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L'étude sur l'iPad en classe de Thierry Karsenti
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Ni pour ni contre, bien au contraire. La lecture de l'article est moins engageante.Vaste étude sur l'iPad en classe: ni rose ni noir
Cherchez l'erreur.Sans exception, les élèves qui travaillent avec un iPad en classe affirment qu'ils ne pourraient plus s'en passer. Mais aucun d'entre eux ne souligne que la tablette favorise l'apprentissage.



Bah, est-ce si important ?C'est ce qui ressort d'une vaste enquête - la première du genre - menée auprès de milliers d'élèves et d'enseignants du Québec, principalement dans des écoles secondaires. L'étude sera dévoilée aujourd'hui, au cours du Sommet de l'iPad en éducation qui réunit quelque 500 personnes à Montréal. La Presse en a obtenu les principales conclusions. Le constat est nuancé. Tout n'est ni noir ni rose, explique le principal auteur de l'étude, Thierry Karsenti, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les TIC en éducation. «Les élèves sont heureux d'avoir un iPad à l'école. Par contre, il faut passer de cet état «heureux» à l'état heureux d'apprendre». Très peu le voient comme un outil d'apprentissage», résume M. Karsenti.
Au passage, un "sommet de l'iPad en éducation" ? Ça s'appelle un showcase.

Montant de l'investissement ?Un marché grandissant
En septembre dernier, quelque 5000 élèves disposaient d'une tablette en classe, principalement dans les collèges privés. À la prochaine rentrée scolaire, ils seront 15 000 élèves. L'iPad représente 75% du marché des tablettes dans les écoles.
A vrai dire il aurait été plus utile d'y réfléchir avant d'équiper les élèves, non ?Devant cet intérêt grandissant, il devenait primordial de réfléchir à l'usage qui est fait de la tablette, ses avantages et les défis qu'elle pose, explique M. Karsenti.

Le progrès scolaire est en route !«Le premier désavantage qu'on a constaté est que l'iPad est une source de distraction majeure pour les élèves», note-t-il.Tête baissée, les élèves ont les yeux rivés sur leur tablette. Pendant que l'enseignant parle à l'avant de la classe, ils sont sur Facebook ou s'envoient des messages. Il n'est pas rare que tout le groupe éclate de rire devant l'enseignant déconcerté. Une blague qui mettait quelques minutes à circuler de pupitre en pupitre sur un bout de papier se répand maintenant à toute la classe en un seul clic.

Avant on confisquait les magazines lus en douce par les élèves, maintenant on les leur met dans les mains.

L'enseignant va devenir un animateur, un clown dont le défi sera de faire mieux que ce qui peut distraire les élèves sur leurs tablettes. Quelle perspective réjouissante !L'enseignement 2.0
Des enseignants voient du positif dans ce défi, indique toutefois M. Karsenti. Ils sont obligés de se renouveler, d'être plus dynamiques, de se déplacer davantage entre les rangées d'élèves pour maintenir leur intérêt.
Je ne vois pas "l'avantage" par rapport à disséquer en vrai.Dans la colonne des avantages, les possibilités offertes par l'iPad sont nombreuses. En science, les élèves dissèquent une grenouille comme si c'était une vraie.

Époustouflant ! Les élèves ne s'en remettent pas !En français, l'enseignant peut ajouter ses commentaires dans un livre numérique.
Ce qui n'est guère étonnant puisqu'en l'état une tablette n'est pas un ordinateur, mais un téléphone avec un gros écran.Les problèmes techniques qui survenaient souvent avec les ordinateurs sont maintenant presque inexistants.
Peut-être parce que les iPads ne sont pas autorisés aux examens ?L'utilisation de la tablette se heurte toutefois à beaucoup de méconnaissance, révèle l'étude.
Des enseignants de mathématiques exigent que leurs élèves achètent une calculatrice scientifique alors qu'on en trouve dans l'iPad.

Quels rétrogrades !En français, des enseignants considèrent que la lecture doit se faire avec un livre «papier» et non pas numérique.
Il est très courant qu'un enseignant demande aux élèves de transporter un dictionnaire.D'autres demandent aux élèves de transporter leur dictionnaire alors qu'on en trouve de moins coûteux - et moins lourds - sur la tablette.

Je constate que les dictionnaires numériques de qualité équivalente sont vendus pratiquement au même prix que les dictionnaires papier : à la différence que la licence en restreint l'utilisation.
L'innovation a beau arriver, elle n'a surtout rien démontré pédagogiquement.Des contrastes normaux qui incitent à une réflexion sur l'utilisation de la tablette à l'école, dit M. Karsenti. «L'innovation arrive et elle fait face à la résistance de la salle de classe.»
On n'en saura pas plus.La «stratégie de déploiement» prend alors toute son importance. L'étude a ainsi révélé que les écoles où les enseignants ont été formés et ont reçu leur tablette plusieurs mois avant les élèves ont eu beaucoup de succès, explique M. Karsenti en citant la commission scolaire Sorel-Tracy.

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Tout d'abord, pour une fois que nous avons une "évaluation" après usage, autant s'en servir.
Ben, non: la seule façon d'avoir les résultats d'une expérience, c'est de la réaliser.Loys dit: A vrai dire il aurait été plus utile d'y réfléchir avant d'équiper les élèves, non ?
Moi si: pas salissant, rapide, moins cher (oui, les grenouilles ne sont pas gratuites), largement assez précis pour le collège, voire le lycée, avec une meilleure précision et comparaison que sur le réel. Pour une première approche, c'est excellent. Il y a toutefois un petit problème: à cause, je suppose, des culs bénis US, le grenouille en question est dépourvue d'organes reproducteurs, ce qui est tout de même un peu fort en biologie!Loys dit: Je ne vois pas "l'avantage" par rapport à disséquer en vrai.
Non là vraiment, personne ayant utilisé un ipad ne peut te croire une minute. Je ne vois que des avantages à l'ipad par rapport aux ordis "classiques" (rapidité d'allumage, stabilité, coût des applis, autonomie, absence de virus...)Loys dit: 'en l'état une tablette n'est pas un ordinateur, mais un téléphone avec un gros écran.
Pour le reste, je vois surtout par où l'expérience à péché: c'est de croire que l'on pouvait faire du "tout ipad". Dans un premier temps, il aurait été plus simple, et moins couteux, de distribuer et d'utiliser à la demande, pour un temps limité en classe, les ipads. Ils auraient équipé la salle de classe, pas les élèves.
Dans un second temps, avec des applis choisies par les profs, et sans forcer personne, on aurait pu tenter d'aller plus loin.
Mais, clairement, je te rejoint sur un point: d'ans l'enseignement secondaire, il n'y a aucune amélioration à attendre, au niveau des résultats des élèves , de l'utilisation de tablettes en classe, avec les élèves que nous avons et les structures qui sont les nôtres. Par contre, les professeurs peuvent en tirer partie de façon des plus utile (je n'envisage plus mes cours sans mon ipad) et, pour les étudiants, dans l'enseignement supérieur, c'est autre chose, mais l'enseignement supérieur est, en France, la neuvième (au moins) roue du carrosse...
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Je doute d'une évaluation objective de cette "vaste étude" sur l'iPad dans le cadre d'un "Sommet de l'iPad en éducation"...
Vous parlez d'"évaluation après usage", mais je n'en vois nulle trace à part ce bilan aussi succinct que partial (voir le titre). Mais je ne demande qu'à m'instruire !

