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La dévalorisation du baccalauréat
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Difficile de conclure autre chose de cette phrase que : le bac professionnel n'est pas un vrai bac.En 2015, 55% de la classe d'âge a obtenu un baccalauréat général ou technologique. Autant mais pas plus qu'en 1995, vingt ans plus tôt ! En revanche 22,2% de la tranche d'âge a obtenu un baccalauréat professionnel en 2015 contre 7,4% en 1995 ; soit un triplement en vingt ans. Il est donc difficile de parler tout uniment de la massification « du » bac.
Drôle de façon de tenir en telle estime la voie professionnelle tout en prétendant vouloir la revaloriser.
Se souvenir que Claude Lelièvre évoque toujours l'année 1995 qui était une année exceptionnelle avec 62,7% d'une génération obtenant le bac, chiffre ensuite égalé deux fois mais seulement dépassé en 2009. S'il avait choisi l'année 1993, 54,7% d'une génération seulement avait le bac...S'il y a encore en 2015 (comme en 1995) 55% de la classe d'âge qui obtient un bac général ou technologique cela tient à ce que les taux de réussite à ces baccalauréats dépassent actuellement les 90% alors qu'en 1995 ils n'étaient que de l'ordre de 75% (la proportion de la classe d'âge en terminale en vue de ces baccalauréats là ayant diminué dans le même temps d'environ 15%...). Une réalité qui passe généralement inaperçue
Ce qui constitue une brillante réussite puisque auparavant seule une minorité des élèves de la voie professionnelle pouvait entrer en première professionnelle.Il n'en va pas de même pour les baccalauréats professionnels dont les taux de réussite ont peu progressé : de l'ordre de 75% en 1995 à 80% en 2015. Le triplement de l'obtention d'un bac professionnel en 2015 (22,2%) par rapport à 1995 (7,4%) peut donc être rapporté quasiment à un triplement de la proportion d'élèves en terminale en vue de ces baccalauréats là.
Constat indéniable en effet. Les causes sont malheureusement bien antérieures au lycée.Or les appartenances sociales des lauréats aux différents types de baccalauréats diffèrent très sensiblement. Par exemple, on trouve 36% de lauréats d'origine sociale ''cadres ou professions intellectuelles supérieures'' parmi les admis aux baccalauréats généraux en 2015 (contre seulement 11% d'enfants d'ouvriers) ; alors que c'est exactement l'inverse pour les lauréats de baccalauréats professionnels : 10% seulement d'entre eux ont pour origine sociale ''cadres ou professions intellectuelles supérieures'' (contre 34% d'enfants d'ouvriers).
C'était pourtant le contraire qui était affiché.A leur création, il y a une trentaine d'années, les baccalauréats professionnels relèvent manifestement plus d'un processus de ''massification'' (''simple'' allongement de la scolarisation) que d'un processus de ''démocratisation'' (accès élargis à des ''cultures'' et/ou des ''places'' particulièrement recherchées).
On pourrait faire le rapprochement avec le "latin pour tous" de la réforme du collège 2016, défendue par Claude Lelièvre.
La qualification ouvrière ne relèverait pas de la promotion sociale ? Curieuse vision progressiste...Le 28 mai 1985, le ministre de l’Education nationale Jean-Pierre Chevènement annonce que les « baccalauréats professionnels » sont créés afin de répondre en premier lieu aux besoins de modernisation du pays (dans le cadre d’une concurrence internationale accrue) en formant des « ouvriers » de plus en plus qualifiés « souvent au niveau du baccalauréat, quelquefois à un niveau supérieur encore ». L’objectif premier de cette création n’est donc pas de l’ordre de la promotion sociale.
On parle bien du "niveau du baccalauréat" ici.Le 8 octobre 1985, le ministre précise qu’il s’agit « d’offrir, à l’issue de la classe de troisième, trois voies d’égale dignité » : la voie générale, dans laquelle « peuvent s’engager ceux qui ont les capacités de poursuivre des études aux niveaux les plus élevés de l’Université » ; la voie technologique, « qui conduira la majorité des jeunes qui s’y engagent vers un niveau de technicien supérieur » ; et la «voie professionnelle, qui assure, après l’obtention d’une qualification de niveau V, une possibilité de poursuivre la formation jusqu’au niveau du baccalauréat et même vers un niveau plus élevé ».
L'égalité de parcours, c'eût été un seul parcours, en somme...Il y a donc l’affirmation (symbolique) par le titre même de ‘’baccalauréat’’ d’une ''égalité de dignité'', mais non d’une égalité de parcours (même si, compte tenu de sa ‘’double nature’’, l’obtention du bac permet juridiquement l’entrée à l’Université ).
