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Les SMS
- Loys
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"Moi oui de toute façon moi toujour sinon jtdg jtdg jtdg g g g g" où l'on a bien plusieurs structures prédicatives ("Moi / oui -- [de toute façon] moi / toujour") mais où l'unique phrase verbale est livrée sous une forme d'abréviation, un agrégat où même le cave reconnaît "jt-" et qui peut faire penser aux langues dont les mots verbaux portent des indices des actants. Le tout constitue un énoncé dont l'architecture mérite une analyse précise.
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Bizarrement ni Xavier de la Porte ni Elisabeth Schneider ne savent que l'équipement massif des adolescents en téléphone portable (et même en smartphone) commence bien avant la seconde.
Forcément, il faudrait s'entendre sur le sens d'écrire : communiquer... ou bien écrire une phrase correctement, écrire une phrase complexe, écrire un texte complet, écrire un texte narratif, argumentatif etc...XdP - Une lecture qui va bien souvent - et c'est ça qui est passionnant - à l'encontre d'un discours simpliste qu'on a sur ces pratiques-là. [...]
ES - C'est la question d'avoir été enseignante, et en particulier en ZEP, avec des élèves qui avaient des pratiques d'écriture, qui écrivaient beaucoup et sur lesquels on avait des discours qui étaient très négatifs...
XdP - "On", c'est qui ? c'est les profs ?
ED - Oui, et puis socialement. C'est-à-dire "Ils n'écrivent plus", "On n'arrive pas à les faire écrire au-delà de trois lignes", voilà. Et effectivement l'arrivée du téléphone portable, c'était la "catastrophe assurée". On ne pouvait du coup plus rien faire et l'orthographe était perdue.
XdP - Dès le départ il y a l'idée d'interroger en profondeur un discours commun et de voir s'il correspond ou pas à une réalité des pratiques.
ES - Oui parce que c'était quelque chose qui me frappait, c'est que par exemple des jeunes que je connaissais, je savais que les adultes autour d'eux voyaient les mêmes choses que moi et pourtant ils étaient aussi pris dans des discours très négatifs. Comme si on acceptait la contradiction, c'est-à-dire de porter un jugement qui est en contradiction avec la réalité.
On peut imaginer que les enseignants portent un jugement fondé sur l'expérience du réel au lieu de leur dénier toute possibilité de diagnostic.
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Parce qu'il s'agit, en toute simplicité, avec un travail de classe, de montrer que le roman policier est un vrai genre littéraire ?Le roman policier : un sous-genre littéraire ? Les smartphones en classe : à interdire ? Les SMS : responsables de la décadence de la langue française ? Le numérique à l’Ecole : « Je n’y crois pas comme outil de motivation » (une intervenante dans un récent colloque sur l’éducation prioritaire) ? Rien de tel qu’un projet pédagogique pour réfuter les préjugés
Et en quoi les smartphones sont-ils rendus utiles en classe dans cette expérience, à part pour accréditer l'idée qu'ils sont utiles en classe ?
Vivent les "préjugés" réfutés !
"Les modalités de l'écrit scolaire"... "véritables repoussoirs" ? Il a déjà été proposé à ces élèves d'étudier le roman policier en 5e...Le projet est né d’une réalité pédagogique : les résistances des élèves à entrer dans l’écrit et parfois le refus lié à des situations d’échec répétées ; les modalités de l’écrit scolaire vécues comme de véritables repoussoirs et donc une performance à l’écrit très médiocre. Il se donne une finalité : faire entrer les élèves dans l’écrit (obligation des programmes de français) par le biais d’une activité socialement inscrite (la diffusion du feuilleton, l’échange avec l’extérieur de la classe) et aux enjeux scolaires moins explicites (écriture créative et récréative).
Avec trente élèves.Il prend place dans le cadre de l’accompagnement personnalisé...
D'autant plus ciblées qu'elles sont vagues....dispositif dont l’objectif est précisément de mettre en œuvre des actions permettant d’apprendre autrement en ciblant des compétences particulières.
Un budget est-il nécessaire pour l'intervention de l'écrivain ?Y participent 30 élèves de Seconde Bac pro provenant de toutes les classes du lycée : Commerce, Gestion administrative, Accueil, Marchandisage visuel. L’atelier est présenté en début d’année parmi 5 autres ateliers et l’inscription dans celui-ci se fait après expression d’un choix (choix 1 ou choix 2). L’encadrement et l’animation sont assurés par un écrivain- intervenant et 2 enseignantes de français qui en dehors de cet atelier n’ont pas les élèves concernés (sauf quelques élèves de Commerce pour une enseignante).
