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"Mais qui sont les assassins de l’école ?" (Carole Barjon)
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Des "intellectuels" ? Mais Grégory Chambat oublierait-il ses nombreux collègues ? L'immense majorité critique des nouveaux "rythmes scolaires" ou de la réforme du collège ?Qualifiés d’« arrogants » et de « prétentieux », voire d’« assassins », les « pédagogistes » ont été à la fête depuis la rentrée 2016. Il n’y a là pas grand-chose de nouveau, cela fait bien 30 ans que ça dure ! Mais derrière les discours ou les écrits des intellectuels prétendument baillonnés et défenseurs de la réussite des élèves, que se cache-t-il ?
En choisissant une cible caricaturale, M. Chambat s'évite toute réflexion critique un peu complexe. Il oublie d'ailleurs que M. Fillon, du temps où il était ministre de l'éducation ou premier ministre, s'arrangeait très bien de ces "pédagogues prétentieux". Comme quoi, rien n'est simple !
Les (nombreux) collègues qui ne pensent pas comme M. Chambat (ou les syndicats "progressistes" minoritaires) ne connaîtraient pas "la réalité du quotidien de nos classes et de nos établissements" ? Où l'on voit l'intérêt de choisir des cibles caricaturales.Depuis maintenant une trentaine d’années, le débat sur l’école a emprunté un curieux chemin qui nous éloigne de plus en plus de la réalité du quotidien de nos classes et de nos établissements. La question scolaire est devenue l’un des champs d’intervention privilégié de la révolution conservatrice.
Il est amusant à ce sujet de constater que M. Chambat n'évoque pas la réforme du collège 2016, sujet embarrassant : quand les collègues refusent la précarisation brutale imposée par cette réforme, M. Chambat (officiellement - et à vrai dire très timidement - opposé à cette réforme) trouve, lui… qu'elle ne va pas assez loin !
On pourrait répondre à M. Chambat que nombre de "progressistes" et prétendus réformateurs de l'école (concepteurs de la réforme du collège et des programmes par exemple) ne connaissent pas non plus cette réalité, mais que leurs décisions ont de vraies conséquences, elles.
Reconnaissance - à demi-mot - que de nombreux collègues ne pensent pas comme M. Chambat : mais c'est parce qu'ils sont contaminés par la "révolution conservatrice" !La conquête de l’hégémonie culturelle passe par la consécration de son discours sur l’école.
Et voilà comme tout est confondu, thèmes d'extrême-droite et thèmes de bon sens : l'autorité ou la morale seraient donc malvenus à l'école ? Pas étonnant que l'extrême-droite récupère ensuite ces thèmes abandonnés : le mouvement n'est pas celui de la contamination, mais de l'abandon...La réhabilitation de l’autorité, de la morale, de l’identité nationale et de la sélection sont au cœur de son projet éducatif et social.
Pour "la sélection", elle est étrangère à l'école primaire et au collège : M. Chambat méconnaîtrait-il "la réalité du quotidien de nos classes et de nos établissements" ?
Bien sûr : toute critique d'un progressisme idiot est celle de la démocratisation scolaire.« Ce à quoi il s’agit de régler son compte ici, à travers la promotion d’une idéologie tout imprégnée de pessimisme élitaire, c’est à l’idée même de démocratisation scolaire. »
Quant à la notion de "pessimisme" appliquée à ses contradicteurs (rejoignant l'habituelle accusation de "déclinisme"), elle renvoie à ce déni de réalité sur la dégradation objective des résultats des élèves depuis plusieurs décennies.
M. Chambat fait sembler de penser que la critique du "pédagogisme" est l'équivalent du refus de la pédagogie. Il se fait ainsi défenseur de LA Pédagogie, exerçant sur elle son monopole intellectuel.Mais, pour remporter cette bataille culturelle, encore faut-il écarter les « empêcheurs de régresser en paix » : pédagogues, sociologues, historiens de l’éducation, etc. L’« anti-pédagogisme »...
M. Chambat oublie qu'il existe des débats parmi les sociologues : de Nathalie Bulle à Nicolas Sembel ou Sandrine Garcia, nombreux sont les sociologues non institutionnels qui, lucides, décrivent les effets désastreux du constructivisme scolaire sur la démocratisation scolaire....(qui est également un « anti-sociologisme »)...
