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Le continuum lycée-supérieur
- Loys
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Sur un sujet voisin, voir également le fil "De la pédagogie à l'université".
A lire sur "VousNousIls" du 26/07/13 : "Pour plus de continuité entre secondaire et supérieur (circulaire)".
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- Loys
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La circulaire évoquée ("Renforcement du continuum de formation de l'enseignement scolaire à l'enseignement supérieur") est consultable ici : www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_...el.html?cid_bo=72634
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- Loys
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Et surtout comment l'imposer.Comment inventer le continuum lycée - université ?
A vrai dire, le "continuum" existe bien mais pas au sens d'une continuité de passage quasi-automatique de Bac -3 à Bac +3, comme nous l'allons voir. Le mot "continuum" est pour le supérieur l'équivalent du mot "cycle" pour le primaire et le secondaire.
Et sur le sens général d'un tel "continuum" et ses implications, pas de questionnement bien sûr.
Une continuité entre des cursus aussi différents, voilà qui sera simple à réaliser.C'est un des enjeux majeurs de la refondation. La loi d'orientation définit le lycée comme le sas qui "doit assurer une continuité entre le socle commun de connaissances, de compétences et de culture et les licences universitaires, STS, IUT ou classes préparatoires".
Quant aux élèves qui ont opté pour une scolarité courte, en empruntant la voie professionnelle, la refondation ignore leur existence.
Après le bac pour tous (nous sommes à 85% d'une génération en Terminale), l'université pour tous. On est loin du modèle finlandais et de sa sélection drastique à l'entrée à l'université.Parue en juillet 2013, une circulaire préconise officiellement pour la première fois une continuité lycée - université du bac -3 au bac +3.
En créant un cycle, comme en CM1-6e, avec moult rencontres et interventions croisées ! D'autant que le cycle a la vertu de faire fi des exigences de niveau puisqu'il constitue... un cycle !Mais comment faire se rencontrer des univers aussi éloignés que l'enseignement secondaire et le supérieur ?
Il est par ailleurs vrai que les professeurs du secondaire n'ont généralement aucune idée de ce à quoi ressemble l'enseignement universitaire. Ne parlons pas de ceux qui sont collègues dans les mêmes établissements avec classes préparatoires.
C'est-à-dire qu'il serait préférable pour le futur étudiant et pour les finances publiques de réfléchir à l'orientation avant d'entrer à l'université.L’ambition est forte : pour les lycéens, qui à l’université se sentent parfois plus désorientés qu’orientés...
Une réussite après l'autre !...pour l’ensemble du système, qui après l’objectif des 80 % d’une classe d’âge au niveau du bac se donne celui de 50 % d’une génération diplômés de l’enseignement supérieur.
Abattre les murs, certes, mais quels murs ?Qu’en est-il réellement sur le terrain ? Parmi les initiatives qui tentent çà et là d’abattre les murs, l’Université de Bretagne Occidentale organisait le 17 octobre une journée de réflexion commune aux enseignants de tous niveaux. Catherine Archieri, vice-présidente chargée du continuum lycée-université, présente les actions qui sont mises en place.
Car ils n'enseignent pas dans les mêmes conditions, avec les mêmes publics et les mêmes objectifs...Des échanges entre enseignants
La première fracture serait-elle du côté des professeurs ? Il est certain que la culture professionnelle des enseignants du supérieur et celle des enseignants du secondaire tendent à diverger.
Évidemment que non et c'est là tout le drame : l'ignorance incurable des professeurs, à laquelle il va falloir remédier de toute urgence.Sait-on ce qui se passe de l’autre côté du mur ? Autrement dit, connaît-on vraiment les parcours de formation, les modalités de travail et d’évaluation, les savoirs enseignés, les compétences qui y sont attendues ou enrichies, les appétences ou les angoisses propres aux lycéens ou aux étudiants … ?
