Ce que le bac est devenu...
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Extrait de la chronique "Le bac des cultures" de Martine Marie Muller (Pèlerin n°6760 du 21/06/12).« Comme tous les ans, je fais passer le bac de français. (…) J'hérite d'élèves venant du XIIe arrondissement et d'autres d'un lycée franco-américain du VIIIe. (…) Interrogés sur un même programme, des élèves de même âge expriment, non pas ce que leur professeur leur a appris, mais ce qu’ils sont socialement. Pour la plupart, les élèves du XIIIe connaissent mal leurs textes, sortent des énormités, bafouillent une langue improbable ; les élèves du lycée du VIIIe, pour la majorité, s’expriment déjà comme les futurs cadres et dirigeants qu'ils seront un jour. Ça n’est pas qu’ils connaissent les textes tellement mieux ni même qu'ils ont davantage travaillé la littérature au programme ou qu'ils l'apprécient, mais ils manifestent une assurance et une maîtrise de la langue qui ne peuvent que leur valoir une bonne note à l’oral. J’évalue l’aisance davantage que les connaissances, et un savoir que leur milieu, davantage que l’école, leur a transmis naturellement. Cette année, plus qu'une autre, j'ai l'impression de n'avoir servi qu'à certifier un état civil.»

Voir aussi, de la même auteure, cette chronique plus ancienne décrivant une interrogation orale que vous trouverez comique ou affligeante, selon votre état d'esprit du moment, mais - hélas ! - toujours d'actualité :
http://nolwen41.unblog.fr/2008/05/30/le-bac/#


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J'ai pu constater les mêmes inégalités entre différentes banlieues en faisant passer les oraux de l'E.A.F. cette semaine. Pour relativiser, les élèves fournissant des efforts de réflexion et montrant un travail sérieux sur les textes sont plus valorisés que les élèves s'exprimant simplement avec plus d'aisance et de vocabulaire.
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Geneviève Fioraso dit: C'est une tuerie d'envoyer les bacs pro à l'université, ils ont sept fois plus de chance d'échouer.
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Le bac S avec 9/20 de moyenne
Une circulaire du ministère de l'Éducation incite les correcteurs du bac S à la clémence après la diffusion d'un des exercices de maths sur un forum de jeux vidéo. "Dans le plus total respect de la souveraineté des jurys, il est demandé de porter une attention particulière, lors des délibérations, aux candidats dont la moyenne générale est à un point d'un des seuils décisifs", explique le texte.
Ainsi, un candidat ayant entre 9 et 9,99 de moyenne pourra obtenir son bac. Le seuil du rattrapage passera de 8/20 à 7/20, et l'obtention des mentions reculera aussi d'un point (11 pour la mention assez bien, 13 pour la mention bien, 15 pour la mention très bien).
Le ministère demande également aux jurys de prendre en compte tout "écart manifeste" entre la note obtenue en maths et la moyenne obtenue tout au long des années de lycée, reflétée par le livret scolaire de l'élève.
"L'ensemble de ces consignes répond à un objectif clair : faire en sorte qu'aucun candidat ne soit lésé", conclut la circulaire.
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"A deux mois du bac, les lycéens s'affolent... à peine" dans "Le Monde" du 10/04/13.
"Révisions du bac : "On devrait s'y mettre, mais on a encore deux mois" dans "Le Monde" du 10/04/13.
"Bac : 98 % des élèves pensent l'avoir" dans "VousNousIls" du 10/04/13.
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A retenir :
- Le baccalauréat a moins de valeur aujourd’hui qu’il y a 20 ans : 87% des professeurs sont d'accord avec cette affirmation et même 81% des élèves sont d'accord.
- Il est plus facile d’avoir son baccalauréat aujourd’hui qu’il y a 20 ans : 86% des professeurs sont d'accord contre 55% des élèves.
- Pour le contrôle continu, 9% des professeurs et 25% des élèves.
Le sondage pose bizarrement la question de savoir si le Baccalauréat "doit être partiellement transformé : seulement une partie de l’examen doit être effectué en contrôle en cours d’année et l’autre partie de l’examen doit rester en contrôle terminal." C'est d'ores et déjà le cas en 2013...
Passons aussi sur la question de savoir si le Bac doit être "transformé" (sic) : tout le monde est d'accord, mais pas forcément pour le transformer de la même façon, je suppose... :spider]
- Depuis ces 10 dernières années, face à l’examen du baccalauréat, estimez vous que le clivage entre les élèves issus de milieu favorisé et ceux issus de milieu modeste s’est accentué, a diminué ou est resté tel quel : pour 49% des enseignants s'est accentué, pour 34% est resté tel quel.
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Il y a quelque chose dans l'école française, peut-être dans la société française, qui est en permanence la crainte, le stress. Non, comme vous le savez les uns et les autres, le baccalauréat se réussit plutôt globalement aujourd'hui, et c'est un moment auquel les Français sont attachés".
Les élèves "doivent être concentrés, ils doivent travailler, ils doivent le préparer, mais en même temps, il faut qu'ils l'abordent avec sérénité et confiance (...). Nous ferons tout pour que cela se passe au mieux
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- Euler
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Révélateur :
- du fait que les exigences du baccalauréat sont désormais telles qu'il est possible de l'obtenir sans peine (ce n'est plus guère un secret).
- mais aussi et surtout du fait que les élèves pensent encore (plus pour longtemps à mon avis) que les adultes et notamment leurs parents et leurs professeurs ne lisent pas ce qu'ils écrivent sur Twitter. C'est une source intarissable d'informations intéressantes...

