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"Mais qui sont les assassins de l’école ?" (Carole Barjon)
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Philippe Meirieu écrit: Le pédagogue ce n'est pas Kant, c'est ceux qui ont la tête dans les étoiles et les mains dans le cambouis"
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Voici un petit hendécasyllabe accouché d'une inspiration récente pour exprimer une pensée à l'égard des caciques de cette doxa.
Depuis que Meirieu, en prophète inquiétant
Et ses apôtres, ces vrais marchands d'orviétan,
Ont investi rue Grenelle, voilà longtemps.
L'école souffre, comme jamais, de leur entrisme,
Malgré les hurlantes sirènes du purisme,
Alertant que ce doucereux pédagogisme
N'est qu'un avatar d'un pernicieux sophisme.
Populisme ! disent-ils à la moindre critique,
Pour occulter la vacuité scientifique
De leur vulgate sacrément pathétique
Faite d'un jargon piteusement mirifique.
Qu'opposent-ils aux sceptiques d'une globale lecture,
Qui n'y voient qu'une déliquescente procédure
Pour empêcher une véritable fourniture
D'un sérieux apprentissage et d'une structure ?
Populisme ! disent-ils à l'honorable mesure
De bon sens, et oui, d'une naturelle droiture,
Tant elle considère comme véritable parjure
Notice d'emploi en guise de littérature.
Qu'objectent-ils au rejet de la compétence,
Ce paradigme de la nouvelle pseudoscience,
Matrice d'une parodie de la connaissance,
Populisme ! encore et en toute circonstance ?
Que voient-ils dans la juste animadversion
À l'égard de l'injuste différenciation,
Paravent d'une vile économisation
Du redoublement et de sa suppression ?
Populisme ! s'égosillent-ils bien davantage,
Usant toujours du sempiternel verbiage,
Pour masquer un simulacre d'apprentissage,
Marquant plus de deux décennies de ravages.
Que répondent-ils avec morgue et surdité
Aux contempteurs de cette autre absurdité
De l'amère interdisciplinarité
Dévoyée de son originalité.
Populisme ! tel est l'unique argumentaire
D'une doxa, qui s'érige comme dépositaire
De la vraie pédagogie réglementaire,
Malgré ses dogmes éminemment délétères.
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Sur son blog du 14/11/16, Cécile Revéret : "Education : Carole Barjon, une lanceuse d’alerte"
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Le jugement est aussi polémique qu'expédié : aucun argument précis...Livres polémiques, propositions nostalgiques… l’école occupe une place importante dans le débat en vue de l’élection présidentielle. Entretien avec le sociologue Pierre Merle.
A la rentrée 2016, le débat éducatif a pris une tournure particulièrement vive avec l’ouvrage « Mais qui sont les assassins de l’école ? »1, paru en septembre dernier…
Le débat éducatif est souvent vif en France. Il est cependant des ouvrages qui, plus que d’autres, révèlent une incapacité à discuter d’une façon argumentée et honnête. Ce livre en particulier se situe dans la tradition bien française du pamphlet polémique. Une recette réalisée toujours avec les mêmes ingrédients : nostalgie du passé, phobie de la nouveauté. Fidèle à cette tradition, son auteure, Carole Barjon, fustige « ces nouveaux contenus, ces nouvelles pratiques, ces nouvelles méthodes ».
Où l'on apprend donc que l'orthographe ou la discipline relèvent de "discours passéistes". Quant au latin et au grec ancien, nécessairement puisque ce sont des langues anciennes !Mais les discours passéistes de préservation du grec, du latin, de l’orthographe, de la discipline, de la tradition sont anciens.
Des considérations qui interviennent au moment où on constate une chute brutale des compétences orthographiques des élèves.
Curieuse "démocratisation" qui nécessite des "transformations"...Ces essais polémiques sont d’autant plus étonnants que nous ne sommes pas en ce moment face à une révolution scolaire à l’image de l’allongement de la scolarité jusqu’à 16 ans, du collège unique ou de la création du bac professionnel, mais dans des transformations nécessaires pour adapter les enseignements à ces grandes réformes de démocratisation.
Voilà qui n'est pas du tout polémique, par exemple...Les commentaires d’intellectuels auto-proclamés comme Alain Finkielkraut...
L'immense majorité des enseignants opposés aux rythmes scolaires ou à la réforme du collège sont donc tout simplement "déboussolés". Pas sûr que M. Merle ait lui-même une bonne "connaissance de ce qui se fait sur le terrain et du vécu des enseignants"......sont des discours hors sol, qui révèlent que ces personnes n’ont aucune connaissance de ce qui se fait sur le terrain et du vécu des enseignants. Ce discours nostalgique d’un modèle très classique de l’école, relayé souvent par le Figaro, est aussi repris par certains enseignants et parents déboussolés.
Amalgame grossier. Quel rapport avec l'opposition à la réforme du collège ?On a même pu entendre des hommes politiques comme Jean-François Copé proposer d’établir un examen à la fin du CP ! Une proposition qui n’a guère de sens quand on sait que le redoublement ne favorise pas du tout les apprentissages à ce niveau d’études.