Vu comme ça, effectivement ce n'est plus de l'échec.L’Université de Bretagne Occidentale invitait ainsi le 17 octobre des enseignants et chefs d’établissement des bassins de Brest et Landerneau pour susciter, à travers une journée d’échanges, un dialogue qui n’existe que trop peu. Il s’agit pour les organisateurs de combattre certaines idées reçues : il est faux, par exemple, de considérer que 50% des étudiants échouent en L1 (le taux de réussite est d’environ 64% à l’UBO, il faut prendre en compte aussi les licences obtenues en 4 ans et le fait que beaucoup d’étudiants utilisent la 1ère année comme une année de transition pour un projet d’orientation spécifique) ;
Quant à se fonder sur les résultats de l'UBO pour mener une réflexion nationale...
Des chiffres à l'appui ? Et pourquoi ne pas faire mention des bacheliers professionnels ?...contrairement aux représentations, en IUT, les étudiants issus de bacs généraux ne réussissent pas mieux que ceux issus de bacs technologiques (les matières enseignées correspondent à la diversité des profils, la pédagogie, qui se veut « professionnalisante », invite à travailler en petits groupes et favorise la mixité entre les étudiants)…
Ou comment donner à l'échec en première année une valeur positive, dans l'esprit de la double pensée orwellienne.Il s’agit aussi de mettre à jour ses connaissances sur un enseignement supérieur en mutation : l’offre de formations sera modifiée à la rentrée 2014 avec comme principes une spécialisation progressive (pour ne pas enfermer l’étudiant dans sa 1ère année de licence)...
Après la seconde d'orientation donc, la L1 d'orientation...
J'aimerais bien savoir à quoi peut ressembler une première année de mathématiques qui n'enferme pas dans les mathématiques.
Voilà qui aura le mérite également de réduire l'offre de formation sous un vertueux prétexte....et une lisibilité accrue (il n’y aura désormais plus que 41 mentions officielles de licences, les universités délivrant une annexe pour expliciter le déroulement du cursus suivi) ;
"Erasmus +", c'est forcément mieux qu'Erasmus....le programme Erasmus en 2014 sera remplacé par Erasmus + qui veut renforcer la mobilité (« plus autonome, plus loin, plus longtemps ») et qui va couvrir tous les niveaux de la formation (du collège à la formation continue) …
Mais l'orientation la plus tardive possible, en bonne logique.Des ateliers ont aussi réuni les participants autour de différents thèmes où des solutions restent collectivement à inventer pour favoriser la continuité des démarches : le numérique, l’orientation, l’autonomie, les modalités de travail …
"abattre les murs", "faire bouger les lignes" : toute une rhétorique...Des préjugés...
Si une telle journée de rencontres fait bouger les lignes, c’est aussi par les interrogations qu’elle fait émerger. ...
Tout va bien, donc.Les préjugés sont lourds en effet : « les lycéens qui nous quittent vont être laissés à l'abandon », penseront les uns (ce que démentent les nombreux dispositifs d’accompagnement mis en place dans le supérieur) ;
Sur la foi des préjugés... qu'ils ont en face d'eux.« les lycéens qui nous arrivent sont nuls », diront les autres...
... (qui ignorent sans doute les nouvelles compétences et connaissances qu’on travaille dans le lycée du 21ème siècle).
On ne saura évidemment pas de quelles merveilleuses compétences et connaissances il s'agit...
Le niveau des élèves ne peut pas - lui - être "un frein", par postulat. Ce ne peut-être que la mauvaise volonté des enseignants et leur manque de formation et d'harmonisation des pratiques.Les habitudes aussi pèsent : faisons d’ailleurs l’hypothèse que la continuité des pratiques est peut-être en la matière un frein à l’efficacité des apprentissages, au « continuum » espéré.
