Pour redonner l'envie de lire aux adolescents, cette jeune autrice a peut-être une solution…
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Les pratiques de lecture de la jeunesse
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- Shane_Fenton
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Loys dit: Dans PISA 2018 :
Dans ce graphique, il manque deux indicateurs qui me paraissent important :
1/ Le temps passé à lire des livres numériques (au format EPUB, PDF ou autre). On peut, soit extrapoler aux documents numériques de tous types (manuels PDF, cours en PDF, livres au format PDF...), soit faire la distinction entre les types de contenus. La question de savoir si on distingue la lecture d'un livre au format papier ou au format numérique mérite en tout cas d'être posée. Idem pour les revues et les magazines, d'autant que certains d'entre eux ont abandonné leur édition papier pour "survivre" uniquement en ligne.
2/ Le temps passé à lire des "scans", notamment de mangas mais aussi de BD, par rapport à leur édition imprimée.
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- Les chiffres d'utilisation des liseuses par les enfants (2% des enfants) sont trop faibles pour être détaillés.
- Au cours des 12 derniers mois, seuls 11% des enfants ont lu des bandes-dessinées/des livres sur les supports numériques (jeux vidéo 43% ou regarder de courtes vidéo 45%)
- Dans les 12 derniers mois, 31% des enfants (0-14 ans) ont lu (livres, romans, bandes-dessinées, mangas) tous les jours ou presque, 24% une à deux fois par semaine, 11% une à trois fois par mois, 13% moins d'une fois par mois. Le détail par âge n'est malheureusement pas renseigné. Peut-on déduire de ces chiffres que 21% des 0-14 ans n'ont pas lu du tout dans les 12 derniers mois ?
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Près de cinquante ans d'observation des comportements de la population française en matière de participation culturelle, du début des années 1970 à la fin de la décennie 2010.
Depuis le début des années 1970, le ministère de la Culture réalise régulièrement l'enquête Pratiques culturelles qui est devenue, au fil du temps, le principal instrument de suivi des comportements des Français dans le domaine de la culture et des médias.
La 6e édition de cette enquête nationale a été réalisée en 2018, après celles menées en 1973, 1981, 1988, 1997 et 2008. Le dispositif a été identique pour les cinq premières éditions : sondage auprès d'un échantillon représentatif de la population de la France métropolitaine âgée de 15 ans
www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Et...elles/L-enquete-2018
De 1988 à 2018, la proportion de personne ayant lu un livre (hors bandes dessinées) au cours des douze derniers mois est passé de 73% à 62% (de 95% à 81% chez les diplômés de l'enseignement supérieur), ce qui signifie qu'un diplômé de l'enseignement supérieur sur cinq ne lit pas
Les lecteurs assidus (20 livres et plus hors bandes dessinées au cours de douze derniers mois) ont vu leur proportion passer de 22% à 15% entre 1988 et 2018 : la tendance est plus marquée chez les 15-24 ans (de 22% à 11%) et les 25-39 ans (de 24% à 10%). Même chez les diplômés de l'enseignement supérieur, de 48% à 24%.
Chez ces derniers, la proportion de faibles lecteurs (1 à 9 livres) est passée de 23% à 36%
Les 15-24 ans inscrits dans une bibliothèque sont passé de 18% en 1973 à 36% en 1997 puis 17% en 2018.
Parallèlement, les 15-24 ans jouant à des jeux vidéo sont passés de 45% à 83% entre 1997 et 2018 (et pour les diplômés d'études supérieures de 20% à 46%).
www.culture.gouv.fr/Sites-thematiques/Et...-en-France-CE-2020-2
Le dossier : www.culture.gouv.fr/Media/Medias-creatio...elles-en-France.pdf2
Extraits :
Synthèse : six grandes tendances
[...]
Une place croissante de la culture dans le quotidien des Français
[...] Phénomène émergent de la dernière décennie en tant que pratique de masse, les usages numériques sont ainsi devenus, en une décennie, majoritaires dans le quotidien des jeunes, qu’il s’agisse de l’écoute de musique en ligne, de la consultation quotidienne de vidéos en ligne, des réseaux sociaux ou encore des jeux vidéo. [...]
Le déclin de pratiques associées à la génération du baby-boom
[...] Cette génération se distingue en effet par des comportements culturels particulièrement développés, à la différence des générations antérieures comme postérieures : ses membres ont en particulier beaucoup lu de livres et continuent de le faire, [...] Mais avec le vieillissement de cette génération et la moindre fréquence de ces pratiques au sein des générations suivantes, la participation à certaines activités culturelles s’érode. Prolongeant un mouvement observé dès le début des années 1990, la lecture de livres diminue durablement au sein de la population ; les publics de la musique classique peinent à se renouveler et un risque d’affaissement de la fréquentation des sites patrimoniaux (musée, exposition ou monument historique) apparaît dans les dix dernières années.
[...] Recul de la lecture et développement des publics des bibliothèques
Malgré une fréquentation des bibliothèques en hausse, en particulier par les jeunes publics, la lecture – aussi bien de livres que de bandes dessinées – est une pratique qui continue de baisser au sein de la population. Mouvement ancien, observable dès les générations qui ont suivi les baby-boomers, il se traduit aujourd’hui par un lectorat devenu particulièrement rare au sein des jeunes générations. L’érosion de la lecture chez les femmes étant moins marquée que chez les hommes, une nette féminisation du lectorat s’opère et contribue à transformer son visage : plus souvent masculin et jeune dans les années 1970, il est devenu plus féminin et plus âgé [...]
Baisse des pratiques de lecture au fil des générations
Après une hausse sensible au cours des années 1970 et 1980, la pratique de lecture de livres (hors bande dessinée5) décline à partir des années 1990.
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Avec les rééditions modernes des "Martine", encore un bel exemple de déni.
@AgatheIrene "Maintenant, on la lit à quatre ans." D'abord c'est un peu jeune pour savoir lire, et puis le site de… twitter.com/i/web/status/1…
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Présent dans les médiathèques, en vogue chez les éditeurs, objet d’événements culturels, en pointe dans les milieux associatifs, le livre audio se montre pourtant encore timidement dans les salles de classe. L’incitation à lire, à faire lire les élèves ne rencontre pas chez les enseignants l’engouement social que connait cet objet qui s’est subrepticement introduit dans le monde de la lecture. Suspicion d’illégitimité littéraire ? De béquille scolaire pour contourner le texte ? Et si, à l’inverse, le livre audio était considéré comme un support pédagogique apte à développer les compétences de lecture des lecteurs fragiles mais aussi experts ? S’il renouait avec le plaisir enfantin d’écouter des histoires ou le plaisir séculaire qu’offraient les aèdes et les conteurs, mais, quelques années ou siècles plus tard, avec de surcroit la possibilité de se constituer une culture littéraire, de fréquenter des textes d’auteurs, de rentrer en littérature ? Et si la lecture orale incitait à aller vers le texte, ou l’inverse le texte à aller vers sa lecture orale ? Et si certains livres audio étaient d’authentiques créations littéraires et artistiques grâce aux grands acteurs qui leur prêtent leur voix et aux mises en scènes sonores très élaborées qui les accompagnent parfois ? Et si, finalement, écouter ou produire des livres audio possédaient des vertus pédagogiques...