La démocratisation est en route !Cependant, sur ce dernier point, il y a eu une évolution très sensible, qui va s'accélérant : les lauréats des baccalauréats professionnels (contrairement à ce qui était attendu à leur création en 1985) sont de plus en plus nombreux à poursuivre des études supérieures. Cela ''change la donne'' et offre la possibilité de passer du processus de ''massification'' à celui d'une certaine ''démocratisation''.
Ils sont désormais plus de 35% à le faire (contre 17% il y a quinze ans). Avec, certes, des chances de succès fortement différenciées selon les voies de l'enseignement supérieur empruntées. Ainsi les taux de réussite pour les 8% de bacheliers professionnels qui tentent « leur chance » en université sont extrêmement minces. Seulement 2,7% des bacheliers professionnels qui se sont inscrits à l’université en 2007 ont obtenu une licence au bout de trois ans (en 2010 ). Et seulement 4,1% des bacheliers professionnels qui se sont inscrits à l’université en 2006 ont été titulaires d’une licence en 2010 ( en trois ans ou quatre ans, taux de réussite cumulée).
Donc Claude Lelièvre, qui fustigeait l'hypocrisie des 80% d'une classe d 'âge au bac, "l'inégalité de parcours" avec le bac professionnel et l'échec des élèves dans le supérieur, applaudit donc aux 60% d'une classe d'âge avec un diplôme du supérieur grâce à un parcours spécifique (qu'il conviendra d'adapter aux nouveaux étudiants) !Par contre, en 2010 également, la réussite des lauréats des baccalauréats professionnels aux ''BTS production'' a été de l’ordre des deux tiers, et celle des lauréats des baccalauréats professionnels aux ''BTS service'' de près de la moitié. Ce ne sont pas des taux de réussite foncièrement élevés (loin s’en faut, en particulier en ''BTS services'' ), mais cela vaut quand même la peine de tenter sa chance. Et ils le font, de plus en plus nombreux et déterminés pour atteindre la qualification qui était prévue par le ministre de l'Education nationale Jean-Pierre Chevènement (lors de la création en 1985 des bacheliers professionnels) pour les bacheliers technologiques, à savoir la qualification de « technicien supérieur ». Il s'agit donc bien de monter d'un ''cran'' pour les titulaires d'un baccalauréat professionnel, dans un processus de ''démocratisation''.
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belcacem a annoncé le 8 juin que 1000 places de plus que l'an dernier étaient ouvertes et que 2 000 places supplémentaires seraient créées chaque année pendant les 5 ans à venir, de façon que les poursuites d'étude en STS soient "de droit" pour les "bacs pro" qui le souhaiteront et dont le conseil de classe estimera qu'ils en sont capables. Dès l'année prochaine, 3 académies expérimenteront cette disposition.
Cela s'inscrit dans le contexte du rapport du « Comité pour la stratégie de l'enseignement supérieur » qui propose d' « atteindre d'ici 2025, 60% de diplômés de l'enseignement supérieur dans une classe d'âge », un objectif repris à son compte par François Hollande. En 2015, 77% de la classe d'âge a obtenu un baccalauréat : 55% un baccalauréat général ou technologique (une proportion inchangée depuis 1995, avec deux points de plus en ''général'' et deux points de moins en ''technologique''), et 22% un baccalauréat professionnel (dont la proportion a été triplée en vingt ans). L'objectif visé doit donc prendre en compte le devenir des lauréats des baccalauréags professionnels dans le supérieur. Il est recommandé de donner la priorité aux bacheliers professionnels en STS, et aux bacheliers technologiques en IUT. « L'avenir dure longtemps », comme disait le Général.
Que croyez-vous qui va se produire ?
Aucune considération de Claude Lelièvre sur la réforme de la voie professionnelle depuis 2009 : passage de tous les élèves en 1ère pro et cursus ramené de quatre à trois ans.
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Mais plus sérieusement, l'idée de la "mention pour tous" me rappelle ce qui s'est passé avec les thèses de doctorat quand je préparais la mienne 10 ans plus tôt. Avant, il y avait la mention "honorable", la mention "très honorable", et la mention "très honorable avec les félicitations du jury". Dans mon université, on a fini par abandonner les félicitations du jury pour ne "discriminer" personne. Et puis, comme la mention "honorable" était extrêmement péjorative et ne servait qu'à flinguer la carrière universitaire de quelqu'un dont on voulait se débarrasser, on a aussi, progressivement, abandonné cette mention. Ne reste plus que le "très honorable" pour tout le monde. Bon, quand j'ai eu ma thèse avec la mention "très honorable", on m'a rassuré en me disant que je l'aurais méritée même avec l'ancien système. Mais quand même, ça m'a laissé l'impression d'avoir une "mention" qui en fait ne valait plus rien.
