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La réforme de l'évaluation des enseignants
- Loys
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Avec cet article inaugural de LVM : "Notez-les tous" du 20 janvier 2012. Et une revue de presse sur l'évaluation des enseignants, et notamment la (tentative de) réforme en 2012.
Le projet de décret et d'arrêté sur la réforme de l'évaluation des professeurs (du second degré), proposition de l'UMP, a d'abord fuité sur le site du "Café pédagogique" le 15 novembre 2011. Le Ministère avait en effet tout intérêt à ne pas mécontenter les syndicats enseignants et à préparer la réforme dans la plus grande discrétion, bien entendu sans concertation, quoi qu'il en dise.
Une fois sur la place publique, elle est ensuite devenue naturellement un enjeu médiatique de première importance, en ces temps de campagne présidentielle, tout le monde ayant son mot à dire, comme c'est toujours le cas, sur la corporation enseignante. Voir notre article "Notez-les tous" .
Petit tour du web des articles les plus éloquents. Les commentaires des internautes sont souvent instructifs également.
- le 6 juin 2011, déjà : un article qui prépare la réforme, on dirait : "Le Figaro", "Les enseignants insatisfaits du système de notation" par Jérémy Collado.
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- Le 10 juin 2011, "Le Figaro", "Bientôt des profs notés sur le modèle du secteur privé " par Aude Seres
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- Le 16 novembre 2011, "Le Monde", "Controverse autour de l'évaluation des enseignants" par Aurélie Collas
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- Le 6 décembre 2011sur le blog d'Adrien Lautard, "le mammouthologue de Rue89" : "Notation des profs : les éléments de langage envoyés aux recteurs" .
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- Le 14 décembre 2011, "Le Figaro", "Évaluation des enseignants : Luc Chatel tient bon" par Marie-Estelle Pech
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- Le 14 décembre, "Libération", "Notes : les profs montent d’un ton" par Véronique Soulé
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- Le 14 décembre, "Libération", «Une réforme à contre-courant» , interview par Véronique Soulé de Nathalie Mons, spécialiste de la comparaison internationale des politiques éducatives.
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- Le 15 décembre 2011, dans "Les Echos" François Hollande expose les grandes lignes de ses propositions pour l'éducation. Extrait :
Il a aussi assuré qu'il reviendrait sur le projet de réforme du gouvernement du système d'évaluation des enseignants qui donne un rôle prépondérant au chef d'établissement. François Hollande souhaite trouver, dans « la discussion avec les syndicats d'enseignants, des formules plus originales, y compris collectives ». Une des revendications de certains syndicats d'enseignants est en effet d'avoir des évaluations non pas uniquement individuelles mais aussi de l'équipe pédagogique et de ses projets. Bruno Julliard a précisé que l'évaluation était à « refonder », et à lier à la « formation continue ». Ajoutant qu'elle demande « en revanche, un regard croisé », entre l'inspecteur et le chef d'établissement « dont nous ne nions pas la légitimité.
- Le 15 décembre 2011, "Le Monde", "Les enseignants mobilisés contre le projet de réforme de l'évaluation"
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- le 15 décembre, "Les Échos", "La réforme de l'évaluation des enseignants s'invite dans la campagne de 2012" par Isabelle Ficek
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- le 29 décembre 2011, "La Sociale, "Réforme de l'évaluation des professeurs : une question fondamentale" par Denis Collin
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- le 15 décembre 2011 dans Le Monde : "Ne le dites surtout pas, mais à Aix, on évalue déjà les profs"
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- Loys
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Une tribune provocatrice, qui mérite bien quelques commentaires.
Passons sur les anglicismes tape-à-l’œil et les fautes de français ("quel horreur", "un statut exorbitant de droit commun") d'un professeur du supérieur publiant un point de vue dans un quotidien national...
Essayons de commenter sur le fond.
