L'innovation dans l'éducation

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15 Fév 2014 12:05 - 15 Fév 2014 12:06 #9597 par Loys

Bruno Devauchelle écrit: A coté de ce questionnement, il y en a d'autres dont celui du périmètre de mise en oeuvre d'une innovation. On peut être tenté d'associer innovation à individu. C'est souvent ce qui se produit dans la classe où l'enseignant, considéré parfois comme seul maître à bord...

Euh... :shock:

...va donc changer quelque chose par rapport à l'existant (introduire l'ordinateur dans sa classe). Mais on peut aussi parler d'innovation institutionnelle ou organisationnelle lorsque tout ou partie d'une organisation décide de changer l'existant. Cela peut produire deux effets différents : soit simplement à la périphérie sans toucher le noyau; par exemple on change l'organisation globale de l'établissement (affichages numérique, sites web, etc...) sans toucher au fonctionnement de la classe. Soit imposer au noyau des changements internes du fait de changements à la périphérie; par exemple on décide de modifier la durée de chaque séance de cours et d'annualiser l'organisation des enseignements, ce qui impose à chacun de modifier son organisation dans (les séances sont plus courtes ou plus longues) et hors la classe (l'emploi du temps personnel varie).

C'est moi ou Bruno Devauchelle établit un lien entre numérification de l'école et annualisation des cours ?

Deux exemples peuvent illustrer ces deux modes de l'innovation : la classe twitter, le cahier de texte numérique.
L'invention de twitter...

Et quelle "invention" ! :P

...a permis à nombre d'enseignant de (re) découvrir l'intérêt des jeunes pour l'écrit.

Andromaque sous forme d'onomatopées , par exemple. :pendu:

Rappelons ici que twitter ne fait pourtant que proposer la même possibilité que jadis les tattoo et plus récemment les sms, en y ajoutant cette dimension de réseau ouvert et partagé.

C'est ça. Plus l'anonymat. :rirej

L'innovation qui conduit à amener twitter en classe...

Cette propension à écrire Twitter sans majuscule, comme si Twitter n'était pas une marque commercial. Et puis quelle "innovation" de l'introduire en classe : impressionnant !

...peut se lire de deux manières : d'une part le souci de la nouveauté technologique...

Fort louable. :santa:

...d'autre part le souci d'une expression nouvelle.

Twitter est un moyen d'expression, et non une "expression".

On a d'ailleurs parfois du mal à distinguer les deux dans les différents exemples médiatisés. Car, au delà des pratiques en classe, la médiatisation met en avant ce lien de modernitè technologique et d'innovation. Parce que la seule innovation pédagogique ne parle pas au grand public, elle sert en fait de seconde caution de modernité.

On peut voir les choses autrement : la caution de la modernité cache l'absence de progrès pédagogique. :rirej

Prendre en compte les pratiques sociales des jeunes pour les intégrer au processus scolaire n'est pas une nouveauté en soi.

Quels élèves de primaire utilisent Twitter ? :scratch:

Il y a bien longtemps que nombre d'éducateurs (Dewey parmi les premiers) ont évoqué cette question.

On peut aussi considérer doit apporter aux élèves une forme d'altérité. L'école ne doit pas être le lieu du même.

Intégrer l'écrit court comme nouveau mode d'accès au texte est, lui, issu du possible que permet le dispositif numérique twitter.

C'est une sacrée vision du "possible" : faire plus court ! :cheers:

Facilitant, augmentant le potentiel, le dispositif numérique permet de renforcer des choix pédagogiques et se traduit par ce qui est nommé une innovation.

Quel "potentiel" augmente-t-il ? Que facilite-t-il ? Quels choix renforce-t-il ? On est dans le nébuleux le plus complet.

Le cahier de texte numérique est une forme d'innovation à double sens. Elle vient aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur. Elle vient de l'extérieur car la notion de cahier de texte est bien antérieure au numérique et surtout qu'elle a une fonction de régulation de l'activité d'enseignement apprentissage, outil d'abord de médiation instrumentale institutionnelle (le cahier de texte ne pouvait sortir de l'établissement scolaire).

De "médiation institutionnelle" avec qui ? Les parents ? Dans quel but, en ce cas ?

Mais le développement des moyens numériques connectés par internet a amené progressivement à l'émergence d'usages détournés d'outils tels que la messagerie ou les annonces des LMS ou encore des forums de discussion par les enseignants, en vue d'en faire le cahier de texte numérique.

Dans la confusion la plus totale, donc. Disons-le l'ENT est en quelque sorte mort-né, concurrencé dès sa naissance par les réseaux sociaux dont l'explosion était imprévisible il y a encore quelques années.

Cette innovation est donc la rencontre des acteurs et de l'institution autour d'un objet symbolique d'une part...

Cette rencontre n'a jamais vraiment eu lieu et semble de plus en plus compromise.

... et d'une évolution de la relation enseignants/élèves d'autre part.

Quelle évolution, exactement. Bruno Devauchelle reste très vague à ce sujet : ce serait pourtant une intéressante question à aborder.

Le succès (à relativiser dans le temps)...

On peut le dire. :P

...du cahier de texte numérique (le premier des usages des ENT, statistiquement) est donc la preuve du passage progressif à la banalisation de l'outil.

Il y a ici confusion entre un outil technique remplaçant purement et simplement un autre outil technique (le cahier de texte traditionnel) et un outil pédagogique. Un cahier de texte se numérise, avec tous les nouveaux problèmes que cela suppose (voir la section du forum sur les ENT), mais ce n'est en rien l'indice que la numérification de l'école est en cours.