Au demeurant, équiper 5000 élèves (pour un budget d'environ 2 millions d'euros) sans évaluation préalable me semble assez irresponsable. Vous trouverez dans ce forum nombre d'évaluations se plaignant - pour expliquer le peu d'intérêt pédagogique de l'équipement numérique - du manque de formation des enseignants ou de manque de contenus pédagogiques existants (voir par exemple l'opération dans les Landes ). Certains même, comme l'inestimable Pierre Frackowiak, juge que le principe de l'évaluation lui-même est sans intérêt : ce qui est innovant est nécessairement un progrès.
Ce qui ne dispense pas de réfléchir à l'expérience en amont, non ; ce n'est pas un scientifique tel que vous qui me contredirez. Ou alors il faut considérer qu'une expérience n'a pas besoin d'être pensée.La seule façon d'avoir les résultats d'une expérience, c'est de la réaliser.
C'est curieux mais ce que vous citez comme des avantages me semble plutôt ressortir à des inconvénients. "salissant", lent, moins précis : c'est la preuve de l'existence tangible de la matière organique. Les enfants vivent aujourd'hui suffisamment dans le virtuel pour que l'école soit l'occasion parfaite de les ramener dans un réel qui résiste à la modélisation parfaite (et idéologiquement conforme, comme vous le soulignez avec les organes reproducteurs). Plutôt que la traditionnelle et bête sortie nature avec le professeur de SVT pour observer les lichens, les falaises ou les batraciens, la visite de mondes virtuels, plus rapide, moins coûteuse et moins salissante ?Moi si: pas salissant, rapide, moins cher (oui, les grenouilles ne sont pas gratuites), largement assez précis pour le collège, voire le lycée, avec une meilleure précision et comparaison que sur le réel. Pour une première approche, c'est excellent.Loys dit: Je ne vois pas "l'avantage" par rapport à disséquer en vrai.
Maintenant, s'il s'agit simplement de connaître simplement les organes et non de pratiquer la dissection en tant que telle pour apprendre à les identifier, évidemment que cet outil est supérieur à une simple illustration de manuel.
Tous ces facteurs s'expliquent parce qu'il s'agit d'un "ordinateur" minimaliste : si l'iPad était un vrai ordinateur, il serait équipé non pas de iOS mais de OSX.N° 6 dit:
Non là vraiment, personne ayant utilisé un ipad ne peut te croire une minute. Je ne vois que des avantages à l'ipad par rapport aux ordis "classiques" (rapidité d'allumage, stabilité, coût des applis, autonomie, absence de virus...)Loys dit: 'en l'état une tablette n'est pas un ordinateur, mais un téléphone avec un gros écran.

Même la dernière tablette Windows n'est pas équipée d'un vrai Windows (contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps d'ailleurs).
Les tablettes sont de formidables outils de consultation, mais pour l'instant de bien faibles outils de travail : la plupart des outils informatiques avancés que j'utilise ne sont pas disponibles sur une tablette et la caractère tactile constitue une régression ergonomique par rapport au couple clavier-souris (d'où la vente sur l'Apple store de claviers... pour iPad).
Il aurait surtout été moins coûteux d'acheter autre chose que la tablette la plus chère du marché, avec qui plus est un système propriétaire fermé. Je ne comprendrai jamais pourquoi l’Éducation nationale en France ne développe une distribution Linux pour tablettes avec des contenus dédiés et un accès au web intelligent : nous préférons dépendre de grands groupes technologiques comme Apple, Microsoft ou Google et accoutumer les élèves dès le plus jeunes à une culture de la consommation.Pour le reste, je vois surtout par où l'expérience à péché: c'est de croire que l'on pouvait faire du "tout ipad". Dans un premier temps, il aurait été plus simple, et moins couteux, de distribuer et d'utiliser à la demande, pour un temps limité en classe, les ipads. Ils auraient équipé la salle de classe, pas les élèves.
Ce n'est pas moi qui dirais le contraire : j'ai mon Bailly et mon Gaffiot sur mon téléphone (applications maison).Par contre, les professeurs peuvent en tirer partie de façon des plus utile (je n'envisage plus mes cours sans mon ipad)...

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Loys dit: Ce qui ne dispense pas de réfléchir à l'expérience en amont, non ; ce n'est pas un scientifique tel que vous qui me contredirez. Ou alors il faut considérer qu'une expérience n'a pas besoin d'être pensée.
C'est exact, mais je n'ose pas supposer que nos cousins du St laurent aient subitement arrosé des classes avec des centaines d'ipad sans un minimum de préparation. Le fait que l'article n'en aprle pas ne signifie pas qu'elle a été inexistante (insuffisante, c'est possible).
Mais c'est bien de cela qu'il s'agit, dans le secondaire: la dissection est là pour découvrir et connaître, et si on peut en faire une ou deux dans l'année, c'est le bout du monde. La fait que les personnels de labos soient en train de disparaître dans le secondaire, en bio et physique, ne va d'ailleurs pas faciliter les choses. Ce programme (il existe aussi pour le rat) permet de "réviser", de refaire à l'envie la dissection. Il a cette des limites incompréhensibles (que j'ai signalé sur l'appstore)Loys dit: Maintenant, s'il s'agit simplement de connaître simplement les organes et non de pratiquer la dissection en tant que telle pour apprendre à les identifier, évidemment que cet outil est supérieur à une simple illustration de manuel.
Maintenant, il ne faut pas aller trop loin dans le virtuel, et vous avez raison: j'ai été surpris de voir que, en première année d'université, des étudiants n(ont jamais utilisé un "vrai" nerf de calmar pour étudier l'influx nerveux, mais seulement un programme de simulation. A mon sens, on doit d'abord voir le réel, mais ensuite on peut (on doit ?) utiliser le numérique pour refaire l'ensemble.
Il n'y a de "regression" que si l'on utilise des programmes mal faits. Je vais donner un exemple. Imaginons un TP: une dissection d'une bestiole, suivi de l'injection d'un colorant dans un organe. L'étudiant (je n'utilise pas ce terme par hasard) doit réaliser un document comportant un texte, un schéma des organes dégagés, quelques photos et un film de la réaction de l'organisme à l'injection. Il doit faire part de ses conclusions et envoyer le tout par émail ou autre dropbox.Loys dit: '
Les tablettes sont de formidables outils de consultation, mais pour l'instant de bien faibles outils de travail : la plupart des outils informatiques avancés que j'utilise ne sont pas disponibles sur une tablette et la caractère tactile constitue une régression ergonomique par rapport au couple clavier-souris (d'où la vente sur l'Apple store de claviers... pour iPad).
Avec un ordi "classique", c'est loupé. Il va falloir ajouter camera, appareil photo, se rendre compte qu'on a pas les bons pilotes, lancer des soft que l'on a pas, sur des machines trop lentes ... (l'ordinateur que j'ai en salle de classe est ainsi incapable de seulement lire les vidéos que je présente en cours avec l'ipad, non pas pour une question de format, mais de performance...)
Avec une tablette, cela ne pose aucun problème (du moins avec l'ipad, mais je pense qu'il en est de même sous android)
Quelques outils de création pour ipad: pages, book creator (j'ai réalisé dessus mon livre sur R. Hooke), CBB (creative book builder), Appcraft (programmation) + toute une théorie de programmes de dessin.
Pourquoi faudrait il que, parce qu'on est dans l'éducation, on se retrouve toujours avec des solutions au rabais qui finiront par ne plus être employées ? Parce que si l'on suit ce raisonnement, les profs devraient eux aussi être des intellectuels au rabais, payés une misère.... (tabernacle! Je viens de me rendre compte que c'est effectivement le cas!) 8-)Loys dit: 'Il aurait surtout été moins coûteux d'acheter autre chose que la tablette la plus chère du marché, avec qui plus est un système propriétaire fermé.
Ne pas oublier aussi que si la tablette est chère, on se rattrape sur le prix des applis, par rapport à un ordi. Ne pas oublier aussi que dans l'étude décrite, ce sont pour l'essentiel des écoles privées qui ont réalisé les achats, avec une participation limitée (voire nulle, on est au Canada, câlice!) des fonds publics...
Parce que ce n'est pas son métier, et que chaque fois qu'elle a essayé, ça a été une catastrophe: langage type LSE, ergonomie allant du lamentable au catastrophique (outils de déploiement des ENT)...Loys dit: 'Je ne comprendrai jamais pourquoi l’Éducation nationale en France ne développe une distribution Linux pour tablettes avec des contenus dédiés et un accès au web intelligent
J'aime bien Linux. Mais sur tablette, il manquera le lien matériel/logiciel, et surtout l'ergonomie des soft. Revenons à la grenouille: j'ai des élèves (pas les pires), qui adorent, à la récréé, découper virtuellement la bestiole sur mon ipad. Ils ont fait cela des dizaines de fois, volontairement, parce que c'est plaisant et facile. Résultat: ils connaissent bien l'anatomie de la pseudogrenouille et son cycle de développement, choses qui ne sont pas au programme mais qu'ils "réinvestissent" dans l'étude de l'anatomie humaine. Cela ne concerne qu'une minorité d'élèves, mais cet effet existe.
Ben, pour construire des ordinateurs, des tablettes et des systémes d'exploitations, je préfère leur faire confiance plutôt qu'à l'état...Loys dit: nous préférons dépendre de grands groupes technologiques comme Apple, Microsoft ou Google

