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La réforme de l'évaluation des enseignants
- Loys
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Le projet de décret et d'arrêté sur la réforme de l'évaluation des professeurs (du second degré), proposition de l'UMP, a d'abord fuité sur le site du "Café pédagogique" le 15 novembre 2011. Le Ministère avait en effet tout intérêt à ne pas mécontenter les syndicats enseignants et à préparer la réforme dans la plus grande discrétion, bien entendu sans concertation, quoi qu'il en dise.
Une fois sur la place publique, elle est ensuite devenue naturellement un enjeu médiatique de première importance, en ces temps de campagne présidentielle, tout le monde ayant son mot à dire, comme c'est toujours le cas, sur la corporation enseignante. Voir notre article "Notez-les tous" .
Petit tour du web des articles les plus éloquents. Les commentaires des internautes sont souvent instructifs également.
- le 6 juin 2011, déjà : un article qui prépare la réforme, on dirait : "Le Figaro", "Les enseignants insatisfaits du système de notation" par Jérémy Collado.
- Le 10 juin 2011, "Le Figaro", "Bientôt des profs notés sur le modèle du secteur privé " par Aude Seres
- Le 16 novembre 2011, "Le Monde", "Controverse autour de l'évaluation des enseignants" par Aurélie Collas
- Le 6 décembre 2011sur le blog d'Adrien Lautard, "le mammouthologue de Rue89" : "Notation des profs : les éléments de langage envoyés aux recteurs" .
- Le 14 décembre 2011, "Le Figaro", "Évaluation des enseignants : Luc Chatel tient bon" par Marie-Estelle Pech
- Le 14 décembre, "Libération", "Notes : les profs montent d’un ton" par Véronique Soulé
- Le 14 décembre, "Libération", «Une réforme à contre-courant» , interview par Véronique Soulé de Nathalie Mons, spécialiste de la comparaison internationale des politiques éducatives.
- Le 15 décembre 2011, dans "Les Echos" François Hollande expose les grandes lignes de ses propositions pour l'éducation. Extrait :
Il a aussi assuré qu'il reviendrait sur le projet de réforme du gouvernement du système d'évaluation des enseignants qui donne un rôle prépondérant au chef d'établissement. François Hollande souhaite trouver, dans « la discussion avec les syndicats d'enseignants, des formules plus originales, y compris collectives ». Une des revendications de certains syndicats d'enseignants est en effet d'avoir des évaluations non pas uniquement individuelles mais aussi de l'équipe pédagogique et de ses projets. Bruno Julliard a précisé que l'évaluation était à « refonder », et à lier à la « formation continue ». Ajoutant qu'elle demande « en revanche, un regard croisé », entre l'inspecteur et le chef d'établissement « dont nous ne nions pas la légitimité.
- Le 15 décembre 2011, "Le Monde", "Les enseignants mobilisés contre le projet de réforme de l'évaluation"
- le 15 décembre, "Les Échos", "La réforme de l'évaluation des enseignants s'invite dans la campagne de 2012" par Isabelle Ficek
- le 29 décembre 2011, "La Sociale, "Réforme de l'évaluation des professeurs : une question fondamentale" par Denis Collin
- le 15 décembre 2011 dans Le Monde : "Ne le dites surtout pas, mais à Aix, on évalue déjà les profs"
- Le 2 janvier 2012, "Les Échos", "Les enseignants évalués : et alors ?" par Christophe Collard
Un article provocateur, qui mérite bien un droit de réponse.
Passons sur les anglicismes tape-à-l’œil et les fautes de français ("quel horreur", "un statut exorbitant de droit commun") d'un professeur du supérieur publiant un point de vue dans un quotidien national...

Essayons de commenter sur le fond.
Pas du tout… Il faut se renseigner un minimum avant d’écrire, à moins qu'il ne s'agisse de mauvaise foi (comme dans le titre mensonger et démagogue de ce point de vue) puisque M. Collard en parle ensuite : depuis toujours les professeurs sont évalués, et même doublement. La modernité, c’est évidemment une seule évaluation. Tellement plus simple, tellement moins chère, tellement plus moderne !Chez les opposants au projet, le message semble clair : « L'évaluation des professeurs : quel horreur ! »
Il faut en déduire que les chômeurs n’ont pas de chance et que les professeurs ne sont pas des salariés… Toute une idéologie.Tous ceux qui ont la chance d'occuper un emploi salarié…
Personne puisque les professeurs sont déjà évalués à 40% par leur chef d’établissement tous les ans. Et ce, magie, sans aucun « échange » ! Ce qui promet sur ce que deviendra cette évaluation quand elle sera dévolue à 100% au chef d’établissement.Qui penserait, objectivement, à remettre en cause l'intérêt d'un tel échange et le fait que la personne la plus à même de le mener est le supérieur hiérarchique direct
Par qui, on ne le sait pas… Or toute la question porte sur la légitimité de l’évaluateur.Nous-mêmes, professeurs en école de gestion, sommes évalués
Déjà dit : c'est totalement faux. Les clichés ont la vie dure.La protestation des professeurs donne aussi à voir une sorte de rejet quasi viscéral de toute forme d'évaluation : en somme, les noteurs refusent d'être notés !
C’est vrai qu’un chef d’établissement, qui n'a absolument rien d'autre à faire, aura sans doute le temps d’assister à plusieurs heures de cours chaque année pour tous les professeurs de son établissement. Et c’est vrai que le champ d’évaluation est ridicule : évaluer si un professeur de lettres sait bien enseigner les lettres, c'est totalement superficiel. M. Collard pourrait peut-être nous préciser comment élargir concrètement ce « champ » si étroit.celle-ci est essentiellement fondée sur des inspections qui se caractérisent par l'étroitesse du champ de l'évaluation (ce sont les seules compétences techniques et pédagogiques de l'enseignant qui sont appréciées par un inspecteur qui n'assistera qu'à une ou deux heures de cours) ;
La réforme s’impose d’elle-même, non ? Rapprocher les inspections et permettre aux inspecteurs, chargés de mille autres missions, de revenir à la leur mission première : inspecterc'est la rareté de ces évaluations dans la carrière du professeur qui surprend : 80 % des enseignants sont inspectés seulement tous les cinq ans, et 20 % d'entre eux le sont de façon encore plus épisodique !