Pas du tout… Il faut se renseigner un minimum avant d’écrire, à moins qu'il ne s'agisse de mauvaise foi (comme dans le titre mensonger et démagogue de ce point de vue) puisque M. Collard en parle ensuite : depuis toujours les professeurs sont évalués, et même doublement. La modernité, c’est évidemment une seule évaluation. Tellement plus simple, tellement moins chère, tellement plus moderne !Chez les opposants au projet, le message semble clair : « L'évaluation des professeurs : quel horreur ! »
Il faut en déduire que les chômeurs n’ont pas de chance et que les professeurs ne sont pas des salariés… Toute une idéologie.Tous ceux qui ont la chance d'occuper un emploi salarié…
Personne puisque les professeurs sont déjà évalués à 40% par leur chef d’établissement tous les ans. Et ce, magie, sans aucun « échange » ! Ce qui promet sur ce que deviendra cette évaluation quand elle sera dévolue à 100% au chef d’établissement.Qui penserait, objectivement, à remettre en cause l'intérêt d'un tel échange et le fait que la personne la plus à même de le mener est le supérieur hiérarchique direct
Par qui, on ne le sait pas… Or toute la question porte sur la légitimité de l’évaluateur.Nous-mêmes, professeurs en école de gestion, sommes évalués
Déjà dit : c'est totalement faux. Les clichés ont la vie dure.La protestation des professeurs donne aussi à voir une sorte de rejet quasi viscéral de toute forme d'évaluation : en somme, les noteurs refusent d'être notés !
C’est vrai qu’un chef d’établissement, qui n'a absolument rien d'autre à faire, aura sans doute le temps d’assister à plusieurs heures de cours chaque année pour tous les professeurs de son établissement. Et c’est vrai que le champ d’évaluation est ridicule : évaluer si un professeur de lettres sait bien enseigner les lettres, c'est totalement superficiel. M. Collard pourrait peut-être nous préciser comment élargir concrètement ce « champ » si étroit.celle-ci est essentiellement fondée sur des inspections qui se caractérisent par l'étroitesse du champ de l'évaluation (ce sont les seules compétences techniques et pédagogiques de l'enseignant qui sont appréciées par un inspecteur qui n'assistera qu'à une ou deux heures de cours) ;
La réforme s’impose d’elle-même, non ? Rapprocher les inspections et permettre aux inspecteurs, chargés de mille autres missions, de revenir à la leur mission première : inspecterc'est la rareté de ces évaluations dans la carrière du professeur qui surprend : 80 % des enseignants sont inspectés seulement tous les cinq ans, et 20 % d'entre eux le sont de façon encore plus épisodique !
C’est toute la différence entre un simple entretien d’évaluation et l’inspection d’une mission de service public. Un professeur rend des comptes à la nation.inspecter (le mot lui-même est suranné)
Rejeter la réforme de ce système archaïque, n'est-ce pas en d
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- Loys
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Je vous laisse deviner pourquoi M. Richard soutient la réforme...
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Quelques remarques…
Une double évaluation exhaustive par deux instances distinctes, dont une partie annuelle, c’est "anachronique" par rapport à une évaluation trisannuelle par une seule instance, sans plus aucune évaluation propre à la partie disciplinaire ?!!Ce système de notes est devenu anachronique, en plus d'être très infantilisant pour le notateur et le noté. Il s'agit désormais d'aller vers un système d'évaluation et non plus de notation, sur la base d'un entretien tous les trois ans.
Ce n’est parce que quelque chose est ancien que c’est mauvais.
D'ailleurs les mêmes députés qui réclament l’abrogation du statut des fonctionnaires de 1950 hurlent avec les loups quand on parle de supprimer un défilé militaire anachronique sur les Champs-Élysées…
Le distinguo « notation »/« évaluation » est jésuitique (et appartient d'ailleurs au discours pédagogiste dominant depuis vingt ans) : il y aura toujours des professeurs bien évalués et d’autre moins bien évalués. Bref, beaucoup d’hypocrisie dans ce doux euphémisme… Sans compte que la notion d’ « inspection » passe bien par pertes et fracas, avec celle de mission de service public.
Où est le changement ? Ces notions bien floues (évalue-t-on le « rayonnement » avec un compter Geiger ?) font partie depuis longtemps des critères d’appréciation du chef d’établissement, qui, on peut le remarquer, évalue 40% sans nul besoin d’aucun entretien. En toute objectivité scientifique, donc…Deuxième grand changement : nous pourrons évaluer la manière de "servir" du fonctionnaire, c'est-à-dire son engagement, son investisse¬ment, son rayonne¬ment et sa relation avec les élèves.
Les termes d’ « engagement » ou d’« investissement » peuvent aussi se traduire par docilité et soumission : un professeur qui accepte les heures supplémentaires, les remplacements à l'improviste, les élèves en surnombre, les tâches supplémentaires qu’on lui impose etc. pourra être considéré comme « investi et engagé ».