Peu importe puisqu'il existe de "nombreux dispositifs d’accompagnement mis en place dans le supérieur".Le manque d’autonomie chez les néo-bacheliers est dénoncé par les universitaires comme un sérieux handicap à la réussite des études. C’est sans doute que l’autonomie est peu enseignée par les uns comme par les autres.
Ah, ces dispositifs, qui n'étaient pas nécessaires auparavant pour entrer à l'université, ne font pas leurs preuves : généralisons- les d'urgence !C’est que l’autonomie doit assurément être mise au cœur du système et non externalisée, reléguée à des dispositifs annexes (accompagnement personnalisé ici, module professionnel là).
Mais au fait pour quoi faire puisque les élèves sont ensuite bien accompagnés à l'université ?
L'autonomie s'acquiert par la culture, les capacités de raisonnement, l'esprit critique, dont elle procède. Elle ne peut faire l'objet d'aucun d'enseignement séparé qui ne soit pas artificiel.C’est que l’autonomie doit devenir une valeur pédagogique en soi, au lycée (quelques semaines de TPE en 1ère suffisent-elles vraiment à l’acquérir ?
Il faudrait le supprimer : c'est d'ailleurs bien le sens du cycle Bac-3/Bac+3....le bac, qui invite au bachotage, ne constitue-t-il pas un frein ?)
Quant à cette notion de "bachotage" dans les matières qui sont éventuellement concernées par un tel reproche, il n'y a qu'à transformer le Bac pour l'éviter au lieu de purement et simplement le supprimer. S'agissant des lettres, ce qu'on attend des candidats n'a rien à voir avec du bachotage.
On le voit : il faut que le niveau scolaire ne soit jamais évalué par un examen permettant de mettre tous les élèves à égalité face à l'examen.
Rien n'est plus ringard que la "pédagogie transmissive"....comme dans le supérieur (les traditionnels TD de « méthodologie » ne sont-ils pas souvent conçus comme le simple accompagnement d’une pédagogie transmissive, comme par exemple l’apprentissage de la prise de notes ?).
A noter que l'apprentissage de la prise de notes commence en seconde...
C'est vrai que se plier à des exigences d'examen ou à de la prise de notes, ce n'est pas apprendre à construire des connaissances ou à penser.Dans tous les cours et toutes les matières, en particulier à l’ère numérique, il s’agit aussi de construire la capacité à rechercher l’information, à construire des connaissances, à penser et à créer : puisse un continuum pédagogique travailler vraiment en ce sens…
Quant au numérique salvateur, on sait ce qu'il en faut penser ici...
Toutes choses qui existent depuis longtemps.Et déjà du travail en commun
Pour favoriser la liaison, certains dispositifs, connus, peuvent être rappelés : opérations portes ouvertes, journées d’immersion des lycéens à l’université, « cordées de la réussite » pour combattre l’enfermement social ou géographique, rencontres avec d’anciens élèves dans les lycées, salons de l’orientation…
Voilà qui va tout changer.D’autres pistes concrètes sont tracées : un webclasseur comme celui de l’Onisep que l’on continuerait à utiliser par-delà le bac...
Comme ça les étudiants qui manquent d'autonomie pourront aider les élèves qui manquent d'autonomie....des formes de tutorat qui permettraient aux lycéens de communiquer régulièrement avec des étudiants (y compris en visioconférence)...
Il faudrait la réponse plutôt que la question....des plateformes numériques communes pour découvrir les contenus d’enseignement, échanger, collaborer (un outil commun, Moodle, est d’ores et déjà à disposition dans les lycées de l’académie comme à l’UBO : combien d’enseignants et d’élèves l’utilisent-ils ?
Les élèves manquant d'autonomie n'attendent en effet que d'être seuls face à un écran !... le e-learning y est-il conçu comme un mode d’enseignement essentiellement vertical ?) …
Des sites, des liens, des chiffres qui quantifient ce "lien créé" et ce "désir d'apprendre stimulé".Des expériences nouvelles de travail en commun ont d’ores et déjà montré leur capacité à créer du lien tout en stimulant le désir d’apprendre.