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C'est vrai que 80% ou 77%, c'est très différent. De toute façon, l'objectif était "80% au niveau du bac", comme l'explique Jean-Pierre Chevènement, c'est-à-dire en terminale. Cet objectif est, lui, bien dépassé depuis longtemps.« En France, 80 % d’une génération aurait aujourd’hui le bac. A quoi peut-il encore servir ? » (Laure)
Nathalie Mons : Aujourd’hui, nous avons non pas 80 %, mais 77 % d’une cohorte de jeunes qui a le bac en France. L’objectif fixé dans les années 1990 n’a donc toujours pas été atteint.
Caricature de ceux qui critiquent la baisse des exigence et s'interrogent sur le sens d'un système scolaire qui n'aurait de sens que par la poursuite d'études supérieures.Nous avons en France une vision malthusienne du baccalauréat : on pense que pour qu’un examen ait une valeur il faut qu’une grosse partie des gens qui le passent ne l’aient pas.
Qu'est-ce que Nathalie Mons appelle le "bac" dans ces pays très différents ?Or, lorsqu’on regarde à l’étranger, on voit clairement que la majorité des pays de l’OCDE sont dans une autre logique. Dans ces pays, en moyenne 85 % des jeunes (soit plus qu’en France) ont l’équivalent d’un bac. Il y a même certains pays où plus de 90 % des jeunes ont le bac (Danemark, Irlande, Finlande et même Nouvelle-Zélande avec 100 % des jeunes).
Ce qu'oublie de préciser la présidente du CNESCO, c'est qu'en Finlande les élèves sont presque deux fois moins nombreux à poursuivre dans la voie générale après l'école fondamentale, que l'examen de matriculation (l'équivalent du bac) s'obtient à un âge moyen plus tardif (deux ans de plus qu'en France en moyenne) et qu'il y a une sélection drastique pour entrer à l'université, du fait du un numerus clausus (voir notre article sur la Finlande ). Mais la Finlande ne peut pas être "malthusienne", bien sûr.
Donc un bac professionnel ne permet pas de "s'inscrire bien dans la société"...On a enfin compris dans ces pays que pour avoir une économie performante et des jeunes qui « s’inscrivent » bien dans la société, il faut les former non seulement au lycée, mais surtout dans l’enseignement supérieur.
"Les conditions d’emploi des jeunes diplômés se dégradent" . Le taux de chômage des jeunes diplômés du supérieur (bac+2 ou plus, 15-29 ans) est de 10% en 2013 (17% pour les seuls bacheliers). Diminuerait-il avec 100% d'une cohorte au bac ?Donc l’objectif n’est plus d’avoir une partie des jeunes qui ont ou pas le bac, mais 100 % d’une cohorte de jeunes qui a le bac pour pouvoir entrer dans l’enseignement supérieur.
Donc un CAP, par exemple, avec 13% d'une génération, est un échec scolaire qui nécessite "une seconde chance" ?Dans ces pays on développe aussi des écoles de la seconde chance pour les jeunes qui sortent du système éducatif sans l’équivalent du bac, afin de pouvoir le repasser ensuite. C’est cette logique qu’on doit adopter dans les années à venir en France.
Avec un jugement lucide sur le niveau des élèves : ainsi les universités suisses acceptent uniquement les élèves du bac général français avec une mention AB (et même B pour le bac L) : les autres (sans mention ou issus des voies technologique ou professionnelle) doivent préparer pendant un an l'examen de la maturité fédérale pour espérer accéder aux universités.Pourquoi ces « bacs » se développent-ils à l’étranger ? Se poser cette question nous permet de mieux comprendre l’intérêt de notre bac. Nous avons, dans tous les pays de l’OCDE, de plus en plus de jeunes qui s’orientent vers l’enseignement supérieur, qu’ils soient dans leur pays ou à l’étranger. Et donc les universités ont besoin de savoir quelles sont les compétences scolaires de ces élèves. Par exemple, il faut savoir que les résultats au bac français sont utilisés par les universités anglaises (et suisses) pour sélectionner les candidats français.
Voir ici : www.epsu.ch/fr/Page.php?R=5&SR=55&SSR=28
Comme on l'a vu le diplôme par lui-même ne suffit plus : c'est la mention qui devient déterminante à l'étranger.Le diplôme joue clairement un rôle de « signal » comme le disent les économistes : il permet à des universités ou des entreprises de connaître le champ de spécialité de l’élève et son niveau de compétences. Est-il bon ou moyen dans les spécialités qu’il a choisies au lycée ?