Bref les progressistes sont des conservateurs... Eh bien sans doute que le système actuel marcherait parfaitement si les inspecteurs avaient les moyens d’inspecter. Mais comment se fait-il que ce ne soit plus le cas ? Soyons paranoïaques : pour préparer ce changement devenu inéluctable, bien sûr !Ce qui est très surprenant, c'est cette frilosité au change¬ment de la part d'intellectuels et de progressistes. Il n'y a pas de raison d'avoir peur ! Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut changer de système de notation.
Pas pour ce qui est de son enseignement disciplinaire, le cœur du métier, où il n’a aucune autorité, et pour cause.Et selon le code de l'Education, le supérieur hiérarchique, en l'occurrence le chef d'établissement, a déjà autorité sur le personnel.
On reste dans le flou absolu de ce qui devient l’essentiel de l’évaluation.Il dispose des outils nécessaires pour évaluer la manière de servir. Nous souhaitons toute-fois une grille d'évaluation précise qui permette de mener objectivement un entretien.
Quelle magnanimité !Il faut que tout soit transparent, avec des données connues de tous. Le principe du contradictoire doit aussi être respecté : s'il le souhaite, un enseignant doit pouvoir être évalué par quelqu'un d'autre.
On ne vous le fait pas dire. Mais qu’est-ce à dire « du ressort de l’enseignant » ? Que devient l’inspection, l’évaluation disciplinaire ? Le plus important n’est donc plus évalué ?Quant à la dimension didactique, elle continuera d'être du ressort de l'enseignant car je ne vois pas comment les chefs d'établissement pourraient être compétents dans la haute technicité des matières enseignées.
Bel aveu que ce qui se passe dans la classe n’intéresse plus personne…Sans compter que si nous devions aller dans les classes pour apprécier la pédagogie de l'enseignant, ce serait très chronophage.
C’est l’UMP qui a proposé cette réforme de l’évaluation ou la suppression des concours de l’enseignement. Le tout forme un ensemble malheureusement très cohérent…Le risque de clientélisme serait bien plus important si les chefs d'établissement recrutaient eux-mêmes les enseignants, comme le souhaite l'UMP.
Le changement en soi n’est pas une valeur. Et si le changement est une régression pour l’école, il est de notre devoir de le dénoncer.Il faut des garde-fous mais ne pas rejeter le principe du changement.
« sans lien direct » ? Mais en lien avec quoi alors ?! Le flou est on ne peut plus artistique ici.La question est surtout de savoir s'il faut ou non connecter l'évolution des rémunérations sur l'évaluation. Je pense qu'il faut une gratification, sans lien direct entre l'évaluation et la rémunération des enseignants.
Ah la Finlande, cette terre promise de l'éducation… Nous en reparlerons bientôt sur laviemoderne.net.Le SNPDEN a par ailleurs rencontré des collègues finlandais...
Surtout que l’auto-évaluation présente un grand intérêt par rapport au système actuel des inspections : la totale gratuité !Et puis il n'y a pas d'autonomie sans évaluation. L'autre élément intéressant du projet repose sur le concept d'auto-évaluation de l'enseignant. C'est une bonne chose qui pourra servir de base à l'entretien d'évaluation.
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- Loys
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Caporaliser les enseignants, c'est leur redonner de l'autonomie ? On se moque de qui ? La vraie autonomie, nous la tenons justement de ces double évaluation d'autorités distinctes !!!Sarkozy : "Parce que, pour moi, il y a une contradiction à dire 'on fait confiance aux enseignants, mais on ne leur donne pas d'autonomie'"
C'est bien par manque d'inspecteurs si le système est "à bout de souffle", et rien d'autre... Bel aveu par contre de la vraie finalité de cette réforme (voir l'article "Notez-les tous !" tous sur notre site) : obtenir enfin la soumission aux réformes !"La France est l'un des rares pays où l'essentiel de la gestion et de l'évaluation des enseignants est centralisé. Le système est à bout de souffle: dans le primaire, chaque inspecteur contrôle entre 300 et 400 établissements, déplore Bruno Suchaut, professeur en sciences de l'éducation à l'Université de Bourgogne. Il faut redonner un leadership au chef d'établissement: beaucoup de réformes ont échoué, car elles ont été mal suivies localement."
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- Loys
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Attention, c'est édifiant !
Les doyens des collèges d’inspecteurs invités à un simulacre de concertation
Les échos qui nous parviennent spontanément des réunions de doyens relatives à l’évaluation des enseignants et organisées par la D.G.R.H. ajoutent l’inquiétude à la consternation.
