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Enseigner l'informatique à l'école
« Pour les enfants du XXIème siècle, l’informatique est tout sauf une nouvelle technologie puisqu’ils n’ont jamais connu le monde sans elle. L’ordinateur n’est pas plus étrange que la mer, la montagne, le vélo ou un chat »
Ceci est un extrait du rapport « l’Enseignement de l’informatique en France » et l’enseignement de l’informatique c’est le sujet de Rue des écoles aujourd’hui avec 3 invités :
- Gérard Berry, professeur au Collège de France, où il occupe la chaire "Algorithmes, machines et langages". Ses principales recherches portent sur l'informatique du temps et des évènements (Chaire Informatique et sciences numériques). Il avait signé la pétition concernant l'enseignement de l'Informatique à l'école. Il considère que les innovations numériques vont bouleverser notre façon de penser et notre relation au monde et à l'humain.
- David Roche professeur d'Informatique et de sciences du numérique (ISN) en terminale S au lycée Guillaume Fichet à Bonneville (Haute Savoie), il sensibilise aussi les élèves de 2ème et 1ère à la programmation Web. Il est en duplex de Chambéry.
- Claude Terosier, ingénieure, elle est co-fondatrice de Magic Makers, qui propose des ateliers où les enfants inventent leurs propres jeux avec l'ordinateur en apprenant à coder dès 8 ans . (lien avec son blog ci-dessous).
Alors qu'est-ce qu'enseigner l'informatique ?
- Apprendre des usages ?
- Un corpus scientifique ?
- Le codage ?
- A quel niveau de la scolarité cet enseignement doit il se placer ?
- Les enseignants français sont-ils prêts ?
Invité(s) :
Gérard Berry, professeur au Collège de France
Claude Terosier, ingénieure, co-fondatrice de "Magic Makers"(ateliers de codage informatique pour enfants)
David Roche, professeur d'ISN (Informatique et Science du Numérique) en Haute-Savoie
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En quoi savoir utiliser un logiciel de plans 3D montre-t-il une compétence "informatique" ?Gérard Berry écrit: Si vous êtes architecte vous êtes maintenant forcément compétent en informatique : vous faites des plans en 3D. Quel que soit votre métier, si vous êtes incompétents en informatique, ça vous vous coûter.
On peut même être webmaster aujourd'hui sans savoir programmer une ligne de code...
C'est le propre du numérique d'aller sans cesse vers sa propre simplification (et par conséquent il devient sans cesse plus impossible à comprendre et maîtriser).
Alors que faire ? Former les élèves à un logiciel de plans 3D spécialisé (et vite obsolète) pour l'architecture ? Leur apprendre à coder (inutilement) pour l'utiliser ?
La conséquence à tirer de cela, c'est peut-être que l'enseignement à tous du/des codes informatiques ne sert à rien pour former une sorte de culture générale informatique, compte tenu de la complexité, de la variété, de l'imbrication des objets numériques dont nous sommes entourés et de leur obsolescence rapide. Les générations antérieures n'ont pas vraiment été formées à coder et savent parfaitement utiliser les logiciels nécessaires.
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Finalement depuis 6 pages, c'est toujours le même sujet, c'est quoi la science informatique?
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Notez que pour sortir de la confusion la spécialité ISN en Terminale signifie : "Informatique et sciences (au pluriel) du numérique"...
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Le parallèle semble à vrai dire mal choisi puisque le solfège ne fait partie du quotidien, et encore pas permanent, que des musiciens...Il explique, dans cette interview pour l’An@é, le parallèle qu’il ose entre l’enseignement des langages informatiques et la place du solfège dans la culture musicale. Pour étayer cette comparaison il préssent que « les langages informatiques vont faire partie de notre quotidien permanent…On a besoin dit-il d’avoir les bases qui permettent, pas forcement de les rédiger mais au moins de les comprendre »
A cela s'ajoute qu'il n'y a qu'une notation de la musique, universelle et perpétuelle...
Mais de quels langages informatiques s'agit-il exactement ? Pourquoi rester toujours dans le vague d'une déclaration brumeuse ?Ils sont en effet de plus en plus nombreux à s’interroger comme lui, et à plaider pour une approche beaucoup plus globale et positive du numérique à l’école. Peut-on rester passif devant les langages informatiques que sont le code et les algorithmes, demande Antoine CHOTARD ?
