Le "profbashing" au jour le jour

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26 Oct 2023 12:24 - 02 Nov 2023 12:38 #24783 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "profbashing" au jour le jour
Dans "La Grande Librairie" du 25/10/23 : "Prof : le plus beau métier du monde" ?

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L'éloge des "meilleurs" (que seul M. Pennac saurait identifier) n'est jamais que la critique de tous les autres, à commencer par les professeurs sans expérience.

Au demeurant, les "meilleurs" sont bien identifiés par le ministère (selon ses critères) mais pour être affectés à d'autres tâches que l'enseignement !

Les enseignants de l'école publique et leur système de mutation se retrouvent, à mots couverts, accusés des échecs de l'école publique parce que les professeurs les plus expérimentés n'enseignent pas en éducation prioritaire (après l'avoir fait de longues années...).

M. Pennac, qui n'a jamais enseigné dans l'école publique et a fortiori en éducation prioritaire dans une académie déficitaire, propose ici une analyse en réalité bien pauvre des difficultés de l'école. Venant du privé, il pourrait s'interroger par exemple sur la concentration des difficultés scolaires dans le public, par exemple...
Dernière édition: 02 Nov 2023 12:38 par Loys.

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11 Avr 2024 23:23 - 17 Avr 2024 14:25 #25053 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "profbashing" au jour le jour
Dans ce fil nous suivons l'actualité de l''image des enseignants, mais aussi, plus généralement, des fonctionnaires.

Leur critique n'est certes pas rare dans l'espace médiatique. Mais, dans un grand hebdomadaire, récemment racheté, dont le nouveau rédacteur en chef vient d'une publication d'extrême-droite, fui par conséquence par tous ses journalistes ou presque et dont la société des journalistes a voté sa propre dissolution en 2024, la brutalité du discours atteint des niveaux inouïs

La semaine précédente, le nouveau "Journal du Dimanche" faisait sa Une : "Peur sur l'école".

Mais, au moment où le ministre de la fonction publique, Stanislas Guérini, propose de mettre fin au statut, dans "Le Journal du Dimanche" (abonnés) du 10/04/24 : Fonction publique : les enfants gâtés de l’État Providence, un monde hors-sol qu’il faut ramener sur terre par Antonin André, rédacteur en chef adjoint du service politique.

Attention : Spoiler !


Nous n'avons pas acheté ce numéro. Mais pouvons étudier le début de l'article, qui donne une bonne idée de la valeur du contenu.

Comment l’État employeur peut-il accepter de faire payer par les citoyens du privé le confort de fonctionnaires qui s’autogèrent et tiennent leurs employeurs par la grève ?

Les enseignants (particulièrement "hors sol" alors qu'ils sont en poste partout sur le territoire), par exemple, tiennent si bien leurs employeurs "par la grève" qu'ils se sont gravement paupérisés depuis plusieurs décennies et que le métier en crise n'attire plus de nouveaux "enfants gâtés" avec une crise du recrutement sans précédent depuis 2011 malgré le "confort" du statut de fonctionnaire.

Au demeurant, il semble que, pour M. André, les citoyens du public ne contribuent pas à l'impôt.

Il existe un monde où les pensions de retraite augmentent plus vite que l’inflation : + 38,3 % entre 2010 et 2022 quand les prix ont progressé de 29 %.

Entre 2010 et 2021, les revalorisations de toutes les pensions, y compris des fonctionnaires, ont été inférieures à l'évolution des prix (+9,9%) (source : Direction de la Sécurité Sociale )

Un monde où l’emploi est garanti à vie pour plus de 80 % des salariés.

Ici, M. André oublie que si l'emploi est garanti (avec possibilité de licenciement néanmoins), c'est au prix de certaines concessions : les mutations nationales par exemple dans l'enseignement, ou l'absence de protection sociale ou l'annulation du bénéfice du concours en cas de départ. D'ailleurs, M. André semble ignorer l'augmentation sans précédent de démissions dans l'enseignement (source DEPP ) ou même les difficultés des enseignants pour démissionner ou se reconvertir.

Un monde dans lequel on travaille en moyenne 9 % de moins que dans le monde « normal » de l’entreprise.

On ne sait pas d'où sort ce chiffre...

Un monde dans lequel les absences pour raison de santé sont accordées avec mansuétude à raison de 15 jours par an.

Les salariés du privé sont plus nombreux à s'arrêter et sont absents plus longtemps (source Malakoff-Médéric ).