Ces deux exemples tendent à mettre en évidence un processus fort et indispensable de notre système éducatif : le droit à l'essai. Car l'innovation c'est d'abord un essai (pas forcément une expérimentation), parfois peu pensé, d'un changement du quotidien, pour tenter de dépasser une situation existante.

Je ne sais pas quelle différence existe entre essai et expérimentation. Et ce droit me semble très contestable : les élèves ne sont pas des cobayes. Voir par exemple le dispositif D'Col.

L'intention de l'innovateur n'est pas forcément l'innovation elle-même.

Tout est dans le "pas forcément". :P

La situation existante que l'on veut changer est parfois un prétexte, c'est souvent le cas avec le numérique. Dans certains cas on observe que c'est l'innovateur lui-même (la personne ou l'institution, ou même les deux) qui est le but de l'innovation, mais l'argumentaire de celle-ci tend souvent à le cacher.

Voilà qui a le mérite de l'honnêteté.

L'arrivée depuis le début des années 1980 de l'informatique en éducation a été perçue comme un choc d'invention. L'institution scolaire, et tous les rapports, colloques et autres débats le montrent, s'est sentie questionnée sans jamais savoir dans quelle direction aller, aujourd'hui encore. La seule parade a été l'innovation, moyen pratique de faire preuve de modernité. Relayé par le monde marchand, ce mouvement est pourtant un écran aux réalités du monde scolaire.

Mais que fait Bruno Devauchelle au "Café pédagogique" ?

Certes il permet à certaines personnes ou institutions, d'avoir une "respiration" professionnelle. Mais au final, malgré une reprise récurrente du thème (parfois transformé en "bonnes pratiques"), l'innovation ne sert pas autant qu'on le pense à l'évolution du système éducatif face au numérique. C'est peut-être l'une des explications à l'écart entre les intentions déclarées et la réalité vécue en matière de numérique. On ne touche pas au cœur de métier, simplement à la périphérie, celle peuplée d'innovateurs qui du coup peuvent, sans le vouloir, devenir caution d'une certaine forme d'immobilisme.

Bruno Devauchelle dénonce donc finalement l'innovation scolaire comme caution de l'immobilisme de l'école. Son propos appelle sans le dire à une changement plus radical : mais lequel ? :scratch:
Pour ma part, je ne crois pas un instant à cette théorie de la caution, qui supposerait une sorte de machiavélisme de l'Education nationale. Si l'innovation numérique ne prend pas "au cœur de métier", l'explication en est beaucoup plus simple : elle n'a jamais fait la preuve de son efficacité... :rirej
Dernière édition: 15 Fév 2014 12:06 par Loys.

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23 Fév 2014 10:58 - 23 Fév 2014 10:59 #9694 par Loys
A lire sur "EducaVox" du 23/02/14 : "Et si l’enseignant innovant était un concept utile pour … ne pas innover ?" par Jean-Paul Moiraud.

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Dernière édition: 23 Fév 2014 10:59 par Loys.

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23 Fév 2014 11:00 #9695 par Loys

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25 Fév 2014 00:39 - 29 Sep 2021 12:00 #9715 par Loys
Indiqué par Philippe Watrelot ce schéma éclairant du management moderne :
[img

Nous proposons notre variante :
Attention : Spoiler !
Dernière édition: 29 Sep 2021 12:00 par Loys.

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03 Mar 2014 18:01 - 03 Mar 2014 18:01 #9749 par Loys
Digression : "Tout le monde veut innover, mais personne n'aime les innovateurs" dans "Les Echos", tribune du 23/02/14 par Jean Béhue.

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A lire aussi : lecercle.lesechos.fr/economie-societe/re...n-retour-aux-sources
Dernière édition: 03 Mar 2014 18:01 par Loys.

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04 Mar 2014 15:43 #9756 par Loys

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04 Mar 2014 15:44 - 04 Mar 2014 15:47 #9757 par Loys
Votez sur le site du "Respire" !

L'appel à projet 2014 a rassemblé plus de 530 actions de toutes les académies, sur l'ensemble des niveaux d'enseignement. A l'issue des lectures par plusieurs jurys, 30 actions ont été sélectionnées pour participer aux Journées 2014 le 27 mars à la BnF à Paris, "Innover pour refonder". Six prix nationaux seront remis à des équipes.
imageL'un d'eux est le Prix du public, votre prix. Prenez le temps de découvrir chacune des actions en ligne ici ou encore rassemblée dans le Cahier du TOP 30 pour partager leurs pratiques dans la perspective de la refondation de l'école.
Nous vous invitons à voter pour le PRIX DU PUBLIC en ligne pour le projet qui a retenu votre attention.
Le scrutin est ouvert jusqu'au jeudi 27 mars à 11h00, les résultats seront proclamés l'après-midi même et affichés sur RESPIRE.


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Dernière édition: 04 Mar 2014 15:47 par Loys.

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07 Mar 2014 23:59 #9813 par Loys
A lire dans "EducaVox" du 5/03/14 : "Éducation et numérique : l’innovation, où ça ?"

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11 Mar 2014 21:05 #9838 par Loys
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11 Mar 2014 21:07 - 11 Mar 2014 21:08 #9839 par Loys
Réponse de Loys sur le sujet "Au pire ça marche" (EducaVox)
Une profession de foi numériste dans toute sa splendeur : "Au pire ça marche" ("EducaVox" du 10/03/14)


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Dernière édition: 11 Mar 2014 21:08 par Loys.

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