C’est toute la différence entre un simple entretien d’évaluation et l’inspection d’une mission de service public. Un professeur rend des comptes à la nation.inspecter (le mot lui-même est suranné)
Quel beau raccourci sophistique ! Quand on est contre un abonnement téléphonique trop cher, c’est qu’on est contre le principe de l’abonnement téléphonique ?Rejeter la réforme de ce système archaïque, n'est-ce pas en définitive refuser le principe même de l'évaluation ?
C’est là qu’on s’aperçoit que les compétences disciplinaires deviennent secondaires… A quoi bon les concours de l'enseignement, pendant qu'on y est ?L'un des arguments majeurs des protestataires est enfin de dénoncer l'absence de compétences (techniques) du chef d'établissement pour évaluer les enseignants dans leurs matières respectives. Mais c'est mal connaître la fonction de l'entretien individuel que de le réduire à un examen de compétences…
L’autonomie, c’est tout simplement la fin de l’Éducation dite « nationale » avec les mêmes moyens et les mêmes exigences pour tous. So what ?On entend alors dénoncer le fait que le proviseur deviendrait ainsi une sorte de chef d'entreprise, avec l'autonomie et la faculté d'initiative qui découleraient de cette assimilation. « So what ?... »
Et un certain confort à ne pas sortir des clichés. Les professeurs, faut-il le répéter, sont notés tous les ans, et beaucoup de professeurs réclament des inspections pédagogiques pour leur avancement de carrière.Il y a un confort certain à échapper à toute évaluation directe et périodique de son activité professionnelle.
En toute modestie, effectivement ! M. Collard s'évalue très bien lui-même, on dirait.La modeste ambition de ces lignes est d'attester que l'on peut exercer sereinement le métier de professeur et être évalué régulièrement, au bénéfice de tous.
Bien vagues, ces fameuses modalités. Et où est la preuve de cette efficacité ? Le système privé ne connaît pas la faillite, c'est bien ça ?Les enseignants doivent accepter d'être eux-mêmes évalués, sur la base de modalités qui sont largement admises et reconnues pour leur efficacité.
- Le 19 janvier, sur le blog de Claude Obadia, un professeur de philosophie, article "Réforme de l’évaluation des profs : rupture ou continuité ?"
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- Loys
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Je vous laisse deviner pourquoi M. Richard soutient la réforme...
Quelques remarques…
Une double évaluation exhaustive par deux instances distinctes, dont une partie annuelle, c’est "anachronique" par rapport à une évaluation trisannuelle par une seule instance, sans plus aucune évaluation propre à la partie disciplinaire ?!!Ce système de notes est devenu anachronique, en plus d'être très infantilisant pour le notateur et le noté. Il s'agit désormais d'aller vers un système d'évaluation et non plus de notation, sur la base d'un entretien tous les trois ans.
Ce n’est parce que quelque chose est ancien que c’est mauvais.
D'ailleurs les mêmes députés qui réclament l’abrogation du statut des fonctionnaires de 1950 hurlent avec les loups quand on parle de supprimer un défilé militaire anachronique sur les Champs-Élysées…
Le distinguo « notation »/« évaluation » est jésuitique (et appartient d'ailleurs au discours pédagogiste dominant depuis vingt ans) : il y aura toujours des professeurs bien évalués et d’autre moins bien évalués. Bref, beaucoup d’hypocrisie dans ce doux euphémisme… Sans compte que la notion d’ « inspection » passe bien par pertes et fracas, avec celle de mission de service public.
Où est le changement ? Ces notions bien floues (évalue-t-on le « rayonnement » avec un compter Geiger ?) font partie depuis longtemps des critères d’appréciation du chef d’établissement, qui, on peut le remarquer, évalue 40% sans nul besoin d’aucun entretien. En toute objectivité scientifique, donc…Deuxième grand changement : nous pourrons évaluer la manière de "servir" du fonctionnaire, c'est-à-dire son engagement, son investisse¬ment, son rayonne¬ment et sa relation avec les élèves.
Les termes d’ « engagement » ou d’« investissement » peuvent aussi se traduire par docilité et soumission : un professeur qui accepte les heures supplémentaires, les remplacements à l'improviste, les élèves en surnombre, les tâches supplémentaires qu’on lui impose etc. pourra être considéré comme « investi et engagé ».
Bref les progressistes sont des conservateurs... Eh bien sans doute que le système actuel marcherait parfaitement si les inspecteurs avaient les moyens d’inspecter. Mais comment se fait-il que ce ne soit plus le cas ? Soyons paranoïaques : pour préparer ce changement devenu inéluctable, bien sûr !Ce qui est très surprenant, c'est cette frilosité au change¬ment de la part d'intellectuels et de progressistes. Il n'y a pas de raison d'avoir peur ! Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut changer de système de notation.
Pas pour ce qui est de son enseignement disciplinaire, le cœur du métier, où il n’a aucune autorité, et pour cause.Et selon le code de l'Education, le supérieur hiérarchique, en l'occurrence le chef d'établissement, a déjà autorité sur le personnel.
On reste dans le flou absolu de ce qui devient l’essentiel de l’évaluation.Il dispose des outils nécessaires pour évaluer la manière de servir. Nous souhaitons toute-fois une grille d'évaluation précise qui permette de mener objectivement un entretien.
Quelle magnanimité !Il faut que tout soit transparent, avec des données connues de tous. Le principe du contradictoire doit aussi être respecté : s'il le souhaite, un enseignant doit pouvoir être évalué par quelqu'un d'autre.
On ne vous le fait pas dire. Mais qu’est-ce à dire « du ressort de l’enseignant » ? Que devient l’inspection, l’évaluation disciplinaire ? Le plus important n’est donc plus évalué ?Quant à la dimension didactique, elle continuera d'être du ressort de l'enseignant car je ne vois pas comment les chefs d'établissement pourraient être compétents dans la haute technicité des matières enseignées.
