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"Le Tsunami numérique" (Emmanuel Davidenkoff)
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alors là bravo: vous avez trouvé une perle parfaite du fameux bluff technologique, dont M. Davidenkoff est sans doute le représentant en chef (avec Michel Serres). A vrai dire, on ne saurait faire mieux en terme d'ineptie, de cliché et de délire et malgré tout ce discours passe et est sérieusement discuté...
Ici, on le voit clairement, le numérique est avant tout une idéologie, produite dans des (techno)discours, d'origine publicitaire ou journalistique, et n'a que peu de rapport avec la réalité (ici la réalité de la pratique enseignante). C'est un fantasme, plus ou moins corroboré par ces faits que sont la présence envahissante des machines.
En vérité, on est proche de l'imposture. Car il est évident que ce monsieur non seulement ne connait pas l'école et l'enseignement, mais qu'il ne connait pas d'avantage le numérique.
Enfin, il abat son jeu rien que dans le titre. Derrière le techno-enthousiasme de façade, il y a une véritable angoisse qui s'exprime à l'égard du "numérique" puisque celui-ci est perçu comme un tsunami. Les technophobes les plus radicaux n'expriment pas autre chose...
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www.letudiant.fr/educpros/actualite/vide...alents-naturels.html
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En général on terrasse un monstre, hydre ou dragon.Internet va-t-il terrasser l'Education nationale ?
Le mammouth à présent. Les journalistes ont des formules tellement sympathiques avec l'école.Car ce livre est loin de se limiter à l’impact de la révolution numérique sur la façon d’enseigner, comme on pourrait le croire. Le numérique est un révélateur à la lumière duquel Davidenkoff se demande si le mammouth français va survivre, empêtré dans sa lenteur à évoluer.
C'est vrai que le mammouth aurait dû évoluer en dix-quinze ans...
L’internet ouvre une nouvelle voie d’accès de tous au savoir, qui remet en cause le dogme élitiste de notre système éducatif.
Un milliard pour l'instant, et depuis peu : ne nous emballons pas."L’écosystème qui a converti en quelques décennies des milliards d’êtres humains au smartphone...
Enfin, faire du pognon surtout....et à Internet a mis toute sa puissance de travail et d’innovation au service d’un objectif : réinventer l’éducation", résume l’auteur en introduction.
Ben non puisque peu d'étudiants fréquentent les moocs, qui ne sont pas des cursus qui plus est...Nous allons apprendre autrement, et de plus en plus sans frontières. L’irruption des MOOCs (Massive online open courses), des cours en ligne gratuits, va obliger à réinventer la relation au maître.
D'où l'intérêt de participer à des moocs américains comme font Polytechnique et HEC ou d'adosser les moocs français à la technologie d'un grand groupe américain.Les films et vidéos font qu’aujourd’hui, un adolescent français en sait plus sur la vie quotidienne d’une université américaine que sur ce qui se passe dans une prépa ou une fac française."
Comme c'est sympathique de caricaturer l'école ainsi ! Merci !Et l’Education Nationale, dans tout ça ? L’auteur la décrit entravée par ses archaïsmes, notamment syndicaux : "Partout dans le monde, l’école 'à la papa', celle de l’enseignement frontal et du psittacisme ('fait de répéter comme un perroquet'), a vécu.
L’Education nationale et l’université le comprendront-elles à temps ? Tétanisée par la mythologie égalitariste, l’école n’a jamais su résoudre le cas des élèves issus des zones défavorisées, qui exigent une prise en charge réellement différenciée...
Mais si : les élèves ont D'Col désormais !
Il faut tout faire sauter !...mais surtout une façon de travailler qui ne colle pas avec l’actuel statut des enseignants, un corpus administratif datant de 1950, vaguement toiletté début 2014."
Et l'Education Nationale, combien ?Pour le montrer, Davidenkoff développe un parallèle entre le destin tragique du géant de la photo, Kodak, et du géant français de l’éducation, l’Educ Nat’. Kodak était tout sauf en manque d’idées : cette firme a déposé 19.000 brevets.
Alors que si elle avait pris le virage du numérique, elle serait en crise à causes des smartphones, précisément !Pourtant, elle a frôlé la faillite "pour avoir été incapable, en temps et en heure, de penser autrement". Pour avoir raté le virage du numérique, Kodak a dégringolé de 140.000 emplois à 8.500.