On peut aussi rêver pour eux d'une société de pénurie, de type Marxiste-Léniniste, avec camp de travail et asiles pour les déviants dans notre genre... Honnêtement, notre action à ce niveau est des plus limitées: on ne les "accoutume" pas, ils y vivent dès la naissance.Loys dit: accoutumer les élèves dès le plus jeunes à une culture de la consommation.
Encore une fois, je suis loin (très loin) d'être persuadé de la pertinence d'un emploi massif des tablettes par les élèves dans le secondaire. Je comprend les arguments des "pour", et je partage parfois ceux des "contre"; mais dans tous els cas il faut se poser les bonnes questions:
- le niveau des apprentissages est il augmenté ?
- Le travail scolaire des élèves est il facilité ?
- Le travail des professeurs est il facilité ?
- Peut on se le payer ?
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Vous êtes trop confiant dans la nature humaine : voyez ce qui s'est passé en Corrèze.N°6 dit: C'est exact, mais je n'ose pas supposer que nos cousins du St laurent aient subitement arrosé des classes avec des centaines d'ipad sans un minimum de préparation. Le fait que l'article n'en aprle pas ne signifie pas qu'elle a été inexistante (insuffisante, c'est possible).

Dont acte pour la dissection.
N°6, avec le prix d'un iPad, vous avez un ordinateur portable (avec webcam et pilotes intégrés) qui n'est pas "trop lent".N°6 dit: Il n'y a de "regression" que si l'on utilise des programmes mal faits. Je vais donner un exemple. Imaginons un TP: une dissection d'une bestiole, suivi de l'injection d'un colorant dans un organe. L'étudiant (je n'utilise pas ce terme par hasard) doit réaliser un document comportant un texte, un schéma des organes dégagés, quelques photos et un film de la réaction de l'organisme à l'injection. Il doit faire part de ses conclusions et envoyer le tout par émail ou autre dropbox.
Avec un ordi "classique", c'est loupé. Il va falloir ajouter camera, appareil photo, se rendre compte qu'on a pas les bons pilotes, lancer des soft que l'on a pas, sur des machines trop lentes ... (l'ordinateur que j'ai en salle de classe est ainsi incapable de seulement lire les vidéos que je présente en cours avec l'ipad, non pas pour une question de format, mais de performance...)
Avec une tablette, cela ne pose aucun problème (du moins avec l'ipad, mais je pense qu'il en est de même sous android)

Certains d'ailleurs vous diront que l'iPad 1 passé sous le dernier iOS est beaucoup plus lent que l'iPad 3 : c'est Apple lui-même qui le dit.

La tablette n'a pas que des avantages (poids, taille, autonomie, simplicité) mais aussi des inconvénients : le caractère tactile - par exemple - n'est un progrès que pour une utilisation basique. Pour une utilisation avancée, c'est très rapidement une régression.
En réalité "Pages" sur iOS est plus proche de "TextEdit" sur OSX que de "Pages" et n'offre pas les mêmes fonctionnalités sur iPad que sur Mac. Un exemple parmi d'autres : les caractères spéciaux, pour les mathématiques ou le grec ancien, ne sont pas implémentés.Quelques outils de création pour ipad: pages, book creator (j'ai réalisé dessus mon livre sur R. Hooke), CBB (creative book builder), Appcraft (programmation) + toute une théorie de programmes de dessin.
Pour le prix des applications, je ne suis pas aussi convaincu que vous, mais ce serait une autre discussion.
Eh oui, ce sont de bons vendeurs .Ben, pour construire des ordinateurs, des tablettes et des systèmes d'exploitations, je préfère leur faire confiance plutôt qu'à l'état...

Vous savez, pour prendre un exemple, la plupart des ENT en usage actuellement sont payants (et même très chers) : leur ergonomie, leur fiabilité et leur adéquation aux besoins de l'école sont pourtant consternantes.
On peut leur montrer autre chose.On peut aussi rêver pour eux d'une société de pénurie, de type Marxiste-Léniniste, avec camp de travail et asiles pour les déviants dans notre genre... Honnêtement, notre action à ce niveau est des plus limitées: on ne les "accoutume" pas, ils y vivent dès la naissance.

+1Encore une fois, je suis loin (très loin) d'être persuadé de la pertinence d'un emploi massif des tablettes par les élèves dans le secondaire. Je comprend les arguments des "pour", et je partage parfois ceux des "contre"; mais dans tous les cas il faut se poser les bonnes questions:
- le niveau des apprentissages est il augmenté ?
- Le travail scolaire des élèves est il facilité ?
- Le travail des professeurs est il facilité ?
- Peut on se le payer ?
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Loys dit: Vous savez, pour prendre un exemple, la plupart des ENT en usage actuellement sont payants (et même très chers) : leur ergonomie, leur fiabilité et leur adéquation aux besoins de l'école sont pourtant consternantes.
Je sais, hélas, mais ils ne sont fait ni par google ni par apple (votre description cadre bien avec ce que fait MS, par contre

Il faut dire aussi que ces programmes franco -français sont réalisés à la suite d'appels d'offres par des sociétés minuscules, peu inspirées, cherchant surtout à surmonter les problèmes techniques en se moquant complètement de l'interface utilisateur, puisque ce n'est justement pas l'utilisateur (qui n'a rien demandé) qui paie le produit...
Tiens, un exemple: pour "pronote", à la suite de 'appel d'offre, une seule société a candidaté... Autant dire que le choix de la "meilleure" interface, dans ces conditions...

Mais je crois que toute numérisation "par le haut" est vouée à l'échec. Si on veut utiliser des ressources numériques, c'est extrêmement simple: d'ici un à 4 ans, chacun de nos élèves aura son smartphone, acheté par lui, bien assez puissant pour le travail utile demandé. L'investissement public pourrait se limiter à un acces "intranet" par wifi, permettant l'acces à des documents mis en ligne localement par les profs volontaires, ou à un acces web limité.
En terme de coût et d'usage, je n'y voit que des avantages...

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Et moi je pense que toute numérisation précipitée ou commerciale l'est également.N°6 dit: Mais je crois que toute numérisation "par le haut" est vouée à l'échec.
Vous retardez, N°6 : d'après la dernière étude Orange exposure , un adolescent sur deux (de 11 à 17 ans) accédait déjà à Internet sur son téléphone en 2012. Avec la baisse du prix des abonnements Internet l'an passé et des smartphones cette année, je pronostique une évolution rapide en 2013.Si on veut utiliser des ressources numériques, c'est extrêmement simple: d'ici un à 4 ans, chacun de nos élèves aura son smartphone, acheté par lui, bien assez puissant pour le travail utile demandé.
De coût, pour l'école, peut-être (ça a même un nom : le BYOD ). Mais pour le progrès des usages, permettez-moi d'en douter.En terme de coût et d'usage, je n'y voit que des avantages... :mrgreen

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C'est réparé ce 25/05/13 : "iPad en classe : Des conditions de succès pour initier un réel changement".
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Article repris sur "EducaVox" du 10/07/13 : www.educavox.fr/actualite/reportage/arti...ecole-une-planche-de
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Avec la couche au fesses, effectivement.On constate aujourd'hui que la jeune génération semble avoir une affinité particulière avec ce gadget, plusieurs l'adoptant bien avant l'école, souvent avec encore la couche aux fesses! Il est donc pertinent pour l'école d'y voir de plus près.
Des résultats
L'intérêt pour l'intégration d'une tablette numérique comme l'iPad en éducation n'est pas dénué de fondements.