Bel aveu que ce qui se passe dans la classe n’intéresse plus personne…Sans compter que si nous devions aller dans les classes pour apprécier la pédagogie de l'enseignant, ce serait très chronophage.
C’est l’UMP qui a proposé cette réforme de l’évaluation ou la suppression des concours de l’enseignement. Le tout forme un ensemble malheureusement très cohérent…Le risque de clientélisme serait bien plus important si les chefs d'établissement recrutaient eux-mêmes les enseignants, comme le souhaite l'UMP.
Le changement en soi n’est pas une valeur. Et si le changement est une régression pour l’école, il est de notre devoir de le dénoncer.Il faut des garde-fous mais ne pas rejeter le principe du changement.
« sans lien direct » ? Mais en lien avec quoi alors ?! Le flou est on ne peut plus artistique ici.La question est surtout de savoir s'il faut ou non connecter l'évolution des rémunérations sur l'évaluation. Je pense qu'il faut une gratification, sans lien direct entre l'évaluation et la rémunération des enseignants.
Ah la Finlande, cette terre promise de l'éducation… Nous en reparlerons bientôt sur laviemoderne.net.Le SNPDEN a par ailleurs rencontré des collègues finlandais...
Surtout que l’auto-évaluation présente un grand intérêt par rapport au système actuel des inspections : la totale gratuité !Et puis il n'y a pas d'autonomie sans évaluation. L'autre élément intéressant du projet repose sur le concept d'auto-évaluation de l'enseignant. C'est une bonne chose qui pourra servir de base à l'entretien d'évaluation.
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- Loys
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Caporaliser les enseignants, c'est leur redonner de l'autonomie ? On se moque de qui ? La vraie autonomie, nous la tenons justement de ces double évaluation d'autorités distinctes !!!Sarkozy : "Parce que, pour moi, il y a une contradiction à dire 'on fait confiance aux enseignants, mais on ne leur donne pas d'autonomie'"

C'est bien par manque d'inspecteurs si le système est "à bout de souffle", et rien d'autre... Bel aveu par contre de la vraie finalité de cette réforme (voir l'article "Notez-les tous !" tous sur notre site) : obtenir enfin la soumission aux réformes !"La France est l'un des rares pays où l'essentiel de la gestion et de l'évaluation des enseignants est centralisé. Le système est à bout de souffle: dans le primaire, chaque inspecteur contrôle entre 300 et 400 établissements, déplore Bruno Suchaut, professeur en sciences de l'éducation à l'Université de Bourgogne. Il faut redonner un leadership au chef d'établissement: beaucoup de réformes ont échoué, car elles ont été mal suivies localement."
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Attention, c'est édifiant !

Les doyens des collèges d’inspecteurs invités à un simulacre de concertation
Les échos qui nous parviennent spontanément des réunions de doyens relatives à l’évaluation des enseignants et organisées par la D.G.R.H. ajoutent l’inquiétude à la consternation.
D’abord, l’objet du travail de ces réunions n’est pas de discuter le projet dont le caractère indiscutable est affirmé d’emblée. Les participants sont tout juste autorisés à demander quelques précisions. Les réponses apportées par la D.G.R.H. sont l’occasion de remarques acides ou ironiques quant à l’appréciation qu’elle porte sur les syndicats.
Il s’agit donc de « déterminer les conditions d’efficacité de présentation de la réforme » et un « consultant » prend en charge la suite de la réunion. Il décrit la démarche à suivre après qu’il fut précisé aussi que la méthode n’est pas non plus « discutable ».
Il présente un diaporama pour organiser le travail : il s’agit de s’appuyer sur SWOT qui désigne 4 mots anglais « Strength, Weakness, Opportunities et Threats » traduits par forces, faiblesses, opportunités et menaces du dispositif de la nouvelle évaluation des enseignants. Une diapositive annonce que dans l’atelier « la parole est libre » mais qu’il ne faut « pas de débat », « pas de polémique », que nous ne sommes pas là pour discuter des contenus du projet mais pour réfléchir comment le présenter de la façon la plus acceptable possible.
La suite est l’avenant : les participants sont invités grâce à un code couleur à changer d’ateliers au chronomètre (toutes les 4 minutes !), l’interdiction de s’extraire est sèchement formulée, les remarques portant sur le fond sont fermement écartées. Dans le prolongement de ce premier « remue-méninges », d’autres thèmes (les conditions d’efficacité de mise en place de la réforme, les points de vigilance, les palliatifs) sont discutés sans que soient connues, dans un premier temps, les premières conclusions et ne soient opérées véritablement de mises en relation.
Au sortir de la réunion, un grand nombre de doyens éprouvent le sentiment d’avoir été manipulés et instrumentalisés. Ainsi, la manœuvre est claire : les inspecteurs ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été associés. En effet, ils le furent mais pas tant à la réflexion sur un projet qu’à l’élaboration d’éléments de langage visant à présenter à leurs collègues un dispositif quasiment abouti.
C’est pourquoi le SNPI-FSU appelle les doyens à ne pas participer à la seconde vague d’une réunion du 30/01 qu’il estime aussi inutile qu’insultante.
Aux Lilas, le 27/01/12
Le bureau du SNPI-FSU
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- Loys
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Quelques commentaires irrépressibles :
Par exemple le personnel infirmier est évalué alors que le directeur ne sait pas faire une piqûre.
Mais il n'est pas évalué par le directeur lui-même... Et parlez-nous des médecins en milieu hospitalier, si vous voulez une vraie comparaison . Alors, alors ?

Si un professeur de mathématique est évalué, ce ne sont pas sur sa maîtrise de cette science mais plutôt sur sa compétence pédagogique
Car l'un n'est pas lié à l'autre, c'est une évidence. On peut très bien transmettre la langue anglaise sans la maîtriser soi-même.

Et comment le chef d'établissement évaluera-t-il si cette transmission donne satisfaction sans connaître la discipline elle-même, ses difficultés, le niveau des élèves, et sans aller dans les classes ?