Malheureusement la tendance est à la généralisation rampante du contrôle continu ou de l'examen local (EPS, dossiers, langues vivantes, TPE etc.)Le deuxième atout de ces diplômes par rapport à un contrôle continu dans les établissements par les professeurs de l’élève eux-mêmes, c’est que les élèves ont un diplôme qui n’est pas celui de l’établissement. Et donc ce diplôme a une valeur qui est nationale. Cela permet de limiter les inégalités très fortes qui existent entre les établissements, et donc de ne pas donner à des élèves qui sont dans les établissements qui accueillent les publics les plus défavorisés, un diplôme qui soit dévalorisé.
Une curieuse réponse... Il suffit pourtant de lire certaines copies d'élèves obtenant le bac...« Que répondez-vous à ceux qui disent que le niveau du bac a beaucoup baissé ? Ont-ils raison ? » (Audrey)
Nathalie Mons : Là encore on est dans une logique malthusienne tout à fait française. L’augmentation des taux de réussite s’expliquerait par une baisse du niveau. Nous n’avons aucune recherche qui permette d’attester cette affirmation très courante.
A défaut, le constat de l'échec dans le supérieur ou l'évolution des conditions d'accès dans les universités étrangères est éloquente. De même, l'entrée à Sciences-Po, qui pouvait ne dépendre que de la mention TB avant l'inflation des mentions au bac.
Quel rapport avec les taux de réussite ?Nous avons par contre de multiples pistes d’explication qui nous permettent de comprendre l’augmentation des taux de réussite sur les vingt dernières années.
La première piste d’explication est à trouver dans les grandes réformes structurelles. Par exemple pour le bac professionnel la réforme du bac 2010 a supprimé les BEP qui étaient des diplômes intermédiaires entre le CAP et le baccalauréat professionnel.
Au contraire, des élèves qui n'avaient pas été jugés capables d'aller jusqu'au bac pro se sont trouvés inscrits automatiquement dans le cycle terminal pro, quel que soit leur niveau.
Non, elle a fait progresser le taux d'accès en cycle terminale pro. Pour que le taux de réussite des élèves progresse avec un cursus réduit à trois ans, il a fallu que le niveau de TOUS les élèves entrant dans la voie professionnelle ait fait un énorme bond... ou bien que les exigences aient bien diminuées (au moins dans certaines filières).Elle a aussi raccourci le cursus du bac pro en trois ans. Cette réforme a fait très fortement progresser les taux de réussite au baccalauréat professionnel.
Nulle part Nathalie Mons ne précise que les TPE sont une épreuve originale : les élèves sont notés par les professeurs de leur lycée et seuls les points au dessus de la moyenne sont comptabilisés.Seconde piste d’explication : si on regarde le bac depuis une quinzaine d’années, on voit se développer une série d’épreuves originales dans leur format, beaucoup plus en lien avec les appétences des élèves, et qui ont donné lieu à un niveau de notation plus élevé. Par exemple, pour les baccalauréats généraux, les TPE (travaux personnels encadrés) permettent aux jeunes de travailler en groupe. Ils sont face à une évaluation collective sur un mini-mémoire de recherche qui est pluridisciplinaire et qui donne lieu à un travail à la fois écrit et oral. Cette épreuve est récompensée par un niveau de note élevé. Ceci ne s’explique pas par le fait que les enseignants sont plus laxistes dans la notation, mais par le fait que les élèves apprécient beaucoup cette épreuve et y consacrent un temps très important en classe de première.
Effectivement, les TPE contribuent fortement à une hausse factice du niveau, et les pédagogies dites "actives" n'y sont pas pour grand chose.
On a introduit des systèmes d'évaluation contraignants (par paliers ou par compétences), comme en langues vivantes...De la même façon pour les terminales scientifiques, on a aussi introduit des épreuves qui ressemblent à des travaux pratiques et permettent aux élèves de la nouvelle génération de faire la démonstration de capacités scolaires qui n’étaient pas jusqu’alors évaluées. Et qui correspondent davantage aux compétences des jeunes d’aujourd’hui.
Ajoutons les épreuves sur dossier, les sujets d'examen, les attendus de correction, les barèmes bienveillants, les commissions d'harmonisation (toujours vers le haut) et les jurys de délibération etc. Dernière nouveauté : le bac peut désormais se passer en plusieurs années et dans le même lycée...
La moitié ? D'où sort ce chiffre (qui ne peut concerner les options obligatoires) ?On a enfin une troisième piste d’explication de la hausse des taux de réussite au bac : ce sont les options. Elles sont aujourd’hui passées par la moitié des bacheliers.