Après le monopole de la pensée pédagogique, M. Chambat s'arroge le monopole de la pensée sociologique.
En utilisant le terme "pédagogues", M. Chambat choisit le camp de l'institution (le président du CSP, la DGESCO, Philippe Meirieu etc. : voir "Les pédagogues ne sont pas des "assassins"" )....s’enracine alors dans l’idée que la « décadence » de l’école de la République s’explique par la mainmise des pédagogues sur l’institution.
Le terme de "décadence" interdit encore une foi le constat lucide de la dégradation du niveau, objectivement constatée en lecture, en calcul, en orthographe par la DEPP en fin de primaire ou en mathématiques ou en physique-chimie en fin de lycée (TIMSS Advanced).
C'est M. Chambat qui réduit ainsi le débat. Il emploie d'ailleurs pour désigner ses contradicteurs le terme d'une violence inouïe de "réac-publicain" (discréditant par là toute défense de l'école républicaine).Dès lors, le débat serait réduit à l’opposition entre les fossoyeurs de l’école et les partisans d’un retour à l’ordre scolaire ancien.
On voit qu'il s'agit pour M. Chambat d'évacuer du champ de la réflexion... ses propres collègues !Une « dissidence » très médiatique
C’est à travers l’exhibition médiatique d’une série d’idéologues (Alain Finkielkraut, Éric Zemmour, Natacha Polony), unis par leur méconnaissance patente de la réalité scolaire, que la petite rhétorique des « réac-publicains » se distille. D’abord véhiculée par des médias « sur-mesure » (Valeurs Actuelles, Causeur, Le Figaro Magazine, sans parler d’innombrables sites et blogs), elle se diffuse à présent à travers la « grande presse », la radio, la télévision, d’une façon de plus en plus « décomplexée ».
Oublions-les et parlons des vraies difficultés de l'école. Mais non : ce serait entrer dans une pensée complexe...Une surexposition médiatique que les autoproclamés « dissidents », sempiternels invités des plateaux de télévision, n’aiment pas trop que l’on rappelle…
La dégradation du niveau n'est donc pas une évidence pour M. Chambat.L’enjeu est de faire passer la « décadence » de l’école pour une évidence et d’en appeler, avec plus ou moins de nuances selon les cas, à la restauration de l’école d’antan.
Oui : on peut souhaiter une école plus efficace, comme celle de 1987 par exemple. Mais par "école d'avant", M. Chambat sous-entend évidemment antérieure à la démocratisation scolaire.
On ne peut pas constater la dégradation et soutenir la démocratisation scolaire dans la pensée binaire de M. Chambat. Il est vrai que pour lui, toute réflexion sur les difficultés - liées à la langue ou au niveau socio-économique - inhérentes à l'accueil d'élèves étrangers (bienvenus dans notre école républicaine) s'apparente à du racisme et à de la xénophobie. Drôle de sociologie...
La pensée effectivement dominante, avec ses décrets et arrêts, est plutôt au ministère, non ?Une posture qui se voudrait « iconoclaste », à rebours du « politiquement correct » et de « la bien-pensance soixante-huitarde ». Mais cette dissidence est d’autant plus confortable qu’elle relaye la pensée dominante et la pensée de la domination.
S'agissant de l'éducation, on constate d'ailleurs une permanence de l'action politique malgré l'alternance des majorités.
Si le déni n'avait pas été si longtemps institutionnel ("Le Niveau monte"), le FN n'aurait pas récupéré cette question : lui qui jusqu'ici avait pour ennemis les professeurs de l'école publique propose aujourd'hui de les défendre !Confisquer le débat pour mieux l’instrumentaliser
En 2006, dans le cadre de sa campagne présidentielle, Jean-Marie Le Pen consacre son intervention dijonnaise aux questions scolaires. Le discours s’ouvre par l’énumération des titres alarmistes d’ouvrages sur l’école publiés entre 1972 et 2006 [1]. « Si je devais dresser l’état de cette institution en quelques mots, annonce-t-il, il me suffirait de citer les titres des livres qui lui ont été consacrés depuis trente ans. Jugez-en par vous-même. »
Philippe Meirieu, Florence Robine, Michel Lussault etc. travaillent en classe ?Sur les trente-sept titres cités, quinze sont signés par des journalistes ou essayistes, huit par des universitaires (pas tous chercheurs en éducation), huit par des professeurs de lycée, deux par des professeurs de classe prépa, deux par des professeurs des écoles, un par une professeure de collège et un par un proviseur. Plus de 60 % ont donc été rédigés par des personnes ne travaillant pas en classe !
