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"Le Tsunami numérique" (Emmanuel Davidenkoff)
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Voilà qui est sans appel. "À qui profite le numérique à l'école?" Pas aux élèves...Voici qui ravira les adversaires du numérique à l'école: ce dernier aurait une "incidence sur la performance des élèves mitigée, dans le meilleur des cas". Telle est la conclusion de la vaste étude sur les compétences numériques des élèves, rendue publique lundi 14 septembre par l'OCDE (1). Même les pays qui ont le plus investi pour équiper leurs écoles "n'ont enregistré aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l'écrit, en mathématiques et en sciences".
Mais pas pour E. Davidenkoff, qui finalement conteste toute interprétation :
Et pourtant, il propose lui-même une interprétation : au lieu de s'interroger sur ces "outils" numériques qui ne sont pas utiles, E. Davidenkoff incrimine le matériel et... les professeurs, sans qu'on voie bien le rapport. Comprendre que, s'il y a de mauvais professeurs, on ne doit pas s'étonner de résultats au mieux mitigés.En somme, l'évaluation de l'impact du numérique se heurte exactement aux mêmes limites que les autres: faute de pouvoir documenter sérieusement les pratiques dans les classes, on ne parvient pas à distinguer les causes des conséquences
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Pendant qu'on y est, vendons l'"autonomie"...Conclusion polie, car derrière le mot "enseignement" se trouvent en fait des enseignants en chair et en os. Lesquels ne sont jamais désignés, de peur de heurter les sensibilités professorales ou d'écorner le mythe égalitariste - la précaution n'est pas propre à l'OCDE: nombre d'évaluations menées, en France, par des instances comme l'Inspection générale butent sur la fiction selon laquelle les enseignants seraient interchangeables.
De même lorsqu'on tente de comprendre pourquoi, à conditions identiques, certains établissements font mieux que d'autres - terrain glissant car il invite, le cas échéant, à reconnaître les vertus de l'autonomie des établissements.
Bref, les outils numériques apparaîtraient vraiment efficaces si, au lieu d'évaluer à quels enseignements scolaires ils seraient utiles, on évaluait la capacité à les utiliser.Mais le véritable point aveugle de ces études se situe ailleurs. En centrant l'évaluation des effets du numérique sur les acquis des élèves, on passe à côté des nombreux bénéfices collatéraux qu'il peut apporter, ne serait-ce que leur initiation au maniement d'outils dont la majorité d'entre eux auront besoin, au quotidien, dans leur vie sociale et professionnelle.
C'est comme si, achetant une crème anti-boutons, on s'apercevait de son absence d'efficacité et qu'on décidait d'évaluer la capacité à étaler cette crème sur la peau.
Pourtant, dans le Tsunami numérique, E. Davidenkoff donne des exemples de miracles éducatifs.Attendre du numérique qu'il améliore, en tant que tel, les apprentissages, relève pour l'heure de la pensée magique.
L'éternel manque de formation des enseignants : toujours pratique dans un article bâclé.Seuls le développement d'outils adaptés aux usages et un plan de formation massif des enseignants pourront éventuellement amener ce bénéfice.
En revanche, écouter les professionnels de terrain très critiques sur ces "outils"...
Renonçons à toute preuve d'efficacité !Est-il incertain? Oui. Mais conditionner le développement du numérique dans l'éducation à l'obtention préalable de "preuves" d'efficacité conduit à une certitude bien plus inquiétante.
Donc, donnons des iPads à tous les élèves : la logique est imparable !Cela reviendrait à s'en remettre exclusivement aux familles, ce qui, pour le coup, ne peut qu'entériner des inégalités dont la réalité est déjà largement instruite: dans les milieux favorisés, l'usage expert et critique l'emporte sur l'usage strictement social (les réseaux sociaux) et récréatif.
C'est donc finalement une bonne nouvelle que ce résultat !Les résultats "mitigés" qu'annonce aujourd'hui l'OCDE se mueraient alors, inévitablement, en résultats désastreux.
En résumé, quand une étude observe l'inintérêt du numérique éducatif, la raison ne peut pas en être le numérique éducatif lui-même.
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Ce qu'il veut laisser entendre, sans le dire parce que l'absurdité du propos éclaterait aux yeux de tous, c'est que par un malheureux hasard, l'évaluation est tombée sur des mauvais profs.Loys écrit:
Et pourtant, il propose lui-même une interprétation : au lieu de s'interroger sur ces "outils" numériques qui ne sont pas utiles, E. Davidenkoff incrimine le matériel et... les professeurs, sans qu'on voie bien le rapport.En somme, l'évaluation de l'impact du numérique se heurte exactement aux mêmes limites que les autres: faute de pouvoir documenter sérieusement les pratiques dans les classes, on ne parvient pas à distinguer les causes des conséquences
Le pire, c'est que c'est même faux : les meilleurs pays dans l'utilisation du numérique sont aussi ceux qui n'utilisent pas le numérique. Tu cites sur un autre fil :Bref, les outils numériques apparaîtraient vraiment efficaces si, au lieu d'évaluer à quels enseignements scolaires ils seraient utiles, on évaluait la capacité à les utiliser.Mais le véritable point aveugle de ces études se situe ailleurs. En centrant l'évaluation des effets du numérique sur les acquis des élèves, on passe à côté des nombreux bénéfices collatéraux qu'il peut apporter, ne serait-ce que leur initiation au maniement d'outils dont la majorité d'entre eux auront besoin, au quotidien, dans leur vie sociale et professionnelle.
C'est comme si, achetant une crème anti-boutons, on s'apercevait de son absence d'efficacité et qu'on décidait d'évaluer la capacité à étaler cette crème sur la peau.
Parce que la grande leçon de Pisa, c'est que plus un pays utilise les TIC à l'école, moins bons sont ses résultats. Un graphique illustre cela : les résultats diminuent en fonction de la durée de l'utilisation des TIC. C'est vrai au niveau national : le Japon la Corée, Shanghai, ont de très bons résultats alors que les ordinateurs sont absents à l'école. D'une certaine façon c'est aussi le cas de la France. Ca se vérifie aussi à une échelle plus petite : en Italie les établissements qui ont les meilleurs résultats en compétences mathématique ou de lecture dans un environnement numérique sont ceux qui utilisent le moins le numérique...
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