• Lesquelles ?
• Comment les explorer ?
C’est à ces deux questions que tente de répondre cette ressource, en évacuant d’emblée les considérations techniques. Il suffit en effet d’un smartphone équipé d’un lecteur de fichiers audio et d’un enregistreur, d’écouteurs dont est déjà équipée une majorité d’élèves. Le logiciel Audacity (libre et gratuit) peut aussi être utile pour créer des livres audio nécessitant des montages sonores élaborés. De larges bibliothèques de livres audio gratuits et libres de droits sont à disposition de tous2. Par ailleurs, les activités d’écoute qui nécessitent de la concentration, et celles d’enregistrement qui nécessitent du silence, gagneront à être conduites en dehors de la classe3.Initiées en classe, accompagnées par le professeur et scandées en étapes progressives, ces activités pourront ainsi se prolonger en autonomie par le travail personnel des élèves, ou faire l’objet d’un travail en enseignement à distance.
A l'origine, Emmanuelle Goulard -IEN Lettres Histoire-mai 2020 : lettres-hg-lp.ac-noumea.nc/IMG/pdf/l_aud...ivre_en_cours_de.pdf
«Ecouter une histoire, ce n’est pas lire»... Il faut pour saisir les limites de ce propos revenir rapidement sur les deux grandes catégories de capacités qui constituent la compétence LIRE :Les capacités de bas niveaux: conversion des phonèmes en graphèmes, reconnaissance directe des mots mais parfois encore indirecte pour les faibles lecteurs qui continuent à déchiffrer en reconstituant chaque mot, syllabe après syllabe. Ces lecteurs en très grande difficulté, menacés pour certains par l’illettrisme, utilisent toutes leurs ressources cognitives à ce déchiffrage laborieux et ne disposent plus de ressources suffisantes pour se consacrer aux activités complexes de hauts niveaux. Les capacités de hauts niveaux: compréhension et interprétation qui mobilisent à leur tour des opérations mentales coûteuses en ressources cognitives telles qu’inférer, anticiper, mémoriser, généraliser, spécifier, etc. Ecouter une histoire lue ne mobilise donc pas les capacités de bas niveaux, c’est entendu, mais ce n’est que dans cette acception réductrice de la lecture que peut s’entendre l’idée qu’écouter une histoire, n’est pas lire, car en revanche, l’audio-lecture active les capacités de hauts niveaux, ce qui est sans doute plus inattendu. Que l’histoire soit en effet lue sur papier ou qu’elle soit entendue, elle mobilise pour la comprendre et l’interpréter les mêmes opérations cognitives, les mêmes connaissances lexicales et les mêmes univers de référence. Or comme l’audio livre déleste du déchiffrage, il permet aux élèves en grande difficulté de lecture d’activer les compétences de compréhension et d’interprétation qui sont systématiquement inhibées à la lecture d’un texte écrit. Des exemples d’activités de compréhension sont proposées dans la séquence consacrée à l’audio-lecture de Nam Bok, le hâbleur de Jack London ( lettres-hg-lp.ac-noumea.nc/spip.php?article57 )«Oui, mais s’ils ne lisent jamais de textes, ils n’apprendront jamais à décoder...» Il n’est évidemment pas question d’utiliser l’audio-lecture pour contourner le texte écrit mais bien de s’en servir pour permettre aux élèves en difficulté de travailler des compétences auxquelles seul ce type de lecture ouvre l’accès. Il n’est également pas question d’utiliser exclusivement la lecture orale mais bien comme l’indiquent les programmes de diversifier les modalités et les supports de lectures, en poursuivant parallèlement la consolidation des apprentissages fondamentaux. Cependant, l’audio-livre ne pourrait-il pas venir aussi à la rescousse du déchiffrage, en proposant par exemple des exercices de repérage sur le texte écrit, de phonèmes ou de mots,simultanément lus et entendus ? Ne pourrait-on améliorer la reconnaissance directe de mots et augmenter la fluence, dont on sait qu’elle freine la compréhension en deçà du seuil fatidique de 15000 mots à l’heure, en proposant à l’élève de lire le texte à voix haute,au même rythme que celui qu’il écoute? Dans cet objectif et pour ce public, l’utilisation d’un prompteur peut constituer un précieux auxiliaire pour enregistrer ou écouter un audio-livre. En accès libre et gratuit (par exemple , www.freeteleprompter.org ), le prompteur fournira aux élèves les plus en difficulté, un support de lecture dont la vitesse de défilement et la taille des caractères sont ajustables aux capacités de chacun. «Bon, mais alors quelle plus-value pour les élèves déjà bons lecteurs?»Outre le plaisir de s’entendre raconter une histoire, ce qui n’est déjà pas négligeable, les bons lecteurs pourront se livrer à des lectures analytiques en adoptant les mêmes démarches que celles mises en œuvre sur les textes.On habitue les élèves à formuler des hypothèses de lecture à partir de leurs premières impressions et à les corriger par un retour sur le texte. Un lycéen de la voie professionnelle doit en effet être en mesure de reformuler le sens général d’un texte, de sélectionner en autonomie ce qui lui paraît mériter d’être analysé, et de justifier une interprétation globale en l’étayant par des passages choisis par lui,indiquent les programmes de 1èreet terminale bac pro. Accompagné d’une feuille pour consigner au fil de l’écoute, traces écrites, prises de notes,hypothèses, indices, saillies du texte, l’audio-livrene favoriserait-ilpas cette recherche d’autonomie que visent les nouveaux programmes ? Ne facilitera-t-il pas l’abandon du traditionnel «questionnaire de lecture» qui entraine les élèves à répondre aux questions bien plus qu’à se questionner en les obligeant à emprunter des pistes de lectures imposées? N’aidera-t-il pas au repérage de passages, aux écoutes successives et aux rétro-lectures dont les élèves sont si peu friands, grâce au chronomètre de défilement et au curseur tactile? L’écoute de poèmes ou de pièces de théâtre ne se rapprocheront-elles pas davantage des conditions de réception de ces genres oraux par essence? Des assonances, un alexandrin, une stichomythie, ou une anaphore sont sans doute plus aisément identifiables auditivement que textuellement. La notion complexe de double énonciation au théâtre peut être amorcée avec l’audio-livre, tout comme son scénario sonore peut initier la réflexion sur les choix de mises en scène au théâtre ou au cinéma. Quel que soit le genre, la mise en voix peut également contribuer à révéler les sens cachés du texte comme le suggère Dominique Pinon, acteur qui prête sa voix pour la réalisation d’audio-livres,lors d’une interview accordée à l’association La plume de Paoni «Jean Echenoz a un style, des figures de style, des accidents de phrase qui sont souvent surprenants et drôles. Il a une façon de s’exprimer qui ne tient vraiment qu’à lui et qui peut donc s’avérer comique. La lecture agit alors véritablement comme un révélateur.»? Pour finir, on notera qu’un audio-livre se prête aussi bien à une écoute cursive qu’analytique, à la découverte d’une œuvre intégrale comme d’un parcours de lecture, offrant ainsi toutes les modalités et supports de lectures que préconisent les programmes. Le groupement de textes ou le parcours de lecture peuvent même s’envisager comme l’illustre l’émission radiophonique Ça peut pas faire de mal de Guillaume Gallienne. Outre les bénéfices pédagogiques que pourront en retirer tous les élèves, qu’ils soient lecteurs experts ou en difficulté, on peut espérer que l’audio livre contribuera éprouver ce fameux plaisir de lire comme en témoigne cette enquête du CNL qui indique que 21% des adolescents ont écouté des livres-audio et que cette expérience a été appréciée par 70% d’entre eux.
