, atteignant des niveaux sans précédent, permettent de maintenir la fiction d’une réussite pour tous.

Mais, pour la première fois en 2023, le ministère a publié, pour chaque collège, les résultats aux examens écrits du brevet10, sans plus masquer la brutale réalité du niveau scolaire, avec les écarts que tous les parents d'élèves peuvent désormais constater avant d’inscrire leurs enfants.

Dans cette mise en concurrence des établissements, livrés à une vertueuse « autonomie », les équipes éducatives, coupables des résultats obtenus, sont sommées de faire leur auto-évaluation sur « la qualité de l’éducation dispensée »11 et de se mettre à niveau. Et tant pis si la concurrence est faussée (ce qui, au demeurant, rend la promotion du modèle libéral quelque peu hasardeuse).

Et, dans ce qui devient de plus en plus un grand marché de l’éducation, l’école publique devient de plus en plus un non choix.

Non-choix de l’école, du collège, et désormais – dans une académie urbaine comme Paris – non-choix du lycée (mais sans le dire), précisément en raison des politiques de mixité comme la réforme du système d’affectation dans les lycées publics. Les dernières garanties de niveau scolaire dans les lycées publics sont en train de disparaître dans une académie destinée à servir de modèle à toutes les grandes zones urbaines de France.

La sectorisation dans les collèges publics et l’affectation dans les lycées publics, brutalement réformées, sont ainsi devenues opaques, erratiques et même parfois iniques12. Pour les parents d'élèves scolarisés dans le public, il n'existe plus aucune visibilité scolaire. Les lycées privés l'ont bien compris qui permettent, eux,  de préinscrire les élèves un an à l'avance.

Mais à quoi bon, de toute façon, vouloir pour ses enfants un bon lycée public ? De tels lycées, pratiquant la ségrégation scolaire, ne doivent plus exister. D’ailleurs « il n’y a pas de lycée meilleur qu’un autre, seulement des élèves différents » a déclaré la directrice académique chargée des lycées13 et le recteur l’a confirmé : « le “mérite”, dans l’absolu, ne devrait pas être pris en compte » dans l’affectation et « chaque lycée parisien a vocation à être un lycée d’excellence ».

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Dans le privé, en revanche, on continue de cultiver une excellence qui n'est pas rhétorique, et ce d’autant plus facilement que les politiques publiques financent les établissements privés sous contrat tout en les exemptant des contraintes imposées aux établissements publics.

Comble du cynisme : il vient d'être révélé que les lycées privés parisiens bénéficient non seulement d'un public beaucoup plus favorisé socialement mais également de dotations horaires supérieures14. À quoi s'ajoutent des classes moins chargées, le choix des élèves et une certaine désinvolture vis à vis des réformes ineptes imposées aux collèges et lycées publics15.

Face à l’effondrement à venir du niveau scolaire des meilleurs lycées publics, seuls les lycées privés pourront désormais garantir, dans le contexte d'une sélection généralisée (Parcoursup), le meilleur niveau pour l’entrée dans le supérieur.

Reste que les parents choisissant le privé peuvent aussi devenir les victimes du tournant libéral de l’école : la liberté de choix, si âprement défendue dans le privé, est de moins en moins celle des parents d'élèves, et de plus en plus celle des collèges ou des lycées privés eux-mêmes, libres de recruter et de conserver ou pas leurs élèves.

Heureusement, depuis la réforme de l’affectation en 2021, les lycées publics sont grand ouverts aux collégiens qui ne peuvent pas rester dans le privé !

Un leurre démocratique et social

On voit que les politiques de mixité imposées au seul public ne font qu’accroître la ségrégation générale, en créant une école à deux vitesses. On pourrait en conclure qu’il suffit d'étendre ces politiques au privé mais ce serait encore se tromper.

