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Le continuum lycée-supérieur
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J'ai donné pendant plusieurs années des cours et des TD d'histoire, en 1re année et en licence, dans une université.
- le niveau général était mauvais. Les moyennes dépassaient rarement le 6. Les notes étaient effectivement dures mais elles sanctionnaient des copies qui montraient que l'étudiant s'était sans doute mal orienté et il fallait donc le leur faire comprendre.
- la cause de ce niveau était effectivement l'absence de bases, moins en histoire que dans la maîtrise du français, beaucoup d'étudiants ne parvenant pas à saisir et exprimer des idées nuancées et ne disposant pas d'un vocabulaire suffisamment riche.
- l'origine de ces problèmes, pour une minorité non négligeable, venait d'une mauvaise orientation : bacheliers pros et technologiques se retrouvaient, alors qu'ils avaient passé le bac soit à l'oral soit avec des écrits light devant un texte en vieux français de 2 pages à commenter sans question. Autant traverser l'atlantique à la nage sans savoir nager. Parfois ces étudiants travaillaient avec acharnement mais le fossé à combler était trop grand.
-globalement le niveau de base, mesuré succinctement à l'aide des mentions obtenues au bac, quelle qu'ait été la série, n'était pas très bon : peu d'étudiants en avaient obtenues une et on ne dépassait jamais la mention bien, déjà rare.
-nombre d'étudiants ne travaillaient pas suffisamment. En TD le travail consistait en des exposés réalisés par des groupes de 2 élèves sur des documents; pour profiter de l'explication les élèves non interrogés devaient au pire lire le document, au mieux le préparer en lisant ce que disait un manuel de base sur le sujet. En réalité, la majorité des étudiants ne faisaient ni l'un ni l'autre. De la même façon, très peu lisaient des livres - même des manuels chaudement recommandés - pour compléter le cours.
-les dispositifs pédagogiques d'aide n'étaient pas utilisés. Je me souviens d'un étudiant en master venu dans un de mes TD annoncer qu'il lui restait de la place dans les groupes de tutorat qui étaient mis en place et ne parvenant pas à convaincre le moindre élève de mon groupe de s'inscrire.
-Bien entendu il y avait aussi des étudiants sérieux et travailleurs, et même quelques uns de très bon niveau. Et la différence était très nette en licence (L3) où se retrouvaient des étudiants globalement de niveau correct, bien plus motivés et sérieux dans leur travail.
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Au cours de leurs 3 ans de BAC PRO, les élèves ont 22 semaines de stages obligatoires en entreprises, généralement réparties sur 5 périodes, et si possible dans des entreprises différentes. "Renforcer la période de stage en entreprise" en STS ou DUT, on se demande bien pourquoi : le problème n'est pas là. Les élèves de BAC PRO ont une meilleure connaissance de l'entreprise que les élèves de Bac technologique ou général. Quelle drôle d'idée !Loys écrit: Dans le "Café" du 9/12/15 : "Bacs pros : Le ministère appliquera les quotas"
La mesure la plus importante est annoncée par N Vallaud-Belkacem. "Il faut faire en sorte que la loi de 2013 donnant la priorité aux bacheliers professionnels et technologiques dans l'accès aux STS et IUT soit appliquée. Des consignes claires sont données aux recteurs pour que des quotas soient fixés".
"Une pédagogie spécifique" est promise par le ministère. Interrogée, la ministre nous explique qu'il s'agit de "renforcer la période de stage en entreprise" et "d'avoir un accompagnement plus personnalisé des élèves", deux formules qui restent bien vagues. Les bacheliers professionnels pourront faire une année de détermination en université sous statut étudiant. Cette meilleure connaissance de l'université pourrait déboucher sur des ECTS et les guidera dans leur choix. Elle promet aussi du tutorat. Deux mesures qui ne seront pas réservés aux bacs pros.
Quant à "avoir un accompagnement plus personnalisé des élèves", c'est une excellente idée. Encore faudrait-il dire en quoi ça consiste et avec quels moyens ?
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Et s'il y a une "nouvelle logique", c'est que c'est mieux !Le thème de la cohérence « lycée-licence » renvoie à deux idées principales. La première est que, du fait de la prolongation des parcours de formation, le système éducatif tend à se réorganiser, comme dans de nombreux pays étrangers. A la distinction ancienne primaire/secondaire/supérieur succède une nouvelle logique : scolarité obligatoire et socle commun/bac - 3, bac + 3/master-doctorat.
Il ne l'a jamais été...La deuxième idée est que cette restructuration permet de repenser les contenus de formation et de construire des progressions du lycée à la licence, le baccalauréat cessant d’être un diplôme terminal.
Comment ces écarts se creuseraient-ils avec le succès de plus en plus éclatant du bac (proportion d'une génération, taux de réussite, mentions) ?Quels progrès ont-ils déjà été réalisés pour réduire la « fracture » entre le lycée et l’enseignement supérieur ? Et ne sont-ils pas trop lents pour éviter que l’écart ne continue à se creuser entre ces deux univers ?