Posée ainsi la réponse est dans la question. Mais c'est évidemment ridicule car à quoi peut bien servir de "maîtriser les langages informatiques" (expression dont il reste à déterminer les contours) dans une utilisation quotidienne des objets numériques ? Combien de lignes de code un "consommacteur" rencontre-t-il par jour et dans combien de langage ? A quoi peuvent bien lui servir ses connaissances hors contexte professionnel ?Nos enfants seront-ils des consommateurs passifs ou de vrais « consommacteurs » qui maîtrisent mieux ces langages ?
Je ne suis pas sûr que le terme "acculturer" soit le bienvenu ici.Vu la prolifération des usages numériques, faut-il aujourd’hui faire comprendre, aculturer assez tôt les plus jeunes générations sur ces sujets-là ?
On se le demande bien en effet. Qu'est-ce qu'une "culture générale numérique" exactement ? On reste toujours dans le vague.Est ce dans le cadre de l’école qu’il faut le faire ?
Au-delà des usages, qui sont déjà censés être enseignés, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander l’enseignement d’une culture générale numérique, incluant l’apprentissage de notions de code informatique dès l’école primaire. Mais en quoi l’apprentissage du code et des algorithmes constitue-t-il un des éléments clefs de la culture numérique ?
Finalement la comparaison est intéressante par ses limites : les "notions" de solfège (assez minimales) apprises au collège ne font certainement pas des élèves des musiciens, ni même des amateurs de musique.Culture numérique et culture musicale même combat ?
Faire la comparaison entre culture musicale et culture numérique n’est pas un simple effet de manche, car on peut s’interroger de la même façon sur la place dans l’éducation, du solfège et de l’algorithmique.
Surtout si l'on considère que cette "culture musicale" est une réussite démocratique.Si la culture numérique acquise à l’école peut s’identifier à la culture musicale que la très grande majorité des élèves y a acquise jusqu’à ce jour il y a de quoi s’inquiéter sur ce que pourra être la maîtrise par les futurs citoyens qu’ils sont, des codes de fonctionnement de la démocratie de demain.
Où veut-on en venir ici ? A du code "artistique" "quel que soit son niveau technique" ?Car il faut bien le reconnaître, si le candidat à l’épreuve facultative de musique au baccalauréat comporte « l’interprétation à l’aide de son instrument d’une pièce témoignant des pratiques musicales menées durant l’année scolaire, » c’est bien hors de l’école que la maîtrise de cet instrument comme du solfège ont été acquis . Ecoles de Musique Municipales, Conservatoires y jouent un rôle majeur. Cela permet au candidat d’être évalué « sur la qualité artistique de l’interprétation » avec cette précision éclairante : « ...quel que soit le niveau technique auquel se situe le candidat » !
Le genre de phrase qui relève de la pure prophétie et dont on ne peut tirer aucune conclusion. Les grands groupes technologiques d'aujourd'hui ont été créés hier par un système scolaire classique.Que seront les métiers de demain ?
Les emplois de demain ne seront pas créés par les entreprises d’aujourd’hui affirmait Fleur PELLERIN en 2013 qui souhaite encourager en France l’innovation technologique liée au numérique et la création de start up
C'est-à-dire ?Pour Antoine CHOTARD : « les métiers de demain seront hybrides »...
Au contraire l'évolution du web montre qu'il est de moins en moins nécessaire d'être technicien pour utiliser des outils de plus en plus pointus....et nécessiteront immanquablement un minimum de compréhension des langages de ces machines faites par les hommes, qui sont déjà tout son environnement.
Comme quoi les "digital natives" ne le sont pas !Et ces langages sont bien comme une langue naturelle, constitués d’un alphabet, d’un vocabulaire, de règles de grammaire, et de significations dont trop peu de jeunes, ces « digital natives » censés avoir quelques longueurs d’avance, ne peuvent en imaginer ni l’importance ni l’utilité, faute d’y avoir à l’école été initiés.