D'abord parce que, si les établissements privés s’opposent avec force à la mixité scolaire, ils acceptent volontiers une (relative) ouverture sociale pourvu qu’elle s’accompagne de moyens supplémentaires et leur laisse toujours le choix des élèves. Or priver l’école publique de ses boursiers de bon niveau scolaire ne pourra que l’affaiblir encore et accroître – paradoxalement – la ségrégation scolaire.

Ensuite et surtout parce qu'il faut bien convenir que la ségrégation sociale n’est qu’un symptôme de la ségrégation scolaire, elle-même symptôme de la perte d’efficacité de notre école publique. On ne guérit pas un malade en dissimulant les symptômes.

Certes, il faut que l’État prenne acte du fait que l’école privée ne rend plus un service public, bien au contraire, et qu'il réduise progressivement son financement. Et il faut cesser de faire de l’école privée un modèle : ce modèle est surtout efficace parce qu’il est ségrégatif.

Mais il faut, plus généralement, prendre acte que les politiques prétendument sociales menées jusqu’en toute fin de scolarité secondaire – jusqu'aux quotas de boursiers dans Parcoursup – sont l'aveu retentissant de l’échec de notre système scolaire.

Redonnons à notre école publique des conditions d’enseignement favorables et retrouvons le sens non pas nécessairement de l’élitisme – l’école est faite pour tous – mais de l’exigence scolaire pour tous. C’est la seule politique sociale possible.

@loysbonod


Notes

1 Voir notre billet : « Brevet : l’autre inflation » (mai 2023)

2 Voir nos billets « CNESCO : mixité impossible » (juillet 2015) ou « Les désillusions de la mixité » (janvier 2017)

3 « Le Figaro » (abonnés) du 15/09/19 : « Dès 6 ans, les élèves de l’enseignement privé réussissent mieux ».

« Les élèves accueillis dans le secteur privé ont une meilleure maîtrise que les élèves du secteur public», résume le service des statistiques du ministère. Et dans le secteur public, «les élèves des écoles d’éducation prioritaire ont une maîtrise moins affirmée», euphémise-t-il. En CP, 90 % des enfants inscrits dans le privé ont une compréhension orale satisfaisante des phrases contre 86 % des enfants du public et 64 % seulement des enfants en REP +, les écoles les plus défavorisées. »

4 « Le Monde » (abonnés) du 8/11/22 : "Entre école publique et école privée, les chiffres de la fracture sociale"

Voir également cette note d'information de la DEPP (juillet 2023) : "Evolution de la mixité sociale des collèges".

"La ségrégation parmi les collèges publics suit une tendance à la baisse et les écarts de composition sociale entre secteurs public et privé sont croissants, le secteur privé scolarisant de plus en plus d’élèves de milieu favorisé."

5 Dans « Acteurs Publics » du 26 août 2021 : "Christophe Kerrero : “L’enjeu n’est pas de s’attaquer à l’élite, mais de l’élargir”" :

« nous allons accompagner les lycées qui vont accueillir un public différent en pariant sur la formation des professeurs mais aussi en leur donnant des moyens supplémentaires quand c’est nécessaire. »

6 Voir note 4 :

« L’éducation nationale a été contrainte de publier en octobre les indices de position sociale (IPS) des collèges et écoles élémentaires. La publication de ceux des lycées vient d’être réclamée par le syndicat SUD-éducation. »

7 « Challenges » du 16/02/23 : « La mixité au lycée en progrès ».

8 Dès 2023 pour une réforme lancée en 2021, le rectorat de Paris et le ministère ont pu vanter sans crainte d’être contredits le succès de la réforme d’Affelnet à Paris avec des indicateurs tautologiques (quand on augmente la mixité, la mixité augmente) ou dépourvus de sens comme la satisfaction des parents d’élèves : le choix des parents ayant été réduit autoritairement à cinq lycées, dont deux ou trois souhaitables, le taux de satisfaction ne pouvait que progresser.