Nous sommes l’un des seuls pays au monde où il y a encore des inspections individuelles.
C'est curieux mais on disait exactement le contraire dans cette interview d'une spécialiste des comparaisons internationales des systèmes d'éducation.
Il n’est donc pas anormal de faire évoluer un système qui a plus d’un demi-siècle.
Correction : Il n’est donc pas anormal de faire régresser un système qui a plus d’un demi-siècle pour mettre en place un système du XIXème siècle.
Et grâce à cette réforme qui prône l'autonomie et marque la fin d'un éducation "nationale", il le sera encore plus. Les vraies raisons de ce système inégalitaire sont à chercher ailleurs.il est l’un des systèmes les plus socialement inégalitaires des pays développés
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En l'occurrence, il ne s'agit pas d'avoir "plus de moyens" mais de ne pas en avoir moins, comme c'est le cas à chaque rentrée depuis dix ans avec des milliers de suppressions de postes d'enseignants... Comment déformer le propos pour se donner raison.
Le proviseur a l’avantage d’être sur le terrain
Mais pas dans les classes. Il n'en a pas le temps et ça ne risque pas de changer (voir plus haut l'interview de Michel Richard)... Finalement, qui est le plus "sur le terrain", de ce point de vue : le chef d'établissement ou l'inspecteur ?
Les inspecteurs, on les voit tous les quatre ou cinq ans
Eh bien là, non seulement les chefs d'établissements qui nous évaluent actuellement tous les ans nous évalueront tous les trois ans, mais l'inspection parallèle est supprimée : où est le gain ?

Et puis pourquoi ne pas demander des inspections plus rapprochées ? La logique est imparable... Et au nom du "qualitatif", on demande la suppression de l'inspection pédagogique qui porte sur le cœur du métier et de la transmission.

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- Loys
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Quelques remarques amusantes : après être allé dans un sens, on va dans l'autre.
"il n'est pas du tout question de faire disparaître l'inspection comme je l'entends de-ci de-là", a dit Josette Théophile
C'est juste que l'inspection, qui entrait à 60% dans l'évaluation des professeurs, n'est plus chargée d'inspecter, tout en inspectant quand même. Ou comment noyer le poisson.
Mais cette inspection "est ciblée sur sa mission fondamentale qui est d'être garante de l'expertise disciplinaire et pédagogique de ce qui se passe dans la classe, or aujourd'hui force est de constater qu'il y a une évolution du métier d'enseignant" et "il y a un accompagnement pédagogique des élèves qui ne se fait pas uniquement dans la classe", a-t-elle ajouté.
Voilà qui devient très intéressant : ce qui se passe dans la classe est donc considéré comme secondaire. On ne serait pas en train de préparer les esprits à travailler en dehors de la classe, pour brasser du vent au gré des directives ministérielles ? Quand le ministère lui-même dit que ce qui se passe dans la classe est secondaire, c'est à désespérer de l'éducation nationale.
Quant à la rebattue "évolution du métier d'enseignant" qui répond aux "élèves qui ont changé", c'est typiquement l'argument de la modernité bête. L'école n'a pas vocation à s'adapter, sa mission civique c'est justement que tous s'adaptent à l'école qui offre ainsi à la société un cadre républicain. S'adapter aux élèves, c'est la porte ouverte au communautarisme, à la rupture de l'égalité républicaine et à toutes les dérives possibles. C'est abdiquer l'autorité de la nation et, comme les parents, renoncer à éduquer les enfants (puisqu'il n'est même plus question d'instruire). L'école doit offrir justement une permanence républicaine et transmettre une culture commune. Il est particulièrement grave que des responsables du Ministère renoncent ouvertement à cette mission essentielle de l'école.
La boîte de Pandore est ouverte, tout en restant bien vague. Si les inspections sont trop espacées, la solution n'est-elle pas évidente ? Effectivement l'entretien permettra d'"aller plus loin" et les compétences pour enseigner une discipline ne seront plus évaluées que tous les dix ou quinze ans peut-être..."Aujourd'hui, l'inspection, c'est en moyenne une fois tous les sept ans. L'entretien permet d'aller plus loin: un dialogue régulier entre l'enseignant et son encadrement de proximité, et une finalité formative avec possibilité de plan d'accompagnement en termes de formation, d'organisation des services, de mode de fonctionnement dans l'établissement et éventuellement, pourquoi pas, en termes de mobilité"
Entendu ou lu quelque part d'ailleurs : les inspections ne servent à rien puisque les professeurs ont atteint le niveau disciplinaire nécessaire au moment du concours. Comme si enseigner ne s'apprenait pas face à des élèves.

Quant à "l'encadrement de proximité", il fait bien rire. Mon chef d'établissement a mis des mois à connaître mon nom alors même que j'étais allé la rencontrer à plusieurs reprises dans son bureau (dont il ne sort jamais).
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- Loys
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Extrait :
Que répondez-vous à ceux qui disent que le chef d’établissement n’est pas le mieux placé pour évaluer un enseignant ?
Je réponds qu’aujourd’hui, l’évaluation est parcellaire et artificielle. Elle repose exclusivement sur une inspection pédagogique ponctuelle et peu fréquente (en moyenne une fois tous les sept ans !) et les enseignants le vivent comme un manque de reconnaissance de leur travail. Je souhaite qu’on les évalue dans toutes les dimensions de leur fonction. Et le mieux à même d’accomplir cette tâche est le chef d’établissement. Bien sûr, son avis doit être complété par un spécialiste, l’inspecteur de la discipline concernée. On ne va pas demander à un proviseur ancien professeur d’éducation physique d’évaluer seul un agrégé de philosophie. Le proviseur va demander un avis à l’inspecteur, mais, in fine, c’est lui, et lui seul, qui notera.
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- Loys
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Le titre n'est d'aucun parti pris, bien entendu. Ce n'est pas comme si les professeurs étaient déjà évaluées deux fois.
Le sophisme par excellence : toute réforme est donc nécessairement positive. Eh bien non : ce peut être pire !Qui peut s'opposer à une meilleure évaluation de l'efficacité enseignante ?