Un feuilleton rédigé par trente élèves, donc.En quoi consiste le projet ?
Il s’agit d’un atelier d’écriture : les élèves sont amenés à écrire un feuilleton policier...
Quel intérêt de diffuser un feuilleton par SMS ?...et à le diffuser de façon hebdomadaire par SMS à un cercle de 220 abonnés dont ils ont collecté les numéros - anonymes - (autres élèves et personnel de l’établissement, familles, amis).
Et en quoi cette diffusion nécessite-t-elle d'avoir lieu en classe ?
Mais sans le travail de composition d'ensemble, puisqu'il s'agit d'un feuilleton (d'où le caractère en même temps décousu et répétitif des épisodes).Le thème retenu est la ville du futur. Le projet conduit aussi à animer un blog hébergé chez « Ecrireleurope », structure support. Les objectifs sont les suivants : se lancer dans une écriture au long cours...
A trente et un épisode de cent mots en moyenne par semaine, soit trois mots par élève pour deux heures d'AP.; renouer – ou dénouer- avec l’écrit ;
Un objectif en soi.utiliser l’outil numérique ;
Eh oui... c'est le but !normaliser dans le cadre de l’école le téléphone portable par une utilisation motivée ;
En l'occurrence un même feuilleton d'un même genre littéraire pendant un an, ce n'est guère varié....varier les modalités et types d’écrit pour répondre aux besoins et aux souhaits des élèves.
Un seul groupe pourra donc "renouer - dénouer - avec l'écrit" chaque semaine ?Plusieurs groupes de travail ont été définis : quelles sont leurs tâches respectives ? comment concrètement ces activités sont-elles conduites ?
A l’usage, 3 groupes ont été constitués : écriture des épisodes ; animation du blog ; communication auprès des médias (radio, télévision, journal local) et diffusion de l’épisode de la semaine par SMS.
Le travail des deux autres groupes semble écrasant deux heures par semaine.
Avec qui ?L’atelier est mis en œuvre tous les mardis de 10h à 12h dans deux salles à côté l’une de l’autre. Le groupe des rédacteurs du feuilleton travaille dans une salle avec l’écrivain. Les 2 autres groupes travaillent avec les 2 enseignantes dans l’autre salle, équipée de postes informatiques pour chaque élève. Une petite salle avec téléphone est aussi utilisée pour les prises de contact téléphonique.
Une "salle avec téléphone" ?
En soi un atelier d'écriture n'a rien d'original. Ici c'est un atelier peu valorisant puisque ne proposant pas un travail d'écriture individuel. Mais ce que le "Café" retient surtout, c'est son innovantitude : "Un roman policier en SMS" !La constitution des groupes n’est pas figée, la mobilité s’organise d’elle-même.
Le projet est original parce qu’il déroule un atelier d’écriture au sein d’un lycée professionnel, dispositif encore peu usité en France : comment les élèves parviennent-ils à tisser cette histoire policière ? de manière générale, en quoi l’écriture créative vous semble-t-elle une activité particulièrement formatrice et intéressante ?
Le synopsis ne fait pas l'objet d'un travail des élèves ?Le protocole d’écriture adopté par l’écrivain est le suivant. Dans un 1er temps, il a proposé 3 synopsis autour du thème « la ville du futur » : le choix a été effectué collégialement.
En précisant que chaque épisode compte en moyenne.. une centaine de mots.Dans un 2ème temps s’opère progressivement la rédaction : 2 épisodes sont écrits chaque semaine, l’écrivain joue le rôle d’un chef d’orchestre, l’œuvre est construite collectivement, un élève saisit le texte en train de s’écrire, qui est vidéoprojeté à l’ensemble du groupe. Ce guidage souple hors enjeu scolaire redonne confiance à l’élève, libère sa créativité par l’assurance gagnée. Le travail mené enrichit le vocabulaire et permet une réflexion sur la langue en situation d’échanges.
Voilà qui est prodigieusement simple et intéressant.Le projet est aussi original par les modalités mêmes de l’écriture, en l’occurrence des SMS : pouvez-vous expliquer comment fonctionne précisément le dispositif ?