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Pour le professeur qui utilise de nombreuses ressources numériques pour faire son cours (un indécrottable partisan réactionnaire de la transmission, quoi), l'ipad offre de nombreux avantages (il en est sans doute de même pour les bonnes tablettes android, je ne connais que mal les applis qui y sont disponibles).
- légèreté dans le sac
- allumage immédiat
- variété d'applis disponibles (pour moi en présentation, en anatomie, géologie...)
- branchement immédiat sur videoprojecteur
- possibilité de prendre photos et videos et de les intégrer immédiatement au cours projeté.
et également, dans un registre plus sulfureux:
- possibilité de préparer discrètement ses présentations de cours pendant les innombrables et croissantes réunions pédagogistes sur le projet culturel de compétences de l'établissement du parcours individuel de l'élève en formation, ou approchant...

- capacité a faire semblant de travailler ses notes en conseil de classe alors que l'on est penché sur un texte latin abscons du 14éme siècle ou tout autre document d'une furieuse actualité.
Bref, un outil merveilleux pour qui sait l'utiliser intelligemment (quoique...), ce qui n'est pas le cas de la grande majorité de nos élèves...
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J'utilise moi-même une tablette depuis plusieurs années en cours, mais - enseignement des lettres oblige - assez peu finalement. J'ai d'ailleurs mes propres applications Android maison.

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Thierry Karsenti est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l'information et de la communication (TIC) en éducation.
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Les inconvénients se présentent donc comme des "défis". Curieuse façon de présenter les choses.p. 1 dit: Que font ces quelque 10 000 élèves du Québec (Canada) qui utilisent de façon quotidienne l’iPad en salle de classe? Quels sont les avantages de cet outil technologique à l’école? Quels sont les défis rencontrés, tant par les élèves que par les enseignants?
Une double démarche, pour le moins contradictoire : étudier "scientifiquement" les pratiques tout en cherchant à les améliorer.C’est à la fois pour répondre à ces questions, mais aussi dans le but d’apporter un éclairage scientifique à cette nouvelle tendance en éducation que nous avons décidé de mettre en place une des plus importantes recherches jamais réalisées sur l’usage des tablettes tactiles en éducation, avec la collaboration de quelque 18 écoles secondaires et primaires du Québec. Nous voulions ainsi, du même coup, aider tous les acteurs scolaires (enseignants, élèves, directions d’école, parents, spécialistes, etc.) à faire un usage à la fois plus réfléchi et éducatif de la tablette tactile en contexte scolaire.

En même temps un "défi" ne demande qu'à être remporté.Nos résultats montrent que les avantages dépassent les défis rencontrés.

La "nécessité" rend la "prise de risque" en quelque sorte caduque.Les résultats présentés dans cette étude montrent à la fois que l’implantation de la tablette tactile à l’école constitue possiblement une prise de risque nécessaire pour les écoles...
Une étude supposée scientifique ne peut se limiter à mettre en exergue un "potentiel" uniquement....qu’il s’agit d’un outil technologique doté d’un potentiel cognitif étonnant...

"montrent" ou postulent ?...mais aussi que son arrivée en classe ne se fait pas sans heurts. En effet, l’utilisation de cette nouvelle technologie en classe peut poser des défis que les enseignants auront du mal à relever s’ils sont mal préparés. Nos résultats montrent notamment que la clé du succès d’une intégration réussie de l’iPad en contexte scolaire serait avant toute chose la formation adéquate des enseignants et la sensibilisation des élèves aux usages éducatifs et scolaires réfléchis.
On voudrait bien accepter l'augure d'une telle profession de foi mais le postulat de départ permet d'en douter.p. 2 dit: Plusieurs personnes se disant « expertes » de la tablette tactile laissent entendre qu’il s’agit d’une panacée en éducation, et que de surcroît, l’on peut tout faire avec la tablette à l’école. Par exemple, certains comme Proffitt (2010) vont même jusqu’à affirmer qu’il n’y aurait aucune limite au potentiel de l’outil. D’autres (voir Huber, 2012) soutiennent que les tablettes tactiles permettraient de voir tous les contenus des programmes d’enseignement, et rien de moins! Dans cette recherche et dans l’analyse des données recueillies, nous adoptons une position plus nuancée et plus critique dans laquelle nous soulignons que les enseignants ne doivent être ni technophiles ni technophobes face à l’utilisation de la tablette tactile à l’école : notre société de l’information exige plutôt qu’ils soient technoréfléchis. L’école doit certes composer, souvent malgré elle, avec les créations de la Silicon Valley, mais elle n’est pas tenue de foncer tête baissée.
Que la tablette d'Apple soit la plus présente dans les classes étudiées ne contraint pas à en faire la publicité ni à considérer que l'iPad est fondamentalement différent des autres tablettes.Enfin, plusieurs se demanderont pourquoi parler spécifiquement de la tablette iPad et non des autres tablettes tactiles. Premièrement, cette recherche porte sur l’iPad parce qu’il s’agit, de loin, de l’outil le plus populaire dans les écoles de tous les continents. En effet, selon Khaddage (2013), l’iPad occuperait actuellement plus de 75 % du marché scolaire mondial des tablettes. Au Canada, nous sommes à plus de 90 % du marché scolaire. De plus, l’iPad est l’un des outils dont le développement est le plus exponentiel, avec plus de 300 000 applications spécifiquement conçues pour cette tablette (King et Bass, 2013). Enfin, l’échantillon québécois est composé presque exclusivement de tablettes iPad, ce qui nous a poussés à analyser cet outil en particulier.

Rien que cet aspect discrédite la dimension scientifique de cette étude, qui cite par ailleurs comme "étude" Fourgous 2010 (p. 5).

Comme ça c'est effectivement plus simple.p. 5 dit: Comme le faisait remarquer Thibert (2012), ce n’est pas l’impact des technologies sur les résultats qu’il faut évaluer, mais les conditions pédagogiques dans lesquelles ces usages ont lieu.

Le "potentiel pédagogique" est - lui - postulé sans difficulté comme positif. Curieuse étude, qui sait déjà ce qu'elle veut démontrer.À ce titre, nous l’avons déjà dit, l’enjeu actuel des recherches sur les technologies en éducation consiste en grande partie à savoir comment rendre effectif le potentiel pédagogique présumé des technologies en éducation
C'est peut-être ce qu'on appelle un effet de mode. Les premières tablettes sont apparues en fanfare en 2010.En quelques années à peine, la tablette tactile semble avoir suscité un engouement sans précédent dans les écoles primaires et secondaires du monde entier.
Un "potentiel que l'on prête" et dont il faudrait donc s'assurer qu'il existe. Pour ce qui est de la "réussite", ce n'est de toute façon pas l'objet de l'étude, comme il a été dit plus tôt.Au Québec, plus de 10 000 élèves les utilisent quotidiennement en classe. Ce chiffre dépasse déjà les 4,5 millions aux États-Unis (Etherington, 2013). Cette forte pénétration des tablettes tactiles dans les écoles d’ici et d’ailleurs est autant liée à la popularité de l’outil qu’au potentiel que l’on prête souvent aux technologies en milieu scolaire, soit celui de favoriser la motivation et la réussite des apprenants
Effectivement : et en ce cas comment considérer cette littérature comme "scientifique" ?Pourquoi ne relate-t-on surtout que des avantages dans la littérature scientifique sur l’usage des tablettes tactiles en contexte scolaire? Peut-être parce qu’à défaut de pouvoir se baser sur des données probantes et empiriques, ce que l’on retrouve dans les textes scientifiques publiés relève peut-être davantage de discours et de perceptions parfois idéologiques.