Parmi les élèves aussi...Le système éducatif français mène à l'échec plus de 120 000 jeunes par an, sortant après 15 ans d'études, sans maîtriser correctement ni la lecture ni le calcul. A moins qu'un adolescent français sur cinq soit légèrement débile, certains font sûrement mal leur travail…
Eh bien justement, avec la réforme proposée, de l'indépendance, il n'y en aura plus...Au Canada, plus précisément en Ontario, une agence indépendante de l'administration de l'éducation évalue les compétences de l'ensemble des élèves à 9, 12 et 15 ans, afin d'observer les progrès et repérer précisément les endroits où l'on apprend mal. Pas d'état d'âme. On évalue. Et on réagit.
Ce ne sont plus les élèves qui sont en difficulté, mais les enseignants ! C'est comme les médecins : il faut leur prescrire les mêmes remèdes qu'à leurs malades, sinon comment voulez-vous que ça marche ?Des formations collectives, tel est le lot des équipes enseignantes en difficulté.
Non, si peu.La méthode peut paraître simpliste.
C'est vrai que les publics scolaires sont tout à fait comparables. J'adore ces comparaisons internationales ineptes. J'ai d'ailleurs participé (bien malgré moi) à leur correction et j'ai pu constater à quel point elles sont inspirées des méthodes d'enseignement anglo-saxonnes. Ces résultats n'ont donc rien d'étonnant.Les élèves de l'Ontario, testés à 15 ans, ont des compétences qui les classent au meilleur niveau mondial, à côté des jeunes Asiatiques (évaluations PISA organisées par l'OCDE). Les performances de l'élite sont peu différentes de celles des meilleurs petits Français, mais il n'y a pas, comme chez nous, plus de 20% de jeunes en échec massif.
Comme c'est plein de bons sentiments.Evaluer systématiquement, non pour sanctionner mais pour soutenir ceux qui en ont besoin, telle est la philosophie générale du système.
C'est vrai que c'est la même chose au fond. Pourquoi personne n'y a jamais pensé ? A quand la distribution des bons points dans le bureau du proviseur ?Ce qui vaut pour les professeurs, vaut pour les élèves.
Vu qu'en France on a déjà l'un des taux d'encadrement les plus faibles de l'OCDE en primaire notamment, nos résultats ne sont donc pas si mauvais...Dans la plupart des écoles, un enseignant surnuméraire peut aussi être appelé dans la classe pour aider ponctuellement un ou des élèves.
Nous on est plutôt responsables de l'échec, si j'ai bien tout suivi.Au lycée, même principe. Dans chaque établissement, un professeur est "responsable de la réussite" des élèves.
Tiens, je croyais que ce n'était pas moderne, de faire ça.Pour tenir compte des différences de rythme d'apprentissage, les matières principales sont dispensées par groupes de niveau.
Car le redoublement est responsable de l'échec scolaire comme le thermomètre est responsable de la fièvre.Si un élève souffre malgré tout de lacunes dans une discipline, on propose des cours d'été pour rattraper Pas de menace de redoublement. La pratique est prohibée.
On est à combien de COP par établissement en France, au fait ? Heu pardon... d'établissements par COP ?Plusieurs conseillers d'orientation à plein temps aident les jeunes à choisir les options où ils pourront le mieux réussir.

Mais voyons, ça ne peut pas arriver avec un système si parfait.Si certains décrochent, on les appelle chez eux
Une paille pour notre généreux ministère.Est-ce hors de prix ? L'enseignement primaire en Ontario coûte 1000 euros de plus par an et par élève qu'en France.
Faudrait savoir...Ce n'est donc pas une question d'argent, mais de priorité politique.
Ça ne sonne pas un peu stalinien, comme nom de ministère ? Et chez nous, on a déjà inventé les établissements "Ambition réussite" depuis longtemps.Pour Ben Levin, qui présente régulièrement ce système à des délégations étrangères, son efficacité est liée à trois facteurs : la création d'une structure dédiée, sorte de "ministère de la réussite", qui stimule l'administration de l'éducation;
C'est moi où on n'a jamais parlé du détail de la réforme en France dans cet article ?Evaluer profs et élèves. Pour les aider à réussir.
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http://www.laviemoderne.net/pics/externes/20120216a http://www.laviemoderne.net/pics/externes/20120216b
Pour les changements d'échelon prévus dans les trois années à venir, le document du mammouth déchaîné reste vague justement puisque on ne sait pas à quelle "vague" on appartient.
Continue-t-on d'être noté par un inspecteur ? D'après le document, oui pour la première "auto-évaluation" que l'inspecteur vient valider.Entrée en vigueur du nouveau dispositif : rentrée 2012-2013
Pour les enseignants du second degré, l’entrée en vigueur du nouveau dispositif aura lieu par vagues, de façon progressive sur trois années (du 1er septembre 2012 au 31 août 2015). L’ensemble des agents relevant d’un corps et d’un grade donnés basculent simultanément dans le nouveau dispositif. Les professeurs des écoles basculeront en une seule vague, en 2013-2014, afin d’assurer la préparation nécessaire compte tenu du volume concerné.
Les promotions d’échelon continuent à s’effectuer selon les règles et modalités actuellement en vigueur, jusqu’au basculement effectif dans le nouveau dispositif.
Mais ensuite ]Des entretiens professionnels réguliers sont instaurés tous les trois ans entre les enseignants et les IEN de circonscription ou les chefs d’établissement[/quote]Garants de l’expertise disciplinaire et didactique des enseignants, la contribution des corps d’inspection s’exerce de plusieurs manières :
- la construction et la validation de la méthode d’auto-évaluation, ainsi que la vérification des compétences disciplinaires et didactiques ;
- la conduite d’évaluations collectives d’établissements – écoles, collèges, lycées – selon un cadre de référence cohérent ;
- la validation du résultat de l’auto-évaluation, systématique lors de la préparation du premier entretien d’appréciation. Cette validation intervient ensuite à la demande de l’enseignant concerné.