Le terme "réac-publicain" (dans le titre de l'ouvrage récent de M. Chambat) échappe à toute violence verbale, lui.Et l’actualité éditoriale sur l’école, de Jacques Julliard à Carole Barjon, n’a certainement pas infléchi cette tendance ni dans sa violence verbale (dans un marché saturé où il convient de toujours surenchérir pour sortir du lot) ni dans la connaissance concrète du terrain.
Laissons ces propositions idiotes à leur place et envisageons la réalité des "chiffres", dont "l'inflation" contrarie la pensée béate de M. Chambat.La conséquence est l’étalage de propositions farfelues sur l’école dans les programmes des politiques (interdire le tutoiement – y compris en maternelle ? –, rétablir l’estrade pour le maître ou se lever quand un adulte entre en classe – comme si ce n’était pas déjà le cas !) et l’inflation des chiffres assénés pour dépeindre la « catastrophe » en cours.
Il est en effet facile pour M. Le Pen, en s'appuyant sur le déni forcené de "progressistes" tels que M. Chambat, de faire un lien grossier avec ses thèses favorites d'extrême-droite.Mais peu importe, car, comme conclut l’ancien président du FN, « Oh, bien sûr, mesdames et messieurs, vous n’aviez pas besoin de la lecture de tous ces titres de livres pour savoir que l’école est un champ de ruines ! En revanche, le processus de décomposition intellectuel et moral de l’école depuis 35 ans est moins connu, même s’il n’est qu’un reflet de la décadence de la société toute entière. »
Donc, selon M. Chambat, tout ouvrage critique sur l'état de l'école est nécessairement mensonger et complotiste. On notera qu'il prend bien garde d'amalgamer tous ces ouvrages et de ne jamais répondre que par un rejet d'ensemble, sans répondre sur le fond.Débusquer le « scandale » de l’éducation nationale
Si tous ces titres illustrent le « naufrage » et la « destruction de l’école », ils se présentent aussi comme des « révélations » sur un complot terrifiant : L’horreur pédagogique : paroles de profs et vérité des copies (Guy Morel et Daniel Tual-Loizeau, 1999), L’école à la dérive : ce qui se passe vraiment au collège (Évelyne Tschirhart, 2004), La désinformation par l’éducation nationale (Christine Champion et Vladimir Volkoff, 2005), Jeunes, on vous ment ! Reconstruire l’Université (Jean-Robert Pitte, 2006). La réalité de l’état de l’école est cachée, personne n’ose évoquer son naufrage… excepté en une de la presse, dans les librairies et dans les médias !
Les mêmes caméras ont applaudi l'action du ministère réformant le collège sans que M. Chambat s'en offusque...Enseigner est même devenu un crime, au point qu’en 2003, une enseignante, Rachel Boutonnet, nous livrait sous le manteau son Journal d’une institutrice clandestine. Les caméras du 20 heures de France 2 vinrent la filmer dans son maquis, sous les applaudissements de Gilles de Robien, lui-même grand résistant depuis son bureau de la rue de Grenelle !
C'est vrai qu'on a retrouvé cette étrange haine dans les débats autour du latin, par exemple, et notamment aux "Cahiers pédagogiques".Mais ces pamphlétaires que l’on bâillonne en les invitant sur les plateaux télés, à la radio, qui font la une des journaux quand ils ne disposent pas eux-mêmes de leur propre émission (Alain Finkilekraut, Natacha Polony, Éric Zemmour), n’hésitent jamais à nous révéler le grand secret : l’obscur pouvoir des « pédagogistes ». Le terme, dès son apparition sous la plume de Jean-Claude Milner (De l’école, 1984), est d’ailleurs associé à une logique complotiste : l’école est menacée par trois « forces ténébreuses » : les gestionnaires, les chrétiens et les instituteurs, tous trois unis dans leur « haine de ceux qui savent ».