Mais sans aucun rapport avec la programmation ou le code, qui restent des problèmes de spécialistes...Le monde est aujourd’hui numérique, partout et constamment. Et le code est au cœur du système. Il n’est pas aujourd’hui ,ou si peu, de champs professionnels qui ne soient ou ne seront pas rapidement profondément impactés par la science informatique.
Bien sûr que s'en remettre à des produits informatiques sans savoir coder, c'est perdre son autonomie. Mais pour la recouvrer il faudrait étudier les dizaines de milliers, voire de millions de lignes de code de chaque objet informatique que nous utilisons ?Certains affirment même que « ne pas savoir coder, c’est perdre son autonomie comme dans un autre temps certains savaient lire et d’autres pas. » Que penser de cela ?
Ces déclarations de principe sont très intelligentes et vaines en même temps.
Le concept même d'humanités numériques est - si ce n'est effrayant par lui-même - totalement creux. De quelles "humanités", de quels enseignement pérennes parle-t-on ? Le grec ancien et le latin ont façonné notre langue et notre pensée ? En est-il de même du TurboBasic ?Les humanités numériques dans un monde de machines
Chacun s’accorde pour considérer qu’une bonne éducation doit permettre de développer "l’esprit critique", "la pensée, le raisonnement logique", "le sens de la rigueur" favorisant ainsi l’inclusion sociale , l’émancipation intellectuelle et de la responsabilité civique.
L’enseignement des « humanités classiques » au siècle des lumières jusqu’à une date récente se donnait cet objectif dans l’école. Et chacun se souvient de la place éminente donnée aux langues anciennes et en particulier au grec ancien que tout élève se destinant aux études médicales se devait d’apprendre . Les sciences dites « dures » et plus généralement les enseignements scientifiques puis technologiques leur ont ravi à la fin du siècle dernier cette prééminence.
Aujourd’hui les sciences humaines mais également les sciences sociales que certains qualifient de « molles » possèdent pourtant tout autant un caractère scientifique rigoureux car elles analysent des faits réels, certes non naturels, mais humains, les interprètent et en déduisent des lois.
L’informatique, le numérique y joue de plus en plus un rôle majeur. « Ces humanités numériques ne font pas table rase du passé. Elles s’appuient, au contraire, sur l’ensemble des paradigmes, savoir-faire et connaissances propres à ces disciplines, tout en mobilisant les outils et les perspectives singulières du champ du numérique. Les humanités numériques désignent ainsi une transdiscipline, porteuse des méthodes, des dispositifs et des perspectives heuristiques liés au numérique dans le domaine des sciences humaines et sociales. »
Ainsi, le rapprochement entre linguistes et informaticiens depuis une cinquantaine d’années aura considérablement fait progresser le champ d’étude de la linguistique informatique appliquée au dialogue homme/machine.
On passe des langages informatiques aux langues vivantes dans des interfaces : quel rapport ?On sait combien le développement d’interfaces en langage naturel, écrit et oral, reste un défi majeur des prochaines années ; principalement du fait de débouchés industriels évidents (les services embarqués dans les voitures, les avions, les centres d’appel téléphonique, les terminaux mobiles comme le téléphone ou les télécommandes, et immobiles, comme les distributeurs en tout genre, les jeux vidéo, les systèmes de dictée...). Enfin, la problématique du multilinguisme pour les interfaces reste aussi au cœur de l’innovation.
Et imaginant que ce serait même possible, à quoi bon ?Au moment où les machines sont de plus en plus connectées et dialoguent entre elles avec des langages appropriés, écrits par des hommes, le moins que l’on puisse faire consiste à donner au plus grand nombre les moyens de lire et d’écrire si ce n’est comprendre l’essence même de ces écritures.
Comment tout un chacun pourrait-il identifier un "élément malveillant" dans des dizaines de milliers de lignes de code qu'il n'a pas créées ?On s’expose sinon à s’empêcher de juger de leur pertinence et à l’incapacité à y reconnaître tout élément malveillant.
Rien que Windows 7, c'est quarante millions de lignes de codes. Même en lisant à la vitesse d'une ligne de code par seconde, il faut compter 11 111 heures de lecture, soit plus d'un an sans rien faire d'autre et sans dormir.