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- _NG_
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A lire sur le "Café Pédagogique" du 7/06/13 : "Français : tweeter en révisant".
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- RavailDisney
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Et donc, sans réelle révision, j'ai eu ma mention bien au bac... A partir de là, je comprends les élèves qui ne révisent pas, il en auraient presque raison: admission post-bac est déjà passé, ils n'ont pas besoin des notes du bac pour être pris en fac/prépa/IUT/autres, donc pourquoi s'échiner à avoir de meilleures notes quand seul la moyenne suffit?
Ainsi, seuls les élèves vraiment en difficultés et qui veulent s'en sortir ou ceux qui visent la mention TB (pour les bourses évidemment) vont réviser.
Mais bon, on ne peut en vouloir aux élèves de tweeter leurs non-révisions, ce serait au bac de devenir plus difficile... (ce que vous dites dans de nombreux autres posts...)
Et réviser en tweetant, c'est la meilleure blague que j'ai jamais entendu... Un peu comme si on était meilleur en histoire en jouant à Assassin's Screed

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Je pense que le stress du Bac qui continue d'exister encore aujourd'hui tient à la charge symbolique qu'a encore cet examen (chez les parents et dans les médias par exemple), stress qui néanmoins n'est pas suffisant pour provoquer une réelle mise au travail d'un grand nombre d'élèves.
Aujourd'hui tout le monde ou presque a le Bac : cette perspective (le Bac ne peut pas être raté) suscite (parce que le Bac ne doit pas être raté) et désamorce le stress en même temps.
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Je vous conseille cette analyse qui m'a bien amusé : www.laviemoderne.net/forum/le-reseautage...ac-francais-le-pointRavailDisney dit: Et réviser en tweetant, c'est la meilleure blague que j'ai jamais entendu... Un peu comme si on était meilleur en histoire en jouant à Assassin's Screed
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- Shane_Fenton
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Quant à la caricature de votre article, elle me rappelle l'époque où je passais des examens, d'abord le bac, puis les partiels à la fac : Roland-Garros, ainsi que le Festival de Cannes, faisaient office de "marqueurs". Comme ils survenaient en même temps que les examens, j'ai fini par faire une association pavlovienne entre les deux. Et parfois, ça me frustrait de ne pas pouvoir profiter pleinement de ces évènements.
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- Euler
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Mention très bien, sinon rien .
Bon, pour un professeur, ces classes doivent être extrêmement motivantes. D'ailleurs, le discours de départ en retraite de la proviseur (dans le paragraphe de conclusion) est éloquent : "Grâce aux résultats d'excellence que vous souhaitez pour vos enfants, travailler ici fut un plaisir".
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A lire dans le "Café pédagogique" du 7/11/13 : "Bac : Dispenses pour les redoublants"
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- archeboc
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L'auteur de ce blog défend généralement des positions pédagogisantes. Par exemple, comme on peut le voir ici, ce n'est pas un furieux du respect de l'orthographe. L'intérêt de ce poste est qu'il confirme la grande générosité de la notation du bac, du moins dans sa matière. J'attends avec impatience le billet promis sur l'influence de l'IPR.
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Article repris dans "Marianne" du 01/06/14 : "La grande illusion ou l'école schizophrène" .
Pour mémoire :
- Dans les années 60 ou 70, l'obtention du bac était fixée à 12 de moyenne. On passait l'oral de contrôle si on avait entre 8 et 12 au 1er groupe d'épreuves et cet oral comportait quatre disciplines : deux au choix, déjà passées à l'écrit, et deux pas encore passées.
- à propos des options : au milieu des années 1990 les points obtenus aux options s'ajoutent désormais au total avant obtention ; jusque là, il fallait d'abord avoir obtenu son Bac pour que les points d'options soient ajoutés, pour conférer, éventuellement, une mention. Au début des années 2000, les points d'options sont désormais coefficientés : 2 pour la 1re option facultative passée (3 s'il s'agit du latin ou du grec). Dates à vérifier.
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- LeCancre
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<beeeeh, beeeeh> le niveau du bac beeehsssse
<beeeeh, beeeeh>du temps du général de Gaulle, de Napoléon, de Clovis, le bac c'était autre chose
J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet. De mon temps, au bac on apprenait des trucs remâchés, on abordait les nouveautés qu'une fois en fac. Aujourd'hui, la science évolue si vite que les gamins les ont direct dans le bec. Chapeau les gosses et chapeau les profs!
Tant qu'on y est, j'invite le journaleux et ses potes à se taper le reste du programme. Que je rigole.
Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!
Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!
Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours? Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?
Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.
Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.
Combien d'élèves vont échouer pour ces économies forcées et ces classes surchargées? Quel sera le coût final sur le plan économique de ces économies de bout de chandelle? Et social aussi, dans la mesure où les enfants des plus riches auront toujours la possibilité de recevoir l'aide d'enseignants dans mon genre...
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- Loys
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Je crois que vous êtes facilement abusé par l'ampleur et la complexité des programmes dans toutes les disciplines, une spécificité moderne... qu'il est prudent de distinguer de la réalité des exigences scolaires à l'examen par exemple.LeCancre dit: J'invite le journaliste, et même le Général de Gaulle, Napoléon et Clovis à se farcir le programme de SVT du bac S- SVT, dans lequel j'ai été contraint de me plonger...
En matière de niveau, dans le domaine de l'immunologie, les gamins en sont à apprendre des choses totalement inconnues il y a dix ans, et si précises qu'au point que, afin d'aider une élève particulièrement curieuse de comprendre ce qu'on lui avait dis en cours, j'ai été obligé d'interroger un chercheur en immunologie qui me l'a expliqué... Le chercheur précisant d'ailleurs que les difficultés du programme était dues au fait que ce qui est enseigné n'est que depuis très récemment accepté comme vérité par la communauté des chercheurs (2-3ans), et que de nombreuses recherches sont en cours sur le sujet.

