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Les concours et la crise du recrutement
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Deux indicateurs hors sujet puisqu'il est question de l'attractivité du métier pour ceux qui ne le pratiquent pas, pas pour ceux qui l'exercent. A ce compte autant demander à des philatélistes s'ils s'intéressent aux timbres.D'autant qu'en 2013, au moins deux enquêtes disent l'inverse ! La première, réalisée par Viavoice pour le Nouvel Observateur, révèle que 85% des enseignants se sentent épanouis dans leur travail, tandis que la seconde, menée par l'UNSA Education, montre que 94% des personnels de l'éducation aiment leur métier.
On peut par ailleurs aimer son métier et déplorer ce qu'il est devenu...
Un propos relativiste à souhait. Si l'on écoute Claude Lelièvre l'attractivité du métier est impossible à mesurer, ce qui est bien pratique en pleine crise des vocations...Si le métier d'enseignant attire, comment expliquez-vous que des postes restent vacants au Capes depuis plusieurs années ?
L'attractivité de la profession ne se mesure pas facilement. Ce que l'on peut apprécier c'est la sélectivité du concours, mais cela ne dit rien de la difficulté intrinsèque de celui-ci. Quand on regarde les choses de près, on s'aperçoit qu'il y a de grandes différences entre les disciplines.
Admettons, mais ces trois Capes ne représentent jamais que 8% des postes. Les Capes avec moins de 2 candidats par postes concernent... les deux tiers des postes !Si on s'intéresse au Capes externe, on se rend compte qu'en espagnol il y a 5 candidats pour un poste offert, 6 en Italien et le record, 8 en philosophie. Il ne s'agit pas d'adresser son CV pour être reçu ! Ceux qui passent ce concours l'ont préparé pendant au moins un an. Quand on prend le risque d'avoir 5 chances sur 6, voire 7 chances sur 8 d'échouer, cela montre bien, me semble-t-il, que le métier d'enseignant motive encore !
Pour l'espagnol, la philosophie et l'italien, en 1998, il y avait respectivement 8, 13 et 14 candidats présents par poste...
Par ailleurs Claude Lelièvre ne parle évidemment pas du taux record de 41% de réussite au CRPE, avec un pic à 75% dans l'académie de Versailles, l'académie qui proposait en 2013... le plus de postes (15% des postes) !
Mais comme dit Claude Lelièvre : "L'attractivité de la profession ne se mesure pas facilement" !
Oui mais ça ne concerne après tout qu'une partie des disciplines, et des disciplines subalternes.Je ne nie pas les difficultés dans certaines disciplines telles que les lettres classiques, avec 0,6 candidats présents pour un poste offert, l'allemand (1,2), l'éducation musicale (1,3), les mathématiques (1,4) ou encore les lettres modernes (1,5). Il ne s'agit plus d'un concours mais d'un examen...
C'est vrai que la sélectivité reste plus élevée, ce qui est plus logique. Mais même pour l'agrégation, le taux de réussite était de 15% en 2013 contre une moyenne de 13% sur les vingt dernières années.Par ailleurs, si l'on s'intéresse à l'agrégation, la situation est encore différente. En lettres classiques, la sélection est relativement faible avec 2,5 candidats pour un poste, comparée à des disciplines comme l'histoire (8 présents pour un poste) ou la philosophie par exemple (9,3). Il ne faut donc pas faire de constat hâtif.
Difficile de faire moins sélectif qu'actuellement...N'existe-t-il pas malgré tout un lien entre l'attractivité du métier et la sélectivité aux concours ? Si les concours étaient moins sélectifs n'y aurait-il pas davantage de motivés ?
S'il y a un lien, c'est dans le sens inverse.
En quoi les études d'allemand seraient-elles plus sélectives que les études d'espagnol ou d'italien ?Absolument pas. Il y a trois paramètres essentiels qui déterminent l'attractivité : la rémunération, les conditions de travail et la considération. Le rapport entre le nombre de candidats et le nombre de postes offerts renvoie à la question du vivier. Devenir professeur de lettres classiques ou d'allemand suppose d'avoir suivi un itinéraire scolaire très sélectif.
Sélectivité brutale puisqu'il y avait 843 candidats présents en lettres classiques en 2001 pour 335 postes contre 124 candidats présents pour 200 postes en 2013.Il est actuellement plus difficile de devenir professeur de lettres classiques que d'espagnol par exemple, si l'on considère l'ensemble du cursus. Ce n'est donc pas par désintérêt qu'il y a moins de candidats en allemand et en lettres classiques qu'en espagnol ou en italien.
On se demande donc pourquoi les candidats ne se précipitent pas sur ces Capes avantageux !D'une part, les rémunérations sont les mêmes. D'autre part, les conditions d'exercice sont plus favorables en allemand et en lettres classiques, car les élèves sont en général meilleurs et moins nombreux.
Mais les chiffres des candidats en eux-mêmes sont éloquents, contrairement à ce qu'essaie de faire croire Claude Lelièvre. Plus de 60 000 candidats au CRPE au début des années 2000, moins de 20 000 actuellement.L'attractivité, la sélectivité et la difficulté à obtenir tel ou tel poste sont trois choses différentes.