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En partenariat avec la Comédie-Française, Drameducation a demandé à cinq auteur⸱ice⸱s francophones d’adapter cinq pièces du célèbre dramaturge. Objectif : renouveler son oeuvre pour la rendre accessible au plus grand nombre, et notamment à ceux qui apprennent le français à travers le monde. [...] Notre projet est de renouveler Molière afin de le rendre plus accessible, souligne Jan Nowak. En discutant avec des professeurs de français et de FLE à travers le monde, nous nous sommes rendu compte que les pièces d’origine étaient trop difficiles pour leurs élèves. Tant au niveau de la longueur que de la langue, un peu périmée.
www.franceculture.fr/emissions/affaire-e...redi-10-fevrier-2021
Suite à l'initiative 10 sur 10 de Drameducation en partenariat avec la Comédie-Française, qui propose à dix auteurs francophones de réécrire des pièces de Molière, le professeur de littérature des 17ème et 18ème siècles Marc Escola explique comment moderniser la langue sans la trahir.
En partenariat avec la Comédie-Française, l'initiative 10 sur 10 de Drameducation, centre international de théâtre francophone en Pologne, invite des jeunes auteurs et autrices francophones à réécrire les pièces de Molière pour que les élèves puissent y avoir accès plus facilement, ou du moins, d'une manière nouvelle. La langue de Molière est-elle devenue trop ardue pour les écoliers d'aujourd'hui ? S'agit-il d'une question de structure de phrases, de lexique, ou de difficultés à se concentrer ? Réponses au micro de Marie Sorbier avec Marc Escola, professeur à l'Université de Lausanne, spécialiste de littérature des 17ème et 18ème siècles.
Le théâtre comme outil d'apprentissage de la langue française
L'objectif de l'initiative pédagogique 10 sur 10 est de permettre à dix auteurs et autrices francophones de proposer, grâce à Molière, de nouvelles pièces destinées essentiellement à l'enseignement du français en langue étrangère (FLE).
Il ne s'agit pas de dépoussiérer Molière, mais d'inventer avec lui des pratiques pédagogiques et des nouvelles formes d'écriture dramatique pour les dramaturges d'aujourd'hui.
Marc Escola
Selon le professeur de littérature, reste que la langue de Molière est aujourd'hui ardue pour les élèves français et francophone. Si Corneille et Racine se souciaient dès le 13ème siècle du vieillissement de leur langue, en rééditant plusieurs fois leurs œuvres afin d'en moderniser la langue, ce n'est pas le cas de Molière, qui n'a publié qu'une seule version de ses pièces dans la majorité des cas.
Par ailleurs, les textes imprimés de Molière ne sont pas nécessairement les textes que jouaient Molière et sa troupe. Par exemple, un abrégé des Précieuses ridicules par Mademoiselle Dejardins, future Madame de Villedieu, femme de lettres et dramaturge, ne correspond pas exactement au texte imprimé par Molière l'année suivant la première représentation de la pièce.
La langue de Molière a vieilli, et son humour est daté, estime Marc Escola. Ainsi, les termes qui amènent le débat sur le mariage entre Armande et Henriette dans Les Femmes savantes ne résonnent plus avec les jeunes lecteurs d'aujourd'hui. En effet, sauront-ils qu'un beau noeud signifie un mariage ? De même, pour comprendre ce dialogue, il faut savoir qu'au 17ème siècle, le terme fille désigne précisément une femme non mariée, et pas seulement une adolescente. Plus encore, lorsqu'Armande parle d'étrange image, elle ne fait pas référence à quelque chose de bizarre, mais plutôt à un élément qu'elle juge monstrueux, démesuré : le phallus.
En quoi Molière est-il drôle ?
Une première manière de mieux comprendre le texte serait de se demander à quoi riaient les contemporaines de Molière. Cette démarche d'histoire des mentalités peut se matérialiser au moyen d'annotations au texte, comme l'ont fait les professeur.e.s Georges Forestier, Claude Bourqui ou Lise Michel. Ces derniers se sont employés à montrer que Molière avait développé un humour de connivence avec le public contemporain : ses textes étaient criblés d'allusions à la culture galante et mondaine de son époque.
Il faudrait presque une note pour chaque vers ! Ce qui est d'autant plus significatif, c'est que les notes de la Pléiade de Molière ne suffisent pas : tout ce travail éditorial est adossé à une base de données, "Molière 21", où sont décryptées tous les jeux de mots, toutes les allusions et plaisanteries de connivence de Molière avec ses contemporains.
Marc Escola
Il me paraît délicat de postuler que Molière aurait touché un comique intemporel. Au théâtre, les comédiens, dramaturges et metteurs en scène font un énorme travail de médiation et d'appropriation.
Marc Escola
Une méthode alternative serait de se demander de quoi nous pouvons rire aujourd'hui avec Molière. C'est la façon de faire des comédiens et metteurs en scène d'aujourd'hui, et une opportunité potentielle sur le plan pédagogique. Offrir des réécritures contemporaines de Molière, comme celle de Marianne Dansereau où les personnages féminins des Précieuses ridicules sont devenus des influenceuses et des Youtubeuses, pour inciter les élèves à s'intéresser aux textes originaux, c'est bien le pari du Centre international de théâtre francophone de Pologne et de l'initiative 10 sur 10.
Il s'agit de travailler avec des élèves à une comparaison, de confronter la scène de Molière à ce qu'un dramaturge d'aujourd'hui a voulu en faire.
Marc Escola
Les Précieuses ridicules est un texte particulièrement difficile, précise Marc Escola, dans la mesure où les deux protagonistes principales ont pour référence les romans de Mademoiselle de Scuderi, qui sont ignorés du public d'aujourd'hui. Il faudrait alors inventer ou s'approprier autrement ce décalage entre culture livresque et culture du monde réelle.
Toutes les idées sont bonnes à prendre. Il n'est pas aberrant de penser aux influenceuses d'aujourd'hui pour Les Précieuses ridicules, pour peu qu'on mette en scène des personnages qui pensent pouvoir intégrer facilement le monde de YouTube, en copiant maladroitement d'autres Youtubeurs.
Marc Escola
Le comique de Molière fonctionne sur des sketches. Ce qu'il y a de plus proche de l'humour de Molière aujourd'hui, ce serait peut-être l'humour des Youtubeurs. Marc Escola
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En France, plus l’élève passe du temps sur support numérique, moins sa compréhension de l’écrit est bonne (OCDE) aefinfo.fr/depeche/651524
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p. 78
- La moitié des élèves (49%, soit 13 points de plus que dans PISA 2000) déclarent "lire seulement s'ils en ont l'obligation" et 28% pensent que lire est "une perte de temps"
- Les élèves qui lisent plus souvent sur support papier, toutes choses étant égales par ailleurs, obtiennent 49 pts de plus que ceux qui ne lisent que rarement ou jamais (15 pts pour ceux qui lisent sur support numérique).