Un professeur de SVT membre de ce forum pourra peut-être nous éclairer à ce sujet.
Ce n'est visiblement pas le cas de l'élève que vous avez aidée !Si ça se trouve, il mettra beaucoup plus de temps que l'élève en question à trouver l'information que mon élève, celle étant née avec Internet et sachant où trouver l'information quand ce journaliste patinera encore pour changer sa sonnerie de portable!

Le contenu... des programmes.Alors qu'on ne vienne pas me dire que le niveau a baissé: on enseigne peut-être plus la culture des patates et à faire des pleins et des déliés, mais le contenu est correct!

Alors que cette génération née avec Internet sait où trouver les informations.Par contre, comme la situation évoquée ci-dessus le mentionne (et l'auteur de l'article a bien raison), il y a vraiment un problème pour les lycée.
Comment se fait-il qu'une bonne élève de terminale (elle a obtenu le bac avec mention) dans un lycée publique ait eu besoin qu'un intervenant privé vienne lui expliquer son cours?

Parce qu'ils ne savent pas - a contrario - accéder aux informations sur Internet.Pourquoi n'a-t-elle pas pu demander cela à son enseignant ou à un enseignant de son lycée?

Au contraire l'enseignement est devenu en partie "personnalisé" au lycée.Parce que justement, classe de 35-40 élèves, et donc gavage d'oie obligatoire. Pas le temps de s'occuper de ceux qui n'ont pas compris, qui ont loupé une virgule. Le lycée est devenu du travail à la chaîne, de la production de masse. Du spanghero.

