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Les enseignants contractuels et vacataires
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Autre témoignage en commission à l'Assemblée nationale de Sophie Taillé-Polian (Gs-NFP) :J’ai une copine contractuelle en CE2. Brillante (ingénieure) elle sort de congé maternité et d’une démission pour suivre son mari. Elle a refusé 2 affectations (trop loin, Rep). Elle a été recontactée pour un poste dans une école de centre ville. Elle enseigne à 10 minutes à pied de chez elle dans une école sans histoire. Elle s’étonne de la charge de travail mais s’en sort. Dans le même temps, les étudiants qui débutent sont envoyés au bout du département dans les écoles en Rep+ Faut-il passer le concours en 2024 ?
Retour d'une rencontre sur le terrain : une enseignante - qui depuis a démissionné - qui au bout de 15 ans de carrière touchait 400 euros de moins par mois que des contractuels qui venaient d'arriver pour boucher les trous et qu'elle formait. [...] On est aujourd'hui dans une situation qui est ubuesque et qui fait que les professeurs n'en peuvent plus. [...] Les augmentations de rémunération sont indispensables.
www.laviemoderne.net/images/forum_pics/2...030_contractuels.mp4
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Dans "Le Monde" (abonnés) du 12/12/24 : "Pour raisons budgétaires, des enseignants contractuels non reconduits et des classes sans remplaçant"
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Comme le souligne le ministère, « dans le premier degré comme dans le second degré, la couverture des postes vacants, dans un contexte de moindre attractivité des concours et de tensions sur les moyens d’enseignement, nécessite une forte anticipation des besoins en matière de recrutement, notamment des personnels contractuels[30] ».
De fait, le nombre de ces derniers et leur part dans les effectifs enseignants n’ont cessé de croître ces dernières années. Certes, dans l’Éducation nationale comme ailleurs dans la fonction publique, le recours aux non-titulaires a toujours accompagné les périodes de croissance des effectifs et de tension sur les recrutements. Les pics de recrutement avaient cependant toujours été suivis de périodes de « creux » correspondant à des lois et des dispositifs d’intégration des enseignants non titulaires. La croissance de la part des contractuels est en revanche continue depuis le palier observé dans les années 2000 − elle était alors de 2,5 % dans le secondaire, et quasi nulle dans le primaire. Elle connaît ces dernières années une très forte accélération. Dans le second degré, le nombre des contractuels a été multiplié par deux depuis 2008 et il continue d’augmenter, alors même que celui des enseignants titulaires diminue nettement. Ainsi, entre 2015 et 2022, le nombre des non-titulaires (dans le primaire et le secondaire) a augmenté de 43 % tandis que celui des titulaires diminuait de 0,7 % (Graphique 5). La diminution des postes offerts aux concours dans certaines disciplines « en tension », comme c’est le cas en 2025 pour les mathématiques, les lettres modernes ou les langues[31], implique d’ailleurs un prolongement de cette tendance. À noter que cette croissance est également perceptible dans le secteur privé, où le poids des non-titulaires est traditionnellement plus élevé. Entre 2015 et 2022, le nombre des non-titulaires dans le primaire et le secondaire y a augmenté de 12,5 % tandis que celui des titulaires diminuait de 2,5
Le recrutement de contractuels devient ainsi « normalisé », conçu comme une modalité de gestion d’une situation pérenne et non plus seulement une variable d’ajustement du système. Il s’accompagne donc d’une production de textes réglementaires destinés à encadrer la gestion de ces personnels, calquant le plus possible la gestion des enseignants contractuels sur celle des enseignants titulaires (formation, grille indiciaire, indemnités quand l’enseignant exerce en réseau d’éducation prioritaire, vœux d’affectation, etc.) et visant à formaliser l’appariement de l’offre et de la demande[32]. À la rentrée 2024, la direction des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale recommandait aux académies de fidéliser les personnels contractuels en leur proposant « des conditions plus attractives » notamment en signant « des contrats pluriannuels », voire « des contrats à durée indéterminée dans les disciplines les plus déficitaires et/ou dans les zones d’affectation peu ou pas attractives de manière pérenne », et enfin en offrant « une rémunération à un indice supérieur à l’indice minimum en fonction de l’expérience professionnelle détenue, de la rareté de la discipline ou de la spécificité du besoin à couvrir[33] ». Les effets de l’engagement des académies dans une « professionnalisation » du recrutement des contractuels sur l’attractivité de la profession sont cependant ambigus. La Cour des comptes s’inquiète ainsi de la frustration, voire de la démotivation qu’elle peut induire chez les titulaires face à des conditions de travail − et en particulier de mobilité − jugées inégales. Les magistrats soulignent que cette dynamique contribue à un cercle vicieux de la pénurie de vocations, aggravant la crise de recrutement actuelle[34]. On peut également ajouter qu’elle pèse sur les fonctions ressources humaines et plus particulièrement sur la charge de travail des personnels de direction. Plus précaires, moins expérimentés, parfois moins légitimes aux yeux de leurs collègues et des parents[35] (70 % d’entre eux redoutent que les enseignants de leurs enfants soient des contractuels[36]), ils ne permettent en tout état de cause pas d’assurer en l’état des recrutements le bon fonctionnement du service public.
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