D’abord, l’objet du travail de ces réunions n’est pas de discuter le projet dont le caractère indiscutable est affirmé d’emblée. Les participants sont tout juste autorisés à demander quelques précisions. Les réponses apportées par la D.G.R.H. sont l’occasion de remarques acides ou ironiques quant à l’appréciation qu’elle porte sur les syndicats.
Il s’agit donc de « déterminer les conditions d’efficacité de présentation de la réforme » et un « consultant » prend en charge la suite de la réunion. Il décrit la démarche à suivre après qu’il fut précisé aussi que la méthode n’est pas non plus « discutable ».
Il présente un diaporama pour organiser le travail : il s’agit de s’appuyer sur SWOT qui désigne 4 mots anglais « Strength, Weakness, Opportunities et Threats » traduits par forces, faiblesses, opportunités et menaces du dispositif de la nouvelle évaluation des enseignants. Une diapositive annonce que dans l’atelier « la parole est libre » mais qu’il ne faut « pas de débat », « pas de polémique », que nous ne sommes pas là pour discuter des contenus du projet mais pour réfléchir comment le présenter de la façon la plus acceptable possible.
La suite est l’avenant : les participants sont invités grâce à un code couleur à changer d’ateliers au chronomètre (toutes les 4 minutes !), l’interdiction de s’extraire est sèchement formulée, les remarques portant sur le fond sont fermement écartées. Dans le prolongement de ce premier « remue-méninges », d’autres thèmes (les conditions d’efficacité de mise en place de la réforme, les points de vigilance, les palliatifs) sont discutés sans que soient connues, dans un premier temps, les premières conclusions et ne soient opérées véritablement de mises en relation.
Au sortir de la réunion, un grand nombre de doyens éprouvent le sentiment d’avoir été manipulés et instrumentalisés. Ainsi, la manœuvre est claire : les inspecteurs ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été associés. En effet, ils le furent mais pas tant à la réflexion sur un projet qu’à l’élaboration d’éléments de langage visant à présenter à leurs collègues un dispositif quasiment abouti.
C’est pourquoi le SNPI-FSU appelle les doyens à ne pas participer à la seconde vague d’une réunion du 30/01 qu’il estime aussi inutile qu’insultante.
Aux Lilas, le 27/01/12
Le bureau du SNPI-FSU
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- Loys
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Quelques commentaires irrépressibles :
Par exemple le personnel infirmier est évalué alors que le directeur ne sait pas faire une piqûre.
Mais il n'est pas évalué par le directeur lui-même... Et parlez-nous des médecins en milieu hospitalier, si vous voulez une vraie comparaison . Alors, alors ?
Si un professeur de mathématique est évalué, ce ne sont pas sur sa maîtrise de cette science mais plutôt sur sa compétence pédagogique
Car l'un n'est pas lié à l'autre, c'est une évidence. On peut très bien transmettre la langue anglaise sans la maîtriser soi-même.
Et comment le chef d'établissement évaluera-t-il si cette transmission donne satisfaction sans connaître la discipline elle-même, ses difficultés, le niveau des élèves, et sans aller dans les classes ?
Nous sommes l’un des seuls pays au monde où il y a encore des inspections individuelles.
C'est curieux mais on disait exactement le contraire dans cette interview d'une spécialiste des comparaisons internationales des systèmes d'éducation.
Il n’est donc pas anormal de faire évoluer un système qui a plus d’un demi-siècle.
Correction : Il n’est donc pas anormal de faire régresser un système qui a plus d’un demi-siècle pour mettre en place un système du XIXème siècle.
Et grâce à cette réforme qui prône l'autonomie et marque la fin d'un éducation "nationale", il le sera encore plus. Les vraies raisons de ce système inégalitaire sont à chercher ailleurs.il est l’un des systèmes les plus socialement inégalitaires des pays développés
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- Loys
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En l'occurrence, il ne s'agit pas d'avoir "plus de moyens" mais de ne pas en avoir moins, comme c'est le cas à chaque rentrée depuis dix ans avec des milliers de suppressions de postes d'enseignants... Comment déformer le propos pour se donner raison.
Le proviseur a l’avantage d’être sur le terrain
Mais pas dans les classes. Il n'en a pas le temps et ça ne risque pas de changer (voir plus haut l'interview de Michel Richard)... Finalement, qui est le plus "sur le terrain", de ce point de vue : le chef d'établissement ou l'inspecteur ?