Comme vous l'avez vu dans l'article, pour rater son bac aujourd'hui, il faut le faire. En série générale 92% de réussite dont plus de la moitié avec mentions.Si cette élève n'avait pas pu faire appel à ma modeste personne, pour deux trois bricoles un peu tordues qui ont pu être expliquées en quelques heures, elle aurait probablement décroché. Et n'aurait peut-être pas eu son bac, ou en tout cas aurait complètement raté la biologie.
C'est d'ailleurs extraordinaire : plus d'élèves au bac, plus de mentions et des programmes beaucoup plus complexes !
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Ce même programme est en effet celui de l'agrégation de SVT. On y retrouve les même thèmes. Inutile de dire, pourtant, qu'on attend davantage d'un candidat à ce concours que d'un lycéen. Pourtant, le programme est le même...
Dans les faits, à quoi se réduit ce programme, en immunologie ? Le lycéen va revoir des notions abordées en troisième, en complétant l'échelon moléculaire et en étoffant ses connaissances au niveau cellulaire. C'est tout (et ce serait déjà pas mal).
Le plus souvent, on se contente de présenter les défenses innées, rapidement, puis les défenses adaptatives avec une brève présentation des mécanismes moléculaires. On mâche le travail en présentant quelques exercices sur des expériences "arrangées" pour la circonstance, où ce qu'il faut déduire, ou observer, est fortement souligné. On montre succinctement le rôle de certaines molécules, mais les parties les plus complexes (sélection clonale et origine de la diversité des Ac) sont juste abordées, et souvent au moyens de termes dont les élèves ignorent le sens, mais qu'ils vont se contenter de répéter (et que l'on se gardera bien de leur demander de définir).
Deux exemples de ce décalage entre le niveau affiné et le niveau réel:
Dans le programme, au niveau "capacités", il est noté "Observer et comparer une coupe histologique ou des documents en microscopie avant et lors d'une réaction inflammatoire aiguë." Dans les faits, on ne fait pas observer une lame (les pauvres petits sauraient ils se servir du microscope utilisé lors de l'examen ?

"Concevoir et réaliser une expérience permettant de caractériser la spécificité des molécules intervenant dans l'immunité adaptative" est aussi demandé. Dans les faits, il s'agit de mélanger deux gouttes de sang de groupes différents et d'observer la formation de "grumeaux" liés aux réactions antigène-anticorps. Un titre ronflant qui recouvre...pas grand chose!
Il en est ainsi pour l'ensemble du programme: si les mécanismes sous-jacents aux phénomènes étudiés sont, certes, issus de recherches récentes, ce ne sont pas eux qui sont enseignés: bien qu'un professeur exigeant puisse demander beaucoup à ses classes en s'appuyant sur les programmes, il est cependant retenu de le faire par le peu de temps disponible, les limites bien mentionnées dans le programme et, surtout, par les aptitudes scientifiques très limitées de la majorité des élèves et le fossé entre ses attentes personnelles et le niveau de connaissances qui sera évalué à l'examen.
Un dernier exemple, le programme stipule "les cellules de l'immunité adaptative, d'une grande diversité, sont produites aléatoirement par des mécanismes génétiques complexes qui permettent potentiellement de répondre à une multitude de molécules." Fort bien, mais il nous fixe les limites suivantes :"Limites : la description des mécanismes génétiques à l'origine de la diversité du répertoire immunologique. On en reste donc à évoquer des "mécanismes complexes", comme un deus ex machina...

Il ne faut pas oublier aussi que, très souvent, le programme n'est tout simplement pas couvert: au collège, lors qu'il n'y a pas de "nécessité" liée à un examen final, seul les ⅔ environ du programme peuvent être réalisés, le temps nécessaire au dernier tiers étant consommé par les activées péri-para-pata-scolaires qui enlèvent bien trop souvent les élèves des classes...
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A relire, sur le même thème, notre article : "Miri est contente" .
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"Le bac donné à tout le monde ?" (05/06/14)
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- Loys
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Le taux de réussite, en progression constante, était de 65% pour les séries générales en 1983 et... 92% en 2013.A vrai dire, le taux de succès au bac a toujours été élevé.

Et si on n'atteint pas ce qu'on attend, il reste des moyens d'action.Cela tient à deux raisons. La première c'est que cet examen sanctionne un niveau moyen de fin d'étude. Ce n'est pas un concours. On peut attendre du système éducatif qu'il assure 80% de réussite comme il assure 90% pour les compétences en maths ou français en fin de primaire ou de collège.

J'ai du mal à voir le rapport entre l'un et l'autre.Ce taux est d'autant plus facile à atteindre qu'en fait la sélection a lieu avant le bac.

François Jarraud est bien renseigné. Citons plutôt la DEPP :Ce taux de 80% cache le fait que seulement 66% d'une génération (à l'exception de 2012) obtient le bac.
2011 : 71%
2012 : 76,7%
2013 : 73,7%
...
Il s'agirait plutôt d'un jeune sur quatre : il n'y en a jamais eu si peu mais il suffit de laisser penser le contraire.Un jeune sur trois quitte l'école sans le bac.
Repostons notre graphique pour étudier la "stabilité" de ces dernières années :Ce taux de réussite n'est pas seulement faible. Il est stable depuis 1995 où déjà on atteignait 63%
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- Loys
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