Dans l'esprit des wikis : des élèves de seconde ont sans nul doute les capacités à traduire un texte par eux-mêmes. Il faudrait en revanche leur signaler que le principal débouché universitaire pour les latinistes a été envoyé "ad patres" l'an passé.Le projet « Libros », partenariat entre la Faculté des lettres et plusieurs lycées brestois, propose par exemple aux élèves de seconde, première et terminale qui suivent l’option latin, de découvrir le fonds latin de la bibliothèque du Service historique de la défense de Brest et de contribuer à la diffusion de celui-ci en participant à la traduction de textes totalement ou partiellement inédits.
Pas encore d'autonomie à l'université mais déjà une démarche de "chercheurs". Ne pas oublier que les études universitaires destinent tout un chacun à la recherche.Le dispositif « Sciences-Passion-Mer » permet à une quarantaine de premières et terminales S de suivre un cours bâti spécifiquement pour eux (autour de la question « pourquoi les poissons respirent-ils sous l'eau ? »), de s’approprier de vraies démarches de chercheurs, dé découvrir la singularité et le plaisir des études scientifiques.
Compte tenu du petit nombre d'étudiants en philosophie en France, n'est-ce pas restreindre l'orientation des étudiants à l'université ?Les « Rencontres philosophiques de l’Harteloire » invitent des lycéens à réfléchir sur une question précise (peut-on en finir avec le préjugé ? l'art n'est-il qu'un jeu d'enfant ? faut-il préférer le bonheur à la vérité ? …), traitée ensuite lors d’un débat public qui mêle interventions des élèves, lectures de textes, conférences d'enseignants en philosophie et échanges avec la salle.
Techniquement le baccalauréat est le "premier grade universitaire conféré à la suite d'un examen"...Ces expériences innovantes ouvrent des brèches. Elles montrent concrètement comment modifier nos habitudes et notre imaginaire pour que le baccalauréat cesse d’être de l’enseignement en France la finalité, et la fin.
Voilà un article qui a le mérite de montrer au grand jour la ligne éditoriale (très suiviste) du "Café pédagogique". On voit que le baccalauréat est la vraie cible implicite de cet article.
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- Loys
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A lire également cet entretien avec Alain Boissinot dans les "Cahiers pédagogiques" d'avril 2012 : "Pour un continuum lycée-supérieur"Daniel Filâtre écrit: Tout jeune qui arrive en seconde est destiné à obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur
A noter que M. Boissinot est devenu le président du tout nouveau Conseil supérieur des programmes.Alain Boissinot écrit: Dans sa logique et dans sa définition, le baccalauréat a partie liée avec l’ancienne représentation. De ce point de vue, il est obsolète et même contreproductif. Et en même temps, on voit bien qu’il continue à être un symbole dans l’imaginaire collectif, qu’on ne peut pas remplacer du jour au lendemain, ni même faire évoluer trop radicalement. La dernière fois qu’un ministre de l’Éducation nationale a essayé de réformer les lycées en partant du bac, c’était François Fillon ; on sait ce qu’il en est advenu. Depuis, les ministres ont la prudence d’aborder la réforme des lycées en oubliant un peu le bac et en prenant le problème dans l’autre sens. En se disant qu’on va commencer à faire évoluer les lycées et que le problème du bac viendra se résoudre ensuite. Le problème tombera de lui-même comme l’examen d’entrée en 6e est tombé à une certaine époque : peut-être le jour où l’idée du continuum de bac -3 à bac +3 sera suffisamment installée dans les esprits pour que ce ne soit plus un problème.
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L'université a bien des problèmes et des défauts nombreux, mais son pire problème à l'heure actuelle, c'est tout ce qui vient avant elle.