Bref, on peut très bien imaginer n'être inspecté par un inspecteur qu'une seule fois dans les trois premières années de sa carrière... Et ensuite toutes les autres fois par le chef d'établissement. Le document dit que l'inspecteur peut venir "à la demande de l'enseignant concerné" mais c'est une belle hypocrisie puisque c'est le système actuel : les inspecteurs, trop peu nombreux et surchargés d'autres missions, ne peuvent accéder à toutes les demandes.
Concrètement, vous avez intérêt à vous entendre avec votre chef d'établissement puisque c'est lui qui tous les trois ans vous accordera ou non entre 0 et 1,25 an de réduction d'ancienneté ]L’autorité hiérarchique pourra ainsi attribuer annuellement de 0, 2 ou 5 mois de réduction d’ancienneté (multiplié à due proportion de la période prise en compte pour l’appréciation de l’agent). [/quote]
A noter que, comme dans le Gosplan soviétique, peu importe les évaluations bonnes ou mauvaises de l'ensemble des enseignants, les moyens pour les récompenser restent constants ("une enveloppe équivalente aux moyens actuellement alloués aux accélérations de carrières (soit 256 mois par an pour 100 agents dans le cas des professeurs certifiés et assimilés)"). Ce qui signifie que vous aurez une bonne évaluation non pas en fonction de votre travail mais des moyens restants... Autant dire que ceux qui gagneront 1,25 an seront des élus : le choix entre les "meilleurs" se fera de toute façon à la discrétion du chef. Et tant pis pour tous les autres qui se sont investis pour rien.
C'est comme dire à une équipe de footballeurs qu'il y a une prime pour les buts marqués, mais que seul le dernier but est pris en compte...
Si c'est pas de la revalorisation, ça...
Bref le système reste toujours aussi injuste. Par contre les chefs d'établissement auront une prise directe sur les enseignants pour leur imposer les remplacements, les heures supplémentaires, les réformes et autres lubies ministérielles...
Et ne comptez pas que les chefs d'établissement viendront dans vos classes : ils n'en auront matériellement pas le temps (de leur propre aveu : "si nous devions aller dans les classes pour apprécier la pédagogie de l'enseignant, ce serait très chronophage" a dit M. Richard, secrétaire général adjoint du SNPDEN, premier syndicat chez les proviseurs et les principaux). De toute façon la nouvelle philosophie du système, c'est que ce qui se passe dans la classe est secondaire par rapport au reste.
Comme dit Josette Théophile, notre DRH :
Ou comment passer du "plus uniquement" à "plus du tout" du point de vue de l'évaluateur.Josette Théophile dit: Aujourd'hui force est de constater qu'il y a une évolution du métier d'enseignant" et "il y a un accompagnement pédagogique des élèves qui ne se fait pas uniquement dans la classe"
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A retenir, entre autres choses ]Sous couvert « d’autonomie des établissements », on organise la concurrence entre collèges et entre lycées que l’on voudrait assujettis à des principaux ou proviseurs transformés en « patrons d’entreprises ». Un projet de décret de novembre 2011 prévoit même la suppression de toute évaluation pédagogique indépendante des professeurs dont la compétence serait soumise à la seule appréciation d’un chef d’établissement ignorant tout du contenu de la plupart des disciplines, de la façon de les enseigner et, pour certains, n’ayant jamais fait classe de leur vie.[/quote]
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A consulter également : ce mémoire de Bruno Surchaut assez favorable à la réforme, "L'évaluation des enseignants : contexte, analyse et perspectives d'évolution." Conférence sur l'évaluation, Grenoble, 9 Février 2012.- SGEN-CFDT de l'Académie de Grenoble.
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1) "Métier : Évaluation des enseignants : Le ministère propose un nouveau texte" , par François Jarraud
2) "Évaluation : Les inspecteurs d'académie refusent leur instrumentalisation"
- Le 29 février 2012 sur le site de '"L'Express", l'article "Sarkozy-Hollande: l'école, terre d'affrontements" par Marie-Caroline Missir.
Extraits :
Nicolas Sarkozy, lui, veut renverser la table. En assumant à fond une révolution libérale pour l'école. Il propose notamment que les profs soient recrutés par les chefs d'établissement, qu'ils aient des obligations de service modulables et qu'ils puissent enseigner plusieurs matières. En contrepartie, un meilleur salaire et des bureaux.
[...]
Des professeurs moins nombreux, mieux payés, capables d'enseigner plusieurs matières, recrutés directement par les chefs d'établissement et passant plus de temps dans des établissements plus libres : voilà l'école promise par la droite. Une libéralisation du système éducatif inspirée par les travaux de think tanks comme la Fondation pour l'innovation politique. Comme elle l'expliquait dans un récent ouvrage (1) : "La liberté pédagogique et administrative en même temps que la dévolution des moyens correspondants et la gestion des ressources humaines doivent être effectivement transférées aux établissements. A charge pour eux de rendre compte des résultats qu'ils obtiennent.
[...]
François Hollande comme Nicolas Sarkozy se trouvent pourtant acculés au même constat: toute amélioration du système passe par la réforme du métier d'enseignant. Régi par des décrets pris en 1950, il a profondément changé. La définition hebdomadaire du temps de travail - dix-huit heures pour un certifié, quinze pour un agrégé - est un carcan rigide pour qui veut introduire un peu de souplesse dans l'organisation scolaire.
A droite, Luc Chatel a préparé le terrain : la réforme de l'évaluation, qui transforme le chef d'établissement en responsable hiérarchique de l'enseignant, a fait sauter le premier verrou d'un statut férocement protégé par les syndicats. La redéfinition des missions des enseignants et l'augmentation de leur temps de présence dans les établissements sont les prochaines étapes.
- Le 29 février 2012, communiqué de la FNEC-FP FO ( à télécharger ici )
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Petit point sur Neoprofs :
Décret évaluation : passage en force au CTM du 8 mars !
Message par neo Aujourd'hui à 19:01
Message du SNES aux syndiqués.
Evaluation : un entêtement coupable !