Parce que seule la voie scientifique est reconnue ?On a beaucoup travaillé ces dernières années sur l’orientation : c’est nécessaire mais non suffisant. Il faut repenser les parcours de formation eux-mêmes, qui ne sont plus cohérents. Par exemple, trop d’élèves qui suivent des études scientifiques au lycée ne continuent pas dans cette voie après le bac : c’est l’un des aspects de la réflexion engagée par l’Académie des sciences.
C'est tellement "spécialisé" que nombre d'épreuves sont communes...Et pourquoi le lycée distingue-t-il une série littéraire, très affaiblie, et une série économique et sociale, là où le supérieur considère globalement des « sciences humaines et sociales » ou des « humanités » ? Alors que le supérieur cherche à décloisonner les premières années, le secondaire continue à trop spécialiser.
Mais au fait, si on ne se spécialise plus dans "les premières années" du supérieur, quand le fait-on ?
Comprendre : le niveau du bac -3 n'étant pas atteint, il faut poursuivre au bac+3. Même logique avec les cycles primaire-collège.Il faut aussi rapprocher les cultures professionnelles du secondaire et du supérieur : les ESPÉ ont un rôle important à jouer, et l’agrégation pourrait ouvrir des postes d’enseignement à cheval sur les deux niveaux.
L'argument de la comparaison internationale est consternant (comme si un seul système uniforme régnait en dehors de la France) et commence à devenir lassant : c'est parce que les autres le font que nous devons le faire.Vous préconisez une « remise à plat » des parcours au lycée, qui reviendrait notamment à dissoudre les actuelles séries générales, S, ES et L, dans une nouvelle configuration. Par quel miracle une telle entreprise éviterait une déferlante contestataire ?
Rien n’est gagné d’avance, mais deux éléments incitent à la confiance. D’abord, il ne s’agit pas d’une énième réforme administrative, mais d’un mouvement de fond de la société, comparable à ceux qui ont accompagné les massifications des années soixante puis quatre-vingt, et qui ne concerne pas seulement la France mais tous les pays développés, soucieux de renforcer leurs universités.
L'Allemagne ne pratique pas le collège unique : faut-il y renoncer en France ?
Par ailleurs on voit mal en quoi la massification du lycée aurait été un "mouvement de fond de la société" : c'est une volonté politique. Tout comme la massification du supérieur.
Répétition de l'argument tautologique. C'est parce qu'on a réformé B qu'il faut réformer A. Aucun argument rationnel n'est donné à A ou B.Ensuite, le mouvement de réorganisation des enseignements est déjà amorcé dans l’enseignement supérieur, et il faudra bien en tirer des conséquences pour les lycées.
Non : le choix était de faire illusion dans l'objectif de la démocratisation du bac (objectif atteint...) : le bac pro n'avait certainement pas la vocation de permettre des études supérieures, sauf exception.La légitimité de l’accès des « bacs pro » à l’enseignement supérieur continue d’être plus ou moins ouvertement contestée...
Le débat remonte à la création des bac pro, en 1985. On ne peut revenir sur le choix de faire du bac pro un vrai baccalauréat, donnant donc accès au supérieur.
Il faudrait savoir : ce n'est pas un "un vrai baccalauréat" ?Mais il faut veiller à ce que cette poursuite d’études se fasse vers des formations professionnalisantes, qui se développent dans le supérieur et auxquelles les bacheliers professionnels sont bien préparés. Or on sait que malgré les efforts ils sont trop souvent accueillis par défaut dans des formations générales, avec de très faibles chances de succès.
Ou comment se contredire...D’autre part on ne fait pas assez attention au fait que le problème se pose très en amont, dès la sortie du collège et la fin de seconde. On y oriente trop d’élèves vers les formations technologiques et professionnelles, qui représentent désormais plus de la moitié des bacheliers, aux dépens des formations générales qui sont la voie logique de préparation à l’enseignement supérieur.
Ce sens m'échappe.Au lieu de laisser les formations professionnelles devenir une « propédeutique » à des poursuites d’études, ce qui n’est pas leur mission première, il est urgent de repenser la place, l’organisation et l’attractivité des formations générales des lycées : la logique « bac - 3, bac + 3 » trouve là tout son sens.
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Loys, sur ce point, c'est une affirmation des historiens de l'éducation (Prost, Delahaye) que le mouvement de massification lancé par les politiques a trouvé un écho social très fort, qui a dépassé toutes les attentes. Je n'ai jamais vu cette affirmation débunké où que ce soit (mais je n'ai pas beaucoup cherché).Par ailleurs on voit mal en quoi la massification du lycée aurait été un "mouvement de fond de la société" : c'est une volonté politique. Tout comme la massification du supérieur.
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