- Le temps passé à la lecture par ceux qui lisent par plaisir est passé de 3.86h en 2000 à 3.63h en 2018.
- Les élèves défavorisés déclaraient avoir lu 148 livres en 2000 et 81 en 2018 (soit -45%). Pour les élèves favorisés, de 265 à 268.
- Les élèves lisent davantage... d'emails, de chats, de presse ou d'informations en ligne, de forums.
- Lire plus fréquemment des textes de fiction est associé positivement avec la performance de lecture dans 55 pays (en tenant compte du profil socio-économique des écoles et des élèves). Lire plus fréquemment des textes sur support numérique est associé négativement.
- Il y a une association (fig. 6.4) entre la lecture de textes de fiction à l'école et la lecture par plaisir. Et la France n'est pas très bien positionnée dans les deux cas.
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On note au passage l'échec des carnets de lecture...
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pass.culture.fr/le-dispositif/
Dans la story Instagram du président, des votes manga et séries pour la promo du #PassCulture . Entre ça et la vid… twitter.com/i/web/status/1…
🇫🇷 FLASH I Pour promouvoir le pass #Culture de 300€, Emmanuel #Macron propose des sondages dans sa story #Instagram… twitter.com/i/web/status/1…
L'ID du tweet fournit n'est pas valide
Par contre les fans de manga vont pouvoir se faire plaisir, énormément de titres sont dans le Pass Culture. MAIS i… twitter.com/i/web/status/1…
Aux fans de rap, de métal, d'électro. Aux amateurs de cinéma, de théâtre. Aux lecteurs de romans, de BD. Aux accros… twitter.com/i/web/status/1…
Le 3/06/21 dans "Le Monde M" (abonnés) : "« J’me suis acheté tout “Stone Ocean” sans me ruiner » : et le Pass culture devint le Pass mangas"
Et ce tweet à succès de @BelleTapisserie : "Breaking news : Les ados achètent des trucs qui les intéressent et pas des vinyles de jazz ou l'intégrale de Proust en Pléiade"
Les réactions sont intéressantes :
[ Cliquer pour agrandir ] [ Cliquer pour masquer ]- "Les Boomers à deux doigts de découvrir que la bande dessinée fait partie du patrimoine culturel d'un pays au même titre que n'importe quel autre art"
- "Breaking news : les mangas sont de la culture. Dans culture pop y'a culture ...."
- "Même si les mangas ne sont pas de la grande littérature, ça permet au moins aux jeunes de s'intéresser tôt à la lecture avec quelques chose dont ils peuvent parler partout."
- "Certains mangas sont très bavards, du coup, les jeunes avalent pas mal de texte sans s'en rendre compte.
C'est quand même un des derniers supports à rendre la lecture populaire chez les ados, la BD n'y arrive pas autant. Et qui lit des mangas lira aussi autre chose."
- "J’avais une prof qui disait « lire c’est lire, vaut mieux lire les articles dans le programme TV que rien du tout »"
- "En même temps, citez moi des gens qui lisent du Balzac, Maupassant ou Zola pour le plaisir. Je lis1is beaucoup étant plus jeunes, et ben le programme de français a cassé un truc en moi. Faudrait se mettre à jour un peu, on apprend beaucoup grâce au manga"
- "À partir du moment où le jeune lit quelque chose, peu importe ce que c’est, cela reste de la lecture, de la culture, et il faut s’en réjouir !"
- "Certains mangas sont profonds (Urasawa, Taniguchi), ou équivalents au roman d'aventure. Il faut être con pour mépriser ça : chaque jeune qui lit est une victoire ! Initier un ado avec les épaisses Confessions de Rousseau est le meilleur moyen de le dégoûter de la lecture."
- "les références culturelles présentes dans une BD existent pour attiser la curiosité du lectorat, et ainsi ouvrir son horizon Pouce levé
Lire, c'est déjà en soi une bonne chose, même si on ne s'intéresse pas aux 'classiques'."
- "Faudrait peut être se demander pourquoi ça attire de moins en moins aussi, la littérature a peut être pas assez évolué ou alors pas dans le sens qui intéresse les jeunes. Plutôt que de se plaindre que les autre font mieux (car si ça attire plus c'est mieux ou juste plus intéressant) faudrait essayer de réussir à les attirer à nouveau vers des trucs qui leurs plaisent, c'est pas aux lecteurs d'adapter leurs goûts mais à de nouveaux auteurs d'émerger"
- "mais ils lisent quand même et c'est le plus important. Et certaines œuvres de littératures existent aussi en manga maintenant."
- "En même temps regarder ce qu'on leur demande de lire. Balzac et leurs compères ont fait leur temps. Faites leur étudier des oeuvres comme Harry Potter ou Hunger Games, plus proches de nous, ça les intéressera peut-être. En plus d'avoir de bonnes critiques sur la société"
- "La littérature faut vite la faire tomber de son piédestal, un livre ne cultive pas plus qu'un Film, BD, Musique ou Jeu Vidéo.
Marre des littéraires qui regardent de haut les autres mediums, alors qu'il y a plus de trucs à jeter parmis les livres qu'ailleurs"
- "Déjà c'est une littérature différente mais bien en vie. Ensuite en quoi c'est inquiétant de ne pas lire des livres chiant à en crever, genre Une vie ? Au contraire ça fait perdre moins de temps puisqu'on évite de perdre 10 minutes à lire la description d'une chambre."
Ce message contient des informations confidentielles
11/06/21 : www.lefigaro.fr/medias/le-pass-culture-e...-les-mangas-20210610Dans les deux semaines qui ont suivi la généralisation du Pass Culture, les ventes de la sage L'Attaque des Titans ont augmenté de 30%, indique son éditeur Pika.
Edit du 17/09/22 : les gardiens de la lecture prennent tous les risques...
![]()
Edit du 29/10/22 :
A lire aussi les réactions à ce tweet :
Unpopular opinion : Même si on emmerde le RN, retirer les mangas du Pass Culture est une bonne mesure. Le PC a voca… twitter.com/i/web/status/1…
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La lecture, décrétée "grande cause nationale" 2021-2022 par Emmanuel Macron aefinfo.fr/depeche/654084
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Au lecteur idéalisé Maxime Decout substitue ainsi l’œuvre fantôme ou fantasme, le livre que le lecteur lui-même fait advenir, y compris sans doute celui de sa propre existence. Puisse l’Ecole se nourrir de ce singulier manuel de lecture pour revitaliser la relation des élèves à la littérature, pour dépasser « l’échec d’une compréhension normée d’un texte », pour transformer cet échec en capacité à « faire signifier l’œuvre en regard des désirs, des attentes et de la subjectivité du lecteur ».