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- Loys
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C'est vrai qu'avec une moyenne nationale de 92% en série générale et un taux record de 86,8% pour l'ensemble des séries, il est beaucoup plus bas ailleurs.Questions à Catherine Archieri
Il est fréquent de déplorer l’écart entre le taux de réussite au baccalauréat, particulièrement fort en Bretagne...
Or les élèves qui passent des concours pendant leur première année universitaire sont très nombreux....et le taux d’échec en 1ère année à l’université, jugé partout comme trop important : partagez-vous ce diagnostic général ? qu’en est-il plus particulièrement à l’Université de Bretagne Occidentale ?
C’est un diagnostic très discutable parce qu’il convient de s’entendre sur ce que recouvrent des termes comme « l’échec » et « la réussite ». Par exemple, un étudiant peut très bien s’inscrire en L1 tout en ayant le projet de passer un concours pendant l’année universitaire. S’il réussit ce concours, il ne poursuivra pas en L2…il sera alors en situation de réussite par rapport à son projet personnel, pourtant il sera comptabilisé dans les données qui servent à « calculer » le taux d’échec en 1ère année d’université.
Non, c'est même une réussite !De la même façon, un étudiant qui décide de changer de voie est-il pour autant en échec ?
Malgré tout il va quand même falloir faire en sorte d'améliorer ce taux de passage.Le passage dans l’année supérieure doit-il être le seul critère pour estimer la réussite ? Il me semble que c’est plus complexe que cela…
L'UBO est donc bien représentative de la situation nationale.Pour en venir à des données chiffrées, l’UBO est bien classée parmi les universités françaises relativement à son taux de réussite en licence en 3 ans : 51 % (+ 6,6 % par rapport au taux simulé, en 12ème position dans le classement national). A noter que la moyenne nationale est calculée à 27 %, toutes origines de baccalauréats confondues.
Et il est difficile de savoir quel est son vrai niveau, compte tenu de la baisse des exigences au Bac. Exemple criant avec les bacheliers professionnels : taux de réussite de 3% en licence...Comment expliquez-vous les difficultés d’adaptation des lycéens à l’université : est-ce que les choix d’orientation faits par les lycéens sont approximatifs ? est-ce que le secondaire prépare trop peu à certaines compétences attendues dans le supérieur ? est-ce que le supérieur doit accompagner davantage les étudiants ? …
C’est sans doute quelque chose qui relève de la réunion de toutes les raisons que vous avancez. C’est une période délicate quand on a dix-huit ans, que celle de faire les premiers choix d’orientation et l’approximation, l’erreur, font partie de l’exercice. A cet âge-là, il est rare de savoir clairement ce que l’on veut devenir dans sa vie professionnelle…
Le problème n'est donc pas dans la progressivité de la spécialisation mais dans l'orientation qui précède.De plus, c’est difficile de se repérer au milieu des différentes filières possibles !
Voilà qui rend au contraire l'orientation moins définitive...Sans compter que de nos jours, il n’y a plus de voie unique pour parvenir à ses fins : à titre d’exemple, à cette rentrée scolaire, un étudiant titulaire d’une double licence UBO vient d’intégrer Polytechnique…
Qu'ils se comprennent est une chose, qu'ils s'interpénètrent en est une autre.Les acteurs de l’enseignement secondaire s’intéressent de plus en plus aux compétences attendues dans le supérieur. Il est important que ces deux mondes se côtoient pour mieux se connaître, se comprendre. Faire en sorte que ces deux univers s’interpénètrent devrait contribuer à servir l’intérêt des lycéens qui deviendront étudiants.
Bel euphémisme en forme d'aveu.Se rendre compte de l’hétérogénéité des publics qui caractérise de plus en plus le lycée ;
Il faudrait déjà commencer par appréhender celles du lycée, où la méthodologie fait encore l'objet d'enseignement en Terminale.appréhender les modalités de travail attendues à l’université…
Certains élèves entrés au lycée ne savent tout simplement pas écrire mais le problème est donc ailleurs.