Après recherche, le CNESCO s'appuie sans doute sur la note n°26 de la DEPP en 2014 intitulée "Les options au baccalauréat général en 2013 : très peu d’impact sur la réussite" ! Cette note repose sur une session exceptionnelle, avec l'éphémère option d'histoire en série S (un quart des options en 2013 !). Plus important, les conclusions de la DEPP : "À la session 2013, la moitié des candidats au baccalauréat général (54 %) ont présenté au moins une épreuve facultative. [...] Sur les 175 600 candidats qui ont passé au moins une option, 35 900, soit deux sur dix, ont tiré profit de ces épreuves facultatives. Pour la moitié d’entre eux, les options ont permis d’obtenir une meilleure mention."
Et de travail supplémentaire.Et, là, on peut dire qu’il y a une progression des taux de réussite qui est en trompe-l’œil. Il faut soutenir le fait que les jeunes passent des options. Mais il faut en effet réviser le régime de notation de ces options. Car les élèves peuvent passer deux options : la première avec un coef de 2, et la deuxième avec un coef de 1 : ce n’est pas négligeable en termes de points supplémentaires !
Si Nathalie Mons oublie de vraies raisons, elle n'oublie pas d'incriminer ces maudites langues anciennes, dont les faibles effectifs sont pourtant par ailleurs décriés et n'influent par conséquent guère sur les taux de réussite !Et le régime des langues anciennes est encore plus avantageux en termes de notes depuis 2006 puisque, placé en première option, le coef de ces langues anciennes est de 3. Ce qui est à comparer, pour les élèves des filières S et ES, à des épreuves écrites de français qui sont seulement de coefficient 2. Donc nous devons clairement réfléchir à ce régime de notation.
Est-il souhaitable que 100% d'une génération accède aux études supérieures ? Certains élèves aspirent à des formations courtes et professionnalisantes : telle était la vocation des CAP, BEP et Bac pro. Ces formations doivent-elles être méprisées pour autant ?« Si l’objectif de 100 % de diplômés est louable, pourquoi la solution utilisée est celle d’augmenter les notes afin de viser des moyennes toujours plus hautes, plutôt que de repenser les méthodes de formation et les programmes enseignés ? Fournir un diplôme d’entrée dans le supérieur à la quasi-totalité des jeunes, c’est bien en soit, mais si c’est pour qu’une grosse partie se plante dès la première année de faculté, cela revient juste à déplacer le problème. » (Alexandre)
L'essentiel, c'est que cette aspiration ne soit pas le signe d'une reproduction sociale.
Des programmes qui risquent bien de nécessiter une réussite de plus en plus factice.Nathalie Mons : Oui, en effet, il faut continuer à faire évoluer le bac, mais aussi faire progresser les contenus d’enseignement. On a en particulier des réformes récentes qui touchent les programmes scolaires à partir du primaire, qui doivent rentrer en vigueur à la rentrée prochaine. Encore faut-il que l’institution scolaire forme les enseignants à ces nouveaux programmes, développe de la formation continue pour qu’ils soient réellement mis en œuvre.
Proposer des formations qualifiantes courtes ne pourrait convenir ?« En quoi le bac est-il si essentiel pour nous ? J’ai des proches qui ne l’ont pas et qui pourtant réussissent bien leur vie. » (Bruno)
« Concrètement, quelle est l’utilité du bac ? Si on ne l’a pas, doit-on redoubler sa terminale ou on peut très bien continuer des études ? » (Simon)
Nathalie Mons : Le bac a un rôle très particulier en France : il sanctionne à la fois la fin de la scolarité au lycée, mais c’est aussi un diplôme d’accès à l’enseignement supérieur. Donc pour poursuivre ses études dans l’enseignement supérieur, il faut avoir son bac. A quelques exceptions près. Donc ce qui est vraiment regrettable, c’est que nous ayons très peu de cursus de seconde chance qui permette à des adultes qui sont sortis du lycée sans le bac de pouvoir le préparer dans le cadre de formations qui soient moins scolaires que le lycée. (Comme c’est le cas en Nouvelle-Zélande ou aux Pays-Bas.)
Le stress a beaucoup diminué avec l'augmentation saisissante des taux de réussite, chaque année en progrès pour atteindre des sommets vertigineux.Cette absence de seconde chance entraîne un niveau de stress élevé pour les candidats à ces diplômes.
Précisément, plus grand chose ne se joue avec le bac lui-même. L'affectation dans le supérieur avec APB en mars fait du bac une formalité, sauf pour les élèves les moins travailleurs ou les plus en difficulté.On a l’impression en France que tout se joue à 17 ou 18 ans.
Oubli : en Allemagne, l'orientation vers la voie professionnelle a lieu dès la fin de l'école primaire...Ceci est en plus renforcé par la faiblesse de la formation continue pour les adultes qui sont les moins diplômés. On est vraiment face à une double peine : les adultes qui n’ont pas eu le bac durant leur jeunesse sont en plus, ensuite, largement exclus de la formation continue, en entreprise par exemple. C’est une situation qui est très différente de celle qui prédomine en Allemagne.