M. Merle n'a présenté que celle, ridicule, de M. Copé...Ces fausses solutions...
Un sociologue qui ne semble pas très au fait de l'évolution saisissante de la diplomation ou du décrochage en France......consistent à écarter de fait du système les élèves les plus en difficulté. Elles déboucheraient sur une croissance du nombre des non-diplômés, qui sont déjà trop nombreux...
Car c'est bien la principale mission de l'école....et entraîneraient des difficultés encore plus grandes pour que ces jeunes trouvent un emploi.
Certainement mais c'est exactement ce discours interdisciplinaire qui a permis de réduire continument l'horaire de français en primaire et au collège, avec des résultats à l'écrit ou en lecture que M. Merle a la pudeur de ne pas évoquer.Parmi les propositions des candidats de droite, il y a également l’idée de consacrer 50 % du temps scolaire au français… Est-ce la bonne technique pour apprendre les fondamentaux ?
Le français ne s’apprend pas seulement en français ! Il s’apprend aussi en sciences, en mathématiques, car comprendre un énoncé permet de perfectionner son vocabulaire, mais aussi ses compétences en orthographe, en grammaire, en syntaxe.
Quand un sociologue s'improvise pédagogue tout-terrain...De même, la musique aide les jeunes enfants à perfectionner des qualités auditives utiles à l’apprentissage des langues.
Doux euphémisme, vu la chute brutale des compétences des élèves par exemple sur la période 1987-2015.Certes, il faut encore perfectionner l’acquisition des fondamentaux en primaire.
La plupart des PE sont davantage compétents en français qu'en mathématiques...Mais la réflexion nécessite de partir de la mise en œuvre effective des programmes. On sait que les professeurs des écoles réalisent leurs enseignements en étant influencés par leurs spécialités disciplinaires. Ils font plus souvent des apprentissages en français s’ils ont fait des études littéraires (idem pour les mathématiques ou les autres disciplines). Pour cette raison, la formation des maîtres doit être approfondie, y compris dans la maîtrise des savoirs à transmettre.
Quelles recherches ? Et le diminuer (le diviser par deux entre 1923 et 2007 en français par exemple) , y a-t-il de savantes recherches à ce sujet ?Les recherches montrent aussi qu’augmenter le temps d’apprentissage en français ou en maths débouche assez vite sur des effets de saturation.
C'est comme la lecture : une compétence dépassée !L’école primaire ne peut pas être un lieu où l’orthographe et les dictées seraient une occupation centrale ! Notre monde n’est pas celui du XIXe siècle.
Aveu candide...Par ailleurs, il ne faut pas oublier que nous vivons dans une société où le zapping est omniprésent, où les hommes politiques eux-mêmes sont parfois incapables d’écouter leurs adversaires plus de cinq minutes sans leur couper la parole ! Les enfants sont imprégnés de ces modèles. Ils sont moins capables de concentration et les pédagogies actuellement mises en œuvre essaient de contourner cette difficulté en les rendant plus actifs.
De toute façon, quel que soit l’âge, l’ennui et la passivité ne sont pas favorables aux apprentissages.
La récréation non plus... D'ailleurs rien ne montre que les élèves s'ennuient. : encore un préjugé utile...
Mais pas à l'interdisciplinarité.Quel regard portez-vous sur la loi de refondation de l’école et la réforme du collège ?
C’est une bonne réforme sur plusieurs plans. L’interdisciplinarité qui était déjà pratiquée par de nombreux enseignants, parfois de manière assez développée, a désormais un cadre avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires. Les programmes ont été transformés pour mieux correspondre aux exigences du socle commun de connaissances et de compétences.
Evidemment M. Merle n'avance aucun argument en faveur de l'interdisciplinarité ainsi pratiquée.
De la maternelle à la 3e, en fait.Un des problèmes de la réforme tient au fait que les programmes ont été rénovés sur les quatre niveaux à la fois, de la 6e à la 3e.
Aussi, beaucoup d’enseignants qui intervenaient sur trois niveaux n’interviennent plus, pour mettre en œuvre les nouveaux programmes, que sur deux niveaux d’enseignement, ce qui leur impose un travail important.
A peu près dépourvus de sens et incompréhensibles pour les élèves, les parents et parfois les professeurs !Quant à la modification des pratiques d’évaluation, elle devrait intervenir progressivement afin de donner plus de cohérence à la réforme. Les nouvelles pratiques d’évaluation consistent à évaluer les progressions des élèves en termes de niveaux de maîtrise de compétences scolaires regroupés dans un certain nombre de grands domaines.
L'évaluation par compétences, encore moins...Si les notes chiffrées traditionnelles sont encore possibles, elles devraient tenir moins de place. Dans le processus d’apprentissage, ce n’est pas la note qui doit être centrale mais les conseils apportés aux élèves. Certes, certains enseignants sont attachés aux notes à l’ancienne, parce qu’ils ont l’habitude de procéder ainsi depuis des années. Il s’agit pour eux d’un élément de leur liberté pédagogique. Dans les faits, cette évaluation ne permet pas de connaître précisément les compétences maîtrisées par les élèves.