Suivons la logique de M. Chambat : parce que certains tiennent des discours complotistes, toute réflexion sur l'état de l'école serait donc complotiste.Dans Pourquoi veulent-ils tuer le français ? Bernard Lecherbonnier, par ailleurs préfacier de La Fabrique du crétin de Jean-Paul Brighelli, nous explique que les « pédagogistes, conspiration hétéroclite, cinquième colonne composée de pédagogues libertaires […] ont programmé le massacre de la grammaire et de la littérature dans l’enseignement [2] ». N’ont-ils pas d’ailleurs, selon le titre de l’ouvrage de la journaliste Sophie Coignard, signé un « pacte immoral » (Albin Michel, 2011) ?
Il est vrai que M. Chambat a dressé le portrait, dans une infographie qui n'est pas sans rappeler l'affiche rouge, d'une vaste nébuleuse réac-publicaine gravitant autour du FN : mais ce n'est pas du complotisme, tout comme l'ensemble du discours de M. Chambat nous présentant la pieuvre anti-pédagogiste étendant ses ramifications dans le débat public : "derrière les discours ou les écrits des intellectuels [...], que se cache-t-il ?"
M. Chambat se garde bien d'évoquer la proximité des réformes entre les majorités l'immense opposition à gauche ou à l'extrême-gauche contre la réforme du collège . C'est plus simple : ceux qui ne pensent pas comme lui sont de droite, voire d'extrême-droite.Une dissidence de cours
L’opportunisme de ces pamphlétaires ne manque pas non plus de relais politiques. Sous la présidence Sarkozy, ils ont bénéficié d’une large reconnaissance institutionnelle : associés aux nouveaux programmes, décorés de la Légion d’honneur (Jean-Paul Brighelli) ou de l’Ordre du Mérite (Marc Le Bris), subventionnés pour leurs différentes associations.
Les discours sont prisés, mais étrangement guère suivis d'effet, comme en témoigne la mise en œuvre de l'enseignement par compétences ou de la réforme du lycée.Leur discours et leurs éléments de langage sont prisés au plus haut sommet : Xavier Darcos, alors ministre de l’Éducation nationale, tonne contre « cette pensée, celle du pédagogisme, nous la connaissons bien et nous en connaissons surtout les effets [3] ». En 2015, Nicolas Sarkozy y revient à nouveau dans Le Figaro : « Voici qu’on nous ressert le pédagogisme, c’est-à-dire le contraire de ce qu’il convient de faire [4]. »
La suppression des IUFM était surtout une mesure budgétaire, tout comme la réforme de la voie pro (de quatre à trois ans) : dans le même temps, des réformes progressistes ineptes étaient mises en œuvre...Et quand Natacha Polony rêve d’en finir avec l’« univers jargonnant et concentrationnaire » des IUFM et « l’obligation d’user de certaines méthodes, imposée par le corps des inspecteurs, largement acquis au pédagogisme, [qui] frôle le camp de rééducation [5] », le pouvoir d’alors exauce ses souhaits…
On notera que M. Chambat se garde bien de répondre aux critiques de fond concernant les IUFM.
Du pain béni, en effet : merci M. Chambat !Quant à l’actuelle campagne présidentielle, elle semble se jouer sur une radicalisation du discours où la droite et l’extrême-droite, en endossant les habits de « l’anti-pédagogisme [6] », rêvent d’en tirer un bénéfice électoral.
Même s'ils n'enseignent pas en classe !Disqualifier d’encombrants contradicteurs
Pour étouffer le débat et conquérir le monopole de la contestation du système éducatif, ces idéologues ont habilement choisi leurs cibles, focalisant leurs attaques contre les sociologues, les historiens et les pédagogues. Boucs émissaires faciles, sans grands relais médiatiques, ils et elles sont surtout les empêcheurs de réformer à reculons de l’histoire, de l’égalité et de la justice, parce qu’ils savent de quoi ils parlent !
Tout contradicteur du constructivisme veut donc réformer contre l'histoire, contre l'égalité, contre la justice. Voilà qui est simple, en effet ! Il est facile de voir ici l'alliance entre le "progressisme" ministériel et l'étrange libertarisme de M. Chambat.