Des épreuves de compréhension orale plus simples, organisées dans le lycée voire par le professeur.« Le bac doit-il être réformé, selon vous ? » (Cédric)
Nathalie Mons : Le bac se réforme en continu, et il faut continuer dans cette voie-là. Comme déjà dit, sur les dix dernières années on a vu l’apparition de nouvelles épreuves qui sont beaucoup plus en lien avec les compétences qu’on demande aux jeunes dans leur vie d’adulte. Comme par exemple les épreuves orales en langue étrangère.
Les résultats sont forts décevants en anglais , malgré des débuts en primaire depuis 2002...Avant on pensait qu’on pouvait évaluer les élèves en langues étrangères uniquement à l’écrit. Et aujourd’hui, comme on demande aux jeunes de « s’inscrire » dans la mondialisation, on leur demande aussi de « parler » les langues étrangères.
Argument économique, donc. Visiblement la diversité linguistique, dans le contexte de la "mondialisation", n'est pas une richesse, mais un problème...Au-delà de ces évolutions récentes, il faut réfléchir sereinement à d’autres organisations du bac. J’ai déjà cité les régimes de notation des options. Mais on peut aussi s’interroger sur le fait qu’il existe un très grand champ de langues étrangères qui peuvent être passées au bac : pour la moitié des langues il y a moins de 50 candidats au niveau national. Or, on peut très bien avoir des enseignements au lycée qui ne donnent pas lieu à une évaluation finale. Car ça veut dire qu’il existe des langues tellement rares qu’il faut aller chercher des correcteurs à l’extérieur de l’académie, faire un sujet spécifiquement pour ces quelques élèves, etc. On est sur des coups humains et budgétaires importants, sans qu’il n’y ait de valeur ajoutée pédagogique dans la certification.
Au delà de l'absence de réalisme de cette proposition, l'argument est contradictoire avec celui des options de langues étrangères : le coût du bac ne pourrait qu'exploser.Il faut aussi certainement penser à une autre organisation du bac, qui ne reposerait plus exclusivement, dans la surveillance et les corrections, sur les enseignants qui sont au lycée, et sur les locaux que sont les lycées. Car le bac mobilise des établissements et des enseignants du lycée et les amène à délaisser les autres classes pendant ce temps. Pour avancer, il suffit encore une fois de regarder ce qui se passe à l’étranger, où il peut y avoir des agences externes publiques qui organisent la surveillance des examens, ou leur correction partielle, avec des personnels qui ne sont pas obligatoirement ceux qui sont en lycée. Et dans des locaux qui ne sont pas les établissements scolaires.
Pour résumer, la "logique malthusienne" dénoncée par la présidente du CNESCO vise surtout à faire croire qu'il n'y a pas eu de démocratisation du bac en même temps que, de nier comme le ministère , toute baisse de niveau au bac. D'où une très logique nécessaire "Refondation de l'École".
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- Loys
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Sur "Marianne" : www.marianne.net/luttedesclasses/objecti...u-bac-100244251.html
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La note : cache.media.education.gouv.fr/file/2016/...sion-juin_607742.pdf
La DEPP est si pudique que le résumé ne parle pas de record et pourtant quel succès !
www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/07/09/97...pour-le-bac-2016.phpLe baccalauréat 2016 vient d’établir un nouveau record en terme de taux de réussite. Cette année, 88,5% des candidats aux filières générales, technologiques et professionnelles ont décroché leur diplôme. Le précédent record avait été établi lors du bac 2014, avec un taux de réussite de 87,9%. Le nombre de candidats reçus avec une mention est également en hausse.
www.lemonde.fr/campus/article/2016/07/09...4967032_4401467.html
Autre record : www.lemonde.fr/campus/article/2016/07/07...4965513_4401467.html
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Quand ceux qui poussent à ces records s'en désolent ensuite...Bac : Faut-il fêter le record ?
En 2016, record de mentions, record du taux de réussite, record d'une génération obtenant le bac et aucun communiqué du ministère. Il y a des silences qui sont éloquents...Le Café pédagogique l'avait annoncé. C'est maintenant officiel. 2016 est l'année record pour le bac avec 78.6% d'une génération détenant ce diplôme. Curieusement, le communiqué ministériel ne souligne pas ce chiffre record. Alors comment expliquer ce record ? Et surtout faut-il , ou non, le fêter ?