Cette longue liste des "avantages supposés" (avec le conditionnel qui effectivement s'impose) mériterait à elle seule d'être commentée point par point. Pas de liste des "défis" ?Parmi les principaux avantages de l’usage de la tablette tactile en contexte scolaire, on retrouve qu’au niveau des élèves :
1. la motivation serait accrue (voir Kinash, Brand et Mathew, 2012; Sachs et Bull, 2012; Wainwright, 2012) ;
2. l’accès, l’édition et le partage de l’information seraient facilités (voir Babnik et al. 2013; Fri-Tic, 2012; Hahn et Bussell, 2012; Martin, Berland, Benton et Smith, 2013) ;
3. l’apprentissage et les performances des élèves seraient favorisés (voir Churchill, Fox et King, 2012; Fernández-López, Rodríguez-Fórtiz, Rodríguez-Almendros et Martínez-Segura, 2013; Isabwe, 2012; Lau et Ho, 2012; McKechan et Ellis, 2012; Ostler et Topp, 2013; Rossing, Miller, Cecil et Stamper, 2012) ;
4. les stratégies d’enseignement seraient plus variées (voir Fernández-López et al., 2013) ;
5. l’apprentissage individualisé serait augmenté (voir McClanahan, Williams, Kennedy et Tate, 2012; Wasniewski, 2013) ;
6. l’expérience de lecture serait bonifiée (voir Fernández-López et al., 2013; Huber, 2012; Sloan, 2012; Zambarbieri et Carniglia, 2012) ;
7. la communication et la collaboration seraient accrues, tant entre les élèves eux-mêmes, qu’entre l’enseignant et les élèves (voir Geist, 2011; Henderson et Yeow, 2012; Hutchison, Beschorner et Schmidt-Crawford, 2012) ;
8. les compétences informatiques seraient améliorées (Huber, 2012; Killilea, 2012) ;
9. la créativité des élèves serait plus importante (Sullivan, 2013) ;
10. la portabilité et la mobilité de l’outil seraient étendues (voir Henderson et Yeow, 2012; Hill, Nuss, Middendorf, Cervero et Gaines, 2012; Kinash, Brand, Mathew et Kordyban, 2013; Villemonteix et Khaneboubi, 2012; Williams, Wong, Webb et Borbasi, 2011) ;
11. l’évaluation des élèves serait facilitée (Alberta Education, 2012; Isabwe, 2012; McKechan et Ellis, 2012) ;
12. la qualité des supports pédagogiques serait bonifiée (Murray et Olcese, 2011) ;
13. l’apprentissage de l’écriture serait facilité (Murray et Olcese, 2011) ;
14. l’organisation du travail serait plus efficace (Churchill et al., 2012) ;
15. la présentation des travaux scolaires par les élèves serait embellie (Murphy et Williams, 2011) ;
16. les avantages pour les élèves avec des difficultés d’apprentissage seraient importants (McClanahan et al., 2012).
L'étude soutient (p. 14) que les enseignants dans l'ensemble n'avaient pas d'expérience de l'iPad, ce qui est d'avance désigné comme un frein à l'intégration réussie de l'outil pédagogique. On peut d'une part s'interroger sur la démarche qui consiste à équiper des élèves et des professeurs d'iPads sans que ces derniers soient préalablement formés et d'autre part opposer qu'un professeur consciencieux a bien entendu, quand il en a eu la possibilité, a nécessairement préparé son utilisation par les élèves. Ajoutons enfin qu'un produit technologique comme l'iPad, en vertu d'une obsolescence commerciale programmée, est voué à être remplacé chaque année par une version nouvelle.
L'utilisation de ce qui est réputé être un "outil" n'est plus ponctuelle mais prépondérante.p. 15 dit: Notre étude montre que pour une première expérience à grande échelle dans les écoles, l’iPad est, en général, assez utilisé. En effet, 88,5 % des élèves indiquent utiliser l’iPad, en moyenne, 30 minutes ou plus pour une période de classe-type de 60 minutes.
La démonstration est ici faite que l'équipement ne s'est pas fait en fonction d'une demande pédagogique des enseignants au départ : les élèves ont été équipés contre l'avis de certains enseignants.Il y a juste certains profs qui ne veulent pas qu’il soit ouvert [sic]. Pour les autres, je l’ai toujours ouvert.
Quelle surprise en effet. Et ces 37% ne sont que ceux des élèves qui le déclarent.Les données recueillies auprès des élèves nous montrent que, pour eux, l’iPad sert avant tout à « travailler dans les manuels scolaires » (n = 5072). Ce résultat n’est pas surprenant puisque les manuels scolaires numériques sont très présents dans les écoles où l’iPad est obligatoire. Autrement dit, comme le révèlent les figures 8 et 9, l’usage de la tablette en classe se résume grandement à l’usage de manuels scolaires, et au travail dans ces derniers. La recherche sur Internet occupe également une place importante du temps d’usage de la tablette pour les élèves (n = 2645). Même si nous avions demandé aux élèves, de façon spécifique, ce qu’il leur était demandé de faire en classe, nous avons été surpris de constater que 2301 élèves ont indiqué consacrer leur temps en classe à jouer à des jeux sur la tablette, ce qui semble se produire encore plus souvent avec les élèves qui ont terminé une tâche ou un travail.

A vrai dire l'achat du livre papier n'interdit nullement à l'élève de télécharger la version gratuite pour iPad si celle-ci peut lui donner le goût de lire. A moins qu'il ne s'agisse d'une croyance naïve, d'une part parce que la lecture sur une tablette n'est pas fondamentalement différente de la lecture dans un livre, d'autre part parce que la tablette offre mille autres distractions plus immédiatement gratifiantes.Enfin, élément particulièrement révélateur de la nouveauté de l’outil en contexte scolaire, seulement 362 élèves ont mentionné qu’ils ont passé du temps de classe à la lecture de livres électroniques (ebooks). Cela montre notamment que le potentiel de l’iPad, qui permettrait réellement d’améliorer l’expérience en lecture (voir Fernández-López et al., 2013; Huber, 2012; Sloan, 2012; Zambarbieri et Carniglia, 2012) est réellement sous-utilisé à l’école. Plusieurs enseignants n’ont pas changé, avec l’avènement de la tablette tactile à l’école, les tâches de lecture qui étaient demandées aux élèves : le livre papier prédomine largement, et ce, malgré l’arrivée de l’iPad. En fait, nous avons été surpris de constater que dans plusieurs écoles, on demandait toujours aux élèves d’acheter, en format papier, des livres – dits obligatoires – disponibles tout à fait gratuitement en format électronique (on parle de classiques, dont l’œuvre n’est plus assujettie aux droits d’auteur, comme les romans de Jules Verne, de Victor Hugo ou d’Émile Zola). Quand on sait à quel point la lecture est importante à l’école, mais aussi combien les élèves semblent de moins en moins avoir le goût de lire, il semble qu’une des fonctionnalités de la tablette tactile ne soit pas pleinement utilisée en contexte scolaire.
Nous voici donc bien face à un nouveau aveuglement numériste.