Le ministère vient de modifier l'ordre du jour du comité technique ministériel convoqué le jeudi 8 mars, pour y adjoindre l'examen du projet de réforme de l'évaluation des personnels enseignants, d'éducation et d'orientation. Notre analyse est ici : http://www.snes.edu/Evaluation-decrypte ... velle.html
Rien ne bouge sur les points essentiels qui ont fondé la demande de retrait de ce projet.
http://www.snes.edu/-Evaluation-des-per ... 4740-.html
Le SNES ne peut pas accepter que le ministre manifeste un tel mépris de l'expression des personnels qui se sont fortement mobilisés contre le projet : plus de 72 000 signatures de la pétition demandant le retrait de ce projet, grève puissante le 15 décembre, manifestation importante le 30 janvier. Avec la FSU, il proposera à l’ensemble des organisations syndicales, à la réunion intersyndicale du lundi 5 mars, des réactions communes et rapides à ce nouveau coup de force.
http://www.snes.edu/un-entetement-coupable.html
Le texte de la pétition peut servir de base aux protestations et motions que nous vous appelons à adresser au ministre d'ici au 8 mars :
http://retraitduprojetevaluation.net/
Postez les motions, comptes rendus de réunions... sur http://www.snes.edu/Actions-Expression-des.html , le SNES les transmettra et en assurera la publicité.
Déclarations de N.Sarkozy sur la revalorisation et le temps de travail
Le SNES a immédiatement réagi aux propos que le président en campagne pour sa réélection a tenus lundi soir à Montpellier.
http://www.snes.edu/La-fuite-en-avant-du-president.html
Le SNES dans la presse : http://snesfsu.wordpress.com/
notamment la partie qui traite des déclarations des candidats à l’élection présidentielle : http://snesfsu.wordpress.com/tag/presidentielles-2012/
Frédérique Rolet, Roland Hubert, Daniel Robin
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Que pensez-vous du projet de réforme de l'évaluation des enseignants, défendu par Luc Chatel, proposant de confier aux chefs d'établissements l'évaluation des professeurs de l'enseignement secondaire ?
La notation pédagogique des enseignants doit être effectuée par des inspecteurs expérimentés, de la même discipline et de la même qualification au moins. C'est ce qui se passe actuellement. Il n'y a rien à changer à l'équilibre actuel : le chef d'établissement évalue déjà les capacités et qualités des enseignants, et cela représente 40% de la note attribuée. Tout l'enjeu est de trouver des éléments objectifs pour assurer l'évaluation des enseignants.
- Le 2 mars 2012, communiqué de Sud éducation :
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- Le 5 mars 2012, sur "Lapresse.ca" l'article "L'évaluation des enseignants contre-productive aux États-Unis" de Claude Gélinas
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Évaluation des profs : réunion boycottée
Une intersyndicale regroupant notamment la FSU, l'Unsa Education, FO, la CGT et Sud a décidé de boycotter jeudi matin le comité technique ministériel (CTM), qui n'a pu se tenir, devant débattre du projet de réforme de l'évaluation et de l'avancement des professeurs, selon un communiqué.
Ce projet "constituerait un alignement par le bas des carrières" et "va à l'inverse de ce dont ont besoin les enseignants, en particulier en matière de formation et d'évaluation", estiment ces syndicats qui demandent son "retrait" et ont "décidé de ne pas siéger au CTM".
"Le comité technique ministériel n'a donc pas pu se tenir, car le quorum n'a pas été atteint. Le ministère est contraint d'en reconvoquer un autre sur ce texte qui fait l'objet d'un très fort contentieux", a expliqué à l'AFP Sébastien Sihr, secrétaire général du SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire.
Et ce mail syndical reproduit sur Neoprofs :
Boycott du Comité technique Ministériel
Cher(e) collègue
Le ministre présente au CTM (Comité technique Ministériel) une nouvelle mouture du projet de décret modifiant l’évaluation des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation ce jeudi 8 mars.
Rien, dans ce nouveau projet, n’est changé au niveau des grandes orientations. Il s’agit bien, sous couvert d’évaluation, d’imposer un changement radical de la nature de nos métiers.
Devant le refus du SGEN-CFDT de voter contre ce projet pour réaliser un Vote Défavorable Unanime des organisations syndicales, qui aurait contraint le ministère à présenter un nouveau projet dans un CTM ultérieur après ouverture de négociations, les organisations syndicales ont décidé de boycotter le CTM de ce jour et de s’exprimer publiquement par un communiqué de presse commun.
Un nouveau CTM sera convoqué, probablement au cours de la semaine prochaine. Nous vous tiendrons, bien entendu informés.
Vous trouverez sur le site ( http://www.snes.edu/Actions-face-a-la-p ... on-du.html ) un exemple d'expression collective à nous renvoyer soit par fax (01 40 63 29 09), soit par mail ( intercat@snes.edu ) afin que nous les transmettions au ministre lors de la tenue du prochain CTM.
L’US 719 publiée ce jour reviendra sur le projet présenté par le ministère.
Cordialement,
Frédérique Rolet, Roland Hubert, Daniel Robin
Co-secrétaires généraux
Cette déclaration commune à propos des textes sur l’évaluation (CGT Educ'Action, FAEN, FNEC FP FO, F.S.U, SUD Education, UNSA Education) :
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- Analyse mise en ligne par le SE-UNSA : http://www.se-unsa.org/IMG/pdf/analyse_ ... uation.pdf
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D'excellentes conditions pour évaluer les équipes... D'autant que certains professeurs sont affectés eux-mêmes sur plusieurs établissements, et par forcément les mêmes.
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- DM
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De même, les quotidiens choisissent le titre des tribunes et ne respectent pas forcément celui suggéré par l'auteur.
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Par contre, chaque fois que j'ai vu des fautes dans un de mes articles, j'ai demandé qu'elles soient rectifiées. C'est l'un des intérêt du numérique, tout de même.
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Êtes-vous d’accord pour confier aux chefs d’établissement le soin d’évaluer les professeurs du secondaire ?