Les inspecteurs, on les voit tous les quatre ou cinq ans
Eh bien là, non seulement les chefs d'établissements qui nous évaluent actuellement tous les ans nous évalueront tous les trois ans, mais l'inspection parallèle est supprimée : où est le gain ?
Et puis pourquoi ne pas demander des inspections plus rapprochées ? La logique est imparable... Et au nom du "qualitatif", on demande la suppression de l'inspection pédagogique qui porte sur le cœur du métier et de la transmission.
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- Loys
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Quelques remarques amusantes : après être allé dans un sens, on va dans l'autre.
"il n'est pas du tout question de faire disparaître l'inspection comme je l'entends de-ci de-là", a dit Josette Théophile
C'est juste que l'inspection, qui entrait à 60% dans l'évaluation des professeurs, n'est plus chargée d'inspecter, tout en inspectant quand même. Ou comment noyer le poisson.
Mais cette inspection "est ciblée sur sa mission fondamentale qui est d'être garante de l'expertise disciplinaire et pédagogique de ce qui se passe dans la classe, or aujourd'hui force est de constater qu'il y a une évolution du métier d'enseignant" et "il y a un accompagnement pédagogique des élèves qui ne se fait pas uniquement dans la classe", a-t-elle ajouté.
Voilà qui devient très intéressant : ce qui se passe dans la classe est donc considéré comme secondaire. On ne serait pas en train de préparer les esprits à travailler en dehors de la classe, pour brasser du vent au gré des directives ministérielles ? Quand le ministère lui-même dit que ce qui se passe dans la classe est secondaire, c'est à désespérer de l'éducation nationale.
Quant à la rebattue "évolution du métier d'enseignant" qui répond aux "élèves qui ont changé", c'est typiquement l'argument de la modernité bête. L'école n'a pas vocation à s'adapter, sa mission civique c'est justement que tous s'adaptent à l'école qui offre ainsi à la société un cadre républicain. S'adapter aux élèves, c'est la porte ouverte au communautarisme, à la rupture de l'égalité républicaine et à toutes les dérives possibles. C'est abdiquer l'autorité de la nation et, comme les parents, renoncer à éduquer les enfants (puisqu'il n'est même plus question d'instruire). L'école doit offrir justement une permanence républicaine et transmettre une culture commune. Il est particulièrement grave que des responsables du Ministère renoncent ouvertement à cette mission essentielle de l'école.
La boîte de Pandore est ouverte, tout en restant bien vague. Si les inspections sont trop espacées, la solution n'est-elle pas évidente ? Effectivement l'entretien permettra d'"aller plus loin" et les compétences pour enseigner une discipline ne seront plus évaluées que tous les dix ou quinze ans peut-être..."Aujourd'hui, l'inspection, c'est en moyenne une fois tous les sept ans. L'entretien permet d'aller plus loin: un dialogue régulier entre l'enseignant et son encadrement de proximité, et une finalité formative avec possibilité de plan d'accompagnement en termes de formation, d'organisation des services, de mode de fonctionnement dans l'établissement et éventuellement, pourquoi pas, en termes de mobilité"
Entendu ou lu quelque part d'ailleurs : les inspections ne servent à rien puisque les professeurs ont atteint le niveau disciplinaire nécessaire au moment du concours. Comme si enseigner ne s'apprenait pas face à des élèves.
Quant à "l'encadrement de proximité", il fait bien rire. Mon chef d'établissement a mis des mois à connaître mon nom alors même que j'étais allé la rencontrer à plusieurs reprises dans son bureau (dont il ne sort jamais).
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- Loys
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Extrait :
Que répondez-vous à ceux qui disent que le chef d’établissement n’est pas le mieux placé pour évaluer un enseignant ?
Je réponds qu’aujourd’hui, l’évaluation est parcellaire et artificielle. Elle repose exclusivement sur une inspection pédagogique ponctuelle et peu fréquente (en moyenne une fois tous les sept ans !) et les enseignants le vivent comme un manque de reconnaissance de leur travail. Je souhaite qu’on les évalue dans toutes les dimensions de leur fonction. Et le mieux à même d’accomplir cette tâche est le chef d’établissement. Bien sûr, son avis doit être complété par un spécialiste, l’inspecteur de la discipline concernée. On ne va pas demander à un proviseur ancien professeur d’éducation physique d’évaluer seul un agrégé de philosophie. Le proviseur va demander un avis à l’inspecteur, mais, in fine, c’est lui, et lui seul, qui notera.