Quant aux progrès de la mixité sociale eux-mêmes, ils restent problématique compte tenu de la mixité telle qu’elle est définie, comme le démontre l’universitaire Marion Oury dans sa note pour la Fondapol : « La réforme Affelnet à Paris : un voyage au pays où 15=20 » (octobre 2023).

Les titres ans la presse à l'occasion de cette communication :

- « Libération » (abonnés) du 9/02/23 : « Mixité sociale : dans LES lycées parisiens, une révolution de velours »

- « Le Parisien » du 9/02/23 : « Affectation EN LYCEE : le modèle parisien d’Affelnet pourrait être étendu à tout le pays »

- « Nouvel Obs » du 9/02/23 : « Depuis la réforme de la plateforme Affelnet, la mixité sociale a progressé A PARIS »

- « Challenges » du 16/02/23 : « La mixité AU LYCEE en progrès »

- « L'Express » du 24/01/23 : « La mixité sociale progresse dans LES lycées parisiens »

Quelques articles ont été plus précis dans leur titre, mais sans guère mentionner ensuite les lycées privés :

« Le Monde » (abonnés) du 8/02/23 : « Affelnet : à Paris, la réforme de la plate-forme d’affectation a augmenté la mixité sociale dans les lycées publics, dont Louis-Le-Grand et Henri-IV »

« Les Échos » du 22/02/2023 : « A Paris, la mixité sociale progresse dans les lycées publics »

 

Deux articles ont par la suite posé la question qui fâche :

- « Le Monde » (abonnés) du 22/02/22 : "Mixité scolaire à Paris : derrière le chamboule-tout d’Affelnet, le point aveugle de l’enseignement privé"

- « L'Express » du 28/02/22 : "A Paris, la ruée vers l’école privée" .

9 "Le Figaro" du 5/12/2022 présentait ce "classement exclusif" : "Paris : quartier par quartier, les écoles élémentaires où les enfants ont le plus de chances de réussite"

Sur l'ineptie des classements, voir notre billet « Lycées : classe, classe, classera » (avril 2016).

11 MEN, Évaluation des établissements du seconde degré – Guides (décembre 2020)

Exemples de questionnaires (novembre 2021)

« L’auto-évaluation est essentielle à la démarche et fonde l’évaluation de l’établissement. Elle lui permet, compte tenu de son contexte, de sa singularité, de ses marges de manœuvre et des choix qu’il a opérés, de s’interroger sur la qualité de l’éducation dispensée, des apprentissages des élèves, de leurs résultats, de leurs parcours et de leur vie dans l’établissement, d’élaborer un diagnostic partagé et de se proposer des orientations stratégiques. »

12 Le système d’affectation dans les lycées publics (Affelnet) était déjà absurde avec la grave altération des résultats scolaires : depuis 2017, les notes sont prises en compte de façon tronquée et minorée par la fumeuse évaluation du socle de compétences (Voir notre billet « Affel de moins en moins net » de mars 2017).

Depuis 2021 à Paris, le secteur scolaire, devenu très restreint, est quasi-imposé désormais par le système de points et les notes sont devenues marginales vis à vis des bonus sociaux. Bonus qui peuvent être contestables et même injustes par l’absurde dimension collective du bonus IPS de chaque collège (« indice de positionnement social » visant donc à favoriser la mixité au collège... pour défavoriser celle au lycée !), les absurdes effets de seuils IPS ou les changements de classement IPS en cours de cohorte.

15 Au lycée privé Stanislas, où on cultive « la valeur fondamentale du travail » pour les élèves admis en sixième et pouvant rester jusqu'en troisième, le latin est obligatoire pendant tout le collège ; et quand ils sont admis au lycée (général bien sûr), les élèves sont répartis en trois séries, comme avant la réforme du lycée 2019, sans les emplois du temps erratiques.

Voir « Le Figaro » (abonnés) du 5/09/2021 : « Classement des collèges 2021: les raisons de la réussite exceptionnelle de Stanislas »