Et pourquoi n'avoir pas posé ces questions ?Il semble important de faire remarquer ici que nous avons questionné élèves et enseignants sur les usages dits « éducatifs » ou « pédagogiques » de la tablette tactile. Donc, les élèves n’ont pas parlé des autres usages qu’ils faisaient, aussi, de la tablette en classe, usages qui seraient selon eux bien moins pédagogiques. Soulignons, à titre d’exemple, un élève qui nous faisait remarquer qu’il passait aussi beaucoup du temps de classe à répondre aux « iMessages » qu’il recevait de ses camarades de classe, et que cela s’avérait parfois « intense ».
[…] il y a iMessage, ça c’est vraiment intense, les groupes de conversation sont créés, là tout le monde s’écrit […] et toi, tu réponds […] (EL28)

Possiblement sans surprise, lorsque questionnés sur leurs usages de la tablette tactile en dehors des heures de classe, quelque 5980 élèves (sur les 6057) nous ont indiqué passer la plupart de leur temps sur les réseaux sociaux comme Facebook. Un grand nombre d’élèves (n = 5739) a également indiqué faire des devoirs à l’aide de la tablette. Ce sont aussi 5498 élèves qui indiquent jouer à des jeux avec l’iPad, après l’école. Les élèves partagent également une bonne partie de leur temps à regarder des vidéos (n = 3087), à naviguer sur Internet (n = 1592), à écouter de la musique (n = 1302), puis à gérer leur agenda scolaire (n = 289). Cette question nous a notamment permis d’apprendre, et ce, même s’il n’est peut-être pas simple pour les élèves de juxtaposer les différents usages qu’ils font de la tablette après l’école, que plus de 76 % de leur temps d’usage de l’iPad, en dehors des heures de classe, est consacré à des activités sociales, ludiques ou divertissantes. Quand on ajoute à ces données les 12,7 % du temps passé à jouer, en classe, cela montre à quel point la tablette est, pour les élèves, un outil de divertissement. Il est également important d’aviser les parents que notre enquête révèle qu’à peine plus de 20 % du temps d’usage de la tablette est consacré aux travaux scolaires. Et il s’agit d’un résultat auto- rapporté, qui pourrait être bien plus important si l’on considère les possibles biais de désirabilité que de telles enquêtes peuvent aussi générer.

[…] j’ouvre d’abord Facebook […] après je fais vite mes devoirs […]. (EL74)
[…] mon Facebook est toujours ouvert […] je le regarde tout le temps […] j’ai mis des notifications […] comme ça même quand je fais des devoirs […] je sais quand j’ai un message (EL59)
[…] ça me prend beaucoup de temps à lire tous mes messages sur iMessage […] l’autre fois je suis parti au chalet […] à mon retour j’en avais plus de 1200 (EL38)
Un des élèves affirmait en entrevue de groupe qu’avant l’arrivée de l’iPad, jamais il ne sortait ses livres d’écoles quand ses devoirs étaient terminés. Mais là, pour lui, l’iPad est toujours sorti :
[…] avant l’iPad, je ne sortais jamais mes cahiers de mon sac [d’école] quand j’avais
fini mes devoirs […] là, mon iPad est toujours sorti […] il est toujours avec moi (EL17)
Un élève affirmait même qu’avant l’arrivée de son iPad « à l’école », il pratiquait beaucoup plus de sport, en dehors de l’école. Néanmoins, là, à cause de l’iPad, et des iMessage reçus, il pratiquerait beaucoup moins de sport.
[…] il y a iMessage […] tout le monde s’écrit […] À la maison, c’est aussi une grande différence, les fins de semaine, avant je faisais plus de sport, maintenant, je suis plus sur mon iPad qu’avant. (EL28)

Vive le iPad !p. 22 dit: Est-ce que la tablette tactile est utilisée pour écrire, voire apprendre à écrire?
Comme la littérature scientifique révèle certaines lacunes de la tablette tactile pour les tâches d’écriture, voire pour l’apprentissage de l’écriture (voir Murray et Olcese, 2011), nous avons interrogé à la fois les élèves et les enseignants pour mieux comprendre les types d’usages de cet outil technologique, en lien avec des tâches d’écriture. Nos résultats sont assez préoccupants. En effet, les données recueillies auprès de 6057 élèves et de 302 enseignants montrent que 85 % des apprenants – pour qui l’usage de l’iPad en salle de classe est obligatoire rappelons-le – n’utilisent jamais (n = 2278) ou rarement (n = 2871) la tablette tactile pour réaliser des productions écrites (Figure 11). Quand on sait combien la place qu’occupe l’écriture à l’école primaire ou secondaire est fondamentale, ce résultat montre clairement qu’il n’est soit pas possible de tout faire avec la tablette tactile à l’école, soit que les enseignants n’ont pas encore réalisé le plein potentiel de l’outil. Quand on juxtapose ce résultat à celui où un très faible pourcentage des élèves indiquent lire des livres électroniques sur la tablette tactile, on remarque encore plus que l’outil n’est peut-être pas utilisé à son plein potentiel.

Sont ensuite passés en revue les "avantages" de l'iPad. Ces avantages mêlent dans la plus grande confusion les avantages pédagogiques et les avantages matériel : la "portabilité" est ainsi le plus grand avantage. Les témoignages insistent ainsi sur le gain de poids : "[…] avant mon sac à dos pesait une tonne […] maintenant c’est beaucoup plus léger". Un argument qui le poids face à la baisse de lecture et d'écriture, ce que confirme un autre témoignage ingénu : "c’est beaucoup plus confortable d’utiliser l’iPad qu’écrire sur un papier, il nous motive". Mais pas à écrire ou à lire , visiblement.

Si certains élèves eux-mêmes s'en rendent compte...Nous avons ensuite questionné les élèves sur les principaux désavantages qu’ils attribuaient à la présence de la tablette tactile en classe. La Figure 14 présente le nombre d’occurrences retrouvées dans les réponses des élèves qui pouvaient mentionner plus d’un impact. Le premier impact de la tablette tactile en classe, et ils sont quelque 6055 élèves à le souligner (plus de 99 % des répondants), est qu’il s’agit d’un outil qui peut distraire en classe. D’autres (n = 1739) ont également fait remarquer, en lien avec ce que nous avions déjà signalé à propos de l’écriture, qu’il leur était difficile d’écrire des longs textes à l’aide de la tablette. Plusieurs (n = 1579) ont aussi mentionné qu’il était difficile pour eux de gérer les travaux à remettre aux enseignants. Les élèves (n = 1337) ont également souligné leur insatisfaction quant à certains manuels scolaires dont les fonctionnalités étaient, selon eux, inadaptées. Enfin, certains élèves (n = 757) ont même indiqué que le fait d’avoir un iPad avait eu, pour eux, un impact négatif sur leur réussite scolaire.

On comprend mieux avec cette tablette "avant tout source de distraction majeure" pourquoi les élèves apprécient la tablette.Nous avons également questionné les enseignants sur les défis que comportait l’usage quotidien de la tablette tactile en classe (Figure 15). Tout comme les élèves, ils ont été très nombreux à souligner que la tablette constituait avant tout une source de distraction majeure pour les élèves (n = 301). Les difficultés pour les élèves à produire des longs textes (n = 89) ont aussi été mentionnées par plusieurs enseignants, tout comme les défis inhérents à la gestion des travaux scolaires (n = 71). Comme les élèves, plusieurs enseignants ont souligné les problèmes de certains manuels scolaires (n = 47), notamment ceux où les élèves devaient tous, en même temps, être connectés à Internet pour y avoir accès. Enfin, quelques-uns (n = 14) ont même indiqué que cela pouvait avoir chez certains élèves un impact négatif sur leur réussite scolaire.

[…] c’est difficile de se concentrer en classe […] tous mes amis de Facebook sont en ligne en même temps (EL12)
[…] je reçois des fois plus que 400 messages dans la soirée […] c’est compliqué de faire mes devoirs […] (EL32)
[…] beaucoup de monde fait autre chose en classe […] les élèves n’écoutent plus les profs […] (EL03)
[…] ça déconcentre de voir les autres jouer à des jeux (EL63)
[…] pour moi, la plus grande difficulté en classe […] c’est de faire en sorte que les élèves ne fassent pas autre chose […] qu’ils ne soient pas sur Facebook (EN12)
[…] Facebook en classe […] c’est une catastrophe […] les élèves sont tout le temps sur ça […] ou ils envoient des messages […] je ne sais plus quoi faire des fois (EN34)


L'étude peut ensuite observer "un niveau de satisfaction plus élevé pour les élèves que pour les enseignants" (p. 34).