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www.education.gouv.fr/lecture-grande-cau...e-10marsjelis-327233Lecture : grande cause nationale #10marsjelis
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports invite l’ensemble des personnels et élèves des écoles et établissements, à interrompre son activité le 10 mars aux alentours de 10h pour lire durant un quart d’heure, dans le cadre de la Lecture grande cause nationale.
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 23/03/22 : "La lecture s’effondre chez les adolescents"
Dans les réactions à cet article :
- "La lecture s’effondre chez les adolescents, dépassée par la consultation des écrans beaucoup plus attractive mais qui peut s’y substituer, si ils sont utilisés intelligemment"
- "Une question à la lecture de cet article et de son titre : pourquoi le temps d'écran est-il totalement séparé du temps de lecture ? Les jeunes ne passent-ils pas aussi du temps à lire (et à écrire) en ligne ?"
- "[...] tous les genres, tous les formats et toutes les façons de lire sont légitimes et peuvent être source de joie et de découvertes." Il n'y a pas que les ados à convaincre (en France) ;-)"
- "Problème qui renvoie, plus largement, à la question de « l’entrée dans l’écrit » ( meirieu.com/ARTICLES/ENTREE_ECRIT.pdf ) mais aussi à la question de la socialisation secondaire des garçons dans l’école et par la culture scolaire. Et à la responsabilité des médias." (Philippe Meirieu)
- "Panique morale des boomers. Or: - je n'ai pas ouvert un livre jusqu'à mes 12 ans - moi aussi je fais 1000 autres choses en lisant: répondre à des SMS, etc. - on peut lire plein de choses sur un écran - on peut apprendre des tas de choses sur des vidéos"
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- Loys
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Que de circonlocutions pour exprimer le regret que la lecture soit "encore" importante à l'école. twitter.com/rheinandco/sta…
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- Loys
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Quelques commentaires s'imposent donc.
Première observation : "Les jeunes passent de plus en plus de temps sur les écrans... mais ne lisent pas moins pour autant", avec deux chiffres mis à côté l'un de l'autre : 3h50 par jour devant un écran et 3h14 par semaine à lire pour les 7-25 ans, soit (en gras dans l'enquête) "13 minutes de plus par semaine qu'il y a six ans", avec cette curieuse infographie :
- On commencera donc par dire que la comparaison sur les usages de la lecture "réinventés" pourrait se faire sur un temps plus long, ce qui ne serait pas à l'avantage de la lecture (cf supra sur ce fil)
- Les chiffres ne comparent donc les pratiques sur la même durée : 3h50 d'écran par jour contre... 28 minutes de lecture par jour, ou bien 3h14 de lecture par semaine contre presque 27h d'écran par semaine.
- Ces +13 minutes de lecture depuis 2016 (+7%) servent donc d'argument massue en faveur de la lecture. Or l'enquête ne met pas en gras l'augmentation du temps passé par les 13-19 ans sur Internet : +3h38 par semaine depuis 2016 (+25%) (+44% depuis 2011).
- Précisions qu'une partie de ce maigre temps de lecture se fait "pour l'école, le travail". Pas d'indication sur les écarts saisissants entre les différents âges, pas d'indication sur le type de lecture pour l'instant. Aucune mention n'est faite du "Pass culture" (jusqu'à 300€) désormais donné aux jeunes de 15 à 18 ans.
Peu importe : "Les jeunes lisent de plus en plus" selon cette association... présidée par un éditeur ! Plus loin dans l'article : " les jeunes lisent toujours autant !". On a vu ce qu'il en était de ce "de plus en plus"...
Mais ceux qui lisent pour l’école ou le travail, de 89% à 86%, oublie d'indiquer l'enquête du "Monde".ceux qui lisent dans le cadre de leurs loisirs sont passés à 83 %, contre 78 % six ans auparavant.
Mais il est vrai qu'en moyenne les "jeunes" déclarent avoir lu 5,9 livres pour leurs loisirs dans les trois derniers mois, contre 5 livres en 2016, soit un livre de plus : en seulement 13 minutes ? Mais de quel livre peut-il donc s'agir ? L'infographie suivante donne la réponse :
Le boom est celui des BD (+37%) et des mangas (+147% de livres vendus entre 2019 et 2021). Si le nombre de romans (tous confondus) vendus a augmenté (+10%), les lecteurs de roman sont passés, eux, de 55% des jeunes à 46%. Voilà donc déjà un bon indicateur de la nature de la "réinvention" des usages de la lecture...
L'enquête de Charles de Laubier ne développe pas la baisse conséquente (9%) en cinq ans de la proportion de lecteurs de roman, détaillant au contraire longuement les fictions qui attirent les jeunes, donnant en exemple Violette qui a dévoré "les 2500 pages de l’édition intégrale reprenant les cinq tomes de l’édition française" de After ou "460 pages de la saga amoureuse" My Wattpad Love. Pas de doute que certains jeunes dévorent encore des romans aussi conséquents, mais combien sont-ils en réalité ? Le nombre de pages impressionnant semble ici masquer la baisse du nombre de lecteurs de romans : "les jeunes lisent de plus en plus".
Au sujet de ces romans, l'enquête de Charles de Laubier insiste beaucoup sur les déclencheurs de lecture que sont les réseaux sociaux ou les plates-formes vidéo ("Les médias numériques ne s’inscrivent pas uniquement en opposition à la lecture"). Si cet aspect peut évidemment exister, on peut néanmoins douter de sa prépondérance : la consommation passive de séries dispense le plus souvent de lire. Exemple avec le chiffre suivant : "31 % des jeunes choisissent un livre après avoir visionné le support audiovisuel de la même histoire" mais c'est prendre la question à l'envers : quel pourcentage de jeunes ayant visionné Arsène Lupin ont acheté et lu les romans de Maurice Leblanc ? quel pourcentage se contenteront de l'avoir vu à la télé ? De fait, les chiffres de ventes des livres sont modestes en comparaison des chiffres de visionnages de séries : plus de 70M de vues pour la série Arsène Lupin de Netflix d'un côté, quelques dizaines de milliers de réimpression de l'autre, soit un rapport d'un pour mille. Mais on peut toujours s'extasier de la magie de Netflix pour relancer la lecture...

L'enquête du "Monde" insiste ensuite longuement sur les bénéfices en hausse de l'édition et les records de vente, de façon indistincte. Avec cette petite mention, pourtant inquiétante également s'agissant d'une lecture plus exigeante : "A part le scolaire (- 41 %), tous les rayons ont été en progression l’an dernier, la jeunesse affichant + 15 % et la bande dessinée + 35 %".
L'enquête s'attarde également sur le "roman graphique, mêlant le texte et l'image", sur "la nouvelle génération de BD numériques créées pour être défilées sur les écrans de smartphones des adolécrans", sur les magazines "présents sur les réseaux sociaux TikTok, YouTube, Twitch, Instagram, où ils totalisent des millions de vues" (il n'est plus question de lecture). Bref, tous ces usages de la lecture "réinventés", avec toujours moins d'écrit et plus d'images et surtout... sur écran !