C'est vraiment que l'accompagnement personnalisé, pratiqué en classe entière, est centré sur l'élève. Quant à la "créativité", cette nouvelle compétence dépourvue de sens et impossible à évaluer, elle est systématiquement évoquée quand il s'agit de ne pas évoquer la baisse de niveau.Face à la démocratisation de l’enseignement, face au développement de la culture numérique, les enseignants de lycées tentent de s’adapter, par exemple en mettant en œuvre une pédagogie plus centrée sur l’activité de l’élève, sur des démarches collaboratives et créatives.
Passons sur la "culture numérique" dont ce site s'attache patiemment à démontrer qu'elle n'a aucun sens dans un environnement scolaire.
Et des exemples des "nouvelles compétences et appétences" ?A votre connaissance, l’enseignement supérieur fait-il lui aussi sa mue pédagogique ? Prend-il en compte d’une façon ou d’une autre les nouvelles compétences et appétences des jeunes qui lui arrivent ? Si oui, pouvez-vous donner des exemples de ce « continuum pédagogique » ?
"prendre en considération l’activité réelle de l’apprenant" : voilà qui est d'une limpidité cristalline.C’est évidemment une réalité au centre de nos préoccupations à l’UBO. Des résultats de recherche en sciences de l’Éducation nous incitent à prendre en considération l’activité réelle de l’apprenant dans nos dispositifs de formation.
"accompagner le déploiement", "analyser les pratiques", " réfléchir collectivement, "partager nos expériences", "construire du sens" : toute une phraséologie vide précisément de sens. De quoi parle-t-on ici ?!A cet égard, des « assises de la pédagogie » vont avoir lieu à l’UBO courant 2014 afin d’associer le plus grand nombre – enseignants, chercheurs, étudiants, personnels administratifs – à la question de l’ingénierie pédagogique, de l’innovation. La Bretagne est très en avance en matière d’équipement numérique. Nous accompagnons le déploiement des nouvelles technologies numériques de formations internes pour nos enseignants mais aussi d’ateliers d’analyse de pratique pour ne pas perdre de vue la construction du sens relative à ces nouveaux usages. L’enjeu pour nous est de réfléchir collectivement, de partager nos expériences d’enseignants afin d’identifier les pratiques pédagogiques adaptées à la diversité de nos étudiants.
Effectivement... Et c'est un enjeu nouveau à l'université ?L’enjeu est de tenir compte aussi de la parole des principaux intéressés : nos étudiants. Je m’explique : on ne met pas en place les mêmes modalités de travail dans une L1 de géographie à 40 étudiants qu’en L1 de STAPS avec 400 étudiants.
L'université par défaut doit en effet pouvoir devenir la voie du "succès" : c'est comme si c'était fait !De la même manière, peuvent se retrouver, dans une même promotion, des étudiants qui ont fait le choix de la faculté et d’autres qui sont là par défaut, qu’on accueille à l’université parce qu’ils n’ont pas été retenus dans les filières sélectives. Pour chacun d’entre eux, notre ambition est pourtant identique : faire que chacun trouve la voie de son succès.
Par contre améliorer le niveau des élèves sortant du lycée n'est pas à l'ordre du jour d ces actions. Il faut har-mo-ni-ser les pratiques car évidemment tout le problème est là.L’organisation des « assises de la pédagogie », des rencontres inter-degrés secondaire-supérieur sont des exemples d’actions mises en œuvre pour contribuer à l’amélioration de nos pratiques d’enseignement.
Car évidemment la recherche est l'alpha et l'oméga de toutes les études universitaires. D'ailleurs on propose même à des élèves de primaire de devenir des "enfants-chercheurs" .En charge du continuum lycée-université à l'Université de Bretagne Occidentale, vous avez mis en œuvre plusieurs actions : par exemple, des lycéens scientifiques sont venus suivre à l’université tout un parcours de formation. Comment s’est organisé ce dispositif ? Quels en selon vous les intérêts ? Vous semble-t-il transférable, voire généralisable ?