La tournure restrictive ne laisse pas d'étonner...2016 année record
Jamais le pays n'a connu autant de bacheliers qu'en 2016. Avec 88.5% d'admis aux différents bacs c'est 632 700 jeunes qui sont bacheliers, soit 78.6% d'une génération et 11 700 bacheliers de plus qu'en 2015. L'objectif des 80% de jeunes "au niveau bac", fixé en 1985, est dépassé car on atteint presque les 80% de bacheliers.
Pour situer ces 78.6% il faut rappeler qu'en 1980 seulement 26% d'une génération avait le bac. Ce taux a doublé dans les années 1990 pour atteindre 63% en 2000. On est passé à 71% en 2011 puis 78.3% en 2012, taux record maintenu en 2014. En 2015, il n'y avait que 77.2% d'une génération à détenir le bac. En 2016 un nouveau petit bond est fait à 78.6%, record absolu de l'histoire des bacs.
Erreur : le taux de réussite au bac général atteint 91,4%.Quels bacs ont progressé en 2016 ?
Le taux de réussite au bac général atteint 94.4%, en stabilité avec 2015.
Source : cache.media.education.gouv.fr/file/2016/...sion-juin_607742.pdf
Curieux d'oublier le siècle précédent. Il faut croire que la fausse démocratisation du bac (même éléments de langage que Claude Lelièvre ou Nathalie Mons : voir plus haut dans ce fil) ne peut être considérée que depuis seize ans.La fausse démocratisation du bac
On retrouve ainsi une constante dans l'évolution du bac depuis le début du siècle. Son ouverture se fait par la voie professionnelle.
A vrai dire, la croissance à surtout eu lieu entre 2010 (14%) et 2016 (22%), ce qui correspond parfaitement à la réforme de la voie professionnelle en 2009 et le passage automatique de tous les élèves dans le cycle terminal. Bref une croissance très artificielle.En 2000, seulement 11% des jeunes devenaient bacheliers professionnels. Aujourd'hui c'est 24% ce qui représente une énorme croissance.
Pour la même raison...Pour autant le taux de réussite à ce bac est resté stable depuis le début du siècle. Il a même régressé fortement après une hausse en 2009.
Non car, malgré le déni des pseudo-progressistes, le bac général est passé de 33% à plus de 40% entre 2000 et 2016. En trente ans, la proportion d'une génération l'obtenant a doublé, ce que François Jarraud se garde bien de rappeler.C'est elle qui amène un nouveau public au bac qui peut justifier le mot "démocratisation".
Curieux raisonnement pour opposer les deux voies...En même temps, celle-ci est toute relative. On distingue bien deux types de bacs différents. Le bac général et technologique est une formalité remplie par 9 candidats sur 10. Le bac professionnel compte deux fois plus de recalés et reste un obstacle pour un élève de terminale sur cinq. C'est aussi celui où il est le plus difficile de se rattraper alors que le jeu des options, dans le bac général, permet de dépasser les 20/20 de moyenne.
Il faudrait peut-être rappeler que le nombre de bacheliers professionnels a doublé avec la réforme de 2009.
Des inégalités évidentes, mais le "Café" ne renseigne pas sur leur évolution : combien d'enfants d'ouvriers ou d'inactifs obtenaient le bac général en 1980 ?On le sait ce deux types de bacs correspondent à des recrutements sociaux différents et à des débouchés différents. Ainsi, sur les 18 000 enfants de professeurs qui ont été admis au bac en 2013, 15 000 ont eu un bac général. Chez les cadres c'est le cas de 105 000 jeunes sur 135 000 bacheliers. Seulement 35 000 enfants d'ouvriers sur les 98 000 admis au bac ont eu un bac général. C'est le cas de 9 000 enfants d'inactifs sur 60 000.
Le bac professionnel n'avait pas vocation à donner accès à des études supérieures : il était considéré comme une qualification.Les débouchés sont eux aussi différents. Le taux d'échec en université des bacheliers professionnels est énorme.
En généralisant automatiquement son accès et en dépréciant la qualification, on a créé cette situation d'échec.
Leur débouché principal est le BTS mais encore faut-il trouver une place. L'augmentation du nombre des bacheliers pro a dépassé de loin celle des places en BTS. Le ministère vient tout juste d'en prendre conscience...
En même temps, la catastrophisme était nécessaire pour étayer la réforme du collège 2016.... et promet maintenant des quotas et la création de 10 000 places en 5 ans a partir de la rentrée 2017. Rappelons que cette année il y a plus de 3000 bacheliers professionnels supplémentaires et que leur nombre a presque doublé depuis 2010...
Faut-il fêter ce record ?
Dans le communiqué officiel du ministère, il est frappant de voir que le record n'est pas signalé. La ministre remercie les candidats et les enseignants. Le ministère annonce que le taux de reçus est supérieur à celui de 2015 et c'est tout.