A voir cette infographie :
L'évolution du monde numérique nous oblige à une délégation, quoi que nous en pensions. Nous dépendons d'objets que nous ne maîtrisons pas. Et laisser penser que nous pourrions les maîtriser est illusoire, voire empêche toute prise de conscience de cette servitude.
Qu'est-ce donc que la "littératie numérique" ?Enseigner la littératie numérique
Si de nombreux pays ont fait effectivement de choix d’un apprentissage précoce dès le primaire comme la Finlande, l’Estonie et la Grande Bretagne, le sujet reste à l’étude en France au Conseil Supérieur des programmes qui a la charge de donner des avis et formuler des propositions sur la conception générale des enseignements ainsi que sur la nature et le contenu des examens.
Dans les années 80 de nombreux enfants ont appris au collège des rudiments d'un langage de programmation aujourd'hui obsolète. A quoi leur sert-il aujourd'hui ?
Mais qu'est-ce que la "discipline informatique" exactement ? Et quels sont les "autres composants d'une culture critique" ? Pourquoi toujours rester dans le vague ?Le Conseil National du Numérique s’est prononcé en demandant de « former massivement à la littératie numérique de l’enfance à l’âge avancé », en déployant cet enseignement depuis le primaire jusqu’au lycée dans toutes les filières. « Cet enseignement précise-t-il doit inclure notamment la discipline informatique mais également toutes les autres composantes d’une véritable culture critique du monde numérique. »
Mais quel genre de "clés du monde du futur" peuvent être des rudiments de programmation inutiles, partiels et rapidement obsolètes ?L’académie des Sciences s’est également engagée en écrivant : « L’enseignement général de l’informatique devra d’abord donner à tous les citoyens les clés du monde du futur...
Je met au défis les membres éminents de l'Académie des sciences de comprendre le fonctionnement de programmation de chaque logiciel qu'ils utilisent chaque jour !...qui sera encore bien plus numérique et donc informatisé que ne l’est le monde actuel, afin qu’ils le comprennent...
C'est pourtant un bon résumé de ce qui nous attend, quoi qu'on fasse. Le numérisme consiste ici à faire croire que l'enseignement de l'informatique garantit notre liberté....et puissent participer en conscience à ses choix et à son évolution plutôt que de le subir en se contentant de consommer ce qui est fait et décidé ailleurs.
Dont la plupart ne nécessitent pas de savoir coder. On peut aujourd'hui être webdesigner ou webmaster sans savoir programmer une ligne de code.Il faudra aussi que cet enseignement les prépare aux métiers nouveaux et riches d’emploi engendrés par l’informatique. »
Pour quoi faire ?« Tout le monde s’accorde pour dire que l’objectif n’est pas de faire de tous les petits Français des développeurs, mais de leur inculquer des fondamentaux, une culture transverse et une logique » affirme Raphaële Karayan dans un excellent article de l’Expansion.
Pour quoi faire ?Ce qui est important en revanche, c’est de permettre à chacun de se constituer la boite à outils mentale qui permet de comprendre ce que c’est qu’un algorithme .
Qu'est-ce qu'un "alphabétisé du numérique" ? Un être surhumain capable de comprendre tous les langages informatiquesdans leurs évolutions permanentes ?Alors, faut-il fabriquer des « alphabétisés du numérique », ou des « lettrés du numérique » ?
En vérité la comparaison est absurde : personne ne "lit" le code, si ce n'est la machine.
Que l'informatique puisse faire l'objet d'un enseignement spécialisé ne fait aucun doute. Mais cet enseignement suppose de solides bases algorithmiques et une rigueur de pensée qui doivent faire réfléchir à l'âge auquel il doit être proposé.Une nouvelle discipline ? Et quels enseignants ?
Mais en quoi est-ce "essentiel" ? L'école ne parvient déjà plus à faire de ses élèves des lecteurs et il faudrait qu'elle s'ajoute un fardeau inutile ?En fait si le sujet fait polémique, si les décisions tardent à être prises c’est bien parce qu’apparaît l’idée d’une « nouvelle discipline » qui ne pourrait s’imposer qu’au détriment de parties de celles plus traditionnelles, qui existent déjà, au moment où la nécessité d’enseignements plus transversaux sur des sujets sensibles est perçue comme essentielle dans l’éducation des enfants.