Il s’agit du dispositif « Sciences-Passion-Mer ». Des lycéens volontaires viennent à l’université travailler autour d’un thème précis. Cette année, il s’agit de la respiration des organismes vivants sous l’eau. Ils s’initient à la méthodologie de recherche, encadrés par des enseignants-chercheurs et leur enseignant de biologie.
L'interdisciplinarité résoudra tous nos problèmes : elle a déjà fait ses preuves dans le secondaire.Le dispositif est organisé sur un modèle partenarial : le lycée, la fac de sciences, mais aussi le service universitaire de sports avec l’organisation d’une formation au niveau 1 de plongée. L’objectif est de proposer une approche transversale de l’objet « mer ».
Voilà la solution : ne conserver à l'université que les élèves motivés.Océanopolis est également partenaire du projet. Les lycéens impliqués s’engagent dans la formation en classe de première et poursuivent jusqu’en terminale. L’originalité du dispositif est qu’il ne s’adresse pas aux meilleurs élèves scientifiques mais aux plus motivés.
Après la fiction de "recherche", la fiction de "colloque" s'impose.Le programme se clôture par un colloque au cours duquel les lycéens présentent leurs travaux de recherche à la communauté scientifique des enseignants, mais aussi à leurs parents ! Ainsi le monde de la recherche s’ouvre sur la Cité et entre dans les familles ! C’est fascinant de voir combien ce type d’action est propice au développement identitaire des élèves.
C'est bien dommage.Ce dispositif a été conçu avec le lycée Kérichen de Brest. Il repose sur des bases précises en termes d’organisation, ce qui fait qu’il n’est ni transférable, ni généralisable. D’ailleurs aucune de nos actions n’est généralisable…
Les professeurs innovants savent ce qu'il leur reste à faire pour participer joyeusement à l'invention du "continuum lycée-université".Toutes sont le fruit de rencontres entre collègues et au service d’objectifs précis. Il y en a dans des domaines variés, depuis la traduction de textes inédits de latin (Libros), en passant par des « rencontres philo », des concours de plaidoiries en droit, un forum des métiers du sport… On peut les retrouver sur le site internet « liaison-lycees-ubo.univ-brest.fr » et faire des demandes de partenariat.
Quelle imagination ! Un peu comme les élèves de CM2 visitent le collège : le dispositif a résolu de nombreux problèmes.Quelles autres actions menez-vous favoriser l’appropriation efficace de l’université par les lycéens ou par les enseignants du secondaire ?
Les composantes de l’université mettent en place des journées immersion au cours desquelles les lycéens assistent à des cours magistraux en amphi, visitent des laboratoires de recherche, rencontrent des étudiants, se rendent à la bibliothèque universitaire, au service d’orientation, mangent au restaurant universitaire…
Encore un peu de phraséologie pédagogiste : étudier devient donc un "métier", tout être élève dans le secondaire.Ce type d’actions relève de ce que nous qualifions de « découverte du métier d’étudiant ».
Ce qui est bien, c'est que M. Boissinot étant président du Conseil supérieur des programmes depuis octobre 2013 (cf supra), on peut s'attendre à ce que les programmes évoluent dans le bon sens : celui du "continuum".En direction des enseignants du second degré, nous mettons en place des journées d’information, histoire de rappeler que l’université évolue. Nous privilégions les rencontres entre collègues d’une même discipline, afin que, du côté de l’université aussi, on mesure l’évolution des programmes scolaires et des profils d’élèves.
Il faudrait savoir : il y a ou il n'y a pas de "métier d'étudiant" spécifique ?L’enjeu est de créer du lien et de le maintenir, entre deux univers qui auraient tendance, sinon, à rester étrangers l’un à l’autre.