24% des professeurs se disent peu satisfaits ou insatisfaits, 53% moyennement satisfaits.
Sur le plan méthodologique, nous avons aussi tenté d’innover en demandant aux élèves de résumer, en un mot, leur expérience d’usage de la tablette tactile en contexte scolaire (Figure 18). Quelque 2513 élèves ont répondu un mot qui s’apparentait à « amusant » (comme « cool », « stimulant », etc.). Ce sont 744 élèves qui ont répondu dans le sens « d’utile ». Certains ont moins semblé aimer leur expérience, et ont qualifié l’outil « d’inutile ». Enfin, fait surprenant, aucun élève n’a mentionné le fait que l’outil leur permettait d’apprendre plus.

La possibilité de renoncer à l'iPad n'a en revanche pas été suggérée...Nous avons demandé aux quelque 302 enseignants de formuler des suggestions destinées à l’ensemble des acteurs scolaires impliqués dans la mise en place de projets où chaque élève est équipé d’une tablette tactile.

On notera que de nombreux défis ne sont pas liés à la tablette elle-même mais au manque d'adaptation des élèves, des enseignants ou des contenus : ce sont donc aux contenus, aux élèves et aux enseignants de s'adapter à l'"outil".p. 39 dit: Les données recueillies ont également permis d’identifier de nombreux défis rencontrés tant par les élèves que par les enseignants, à la fois lors de l’enquête par questionnaire, mais aussi lors des nombreuses entrevues de groupe réalisées. Nous présentons à nouveau les neuf principaux :
1. Le premier défi rencontré par les enseignants, qui semble être réellement un enjeu majeur, est celui de la distraction que représentent, aussi, les tablettes tactiles pour les élèves. Ces tablettes permettent aux élèves, peut-être trop facilement, de faire autre chose que d’écouter l’enseignant. Et, si jeunes soient-ils, les élèves ont découvert avec les tablettes la messagerie électronique et les réseaux sociaux qui, très souvent, vont détourner leur attention.
2. Plusieurs élèves et enseignants ont souligné les défis techniques que posaient l’écriture de textes avec la tablette tactile.
3. En lien avec le défi précédent, il faut aussi faire remarquer que l’apprentissage de l’écriture, per se, n’était pas non plus facile avec l’usage de la tablette tactile, notamment parce que les outils ou applications ne comportaient pas encore toutes les fonctions d’aide que l’on pouvait retrouver, sous une seule et même application, à l’ordinateur. En effet, l’apprentissage de l’écriture semble être un autre désavantage majeur des tablettes tactiles. Car même si différentes applications permettent aux jeunes enfants d’apprendre la calligraphie à l’aide des tablettes tactiles, une fois ce stade dépassé, les ressources semblent bien moins intéressantes et faciles à utiliser que celles que l’on retrouve par exemple à l’ordinateur.
4. Plusieurs élèves et enseignants ont souligné que certains manuels scolaires étaient mal adaptés au travail avec des tablettes tactiles, comme par exemple ceux où il fallait avoir accès à Internet en tout temps.
5. Plusieurs enseignants ont aussi parlé des défis inhérents à la planification de leurs cours : pas facile de passer du livre à la tablette tactile, trop rapidement pour plusieurs.
6. La gestion des travaux des élèves devient aussi un défi majeur pour les enseignants. Il y a plusieurs plateformes et plusieurs ont l’impression de gérer trois fois la quantité de travaux, ce qui est plus complexe, à la limite, que le papier traditionnel.
7. Plusieurs des enseignants interrogés ont aussi une méconnaissance des ressources
disponibles sur les tablettes tactiles.
8. Il y a également un sous-usage des livres électroniques, ce qui est pourtant l’une des principales fonctions des tablettes tactiles. En effet, notre étude révèle que moins de 3 % des élèves indiquaient lire des livres à l’écran de leur tablette tactile.
9. Enfin, plusieurs élèves et enseignants ont indiqué que l’usage des tablettes tactiles, à cause possiblement de l’effet de distraction, pouvait nuire à leur réussite scolaire.

Certaines recommandations font sourire :
On donnerait donc une source de distraction aux élèves et ensuite il faudrait les responsabiliser à son bon usage.p. 42 dit: 3. Responsabiliser et former les élèves. En lien avec le principal défi rencontré par les enseignants, soit la distraction que peuvent susciter les tablettes tactiles en classe, il semble impératif de mettre en place diverses stratégies pour responsabiliser et former les élèves dans l’usage de leur outil informatique, tant à l’école qu’en dehors de l’école. Une charte – ou un code d’usage – devrait donc être mise en place, et tant les élèves que les enseignants devraient prendre part à la rédaction du texte-cadre.

Bon, une rapide estimation permet d'évaluer l'investissement pour 6057 élèves et 302 enseignants à 2 ou 3 millions d'euros pour les seules tablettes, c'est-à-dire formation, infrastructures (réseau, électricité, wifi), maintenance et ressources non comprises (applications, manuels numériques etc.).
Un investissement convaincant, même s'il aurait permis de financer l'emploi de 20% de professeurs supplémentaires pendant une année.
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Ne pas chercher de cause à effet.L'enquête menée par T Karsenti et A Fieves auprès de 6 057 élèves, montre que la tablette est perçue comme motivante. Le principal usage est la consultation des manuels avant la recherche internet. Mais les enseignants soulignent la distraction qu'elle apporte en cours.

Un tiers ose le déclarer, nuance.Et c'est confirmé par les élèves : un tiers d'entre eux joue en classe.

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Très impressionnant : l'iPad était déjà efficace avant même d'exister en 2010 !De très bons résultats
Illustration éloquente de l’utilité du iPad dans un contexte pédagogique, les commissions scolaires de la région de l’Estrie qui l’ont utilisé depuis quelques années ont enregistré une baisse importante du décrochage scolaire, qui est passé de 40 % en 2006 à 18,8 % en 2012.

Je n'ai pas dû lire le même rapport...Plusieurs avantages
Parmi les principaux avantages de la tablette tactile, on a noté que la motivation des jeunes serait accrue, l’expérience de lecture bonifiée, l’apprentissage de la lecture facilitée, la communication et la collaboration accrues (tant entre les élèves eux-mêmes qu’entre l’enseignant et les élèves), les compétences informatiques améliorées, la créativité des élèves plus importante et les avantages pour les élèves avec des difficultés d’apprentissage seraient significatifs.

Mais non, puisque la tablette obtient déjà de "très bons résultats".Au terme de cette étude, on réalise à quel point l’utilisation du iPad en classe implique une importante adaptation aux particularités de la technologie. Habitué à utiliser la tablette dans un tout autre contexte, il semble facile de s’égarer dans un usage plus ludique. Le succès de son intégration est donc avant tout lié à la formation adéquate des enseignants et à la responsabilisation des élèves.

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En dehors de l'école, les élèves indiquent passer la majeure partie de leur temps à s'amuser (jeux, consultation de vidéos, écoute musicale, navigation en ligne) ou à se socialiser (Facebook, iMessage) avec l'outil tactile après s'être acquittés néanmoins de leurs devoirs.

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Il est toujours intéressant d'observer que le "combat contre l'inertie" en pédagogie ne vient pas d'un pédagogue dans une classe mais d'un personnel de direction.Un combat contre l’inertie en éducation
M.-A. Girard, directeur des services éducatifs dans un établissement d’enseignement secondaire
Visiblement pas pour certains.L’iPad est arrivé sur les tablettes des magasins canadiens en mai 2010. Il est évident que l’opinion des enseignants est mitigée !

Voilà donc un directeur des "services éducatifs" qui nous explique benoîtement que les iPads ont été fournis aux élèves sans qu'une formation ait été fournie aux enseignants. Bel exemple de responsabilité.La collecte des données des chercheurs dans les milieux scolaires a été effectuée à partir de l’automne 2012 (p. 8). Un an et demi s’est écoulé entre la mise en marché de l’appareil et cette mesure de son intégration en classe. Bien peu de formations ont été rendues disponibles entre mai 2010 et l’automne 2012 !
Le succès des achats. parce que pédagogiquement le "succès" est visiblement plus mitigé.Apple elle-même me semble dépassée par le succès de son iPad en milieu scolaire.