Des invectives brutales, des chiffres fantaisistes à charge. Bref, est-il utile de lire l'article ?
Dernière édition: 17 Avr 2024 14:25 par Loys.

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12 Avr 2024 18:33 - 12 Avr 2024 18:40 #25055 par Loys
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Autre haro sur les fonctionnaires, plus policé avec cette tribune dans "Le Figaro" du 11/04/24 : "Le modèle du fonctionnaire à vie n’est plus adapté au monde chaotique dans lequel nous vivons" par Olivier Babeau


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Dernière édition: 12 Avr 2024 18:40 par Loys.

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01 Sep 2024 22:11 #25181 par Loys
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La chaïne d'extrême-droite a trouvé le professeur qui lui fallait. Sur "CNews" du 1/09/24 :

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02 Oct 2024 11:52 - 02 Oct 2024 11:54 #25230 par Loys
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Mais à gauche l'image de l'école n'est guère plus positive : la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Po...cole?var_bonjour=oui

Laurence de Cock sur "Là-bas si j'y suis" du 2/10/24 :

Alors nos écoles de la République ressemblent-elles à des monastères ou à des prisons ? Comment les a-t-on dessinées et construites ? Ces lieux où nos enfants passent toutes leurs journées sont-ils des lieux d’émancipation ou des lieux de contrôle et de discipline des corps et des esprits ? Puisque les espaces définissent le type d’apprentissage qu’on y fait, on devrait concevoir les écoles en fonction des objectifs pédagogiques. « Pourquoi est-ce qu’on n’apprend pas à réparer les vélos à l’école ? »


"Avec "The Wall" en bande-son évidemment"

Désespérant...
Dernière édition: 02 Oct 2024 11:54 par Loys.

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03 Oct 2024 21:11 #25235 par Loys

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03 Oct 2024 21:30 - 03 Oct 2024 21:57 #25236 par Loys
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La profbashing sur les réseaux sociaux venu de personnels de direction : "shefouishef" (sic) est passé de professeur des écoles à la direction dans un collège.

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Dernière édition: 03 Oct 2024 21:57 par Loys.

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09 Oct 2024 23:12 - 16 Oct 2024 22:00 #25242 par Loys
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Profbashing (suite) avec cette Une de "l'Obs", bienvenue le 9/10/24 à la veille de la commémoration des morts de Samuel Paty et de Dominique Bernard : www.nouvelobs.com/dossiers/20241009.OBS9...-profs-toxiques.html

 

Education nationale : le tabou des profs toxiques

«Le Nouvel Obs » lève le voile sur les violences commises par les enseignants dans le cadre scolaire, un problème minoritaire mais systémique qui questionne la capacité de l’Education nationale à assurer sa mission de protection des élèves.

Attention : Spoiler !

Les précautions oratoires sont de rigueur :

...ce n’est en rien pour jeter l’opprobre sur la communauté éducative. Au contraire, notre rédaction salue l’engagement des enseignants, dont l’immense majorité fait un travail extraordinaire dans un contexte difficile et qui peuvent souffrir, eux aussi, de la présence de collègues dysfonctionnels.

Mais alors pourquoi parler de "micro-agressions paraissent à ce point banalisées" ou - titre de l'éditorial - de  "violences éducatives ordinaires" (qui seraient donc courantes, normales et tolérées) ?  Pourquoi ouvrir l'éditorial avec ces questions en faisant croire à un problème général ?

Quel parent d’élève n’a pas connu cette angoisse avant la rentrée ? Quel élève n’est pas revenu dépité de classe avec l’intuition que son année pourrait devenir un calvaire ? Chaque famille française en a fait la cruelle expérience...

La confusion est d'ailleurs totale : un professeur "difficile" (qu'est-ce exactement ?) est mis sur le même plan qu'un professeur "maltraitant". Toute punition est évidemment "inconsidérée". Toute mobilisation ou pétition de parent est évidemment légitime. Pas étonnant dès lors que les chiffres apportés soient aussi vagues ("entre 1 % et 5 % des profs selon les estimations"), estimations d'ailleurs non sourcées : les estimations de qui ? comment ?

La dernière enquête de victimation de la DEPP publiée en 2022 montre qu'en 2020-2021, 94,3% des élèves de CM1-CM2 déclaraient "s'entendre bien ou très bien" avec leur enseignant(e) : faut-il en conclure que ne pas bien s'entendre relève d'abus de la part de l'enseignant(e) ?