Conclusion
On le voit : un iconoclasme facile, un tropisme moderniste niais, une fascination pour les bénéfices du marché de l'édition plus que pour la qualité de la lecture et - plus grave - un refus d'observer le réel (la disproportion entre usage des écrans et lecture, la baisse du nombre de lecteurs de lecture pure). De fait, toute l'ambiguïté de l'enquête repose évidemment sur les termes "lire", "pas moins" qu'avant (c'est-à-dire... 2016), ou encore "jeunes" (de 7 à 25 ans...). "Le Monde", à partir du même sondage Ipsos pour le CNL, concluait très différemment deux mois auparavant : (cf supra) : "La lecture s’effondre chez les adolescents" ...
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- Loys
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www.lemonde.fr/politique/article/2022/08..._6139054_823448.html
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La vidéo est longue mais il faut d'abord passer deux minutes de publicité ("Profitez de 15 jours d'essai gratuits sur MyHeritage", une entreprise dont les pratiques sont interdites en France ) et cinq minutes de "bingo" raillant "Le Figaro". A noter quand même que Linguisticae approuve la tribune du "Figaro" seulement lorsqu'il s'agit de mettre en cause les professeurs, qui l'ont, lui aussi, "dégoûté" de la lecture.
Sur le point de départ de la tribune du "Figaro" incriminée, Linguisticae ne rappelle pas, ou ignore tout simplement, que le programme limitatif de français 2021-2023 était ... "Le jeu : nécessité, futilité". Un collègue l'indique d'ailleurs en commentaire de la vidéo : "Prof de lettres-histoire en lycée professionnel, je voudrais apporter des précisions sur cette "polémique". Depuis la dernière réforme de la voie professionnelle ,le programme de lettres est centré sur le thème du jeu (et ce pour deux ans, sur le modèle du BTS). Bien évidemment dans ce contexte le terme "ludique" a bien entendu été largement abordé, expliqué, sollicité régulièrement...."
A partir de 7'30, Linguisticae reproche à la tribune son absence de source justifiant l'affirmation "Les jeunes ne lisent plus". Et de réfuter : "Les gens n'ont jamais autant lu, et "les gens", ça inclut les jeunes. Alors ça peut sembler paradoxal..." : mais pourquoi donc, paradoxal ? Et Linguisticae d'évoquer la lecture devenue généralisée sur tous les supports numériques, amalgamant la lecture de messages SMS et réseaux sociaux et d'articles de presse.
A partir de 9'45, sentant bien la faiblesse de l'argumentation (on lit sur un écran, donc on lit plus qu'avant), Linguisticae traite spécifiquement la question du roman avec le même constat ("Les jeunes n'ont pas abandonné la lecture") et renvoie à une enquête du "Monde" publiée en mai ( que nous avons étudiée plus haut ) pour affirmer que "le temps dédié aux écrans et à la lecture par semaine est équivalent". "Équivalent" ? Linguisticae aura lu trop vite une infographie certes trompeuse...
Première erreur grossière de lecture, donc. En réalité, comme nous l'avons montré, le temps de lecture (3h14) est ridicule en regard du temps d'écran hebdomadaire (presque 27h par semaine), l'augmentation récente du temps de lecture (+13 minutes par semaine depuis 2016) est ridicule par rapport à l'augmentation du temps d'écran sur la même période (+3h38 par semaine), et surtout cette augmentation n'est pas liée aux romans, mais au boom des BD (+37%) et des mangas (+147% de livres vendus entre 2019 et 2021).
S'agissant des romans spécifiquement, Linguisticae n'aura pas prêté attention à cet indicateur : la part des jeunes lecteurs de roman est passée de 55% à 46% en cinq ans. De fait, Linguisticae n'a pas fait référence à cet article du "Monde" en mars 2022 recensé plus haut : "La lecture s’effondre chez les adolescents" ...
Lecteur peu attentif de l'enquête du "Monde", Linguisticae, pour citer une nouvelle source, indique que "le CNL a également rendu public une étude..." : il s'agit d'un sondage Ifop, et c'est précisément... le sondage sur lequel s'appuie l'enquête du "Monde".
Comprendre après 25 ans. Et tant pis si le sondage pour le CNL dit le contraire : la lecture "loisirs" (pour le plaisir, ni pour les études ni pour le travail) décline fortement après l’entrée au collège, après 12 ans...En réalité, le décrochage de la pratique de la lecture - parce qu'il existe malgré tout, c'est vrai - eh bien il intervient plus tard.
Par la suite (à 11'), Linguisticae indique que "les jeunes fréquentent beaucoup plus les bibliothèques municipales que les adultes puisque 60% s'y rendent régulièrement. Le sondage du CNL n'indique nulle part ce chiffre : en revanche, il indique de 69% des jeunes ne fréquentent jamais ou moins d'une fois par mois les bibliothèques autres que scolaires (81% des 20-25 ans). Quant à ceux qui fréquentent les bibliothèques municipales, c'est de moins en moins pour lire des livres et de plus en plus pour lire des bandes-dessinées et des mangas, voire pour utiliser les tablettes et ordinateurs mis à disposition...
Une lecture qui n'est donc pas une lecture, mais une écoute. La question posée aux jeunes est d'ailleurs : "As-tu déjà écouté... un livre audio/un podcast ?"55% se disent lecteurs de livres numériques et le podcast audio comme le livre audio sont particulièrement répandus dans cette génération.
Et une majorité désormais ? En réalité, nouvelle erreur de lecture grossière de Linguisticae : 55% des 40% de jeunes ayant déjà lu un livre numérique ("même si tu ne l'as pas fini") ont pu le lire sur smartphone : 22% des jeunes seulement ont donc déjà lu un livre (et non des livres numériques, comme l'affirme Linguisticae) sur smartphone, y compris BD ou mangas. Vérification ici :
Vers 11'30 Linguisticae reconnaît - enfin - que la lecture concerne surtout BD et mangas :
Ce point n'a jamais été soulevé par l'étude du CNL qui se contente d'observer une baisse du nombre de lecteurs de romans quels qu'ils soient.ce sont des genres bien moins considérés que la littérature avec un grand L, celle des "grands auteurs"
De fait, sans porter de jugement moral sur le plaisir d'une telle lecture, et pour formuler une évidence qui n'a plus l'air d'en être une, on peut considérer que lire un livre constitué avant tout d'images n'est pas la même chose que lire un livre dépourvu d'images...
Linguisticae reprend ensuite les bénéfices qui explosent du secteur jeunesse de l'édition "74M d'exemplaires", "654M€ de chiffre d'affaire"), lesquels ne disent pas grand chose des pratiques de lecture, pour les opposer au déclin des ventes de roman adultes (en comparant donc ce qui n'est pas comparable...).
La conclusion est d'un iconoclasme prévisible :
Rien ne l'atteste à partir de l'étude du CNL, seule source (bien mal comprise) de Linguisticae, qui n'a guère approfondi ses recherches pour publier cette vidéo. En revanche, le ministère de la Culture a bien mesuré le déclin des pratiques de lecture chez les plus jeunes (et le contraire chez les adultes) :Vous l'avez compris : l'argumentaire selon lequel les jeunes liraient moins est faux : ils lisent visiblement plus que ceux qui sont nés sans internet ni smartphone.
A 12'48, Linguisticae, qui défend la thèse que les jeunes lisent plus que jamais, dénonce désormais - en toute logique - la fétichisation de la lecture.