Ah... On est rassurés.Les menaces qui pèsent sur notre école ne lui vaudront sans doute pas un tel sort...
Surtout quand le public subit les atteintes permanentes auxquelles participe complaisamment Emmanuel Davidenkoff....mais le privé triomphe partout, observe l’auteur.
C'est vrai que les universités américaines sont un monument d'égalitarisme ! Et ne parlons pas du secondaire des pays qui réussissent à PISA mais ne scolarisent pas tous les élèves comme la France...Le caractère outrageusement élitiste de notre enseignement secondaire et des prépas...
Au doigt mouillé d'Emmanuel Davidenkoff...... fait qu’ils ne sont performants que pour une minorité d’environ 10% d’élèves.
Alors qu'en étant moins élitiste, tout le monde réussirait. C'était donc ça !
C'est vrai qu'en bonne logique le privé ne s'intéresse pas aux meilleurs.Les 90% restants deviennent un marché toujours plus désirable pour le privé".
Sa propre sélection de 2% des candidats...Quand le patron de Free (et actionnaire à titre privé du "Nouvel Observateur") Xavier Niel a proposé aux exclus de l’école...
Et mille retenus seulement, mais ce n'est pas "outrageusement élitiste"....de devenir des cracks du numérique au sein de son école gratuite 42, il a vu affluer 50.000 demandes de dossiers.
Il existe des universités privées depuis un certain temps.Le groupe d’écoles privées Ionis Education totalise 20.000 étudiants dans 20 écoles ( Epita, Epitech, Sup Internet, ISG etc) C’est l’équivalent d’une université !
Surtout quand des journalistes font l'article du privé et que le public est maltraité comme il l'est. Un exemple avec Ipesup .L’enseignement privé en plein boom
"Un jour les offres privées de formations gratuites ou low cost se multiplieront", pronostique Davidenkoff.
L'éducation est un marché lucratif.La part du privé a crû de 50% dans notre enseignement supérieur entre 2.000 et 2010. D’ores et déjà des centaines de milliers de jeunes de par le monde sont scolarisés dans des écoles financées par des fonds d’investissements et des fonds de pension.
Quels "indices" par exemple ?"Ce qui apparait aujourd’hui en France comme une moindre mal creusera peut être la tombe du service public d’éducation dans le Supérieur. Cela pourra survenir le jour où les employeurs disposeront d’autres indices que les diplômes pour évaluer les compétences...
C'est surtout le but des groupes technologiques : proposer une offre économique mais d'apparence infiniment plus moderne, bien sûr....où les cours des meilleures profs seront en accès libre et où le coût du privé baissera grâce au numérique : toutes ces évolutions sont en route", estime Davidenkoff.
Ah bon ? C'est bizarre car le discours de l'innovation est totalement entré dans le discours de l’Éducation nationale.Une Educ Nat incapable d'encourager l’innovation
Il expose divers exemples d’immobilisme de notre école. Comme la pédagogie de "La main à la pâte" initiée par le Nobel Georges Charpak. Cette approche très pratique, ramenée des zones scolaires difficiles de Chicago dans le milieu des années 90, se révèle si efficace qu’un tiers des écoles primaires l’appliquent, à l’initiative de milliers d’enseignants, hélas peu soutenus.
Un tiers des écoles primaires appliquent l'approche de la "main à la pâte" ?
Comme c'est étonnant..."Qu’a fait l’Education Nationale pour promouvoir cette approche, former des enseignants, financer les intervenants extérieurs ? A peu près rien ! Le projet a été porté presque exclusivement par l’Académie des Sciences, y compris financièrement.
Le problème de l’Education Nationale n’est pas de manquer de capacités d’innovation en interne, mais d’être incapable de les porter, de les encourager, de les récompenser".
Et pas de résultat.Pourtant, dans les faits, beaucoup a été tenté pour lutter contre l’échec scolaire souligne Davidenkoff. Sauf que cela s’est traduit par des dizaines de dispositifs empilés au fil des ans qui "ont fini par éreinter les milliers de bonnes volontés : peu d’explications, pas de formation, peu de moyens, pas d’évaluation".
Si seulement Emmanuel Davidenkoff était ministre...Le tout donne la vision d’une machinerie à bout de souffle, qui n’a jamais su résoudre le cas des élèves issus des zones défavorisées. Les initiatives qui ont réussi en France n’ont jamais convaincu l’Educ Nat’ d’entreprendre les réformes qui permettraient de limiter la casse.