C'est donc la faute aux enseignants...Bref, l’iPad est un nouvel outil et, à l’heure actuelle, bien peu d’enseignants peuvent se targuer d’en maîtriser totalement l’énorme potentiel.
Que l'iPad soit un "outil" est en soi très discutable. Que les enseignants - contrairement à M. Girard - n'en maîtrisent pas "l'énorme potentiel" ne lui pose en revanche aucun problème pour équiper massivement les élèves.
En France c'est surtout l'inverse qui est valorisé...Ces stéréotypes qui encouragent l’inertie
Bien évidemment, l’intégration des TIC à la pédagogie est un sujet chaud et qui comporte son lot de détracteurs, à commencer par les enseignants eux-mêmes. S’il semble valorisé socialement de s’opposer à un élan de nouveauté et d’en énoncer les moindres écueils,

Par ailleurs la "nouveauté" n'est pas une valeur en soi. La seule valeur qui compte dans l'éducation, c'est l'efficacité. Voir notre article "D'où vient l'innovant" .

On peut parfaitement être technophile sans sombrer dans le numérisme béat, surtout à l'école....quitte à les glorifier, il n’en demeure pas moins que plusieurs enseignants ou autres acteurs du monde de l’éducation soutiennent l’intégration des TIC à l’éducation. Ces derniers sont souvent qualifiés de geeks, de technos ou d’autres sobriquets comparant cette nouvelle race d’éducateurs à ceux issus d’un film futuristes.

Il faudrait savoir. Précédemment M. Girard disait que les enseignants ne maîtrisaient pas l'outil.Comme si l’utilisation d’un iPad relevait d’un exploit technologique hors du commun.

Bien entendu. Les écrans sont tout ce qu'il y a de plus "convivial" dans le monde moderne.Le propre de son intégration en milieu scolaire est justement d’en exploiter sa polyvalence, son aspect intuitif et, bien évidemment, sa convivialité.

Bis repetita placet : la nouveauté en soi n'offre pas d'occasion de se réjouir, surtout quand elle permet de ne pas traiter les vrais problèmes.[…] Voilà ce qui manque dans le monde de l’éducation : de l’enthousiasme pour la nouveauté en éducation, un milieu marqué trop longtemps par son conservatisme et son inertie.
Toute critique de la nouveauté quand elle est problématique se résume donc à une "peur du changement".Cet enthousiasme doit déloger la peur du changement et, surtout, celle de l’échec.
Si on lit bien M. Girard, il nous explique pourtant qu'il ne faut pas craindre l'échec. C'est rassurant pour les élèves !

Certains enseignants craignent d’intégrer les TIC à leurs stratégies par peur d’échouer dans leur profession. Ce même échec doit pourtant être valorisé...

... et transformé en occasion pour être ensuite partagé par une communauté d’enseignants qui existe bel et bien grâce, entre autres, aux médias sociaux.
Partageons l'échec !

Où est le "calcul" ici ?Le risque, calculé, doit être pris.
Que M. Girard n'évoque-t-il pas avec plus de précision quels sont les "risques" !

Et de bien d'autres choses.Et s’il est vrai que l’iPad n’est qu’un outil parmi tant d’autres, il n’en demeure pas moins que l’Internet regorge de ressources didactiques ou pédagogiques d’une richesse incommensurable.

Un élève devant une tablette, ce n'est pas la même chose qu'un élève devant une tablette.Il ne manque qu’un pédagogue pour les exploiter et les adapter à la réalité de sa classe ou de son école.

La "distraction" a donc un intérêt pédagogique.Pourquoi évacuer l’aspect ludique de l’apprentissage?
Il est évident que la presque totalité des élèves trouve l’iPad distrayant. C’est le principe même de l’outil !

Les élèves ne se servent pas de l"iPad dans leurs usages personnels comme d'un outil.Avec son intégration à l’enseignement, on vise, entre autres, la combinaison d’un outil personnel d’un élève pour l’en faire découvrir les aspects « professionnels » qui lui seront utiles dans sa « profession » d’élève.
Sauf que c'est l'inverse qui se produit.On vise l’intégration du scolaire directement dans sa sphère personnelle d’élève.

Tout va bien, alors.Il est évident qu’il sera distrait ! Non seulement peut-il utiliser ses manuels scolaires sur son iPad en plus d’utiliser différentes applications propres à une matière, mais aussi, il peut aller sur Facebook, texter ses amis, etc.
Et n'oublions pas que "aller sur Facebook, texter ses amis", ce sont des "outils" de l'élèves.Nul besoin de rappeler que l’adolescence est particulièrement marquée par le besoin de socialiser chez les élèves […].

L'argument, c'est donc de dire que c'est pareil qu'avant. Très convaincant.L’élève trouvera toujours un outil pour communiquer avec son voisin de classe. Il n’y a qu’à penser aux petits papiers qui circulaient à une époque pas si lointaine…
Aujourd'hui donc, c'est l'école qui fournit les "petits papiers" sous forme de matériel technologique.
Il faut donner un outil qui distrait aux élèves et ensuite apprendre aux enseignants à gérer la distraction.Malheureusement, les journalistes rapportent des statistiques dénaturées et aucun ne traite de l’importance de la formation des enseignants en gestion de classe avec un tel appareil, information pourtant omniprésente dans le rapport Karsenti.

Combien le font sans l'admettre ?Certains médias ont mis l’accent sur la statistique suivante : un tiers des étudiants du Québec sondés sur l’usage de l’iPad en classe ont admis pratiquer des jeux durant les heures d’école […].

Cette lapalissade...

Et surtout qu'ils le fassent en classe....met en relief la première utilisation que les élèves ont reconnue à l’iPad : le jeu. Il ne faut pas s’étonner du fait qu’ils veulent jouer avec l’appareil.

Ce n'est pas ce que dit l'étude (voir plus haut).Cependant, l’affirmation laisse fallacieusement croire que le tiers des élèves ne fait que ça ! Comme s’ils jouaient tout le temps de leur quotidien scolaire… Les heures d’école comprennent des pauses, et les élèves jouent principalement à ce moment. Cela ne veut pas dire qu’ils jouent en classe pour autant.
Ah quand même...Cependant, soyons réalistes. Il est évident que plusieurs élèves jouent pendant la classe et y perdent leur temps.
Encore l'argument du même. Où est donc l'intérêt de l'iPad pour ces élèves, en général les plus en difficulté ?Mais, dans les classes sans iPad, ces mêmes élèves crayonneraient ou dessineraient dans leurs cahiers, rêvasseraient ou perdraient leur temps de différentes façons. […]
Un bel exemple de démission nous est ici donné concernant ces élèves, qui devraient précisément être au cœur de la lutte contre l'échec scolaire.
C'est d'une logique imparable.Développer des compétences… qui n’existent toujours pas
[…] La cohorte d’élèves qui fera son entrée au secondaire l’an prochain sera sur le marché du travail autour de 2025, pour s’en retirer vers 2060. Nous devons former ces élèves à employer des outils qui n’existent toujours pas.

A noter aussi la contradiction avec le fait que l'iPad est très simple à utiliser et ne demande aucune formation. Il est à vrai dire conçu pour être utilisé par les enfants à partir de six mois...
Les tablettes n'ont pas attendu l'école pour être dans les mains des élèves, dans lesquelles elles servent rarement d'outils...À tout le moins, nous devons les éduquer à être ouverts au changement, à l’exploitation d’une pléthore d’outils TIC...
L'iPad, quoi....mais surtout, nous devons leur permettre d’apprendre à trouver le bon outil

Techniquement l'information ne "s'y trouve" pas....et à en analyser et critiquer l’information qui s’y trouve.

Ou le suivisme consumériste, c'est selon. Avec en prime le renoncement à une culture humaniste.Car au XXIe siècle, la pire attitude que le monde de l’éducation peut adopter face aux défis qui se posent dans la société, c’est l’immobilisme.
A noter que M. Girard est l'auteur du blog technopédagogique "Innovations en Éducation" :
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