En revanche, selon la même enquête, plus d'un tiers des élèves déclarent avoir été victimes de violences de la part de leurs camarades (vols, bagarres, insultes, mise à l'écart) pendant l'année écoulée. Mais est-ce que cela mérite une Une ?

Pour en revenir aux enseignants, les deux exemples concrets donnés par l'éditorial ne montrent pas un non-traitement des abus. Le professeur d'Evaëlle passe en procès, l'enseignante de maternelle a été suspendue immédiatement.

Une phrase terrible résume d'ailleurs naïvement le biais de l'éditorial et du dossier :

Il n’est qu’à voir le nombre ridiculement petit de sanctions lourdes, environ 60 par an, soit une goutte d’eau comparée aux 900 000 enseignants en exercice.

Le nombre de sanctions ne peut paraître ridicule qu'au regard d'un éventuel grand nombre d'abus, et non du nombre des enseignants... sauf à estimer tous les enseignants coupables d'abus !

D'ailleurs l'éditorial, mettant sur le même plan le harcèlement par les élèves et par les professeurs, invite à mieux former et mieux encadrer les enseignants.

On peut se rappeler que le père d'élève virulent qui mis en cause et demandé, avec d'autres, le renvoi de Samuel Paty ne savait pas que sa fille avait été exclue du collège et qu'elle n'était pas présente au cours de Samuel Paty. Et que Samuel Paty a été désigné au tueur par des élèves.

"Prof toxique", c'est bien ça ?
Dernière édition: 16 Oct 2024 22:00 par Loys.

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13 Nov 2024 14:18 - 13 Nov 2024 14:18 #25294 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "profbashing" au jour le jour

« Le statut de professeur des écoles, (…) c’est vingt-quatre heures par semaine » et « six mois de l’année », a lancé l’ancien chef de l’Etat, estimant que « nous n’avons pas les moyens d’avoir un million d’enseignants ». Avant d’ajouter ironiquement, sous les rires de l’assistance : « Alors, je sais bien, il faut préparer les cours… Maternelle, grande section… »


Dans "Le Monde" (abonnés) du 12/11/24 : "Après l’attaque de Nicolas Sarkozy contre le temps de travail des enseignants, un tollé et un soutien ministériel jugé tardif"


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Dernière édition: 13 Nov 2024 14:18 par Loys.

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22 Mai 2025 13:16 - 22 Mai 2025 13:24 #25399 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet Le "profbashing" au jour le jour
Dans une tribune dans "Le Monde" (abonnés) du 21/05/25, Philippe Meirieu félicite la ministre et souligne "l’importance d’une campagne de sensibilisation des professeurs aux « biais de genre », et l’on voudrait bien qu’elle soit étendue aux parents et aux professionnels des médias."

Au lieu de s'en prendre à nos collègues qui auraient donc des biais que lui n'aurait pas, il pouvait aussi interroger le ministère sur la réforme du lycée (dans un gouvernement auquel elle appertenait) qui a donc produit ce merveilleux résultat d'éloigner les filles des mathématiques. Voir ce communiqué des sociétés savantes du 25/01/2022 : "Réforme du lycée et mathématiques, 25 ans de recul sur les inégalités filles/garçons".

Ce différentiel se retrouve d’ailleurs, à quelques exceptions près, au collège, au lycée et même à l’université. Avec, pour corollaire que, si les filles sont perçues comme « consciencieuses », les garçons, eux, sont considérés comme « brillants », c’est-à-dire capables de faire oublier dans le miracle d’un résultat tout le labeur de sa préparation. [...] Paradoxalement, s’il y a effectivement quelques garçons « brillants », il existe aussi beaucoup de garçons en rupture avec l’école.

Paradoxe qui n'existe que dans la pensée sophistique de Philippe Meirieu : aucun enseignant ne pense que "les garçons" sont brillants, ni n'ignore qu'il y a des garçons en rupture, ni ne pense qu'il n'y aurait que cette alternative.

De fait, le biais de genre semble surtout le fait de Philippe Meirieu : 

Nombre d’entre eux vivent, en effet, l’intégration à l’école comme une forme de renoncement identitaire : ils sont convaincus qu’on leur demande d’y abdiquer leur virilité pour se soumettre à des consignes qui font d’eux des « lopettes ». [...] Pourquoi, alors, tant de garçons voient-ils dans l’école une institution à subvertir ?

Dernière édition: 22 Mai 2025 13:24 par Loys.

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