Non. Le fait de confier aux chefs d’établissement l’évaluation des enseignant(e)s conduit à une caporalisation du chef d’établissement et à une évaluation sur des critères qui ne pourront pas être des critères pédagogiques. Cette réforme a pour but d’augmenter la pression sur les enseignant(e)s, de les obliger à accepter toutes les réformes, structurelles et pédagogiques pour maintenir de bons rapports avec leur chef.
Nous pensons qu’il faut déconnecter l’évaluation de l’enseignant(e) de son salaire. L’évaluation est une étape dans le cadre de l’enseignement, mais si on la connecte à une augmentation de salaire, alors on la fausse de fait. Nous sommes donc favorables d’une part à une augmentation des salaires (300 € net) tout de suite pour compenser la perte du pouvoir d’achat de ces dernières années. Et d’autre part, nous somme favorables à une véritable évaluation pédagogique, c’est à dire un regard extérieur sur les pratiques de l’enseignant(e). Cependant, cette évaluation pourrait tout à fait être faite par d’autres collègues (ni par les inspecteurs, ni par les chefs d’établissement), dans une optique d’amélioration réciproque des pratiques.
- Le 12 mars 2012 sur le site du SNUipp-FSU du Gard , deux documents à télécharger :
1) Évaluation, pouvoir et enseignement , par Christian Laval
2) La réforme de l’évaluation des enseignants menace les valeurs républicaines de l’école primaire publique , Paul DEVIN, IEN, du SNPI-FSU (syndicat des Inspecteurs)
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- A suivre sur le sujet de l'évaluation, ce topic sur le forum du "site web des personnels de direction en collège et lycée" : http://personnel-de-direction.fr/index. ... mitstart=0
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- A suivre sur Neoprofs, ce topic : L'évaluation des enseignants par leurs élèves .
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Extrait :
Benoît : La gauche reviendra-t-elle sur les pouvoirs des chefs d'établissement, des présidents d'université ?
Vincent Peillon : Il y a deux questions en une. Si le sujet est celui de l'évaluation faite par les chefs d'établissements, nous reviendrons dessus. Le gouvernement a tenté de passer en force malgré l'opposition de l'ensemble de la communauté éducative, chefs d'établissements compris. C'est un point de vue purement idéologique, le ministre Luc Chatel confondant chefs d'établissements et "patrons".
- le 12 avril, cette réponse du candidat socialiste François Hollande au SNES :
Extrait :
Je veux en finir avec la caporalisation et l’autoritarisme qui prévalent aujourd’hui dans l’éducation nationale et que la droite appelle abusivement « autonomie ». Je ne suis pas favorable à l’évaluation des enseignants par le seul chef d’établissement et encore moins à leur recrutement par lui seul : je ne conserverai pas, d’ailleurs, le dispositif Eclair et, je l’ai dit, je reviendrai sur les textes concernant l’évaluation des enseignants.
- Le 20 avril 2012, sur un blog de l’École du journalisme de Sciences-Po, article "Noter les professeurs, une difficile entreprise" par Adrien Pécout
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Coup de théâtre.



Deux jours après la défaite de Nicolas Sarkozy, le décret relatif à la réforme de l'évaluation des enseignants est publié aujourd'hui 8 mai 2012 au journal officiel, signé le 7 mai par le Premier ministre. C'est la flèche du Parthe.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTex ... rieLien=id
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La presse nationale s'empare de l'affaire.Concernant les nouvelles modalités d’évaluation des personnels enseignants
Le texte portant sur l’appréciation de la valeur professionnelle des enseignants a été publié au Journal officiel du 8 mai 2012, après avoir été unanimement rejeté par les organisations syndicales présentes au Comité technique ministériel du 15 mars 2012.
La gestion de ce dossier important a constitué, de la part du gouvernement sortant, un modèle de mépris du dialogue social dont il fut coutumier, mais la date retenue pour la publication constitue aussi un passage en force du point du vue politique peu compatible avec les usages républicains et tout à fait inacceptable.
Le jeu de dupe, qui a consisté pour l’équipe de Luc Chatel à laisser croire, durant l’automne 2011, que les discussions au fond de ce dossier majeur se poursuivraient et porteraient à la fois sur la reconnaissance de la valeur de l’investissement des enseignants du service public d’éducation, ainsi que sur l’effet de cet investissement sur la qualité des enseignements dispensés à nos élèves, a constitué une caricature inacceptable de dialogue social. Aucun échange constructif n’a en réalité eu lieu.
Les atermoiements du gouvernement sortant ont de plus provoqué un doute sérieux dans l’encadrement des écoles, des collèges et des lycées sur les rôles effectivement dévolus, dans ce dispositif, aux corps d’inspection et de direction dans la pseudo-procédure d’évaluation proposée. Les nombreux amendements du ministre proposés dans une totale improvisation lors du Comité technique du 15 mars ont de plus montré le degré d’impréparation du dossier.
C’est pourquoi, dès la prise de fonction de François Hollande et la mise en place du nouveau gouvernement, ce texte sera abrogé.
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Quelques articles dans la foulée :
- "Le Figaro" du 9/05 par Natacha Polony : "Le décret sur l'évaluation des profs publié et bientôt abrogé"
- "Le Nouvel Obs" du 9/05 : "Education: Chatel réforme l'évaluation des enseignants, son successeur abrogera le décret"
- "Le Monde" du 9/05 par Aurélie Collas : "Evaluation des enseignants : réforme publiée... aussitôt recalée"
- "Libération" du 9/05 par Véronique Soulé : "Dernières heures de décrets dans l’éducation"
- "Le Parisien" du 9/05 par Olivier Corsan : "Education : Hollande abrogera l'évaluation des profs dès sa prise de fonction"
- Rue89 du 9/05 par Marie Telling : "Evaluation des profs : dernière « provocation » de l’ère Sarkozy"
- La Croix du 9/05 par Denis Peiron : "La réforme de l’évaluation des enseignants en sursis"
- Sur son blog, communiqué de presse de Vincent Peillon le 9/05 : "Nouvelles modalités d’évaluation des personnels enseignants"
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