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La fraude au bac
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Dans "Le Monde" du 17/06/14 : "Les sujets des épreuves expérimentales du bac S sont en ligne depuis mi-mai "
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Et un troisième cas de fraude possible : "Histoire au bac : la veille de l’épreuve, un internaute donnait les sujets" (19/06/14)
C'est le troisième article du "Monde" sur le sujet : un article avec un certain emballement (le tweet de la veille de l'épreuve de philosophie), un article réchauffé et ce dernier article, peu convaincant.
Il y a deux types de personnes pour dénoncer la fraude (notamment technologique) au bac :
- celles qui veulent que le bac retrouve un sens
- celles qui veulent supprimer le bac.
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À remarquer que chaque centre ne peut pas monter toutes les manips. Il semble que dans mon lycée, pourtant une grosse usine, ne soient proposées aux candidats que la moitié des épreuves possibles, pour une question d'organisation. Il faut vraiment réformer cette épreuve, les conditions actuelles sont stupides.
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Le dénouement réserverait quelques surprises : "Une prof à l'origine de la fuite des sujets du bac de philo ?" sur "FranceTVinfo" du 20/06/14.Loys écrit: Dans "Le Monde" du 16/06/14 : "Bac 2014 : les sujets de philosophie ont fuité".
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Sur le même sujet : www.lexpress.fr/education/bac-2014-fuite...-fuites_1552614.html
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Article du Parisien
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Pour mémoire, j'ai connu un élève de terminale qui passait son bac en candidat libre et qui a fait passer quelqu'un d'autre à sa place, ce qui est très facile, personne ne le connaissant au centre d'examen et personne ne s"offusquant de voir une photo d'identité âgée de 10 ans où le candidat est méconnaissable.
La vérification d'identité quand on est surveillant est une insulte au bon sens : soit on connait les candidats comme d'anciens élèves soit ils sont méconnaissables sur leur photo, sans parler de la surveillance de salle des élèves asiatiques... Quand on n'est pas asiatique soi-même, différencier les 15 élèves asiatiques qu'on a devant soi relève de l'impossible. Ce n'est pas une remarque raciste, juste le fait que mon cerveau n'est pas entraîné à les distinguer.
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Une rhétorique de l'hyperbole qui commence à trouver ses limites...En 2012, je déplorais ce que j’avais alors appelé faute morale de l’institution (1), en 2013, je dénonçais la politique de l’autruche (2), en 2014, le schisme culturel et l’abandon des jeunes (3).
Eh oui : le problème, ce n'est pas la fraude, c'est l'institution qui lutte contre la fraude.Tous les ans, le ministère nous tient en haleine avec ses initiatives inventives mais néanmoins décalées au sujet de ce problème de la fraude au baccalauréat. Je vous renvoie aux billets ci-dessus pour en mesurer l’ineptie. Pour mieux préciser ma pensée et n’être pas toujours négatif, j’ai même proposé, en juin 2013, qu’on se penche enfin sur la réforme de cette institution qui, en l’état, est un frein très important au développement du numérique (4) :
Comment le monde peut-il ignorer à ce point Michel Guillou ?« C’est par là qu’il faut commencer, procéder dès 2014, à un changement radical des modalités d’évaluation des compétences scolaires des élèves, sans oublier les autres, acquises hors de l’école, sans oublier non plus de vérifier que ces apprentis étudiants savent, comme on le fait maintenant de plus en plus à l’Université, s’approprier et réutiliser de nouvelles connaissances plutôt que de réciter celles qu’ils ont apprises par cœur. »
Il ne s’est strictement rien passé depuis que j’ai écrit les lignes ci-dessus. Rien.
D'un point de logique, c'est un peu problématique. A quoi "réussir vraiment" si on peut "réussir" tout court en fraudant.Ce document est destiné à être distribué aux bacheliers de première et de terminale des lycées. Vous apprécierez la qualité de la communication et le poids des mots choisis. Sans aucun doute, les responsables du SIEC ont-ils consulté un cabinet spécialisé… Ces gens-là, on le voit bien, savent parler aux jeunes : « réussir sans tricher, c’est réussir vraiment », « tricher nuit gravement à la poursuite de mes études ».
Pas nécessairement pour les raison que croit Michel Guillou.Les professeurs qui ont distribué ces dépliants à la demande des chefs d’établissement m’ont dit la même chose : c’est un moment de franche rigolade !
C'est vrai : la morale (devenu "moralisme"), c'est désuet.C’est l’effet que suscite généralement chez ceux qui en prennent connaissance, élèves comme professeurs, la tonalité toute particulière de ce message, toute empreinte d’un moralisme désuet et particulièrement inadéquat.
Le lien logique m'échappe. En quoi une règle pour tous vaut-elle "mépris" pour tous. Serait-ce aussi le cas de toute loi ?À tout cela s’ajoute un mépris profond pour tous ces jeunes bacheliers supposés a priori être des tricheurs :
« Tout acte commis de l’entrée dans la salle jusqu’à la sortie de la salle peut être considéré comme une fraude »
« Garder son téléphone sur soi pendant une épreuve, même éteint, est une fraude »
Sans doute le principe même d'une loi est-il obsolète !
Mais c'est bien sûr : la fraude serait finalement un "engagement numérique" !Il va de soi que les modalités de cet examen, tel qu’il est aujourd’hui, n’autorisent aucunement qu’un bachelier puisse user d’autre chose que sa mémoire personnelle pour restituer toutes les connaissances qu’il a amassées pendant sa scolarité. Ce n’est pourtant pas une raison pour qu’un service du ministère s’autorise, par le truchement des enseignants, à le stigmatiser, ce bachelier de 2015, lui, ses pratiques sociales, son engagement numérique et ses outils de socialisation avec.
Curieusement pas d'exemples ici...J’ai déjà expliqué longuement (4) que, comme cela avait déjà été fait ailleurs en Europe...
Eh oui l'institution scolaire et l'examen lui-même doivent s’adapter au numérique. C'est quand même simple !... il convenait de se mettre sans tarder à refonder le baccalauréat, comme les autres examens d’ailleurs — il semblerait qu’on ait commencé ce travail dans l’enseignement supérieur et c’est tant mieux.
Bref un examen... sans examen. Il fallait y penser !J’ai proposé dans le billet en référence quelques nouvelles modalités d’organisation et d’évaluation. Au-delà de ces dernières, on pourrait songer à augmenter la part prise pour le contrôle continu, à prendre en compte le travail collaboratif ou encore à diminuer la durée des épreuves d’évaluation individuelle.
Le spectacle de la fraude est tellement plus réjouissant...En attendant, le SIEC s’honorerait, comme toujours, à exercer sa raison et à cesser cette communication surannée et méprisante, quoique finalement désopilante, comme à s’interdire la distribution de ces dispositifs inopérants mais tout aussi désopilants que sont ces détecteurs de téléphones portables — le spectacle d’un proviseur arpentant les couloirs avec son détecteur à la main vaut le détour ! On en reparlera sans doute dans mon billet marronnier au moment de l’organisation des épreuves.
Surtout si les connaissances "se transmettent" (sic) au moment de l'examen.Car il s’agirait de comprendre enfin que nous sommes entrés dans le troisième millénaire, que la société, sa jeunesse et la manière dont se transmettent les connaissances ont profondément changé et n’ont plus rien à voir avec celles des années soixante-dix.
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