L'école doit apporter une formation générale commune. L'enseignement de l'informatique n'y entre pas mais la bonne nouvelle, c'est qu'une bonne formation générale permet d'entrer dans n'importe quelle autre formation.
Non le problème n'est pas le conservatisme des enseignants, mais le bien-fondé d'un tel enseignement.Est on prêt à retrancher des enseignements et des savoirs enseignés a l’école pour les échanger par l’informatique ? Poser cette question de façon abrupte c’est la rendre insoluble.
Aucune discipline n’est prête en effet à « partager » des heures élèves qui font son existence même en particulier par les postes enseignants ouverts aux concours de recrutement que cela génère.
Rires...Il semble bien que l’on demande beaucoup à l’école et qu’il s’agit de distinguer ce qui doit impérativement y être enseigné pour tous : le socle commun de l’école fondamentale. Et définir par la suite ce qui qui pourra permettre à chacun, en particulier au lycée puis à l’Université, de trouver sa voie et d’y construire son autonomie.
Il convient alors de distinguer les sujets qui peuvent se traiter de manière transversale et ce qui doit constituer un champ disciplinaire propre.
L’exemple des TPE vécus très favorablement par les élèves...
Les TPE sont surtout vécus favorablement parce qu'ils ne peuvent que rapporter des points.
Je ne saisis pas le rapport entre l'enseignement informatique et l'interdisciplinarité.... constitue au lycée la seule exception avec peut être l’ECJS, où l’objet d’étude, la démarche pédagogique, le mode d’évaluation ne procèdent pas du seul et strict champ disciplinaire. L’apport disciplinaire permet alors toutefois de prendre la bonne mesure de ce regard transversal.
S'il faut suivre l'exemple de l'anglais en primaire, c'est un bon résumé d'un échec programmé. On enseigne mal des rudiments qui ne servent à rien.Ce problème se pose moins à l’école primaire où le professeur des Ecoles exerce seul ; il suffirait simplement de former ceux qu seraient en charge, comme c’est fait pour les langues vivantes, de cet enseignement du code grâce au jeu.
Bon rien n'interdit à un professeur de faire coder ses élèves : c'est une activité qui peut être intéressante ou amusante. Mais de là à en faire un enseignement, c'est parfaitement illusoire.
Quel professeur des écoles (et quel professeur tout court) pourrait donner à des élèves des "clés" qu'il n'a pas lui-même et qu'il ne peut avoir ?
C'est vrai : c'est pénible, toutes ces disciplines montrant une spécialité du professeur.Au Collège la multiplicité des « disciplines » et donc des enseignants constitue une difficulté récurrente qu’on devra d’abord régler .
Voici qui devient une sorte d'amas de disciplines informe...Mais l’enseignement de l’informatique pourrait utilement être assuré par le professeur de discipline scientifique dans le cadre de l’Enseignement Intégré des Sciences et de la Technologie en 6e et en 5e .
Quel rapport entre l'enseignement de l'informatique et la DNL ? C'est un enseignement traditionnel dans une langue étrangère...La double valence de l’enseignant de DNL (mathématiques, sciences, histoire) la discipline non linguistique enseignée dans une langue étrangère aux élèves des sections européennes est également un bon exemple de ce qui réussit en collège.
Mais pas au primaire et au collège ? Il faut juste faire semblant de maîtriser des langages informatiques ?C’est surtout au lycée que le problème est posé où la création d’un enseignement nécessite une véritable formation spécifique de qualité.
A la hâte et dans l'improvisation la plus totale...L’ouverture de l’option ISN en terminale S qui est déjà un succès mais a épuisé le vivier de professeurs candidats à la formation complémentaire assurée par l’Université...
Ce serait une pure perte de temps pour la plupart des élèves....sera-t-elle généralisée à tous les autres séries de baccalauréat comme s’y était engagé le candidat François Hollande ?
Bien sûr mais pour un enseignement de spécialité.L’ouverture en première et en seconde de ces enseignements ne peut être envisagée dans les mêmes conditions sans un recrutement plus conséquent et des mesures plus radicales. La création d’un diplôme spécifique pour cette discipline sera alors inévitable.