La diffusion des épisodes du feuilleton intitulé « Prise d’otages à Marbourg » a commencé 15 jours après le démarrage de l’écriture (4 épisodes d’avance) à raison d’un épisode envoyé chaque semaine à partir d’un téléphone portable un peu « antique » (matériel du lycée) : un élève saisit l’épisode imprimé sur un smartphone, puis l’envoie au téléphone dédié (le téléphone du lycée) dans lequel tous les numéros des abonnés ont été rentrés par liste de 10.
Une tâche passionnante et profitable.L’envoi des 22 listes prend 1 h 30 environ et occupe 1 élève ou 2 qui se relaient.
Eh oui : on ne peut simplement choisir la brièveté. Il faut qu'elle soit imposée par la technique.Quels sont les intérêts spécifiques d’une telle écriture SMS qui fait le choix de la brièveté et du smartphone ?
Le premier intérêt est technique, car cela permet d’envoyer les épisodes en un seul SMS.
Ils doivent se sentir vraiment touchés !Le second est de travailler une écriture à contrainte, celle de la concision. Chaque épisode doit faire avancer l’histoire tout en maintenant le suspens, le vocabulaire doit donc être très précis ; il fait l’objet d’une véritable recherche. Le troisième intérêt est de maintenir la motivation des élèves qui accomplissent la tâche de rédaction relativement rapidement et voient le résultat (un épisode en une heure environ) tout en s’inscrivant dans le temps long qu’est l’année scolaire (nécessité d’écrire plus de 20 épisodes). Le smartphone permet de toucher des publics relativement jeunes qui vivent avec cet outil en permanence.
Quelle idée, voyons.L’activité menée invite par ailleurs à utiliser l’objet en classe comme un auxiliaire et non comme un élément perturbateur.
Valorisés par quoi ?Au final, quel bilan tirent de l’expérience les élèves et les enseignantes ?
Les élèves sont motivés car valorisés, ils sont fiers du résultat obtenu.
Finalement pour libérer les élèves de la pression scolaire, il faut simplement les faire sortir de l'école.Pour continuer à valoriser leur travail, il est prévu une lecture publique (dans la salle polyvalente de l’établissement) de l’ensemble du feuilleton à la fin de l’année scolaire (au mois de mai) lors de laquelle le dernier épisode sera livré. Ils sont motivés également car libérés de la pression scolaire : ils disent entrer plus facilement dans l’écrit parce qu’ils sont encadrés par une autre personne que les enseignantes.
Ah bon ?Pour les enseignantes, le bilan est très positif. Les élèves sont très mobilisés par le projet, ils sont présents et investis, ce qui n’est a priori par acquis en AP.
C'est beau.La motivation et l’investissement des élèves ne faiblissent pas sur un créneau sur lequel habituellement il est difficile de maintenir l’assiduité et l’intérêt. La confiance est retrouvée pour des élèves qui avaient des difficultés à entrer dans l’écrit : tous ont souhaité à un moment ou un autre faire partie de l’équipe de rédacteurs. Le travail en équipe entre élèves qui, venant de classes différentes, ne se connaissaient pas a favorisé l’entraide et la cohésion au fur et à mesure de l’avancement du projet car le seul objectif de tous était la réussite de l’action entreprise.
Sur "France 3" : midi-pyrenees.france3.fr/2014/02/11/le-m...e-mirail-413431.html
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Assis, le Maire lit à haute voix :
« Démolir tous les immeubles pour les construire avec maximum quatre étages, uniquement des grands appartements. Des salaires élevés pour tout le monde. Des stations de téléportation pour circuler dans la ville. Pas de séparation entre les riches et les pauvres et les mêmes chances pour tous à la naissance. »
Le Maire sort de ses gonds et déchire de rage les documents.
- N’importe quoi ! s’énerve t-il, je refuse de coopérer.
Regard glacial, Sarah se précipite vers Murielle qui sursaute. Elle saisit la Maire-adjointe par le bras et la tire jusqu’à la porte.
- C’est la première qui va y passer, ricane Sarah en sortant avec son otage.
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Le travail est déjà bien plus considérable (texte individuel, images).
Mais pourquoi donner aux élèves l'illusion qu'ils ont écrit un "roman" et qu'ils sont "romanciers" ? qu'un roman se compose de cinq chapitres avec une douzaine de lignes et qu'il comporte des images ? Parce que composer un "album" n'est pas assez valorisant ?
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