De manière totalement factices, les cours doivent se plier à des compétences absurdement définies. Un progrès en effet.Les nouveaux programmes et une évaluation par compétences exigent des enseignants de construire en partie autrement leurs séquences de cours afin de mieux relier celles-ci aux évaluations des compétences présentées dans le socle commun.
Elle ne l'empêche pas du tout...Les notes sont susceptibles d’être remplacées par une évaluation par des couleurs, et les professeurs auront recours à des grilles d’évaluation plus resserrée, avec quatre ou cinq niveaux maximum. Cette nouvelle pratique d’évaluation délaisse la hiérarchisation des élèves...
C'est vrai que jusqu'ici les élèves n'étaient pas informées par les commentaires, les barèmes, les appréciations sur les copies......nécessaire seulement dans le cadre d’un examen ou d’un concours, et centre le travail d’évaluation sur les conseils utiles aux élèves pour que ceux-ci comprennent leurs lacunes et puissent y remédier.
Tout à fait. Mais rien n'est prévu par la réforme en ce sens, et en supprimant les devoirs comme en primaire, les écarts se creusent davantage.Mais les devoirs, interdits en primaire, continuent à creuser les inégalités…
Nous savons que les devoirs creusent les inégalités entre les enfants des milieux favorisés et les autres car les premiers peuvent se faire plus facilement aider par leurs parents que les seconds. Il faut trouver un moyen pour que les enfants qui ne peuvent pas travailler chez eux, pour des raisons parfois liées au bruit ou à la présence des écrans, puissent lire, écrire, étudier, se documenter ou s’entraîner à des exercices en dehors des heures de cours.
La démonstration que M. Merle ne sait pas de quoi il parle : il n'existe pas d'"aide" personnalisée, mais un "accompagnement personnalisé" (AP) qui a lieu sur le temps scolaire et en classe entière. UN vrai encadrement différent !L’aide personnalisée a été créée pour cette raison. Elle permet aux élèves d’être à l’école en travaillant de façon différente, en étant encadrés et aidés par des personnels enseignants.
D'accord sur ce point.Vous pensez également qu’il faut aller plus loin dans la politique d’éducation prioritaire dont le principe est de donner plus de moyens à ceux qui sont les plus en difficulté…
La différence de moyens accordés aux collèges qui sont classés en réseau d’éducation prioritaire (REP ou REP +) par rapport aux autres collèges est trop faible pour compenser la faiblesse du niveau scolaire des élèves scolarisés dans ces établissements. Il y a actuellement à peine deux élèves en moins par classe dans les REP ou REP +. Or, l’étude de Thomas Piketty et Mathieu Valdenaire démontre qu’il existe un réel bénéfice en termes de réussite scolaire dans les établissements populaires quand on compte au moins cinq élèves en moins par classe, alors que pour les élèves des catégories sociales favorisées, le nombre d’élèves par classe exerce peu d’effet sur leur apprentissage, comme le montre notamment le succès des établissements privés où les effectifs par classes sont en moyenne plus élevés que dans le public.
Mais la suppression des options de langues anciennes n'est pas une "fausse solution" et M. Merle ne constate pas que les réformes en cours accélère la fuite vers le privé des meilleurs éléments. L'enfer est pavé...L’un des éléments d’une réforme à venir devrait être à cet égard de repenser les rapports entre les établissements privés et publics. Nous assistons à une dualisation progressive des deux secteurs d’enseignement. Le secteur privé français se spécialise de fait dans l’accueil des bons élèves d’origine aisée. Ce secteur privé qui scolarise environ 20 % des collégiens est l’un des plus importants d’Europe, juste derrière les secteurs privés belge et espagnol. Ce n’est pas un problème en soi, si ce n’est que les modalités de fonctionnement du secteur privé accentuent les problèmes de ségrégation sociale et scolaire préjudiciables aux progressions des élèves faibles. Cette situation est d’autant plus paradoxale que l’école privée, en France, est financée par l’Etat. Elle devrait donc, en toute logique, assumer sa mission de service publique et accueillir les élèves de tous niveaux et de toutes catégories sociales. Sélectionner les élèves pour garder préférentiellement ceux qui ont le plus de chance de réussite est moralement condamnable.
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On voit que "crime" fait écho aux "assassins" de Carole Barjon, mais le crime est ici imputé aux syndicats enseignants ("Ces organisations qui bloquent depuis des années les réformes de l'École"), ce qui est curieux puisque les syndicats se sont mobilisés contre une réforme pédagogiste, celle de collège 2016. Il est vrai que l'ouvrage de Carole Barjon a une forte tonalité anti-syndicale.François Fillon écrit: Ces organisations qui bloquent depuis des années les réformes de l'École commettent un crime contre la jeunesse et elles devraient en répondre devant la société française. Ce n'est pas la compétence et le dévouement des enseignants qui est en cause ; c'est la démission de l'État devant les syndicats, c'est la dictature d'une caste de pédagogistes prétentieux, et ce sont des réseaux de pouvoir au sein de l'Éducation nationale qui sont responsables de ce désastre.
Il est d'ailleurs amusant de constater les contradictions à ce sujet :
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