Effectivement. Surtout que dans le domaine informatique, les emplois ne manquent pas.Mais sachant qu’il est déjà difficile de recruter des professeurs de mathématiques, et vu la pénurie de scientifiques et d’informaticiens lesquels d’entre eux voudront devenir enseignants ?
Oui mais on est bien dans une formation supérieure, spécialisée et d'élite.C’est donc bien là que se situe la difficulté majeure !
Israël, première « startup nation » ?
Alors, lorsque l’on voit le succès indéniable du recrutement des Ecoles Supérieures qui placent l’algorithmique au centre de leurs enseignements...
Phrases creuses. On n'innove pas avec des rudiments de code. L'enseignement de l'informatique est une spécialisation qui demande beaucoup de temps et de travail : or ici on ne souhaite qu'un inutile saupoudrage....ne pourrait on imaginer que l’informatique constitue une voie nouvelle et un moyen de développer la créativite et l’innovation technologique au cœur du réacteur économique qu’encourage Fleur Pellerin.
Dans tous ces pays les citoyens sont donc plus autonomes ?Observer les nations technologiques qui réussissent dans ce domaine est pour le moins très éclairant.
On connaît bien sûr les Etats Unis et la Silicon Valley, quelques pays du Nord de l’Europe ou d’Asie comme Singapour et la Corée du Sud. Mais le cas d’Israël est moins souvent évoqué qui apparaît aujourd’hui pourtant comme une des toutes premières « Startup Nations ».
Oui enfin tout ceci n'a pas grand chose à voir avec ce dont il est question ici : l'enseignement de l'informatique au collège ou même en primaire.Les indicateurs parlent d’eux mêmes : avec 4,28% du PIB investi en R et D Israel se place au premier rang mondial devant la Finlande , la Suéde, le Danemark, la Corée..les USA. C’est le pays qui compte le plus de scientifiques au sein de sa population active ( 145 pour 10 000) et le plus grand nombre d’entreprises start up rapporté a sa population..C’est également celui qui dispose du pourcentage le plus élevé d’ordinateurs par habitant et produit 15% des logiciels mondiaux...Enfin si 33% des citoyens des pays de l’OCDE ont reçu un enseignement supérieur, ils sont 47% pour les israéliens.
On parle encore et toujours du supérieur...Pour Thierry Berthier Maître de conférence à l’Université de Limoges qui étudie les phénomènes d’émergence dans les systèmes dynamiques et leur caractérisation par la théorie de la complexité algorithmique , « la proximité des laboratoires de recherche avec les grands groupes de la High Tech mondiale et les établissements d’enseignement supérieurs a démontré son efficacité en terme de niveau de créativité technologique ».
Effectivement : la "science" informatique est surtout la science qui consiste à corriger les erreurs en permanence.Mais « une des clés du succès technologique israélien réside certainement dans une approche positive de l’échec et dans la promotion d’une forme d’audace qui facilite la prise de risque. »
Toujours des phrases creuses et grandiloquentes.Peut on réformer l’école ?
Comme thème de son prochain colloque à Versailles l’Association Française des Acteurs de l’Education s’interroge : « Peut on réformer l’école ? ». Nombre d’acteurs de cette école comme d’ailleurs le grand public, seraient nombreux à répondre par la négative à cette question ; autant pour la « faire entrer dans l’ère du Numérique » que pour procéder à sa « refondation ».
Pourtant, à y bien regarder Vincent PEILLON aura en quelques mois posé les bonnes questions, installé toutes les bases pour que l’école puisse enfin basculer dans ce nouveau siècle.
Il appartiendra certainement à son successeur de prendre les ultimes mesures qui peuvent en assurer sa réussite . Mais à n’en pas douter ce ne sera pas les plus faciles à prendre, tant les « écoles » dans l’Ecole sont nombreuses à se disputer leurs solutions, tellement sûres de leurs vérités.
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Et cet évènement annoncé par "CapDigital" : "Décodez le code : les clés du numérique pour nos enfants !"
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et surtout le rapport cité dans l'article :
"Les développeurs, un atout pour la France"
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