Merci pour eux !Pourtant des enseignants innovent, à tous les étages du système. Ils sont peut-être le seul espoir d’une institution qui semble incapable de se repenser. Et qui –pire- ne croit pas aux vertus de la formation : un enseignant peut traverser 40 ans de métier sans jamais avoir actualisé ses savoirs et compétences, autrement que par des discussions avec des collègues."
Sympathique hypothèse : vive le complot des enseignants contre les classes défavorisées !Des petites castes d’initiés bloquent le système
Pourquoi une telle inertie de la machine Education nationale alors que tant de profs sont prêts à bouger ? L’hypothèse qu’avance Davidenkoff est à la limite de la théorie du complot :
Il ne faut pas remettre en cause un petit business model qui permet aux castes issues de la méritocratie de prospérer, un modèle qui permet aux cadres dirigeants et hauts fonctionnaires et enseignants de protéger leur territoire en en interdisant l’accès aux non initiés.
Comme ça, pas de discussion possible.C’est une hypothèse que confortent toutes les études sociologiques".
Il faudrait savoir : le système n'est plus élitiste ?Autre accusé : le refus syndical des mesures d’exception "qui menacent notre dogme égalitariste".
Euh non... pour préparer ses cours, oui.En 2012, l’enquête Profetic faite par le ministère auprès de 6.000 profs du secondaire avait montré que moins d’un enseignant sur quatre utilisait le numérique pour évaluer, communiquer ou donner des devoirs.
Comme tout le monde en fait...Mais que 87% d’entre eux s’étaient formés au numérique par eux-mêmes, ou grâce à des collègues.
Un plus, peut-être, mais ce peut-être aussi un moins.Et que 92% estimaient que le numérique est un plus pour diversifier les pratiques pédagogiques et faire des préparations de cours.
Trop bien !Vincent Peillon a surfé sur cette tendance et inclus dans sa loi de refondation de l’école de juillet 2013 la création d’un service public du numérique éducatif. Il a assuré que les enseignants seront formés au et par le numérique dans les ESPE (Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation), et il a ouvert un site, M@gistère, pour la formation en ligne des 370.000 professeurs des écoles.
Impressionnant !De son coté, Geneviève Fioraso a lancé une initiative d’envergure pour le développement du numérique à l’université avec la création de la plateforme France université numérique (FUN). Autant de signes d’espoir.
Ah...Par ailleurs nombre d’acteurs dans les grandes écoles qui ont développé des MOOCs s’interrogent encore sur les réelles conséquences de ceux-ci. "Personne aujourd’hui ne sait exactement quel business model sous tendra les MOOCs à l’avenir", affirme Bernard Ramanantsoa, le directeur d’HEC, qui a lancé une série d’expérimentations mais "souhaite rester très vigilant à moyen terme. Certains ont vu dans les MOOCs un risque de disparition des écoles de commerce d’ici 10 à 15 ans. Je n’y crois personnellement pas."
Notre visionnaire de "L'Etudiant"...Le signal d’alarme lancé par Davidenkoff...
Merci collègue ! Et merci à Xavier Niel !...est salutaire. Il propose une revue très complète des enjeux actuels du numérique dans l’éducation. Il n’est pas encore dit que le Mammouth ne relèvera pas le défi, mais reconnaissons que sa lourdeur ne sert pas son agilité.
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- Loys
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Chose amusante : dans son livre Emmanuel Davidenkoff oublie de préciser qu'il a emprunté cette analogie. Quel étourdi !Loys écrit: Sur l'analogie de Kodak, Emmanuel Davidenkoff n'a pas fait preuve d'une grande créativité puisqu'il l'a empruntée à Ken Robinson, comme on peut le voir sur cette vidéo (à 10'00 environ) d'une conférence pour "L'Etudiant" du 12/12/13 où le premier donne la parole au second. Ironiquement Ken Robinson est un grand défenseur de la "créativité" à l'école !
www.letudiant.fr/educpros/actualite/vide...alents-naturels.html
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- Loys
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Et sur "EducaVox" : "Un tsunami mais peut-être pas une catastrophe" par J. Puyou, professeur agrégé de mathématiques- Secrétaire national de l’An@é.
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