En l'occurrence, au baccalauréat, traiter une dissertation sur le caractère ludique du jeu sans savoir ce que signifie l'adjectif "ludique" est relativement problématique...Il faudrait arrêter, s'il vous plaît, de fétichiser la lecture et la littérature. Parce que oui, lire des kilotonnes de classiques français ne vous transforme pas en dictionnaire, et même si c'était le cas, ça ne dirait pas grand chose de votre intelligence ni de votre réflexion.
Encore une fois, il est notable que la lecture de textes longs est caricaturée en lecture d’œuvres classiques, et en quantité décourageante : les romans lus par les jeunes, quels qu'ils soient, ne semblent pas exister pour Linguisticae.
Il semblerait qu'en plus de l'enquête du "Monde", Linguisticae ait mal lu la tribune de Madeleine Bazin de Jessey dans le "Figaro" , qui précisément incrimine aussi la littérature : "nous [professeurs de lettres] les en éloignons trop souvent, pour un grand nombre d'entre nous, dans notre désir de leur faire lire précocement des classiques beaucoup trop abscons pour eux".
Au demeurant, s'agissant de la lecture de livres, de nombreux éléments suggèrent exactement le contraire de ce qu'affirme (de façon non sourcée) Linguisticae :
- Cette étude de la DEPP en fin de collège (2015) : "45 % des élèves déclarant disposer de moins de 30 livres à leur domicile, obtiennent un score qui se situe dans le premier quartile. Pour les élèves qui disposent d’au moins 200 livres à leur domicile, cette proportion est de seulement 9 %. À l’inverse, le temps passé devant la télévision est lié négativement à la réussite, les performances des élèves déclinant à mesure que la fréquence d’écoute augmente."
- A 15 ans, l'OCDE ( PISA 2009 ) a montré que "le plaisir de lire joue un rôle important dans la performance [à l'évaluation PISA], et explique en France 21 % de la variation dans les performances" (et les différences de milieu familial entre les élèves 28%) : "les élèves qui prennent plaisir à lire et qui connaissent des stratégies efficaces pour aborder, comprendre, mémoriser et synthétiser des informations complexes sont ceux qui s’en sont sortis haut la main aux épreuves PISA de compréhension de l’écrit."
- L'étude du ministère de la Culture sur les pratiques culturelles des Français (2020) montre également une très nette corrélation entre la pratique de la lecture (hors bande dessinée) et la diplomation : "en 2018, les diplômés de l'enseignement supérieur étaient 3 fois plus nombreux que les diplômés du CEP ou moins à avoir lu au moins 20 livres dans l’année".
Certes les performances scolaires ou les diplômes ne peuvent à eux seuls définir l'intelligence, mais du moins constituent-ils des éléments censés tendre vers elle. Linguisticae, lui, ne donne aucune piste ou source permettant de mesurer l'intelligence autrement, se contentant de nier que "le lexique ou la maîtrise du code écrit définissent l'intelligence ou la bonne compréhension de ses intérêts" !
Pour asseoir cette thèse quelque peu obscurantiste, Linguisticae recourt à la caricature - nouvel exemple de la trahison des clercs - en raillant les "lettrés" capables de "belles phrases" dépourvues d'intelligence. Les humanistes de la Renaissance moquaient les Janotus sans railler la lecture pour autant, bien au contraire !
Après avoir raillé 'Bentilola" (sic) et sans qu'on voie où il veut en venir exactement, Linguisticae dénonce ensuite (16') en France "une obsession des racines [grecques et latines]" et "les adjectifs savants qui ne partagent parfois aucun lien étymologique ou morphologique avec le substitut [?] auquel ils sont rattachés" : "c'est le cas de ludique", qui n'a pas de rapport avec "jeu". Linguisticae se lance ensuite dans une comparaison entre les langues comportant plus ou moins de mots ou de racines, l'allemand semblant se distinguer (?) du français par la possibilité d'ajouter des préfixes ou des suffixes aux verbes.
Linguisticae ne tirant pas la conclusion de ce qui apparaît comme une bizarre digression, formulons-la : on ne peut connaître le sens d'un adjectif que s'il ressemble au nom et il est parfaitement naturel que les candidats du baccalauréat professionnel ne connaissent donc pas le sens du mot "ludique" (même si, nous l'avons dit, le jeu était à leur programme). Qui est le "lettré"méprisant ici les capacités des lycéens ? Au demeurant, Linguisticae indique les adjectifs italien "giocoso" ou espagnol "jocoso" qui, eux, dérivent rationnellement de "jocus"... en oubliant de préciser que "ludico" ou "lúdico" existent également dans les deux langues...
Linguisticae revient ensuite sur la fétichisation de la lecture avec cette mise en garde paradoxale (et un saut logique) :
Effectivement, plus des lecteurs connaissent de mots ou de tournures, moins ils en ont à connaître...plus vous allez lire de livres et moins vous allez être confronté à de nouvelles formes lexicales ou syntaxiques. Si en plus vous ne lisez que des auteurs de la même période, au hasard XVIIIe-XIXe, vous allez d'autant plus réduire vos chances de découverte.
Caricature de l'école qui ne confronterait qu'à des textes des mêmes siècles, et tant pis si les programmes vont du Moyen Âge au XXIe siècle : ce sont autant de textes de siècles auxquels les élèves ne risquent pas de se confronter s'ils n'y sont pas conduits par l'école. Les ventes montrent que les jeunes lisent essentiellement des livres de leur époque, mais ce point ne semble pas inquiéter Linguisticae, qui craint surtout pour ceux - sans doute très nombreux - qui ne lisent exclusivement que des textes des XVIIIe-XIXe !
Au demeurant, en dehors de la lecture, Linguisticae n'indique aucun moyen autre d'augmenter les "chances de découverte"...
Linguisticae va ensuite plus loin dans son raisonnement (20'41) en faisant dériver la question de la lecture sur celle de l'apprentissage de la lecture : si la lecture permet de découvrir du lexique (dans certaines conditions : ne pas se limiter aux XVIII-XIXe siècle !), le lexique, nous dit-il, peut empêcher la lecture. Linguisticae cite alors une étude confirmant ce que des enseignants n'auraient bien sûr jamais imaginé : "En primaire, le lexique nouveau est un frein s'il n'est pas défini et explicité par l'enseignant". Mais on parle ici des premières étapes de construction du lexique (et de l'apprentissage de la lecture), pas de la classe de terminale...
Au reste, le frein du lexique nouveau est d'autant plus important que les pratiques de lecture familiale avec les tout-petits sont réduites.
Bizarrement, Linguisticae ne cite pas la première phrase de cet article de Moïse Déro et Fabien Fenouillet (2014) qui contredit quelque peu ses affirmations sur l'intelligence ("même si [la lecture vous transformait en dictionnaire] ça ne dirait pas grand chose de votre intelligence ni de votre réflexion") : "De nombreuses études ont mis en évidence que les connaissances en vocabulaire étaient l’un des meilleurs prédicteurs d’une aptitude verbale générale, et même des tests composites d’intelligence [...] Cette importance du vocabulaire s’observe également dans la corrélation avec les performances scolaires chez des élèves au collège". Encore une lecture trop rapide, il faut croire ! Les auteurs seraient sans doute très surpris de constater que leur synthèse est utilisée pour relativiser l'importance de la lecture...