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- Loys
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Le titre n'est d'aucun parti pris, bien entendu. Ce n'est pas comme si les professeurs étaient déjà évaluées deux fois.
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Le sophisme par excellence : toute réforme est donc nécessairement positive. Eh bien non : ce peut être pire !Qui peut s'opposer à une meilleure évaluation de l'efficacité enseignante ?
Parmi les élèves aussi...Le système éducatif français mène à l'échec plus de 120 000 jeunes par an, sortant après 15 ans d'études, sans maîtriser correctement ni la lecture ni le calcul. A moins qu'un adolescent français sur cinq soit légèrement débile, certains font sûrement mal leur travail…
Eh bien justement, avec la réforme proposée, de l'indépendance, il n'y en aura plus...Au Canada, plus précisément en Ontario, une agence indépendante de l'administration de l'éducation évalue les compétences de l'ensemble des élèves à 9, 12 et 15 ans, afin d'observer les progrès et repérer précisément les endroits où l'on apprend mal. Pas d'état d'âme. On évalue. Et on réagit.
Ce ne sont plus les élèves qui sont en difficulté, mais les enseignants ! C'est comme les médecins : il faut leur prescrire les mêmes remèdes qu'à leurs malades, sinon comment voulez-vous que ça marche ?Des formations collectives, tel est le lot des équipes enseignantes en difficulté.
Non, si peu.La méthode peut paraître simpliste.
C'est vrai que les publics scolaires sont tout à fait comparables. J'adore ces comparaisons internationales ineptes. J'ai d'ailleurs participé (bien malgré moi) à leur correction et j'ai pu constater à quel point elles sont inspirées des méthodes d'enseignement anglo-saxonnes. Ces résultats n'ont donc rien d'étonnant.Les élèves de l'Ontario, testés à 15 ans, ont des compétences qui les classent au meilleur niveau mondial, à côté des jeunes Asiatiques (évaluations PISA organisées par l'OCDE). Les performances de l'élite sont peu différentes de celles des meilleurs petits Français, mais il n'y a pas, comme chez nous, plus de 20% de jeunes en échec massif.
Comme c'est plein de bons sentiments.Evaluer systématiquement, non pour sanctionner mais pour soutenir ceux qui en ont besoin, telle est la philosophie générale du système.
C'est vrai que c'est la même chose au fond. Pourquoi personne n'y a jamais pensé ? A quand la distribution des bons points dans le bureau du proviseur ?Ce qui vaut pour les professeurs, vaut pour les élèves.
Vu qu'en France on a déjà l'un des taux d'encadrement les plus faibles de l'OCDE en primaire notamment, nos résultats ne sont donc pas si mauvais...Dans la plupart des écoles, un enseignant surnuméraire peut aussi être appelé dans la classe pour aider ponctuellement un ou des élèves.
Nous on est plutôt responsables de l'échec, si j'ai bien tout suivi.Au lycée, même principe. Dans chaque établissement, un professeur est "responsable de la réussite" des élèves.
Tiens, je croyais que ce n'était pas moderne, de faire ça.Pour tenir compte des différences de rythme d'apprentissage, les matières principales sont dispensées par groupes de niveau.
Car le redoublement est responsable de l'échec scolaire comme le thermomètre est responsable de la fièvre.Si un élève souffre malgré tout de lacunes dans une discipline, on propose des cours d'été pour rattraper Pas de menace de redoublement. La pratique est prohibée.
On est à combien de COP par établissement en France, au fait ? Heu pardon... d'établissements par COP ?Plusieurs conseillers d'orientation à plein temps aident les jeunes à choisir les options où ils pourront le mieux réussir.
Mais voyons, ça ne peut pas arriver avec un système si parfait.Si certains décrochent, on les appelle chez eux
Une paille pour notre généreux ministère.Est-ce hors de prix ? L'enseignement primaire en Ontario coûte 1000 euros de plus par an et par élève qu'en France.
Faudrait savoir...Ce n'est donc pas une question d'argent, mais de priorité politique.
Ça ne sonne pas un peu stalinien, comme nom de ministère ? Et chez nous, on a déjà inventé les établissements "Ambition réussite" depuis longtemps.Pour Ben Levin, qui présente régulièrement ce système à des délégations étrangères, son efficacité est liée à trois facteurs : la création d'une structure dédiée, sorte de "ministère de la réussite", qui stimule l'administration de l'éducation;
C'est moi où on n'a jamais parlé du détail de la réforme en France dans cet article ?Evaluer profs et élèves. Pour les aider à réussir.
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