Rien de bien nouveau, encore une fois.Et nous organisons des journées Portes Ouvertes. Elles auront cette année lieu le samedi 8 février 2014 à Brest et le samedi 15 février 2014 à Quimper.
Les MOOC sont à la mode et internet abat bien des frontières…
Attention à ne pas "gober les moocs" ...
Des "premiers pas virtuels", voilà une entrée souhaitable dans l'université. Idéalement il faudrait que l'ensemble du cursus universitaire devienne virtuel, puisque c'est précisément le principe des moocs. La bonne nouvell, c'est que le niveau exigé est déjà virtuel.Qu’en est-il du « e-learning » à l’Université de Bretagne Occidentale ? est-il envisagé que des lycéens puissent participer à de telles plateformes d’apprentissage pour faire leurs premiers pas (virtuels) à l’université ?
"l'aventure numérique" : il y a effectivement quelque chose d'aventureux.L’UBO est bien sûr engagée dans l’aventure numérique en marche dans notre région : les MOOC, mais aussi les classes virtuelles, l’utilisation du e-portofio, la mise en place d’un learning-center.
L'électricité fait aussi partie des usages et personne n'a jamais songé à électrifier un cours.Les pratiques des étudiants évoluent et le numérique fait de plus en plus partie de leurs usages.
Vive la double-pensée ! La proximité dans la dématérialisation !C’est pourquoi il est important que l’université développe des modalités d’apprentissage à distance, tout en n’abandonnant pas pour autant le contact nécessaire entre les étudiants entre eux, et entre les étudiants et les enseignants.
Mais c'est pourtant une "aventure".L’important à mes yeux c’est la signification que l’on construit pour soi et surtout pour les usagers lorsque l’on opte pour une pratique d’enseignement plutôt qu’une autre. C’est bien plus important que de suivre une mode ou rester à la page du numérique !
Nul doute qu'un tel réseau ne fera pas doublon avec les réseaux déjà pratiqués par les élèves.L’UBO a lancé son réseau social, le FIL : pouvez-nous expliquer les objectifs et le fonctionnement de cette plateforme d’échanges ? peut-elle devenir aussi un fil avec les lycéens ?
Ce qu'il permet, c'est très bien, mais comment les étudiants et dans quelle proportion les étudiants les utilisent-ils ?Le réseau de l’UBO s’appelle symboliquement « le Fil »: c’est à la fois un réseau social, mais aussi professionnel… En fait, il se veut être un réseau « global ». Sa fonction est de relier tous ceux qui le souhaitent à l’université. Il permet aux anciens de garder un lien par promotions ou par filières, de recevoir des nouvelles de leur université.
C'est donc très limité...Le Fil s’adresse aussi aux étudiants actuels, qui souhaitent rester connectés avec leur groupe sur le label UBO. Il est investi par certains de nos enseignants-chercheurs qui ont saisi l’opportunité d’un espace collaboratif de travail et d’échanges dématérialisés.
C'était cousu de fil blanc.Enfin nos partenaires peuvent aussi venir s’accrocher au Fil.
A visiter ici : lefil.univ-brest.fr/elgg/Les premiers groupes créés l’ont été dans le cadre du continuum lycées-UBO pour nos « cordées de la réussite ».
L’intérêt du Fil est que son interface est évolutive selon les besoins des usagers et qu’il héberge à la fois des groupes ouverts (tout à chacun peut participer à l’activité du groupe) ou fermés (sur demande d’inscription et invisible au public du web).
Les trois derniers posts datent respectivement de dix, trente-cinq et cinquante et un jours. Ils sont tous du même auteur.
Sur une trentaine de blogs ouverts depuis un an, douze le sont par le même auteur. La plupart des "blogs" sont d'ailleurs de simples renvois à des articles de presse...
Le dernier commentaire sur un blog remonte à 151 jours. Catherine Archieri a commenté un article il y a 184 jours.
On le voit : l'"aventure numérique" est quelque peu désertique...
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