Claude Lelièvre raisonne à l'envers. C'est précisément parce que certaines disciplines destinent à enseigner qu'elles subissent une crise en amont. Les lettres classiques en sont le meilleur exemple.J'ajoute que selon les disciplines, la possibilité de ne pas s'orienter vers l'enseignement est plus ou moins grande. A l'agrégation, c'est en sciences de l'ingénieur (10 présents pour un poste offert) et en économie/gestion (12) qu'il y a le plus de demandes par rapport au nombre de postes offerts. Et pourtant, il est plus aisé de ne pas opter pour l'enseignement dans ces disciplines, plutôt qu'en philosophie ou en histoire par exemple.
La baisse des candidats au CRPE 2003 suivait une hausse des postes dans les années précédentes.Vincent Peillon est-il parvenu à susciter un regain d'intérêt pour la profession ?
Il faut se rappeler qu'avant 2012, sous le gouvernement de François Fillon, le nombre de postes offerts s'est effondré : la moitié des enseignants qui partaient à la retraite n'étaient pas remplacés. Mécaniquement, cela a fait baisser le nombre d'étudiants désireux de préparer les concours...
François Hollande a fait son annonce des 60 000 postes fin 2011. La hausse aurait déjà du être constatée dans des proportions plus grandes en 2013, avec en plus un concours exceptionnel supplémentaire doublant les chances de réussir.Vincent Peillon a, lui, augmenté le nombre de postes offerts mais il faut un à deux ans, avant que cela se ressente sur le nombre de candidats aux concours.
Un master pour le valider, ce n'est pas un master pour le présenter. Claude Lelièvre joue sur les mots.Autre paramètre non négligeable qui explique que le vivier s'est momentanément appauvri : il faut désormais un master pour valider son concours, et non plus une licence.
Ça c'est sûr !Ce qui est sûr : l'annonce de la création d'une vraie formation pour les enseignants, au travers des ESPE, a commencé à jouer un rôle non négligeable pour une appréhension plus positive de l'entrée dans le métier. Mais il est encore trop tôt pour en mesurer tous les effets.
Ne doutons pas que la création des Espé à l'image des IUFM va susciter une vague d'engouement sans précédent.
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- Loys
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A vérifier mais il semblerait que, pour le concours de professeur des écoles, la note éliminatoire était, avant la masterisation, de 5 sur 20.
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Je m'explique avant qu'on me rejette la faute : ce concours en particulier a subi de profondes modifications en 2013 qui rendent toute analyse d'attractivité, de taux de sélectivité et j'en passe bien difficile à interpréter. On parle ici d'un concours qui a subi une réforme des programmes, une modification des épreuves du concours, un rassemblement de plusieurs concours en un seul et enfin d'une annonce après la date limite d'inscription d'une réduction du nombre de postes par rapport à l'année précédente de plus de 50%. Alors oui, avoir dix inscrits pour une place, c'est facile si vous divisez le nombre de places par deux après les inscriptions (suffit d'être à cinq pour une avant l'annonce à peu de choses près)...
De la même manière, on pourra signaler qu'annoncer un taux de sélectivité jugé bas de 3.9 pour les mathématiques, ben c'est facile à obtenir quand on voit que le nombre de places est augmenté à plusieurs reprises (toujours après la date limite des inscriptions) pour des raisons diverses et variées (qui peuvent être reliées à une pénurie d'enseignants et/ou des annonces gouvernementales entre autre, mais ce n'est pas le sujet) pour aboutir à une augmentation du nombre de postes de 27% pour seulement 16% de candidats en plus ... Ah ben c'est sur qu'on perd en attractivité, y'a plus de candidats qu'avant ...
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Enfant d'enseignant j'ai vu la profession évoluer...
C'est passé de "mon fils a de mauvaises notes je vais lui en coller une" à "mon fils a de mauvaises notes je vais vous en coller une". (NB: les deux étaient mauvais de mon point de vue).
En gros.
Plus les politiques qui tapent sur "ces feignants de profs".
Plus les classes bourrées d'élèves, les réformes qui se succèdent non pas par pertinence mais parce qu'un nouveau ministre veut laisser sa trace.
Et puis les conversations de parents très amusés que leur gamine ait sortie à sa prof qu'elle était "conne et moche" et qui s'étonnent ensuite que l'enseignant n'ait pas d'autorité.
Bref.
J'aimerais bien enseigner. J'aime les gosses, j'aime enseigner.
Mais je n'ai aucune envie de me retrouver face à des gamins qui me considéreront comme l'image de la société qui les rejette, de supporter des parents qui me considéreront comme la cause d'échec de leur gosse et me perçoivent comme un clown surpayé avec des vacances à tire-larigot. Et j'ai envie d'enseigner, ce qui suppose des classes de 20-25gosses, pas 35-40! A 35gosses, on fait de la gestion de masse.
Bref, paradoxe, je suis chômeur et je donne des cours particuliers bénévoles pour les gosses de mes potes. Pour le plaisir d'aider des gamins à mieux comprendre les matières que j'adore et pour le plaisir de les voir évoluer, s'améliorer.
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www.education.gouv.fr/cid71710/concours-...ations-en-stage.html
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