Quant à laisser penser que les tenants institutionnels du constructivisme scolaire n'auraient pas de "relais médiatiques"...
Mécanisme subtils en effet puisqu'une certaine critique sociologique de l'école (et ses conséquences scolaires) a conduit à aggraver les inégalités scolaires, après quarante ans de démocratisation scolaire.Les réactionnaires n’ont pas attendu les déclarations de Manuel Valls sur « la culture de l’excuse » pour fustiger le « sociologisme » et son « laxisme » congénital. La sociologie est un « sport de cons (b)as » selon Natacha Polony [7] : l’offensive contre les sociologues balaye d’un geste tout travail d’analyse des mécanismes, parfois subtils, de reproduction des inégalités par l’école.
Encore une fois, caricature et amalgame grossier : laissons à ses opinions Natacha Polony puisqu'elle promeut des écoles privées hors contrat et travaillons à l'empêcher d'avoir raison de les promouvoir.
La question de l'uniforme est un bon exemple de caricature : les collègues ne s'intéressent pas à cette question...Le rejet de l’histoire de l’éducation permet l’éloge d’une école d’antan totalement fantasmée (voir la question de l’uniforme et l’amnésie sur un système éducatif de ségrégation sociale).
Elle l'a davantage été qu'elle ne l'est aujourd'hui : c'est un fait...C’est aussi une réflexion encombrante, surtout si, à l’instar de François Bayrou, on veut faire croire que « l’école a été pendant un siècle le lieu de l’égalité des chances et de l’ascenseur social ».
Amalgame grossier encore : on peut être critique sur les ravages du constructivisme scolaire et sur la notion absurde de "roman national".Quant aux travaux des historiens critiques, ils contrarient l’éloge du roman national si magnifiquement exalté par les Stéphane Bern, Lorant Deutsch et consorts.
A vrai dire, présenter la démocratisation scolaire comme une réussite, ainsi que fait M. Chambat, c'est écrire une autre forme de roman national. Et, comme Pangloss se félicitant du meilleur des mondes possibles, c'est empêcher l'avènement d'une véritable démocratisation.
D'une certaine pédagogie dont M. Chambat est le représentant ici.Surtout, la dénonciation de la pédagogie...
Le seule parole de terrain valide ici est celle de M. Chambat. Les autres n'existent pas....permet de discréditer toute parole de terrain...
Bonne définition d'un certain "progressisme" scolaire, une pensée qui fait fi du réel et confie des tâches complexes, l'apprentissage de l'anglais ou des travaux interdisciplinaires à des élèves éprouvant des difficultés de décodage en français.... pour mieux s’en tenir aux solutions intellectuellement paresseuses, idéologiquement confortables...
Il s'agit ici d'une affirmation. Les pédagogies entrées dans l'enseignement depuis quelques décennies ont-elles montré leur efficacité : non, si l'on observe "l'inflation des chiffres" que M. Chambat se garde bien d'évoquer....potentiellement dangereuses dans le contexte de montée des nationalismes mais surtout concrètement inefficaces.
Quant à défendre l'école publique, quel rapport avec "les nationalismes", si n'est d'insulter tout contradicteur par un amalgame encore une fois d'une violence inouïe ?
Des enseignants "sur le terrain" constatent jour après jour les ravages de pédagogies "progressistes".Ce dont ces figures de la pensée conservatrice pourraient se rendre compte s’ils étaient, jour après jour, sur le terrain.
En les oubliant volontairement dans son "antidote" de fait totalement factice, M. Chambat s'efforce bien de créer… un débat "hors sol" et d'interdire par l'amalgame toute pensée critique.
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- Loys
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Loys écrit: Réponse à une tribune parue dans "Le Monde" : "Mais qui sont les déclinistes ?" (13/11/16)
Dans son nouvel ouvrage, Philippe Meirieu oppose les pédagogues, les anti-pédagogues et les hyper-pédagogues, ce qui permet aux "pédagogues" comme lui d'apparaître comme un juste milieu. Un "pédagogue" veut nécessairement renouveler la forme scolaire (éducation nouvelle, éducation populaire, mode mutuel)...
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