Après avoir, toute honte bue, comparé des élèves de terminale professionnelle à des élèves de primaire, Linguisticae en arrive à sa conclusion : "En gros, il ne faut jamais se foutre de la gueule de quelqu'un qui ne connaîtrait pas tel ou tel mot dans un texte". Et tant pis si le mot "ludique" n'était pas dans un texte, mais dans un sujet de dissertation, et que le programme de terminale était consacré à la question du jeu...
Continuant dans ses digressions (22'15), Linguisticae élargit la question : "Mais est-ce que le niveau baisse vraiment ?" La question est évidemment disqualifiée comme un simple discours sempiternel, anecdote personnelle à l'appui ("ma grand-mère...").
On comprend par la suite que la référence est celle de PISA en compréhension de l'écrit : il est vrai que la performance des élèves français n'a baissé que de treize points entre 2000 et 2018 (de 505 points à 492 points) mais rappelons que PISA évalue à 15 ans... des compétences de lecture de niveau primaire (voir notre billet de 2014 sur la question avec un exemple concret "L'avare et son lingot d'or" montrant au contraire les difficultés sidérantes des élèves entrés au lycée).Linguisticae dit: Le niveau est stable depuis au moins 2003.
S'agissant précisément de la lecture, des éléments factuels montrent la dégradation des compétences de lecture depuis quelques décennies, comme des études de la DEPP en fin de primaire entre 1987 et 2007 (le pourcentage d'élèves au décile le plus faible a doublé) ou entre 1999 et 2013 (voir sur ce fil ).
Linguisticae enchaîne ensuite avec de nombreuses considérations hors-sujet sur les inégalités scolaires en France qui lui permettent de mettre en cause le système scolaire français ("L'école renforce les bons et accable les faibles"). Notre linguiste n'a évidemment pas le moindre début de réflexion sur ce qui peut expliquer cet écart, par exemple la ségrégation scolaire public/privé financée par l’État en France : il met en cause "la pédagogie 2000", pas suffisamment constructiviste, ou même la discipline.
Encore une erreur de lecture ? Comme nous l'avons montré dans ce billet en 2014 , la France est surtout l'un des pays où le climat de discipline... est le plus dégradé !Linguisticae dit: On est aussi l'un des pays de l'OCDE, pour ne pas dire du monde, où l'on est le plus obsédé par la discipline en classe.
Linguisticae ne se fonde, pour évaluer le niveau scolaire en France que sur PISA, qui n'évalue que des compétences de primaire à 15 ans, négligeant des indicateurs plus pertinents - et plus accablants - comme la DEPP ou TIMMS Advanced , avec, pour en revenir à la terminale, un effondrement de la France, autrefois première, en mathématiques et en physique entre 1995 et 2015, avec un score passant de 570 à 463 (-18% en vingt ans).
Après avoir montré que "le niveau" ne baisse pas, Linguisticae explique logiquement que la question du niveau n'a de toute façon pas de sens (26'40). Il enchaîne ensuite sur la nécessaire réforme de l'orthographe pour traiter les difficultés croissantes des élèves, difficultés qui par ailleurs n'existent pas.
Comment un professeur de lettres pourrait-il mieux connaître le niveau des élèves qu'un étudiant en linguistique et youtubeur, capable, lui, "d'appréhender les réalités sociales" et d'une manière générale "la vérité" ?Linguisticae dit: Une prof de lettres qui s'affole du niveau de ses élèves... Mouais.
Pour finir, mise en cause personnelle - avec même sa généalogie, établie par "MyHeritage ? - de l'auteur de la tribune du "Figaro" (effectivement très à droite). A ce compte, la vidéo de Linguisticae se termine par un appel à appel aux dons Tipeee et la promotion de sa boutique de goodies : avec cette vidéo démagogique destinée à complaire au plus grand nombre (déjà 250.000 vues à cette date), Linguisticae n'a en effet pas fait le plus mauvais choix pour sa petite entreprise en ligne : shoplinguisticae.com/
Pour conclure : un "débunkage" sur la lecture truffé d'erreurs de lecture et de contradictions, complètement à côté du sujet. Exactement comme en 2017 quand Linguisticae défendait, contre les "profs de français" ne comprenant décidément rien, l'enseignement du prédicat et les programmes... sans les avoir lus .
Pour mémoire, tous ces biais s'expliquent surtout par l'histoire personnelle de Linguisticae ("Moi, par exemple, j’étais irrécupérable aux yeux de l’Éducation nationale. Ma prof de français m’avait dit que je finirais balayeur" confessait-il en 2016 dans "Libération" ). On comprend mieux la rancœur contre les professeurs de lettres...
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📚 𝐄𝐃𝐔𝐂𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍 | Une étude du ministère de l'Education nationale dévoile l'évolution du niveau des élèves depuis 2015.… twitter.com/i/web/status/1…
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Sur "Télérama" du 29/11/22 : "Sur YouTube : “Les jeunes ne lisent plus”... vraiment ?"
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Une collègue raconte une sortie "Collège au cinéma" avec des collégiens :
... à une culture qu'ils ne connaîtront jamais pour certains (aujourd'hui c'était fenêtre sur cour de Hitchcock). Le collège leur a offert cette sortie. Ce qui leur importait ? Savoir s'ils allaient voir black panther au ciné hype du coin, s'ils pouvaient s'assoir à côté de leurs potes, s'ils pourraient manger du pop corn. De plus en plus souvent je me demande pourquoi se donner autant de mal pour un tel résultat. Pendant le film, on a du les recadrer X fois, certains ont laissé leur place pleine de détritus et se sont révoltés. Quand je leur ai demandé de ramasser. Certains se sont amusés à imiter des bruits de pets, d'autres à faire semblant de ronfler, le tout dans une ambiance de rire généralisé, visiblement c'était drôle. Pour nous c'était une injure à notre investissement. De plus en plus souvent je me dis à quoi bon ? Mais je n'arrive plus à relativiser, cette génération m'effraie par son manque de civisme, de respect, son incapacité à vivre en communauté. Difficile de tenir bon quand on ne voit pas le bout du Tunnel. J'aime mon métier et l'exerce avec conviction et passion mais cela ne suffit plus. Je suis exténuée.


Envie d'emmener vingt profs de Twitter à une pièce de théâtre nō japonais et s'il y en a un seul qui baille ou qui… twitter.com/i/web/status/1…
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Nouveau relativisme de Françoise Cahen dans "Telerama" : la baisse de la lecture "est plutôt moins forte chez les jeunes que chez leurs aînés. Quand on regarde les enquêtes générales sur la lecture, on constate que la jeunesse lit plus que la moyenne des français".
Ce n'est vrai que si on inclut bandes dessinées et mangas. Sinon, l'effondrement est saisissant : 58% seulement des 15-28 ans ont lu un livre (hors bande-dessinée) dans l'année écoulée (73% à 84% des 15-28 ans des générations antérieures).
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