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Parce ce que ce ne serait pas un réel "succès collectif" ?Pourquoi cette modestie ministérielle ? Sans doute parce que les détracteurs du bac sont en embuscade, prêts à voir dans ce succès collectif du système éducatif un acte démagogique.
A noter que tout regard critique sur ce qu'est devenu le bac est nécessairement le fait de "détracteurs". Au contraire : c'est pour défendre le bac qu'il faut refuser toute démagogie.
Pourquoi "n'aura jamais" ?Alors il est peut-être nécessaire de rappeler quelques faits.
Au final , un jeune sur cinq n'aura jamais le bac. Pour ce jeune, cette situation est beaucoup plus stigmatisante que dans les générations antérieures.
Avec le raisonnement de François Jarraud, le bac serait encore plus stigmatisant si un seul jeune ne l'obtenait pas. Finalement, un bac réservé à une élite sociale serait moins stigmatisant ?
Au passage, François Jarraud oublie qu'il existe des formations alternatives, comme le CAP qui concerne une fraction importante des jeunes (13% d'une génération pour le CAP, BEP ou équivalent en 2013).
Oui, mais il faudrait aussi comparer l'évolution dans le temps, puisque le bac est désormais obtenu par 78,3% d'une génération.On a compris que l'on a beaucoup plus de chance d'avoir le bac si l'on vient d'un milieu favorisé que populaire.
Des adultes de quel âge : car le bac aujourd'hui n'est plus tout à fait le bac d'hier...Ce que coûte de ne pas avoir le bac
Pour bien mesurer la valeur du bac il faut voir les efforts des élèves du lycée municipal de Paris racontés par sa proviseure, Françoise Noël Jothy (1). Dans ce lycée parisien, des adultes viennent tous les soirs, après une journée de travail, suivre des cours de la seconde à la terminale pour se préparer à passer le bac. Ils vivent cet effort comme une revanche sur la vie. Eux savent que ne pas avoir le bac ferme des portes.
Le raisonnement paraît totalement absurde...On peut aussi faire un autre calcul plus terre à terre. L'Alliance for Excellent Education (AEE) , une association charitable qui milite pour la scolarisation, a calculé en dollars ce que peut couter le fait de ne pas avoir le bac aux Etats-Unis. Pour elle "tout le monde bénéficie des progrès de qualification". Elle a pu calculer la différence de salaire entre un bachelier et un non bachelier (26 923 $ contre 17 299$) et partant de là estimer le manque à gagner collectif : si tous les jeunes Américains de 2008 avaient poursuivi leurs études jusqu'au bac, ils auraient apporté 319 milliards de dollars en plus à l'économie américaine durant leur vie.
Il serait intéressant par exemple d'étudier l'évolution du revenu moyen d'un bachelier sur plusieurs décennies.
Mais puisque les diplômés vivent plus longtemps, deviennent des citoyens plus posés...
Heureusement, en France, on devrait atteindre les 100% d'une génération au bac en 2030 ?... L'AEE estime également d'autres retombées : "les économies régionales et locales souffrent plus quand elles ont des populations moins éduquées car il leur est plus difficile d'attirer des investissements. En même temps elles dépensent davantage en dépenses sociales". L'AEE a pu calculer qu'en poussant tous les Américains jusqu'à la fin des études secondaires, l'Etat économiserait de 8 à 11 milliards chaque année en aide sociale, 17 milliards en aide médicale. Si le taux de sortie sans qualification des garçons baissait de seulement 5% cela représenterait 5 milliards de dépenses policières en moins.
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De plus en plus "colossale et coûteuse" qu'elle est démocratisée, c'est un peu logique...Faut-il réformer le bac ?
C'est vrai, le bac est une machine colossale et couteuse.
Un heureux consensus des deux partis majoritaires...Or quelques épreuves seulement sont prédictives du résultat pour 90% des candidats. Aussi des voix demandent la simplification du bac. Il y a quelques années le député de droite B Apparu demandait 4 épreuves seulement. Un nombre repris récemment par le think tank Terra Nova, proche du PS.
Les examens auraient finalement des vertus ?Si elle apparaît logique, la réforme proposée semble surtout susceptible d'abaisser le niveau et d'augmenter l'injustice. En effet on sait, depuis les travaux de D. Oget, que si le bac était passé au contrôle continu les résultats finaux seraient largement différents. Le fait qu'au bac on corrige une copie anonyme augmente les chances de certains candidats : les garçons, les jeunes des milieux populaires.
On fait à peu près l'inverse avec la réforme du brevet des collèges...Mais les travaux du Cnesco sur le bac ont démontré que le fait d'avoir un large ensemble d'épreuves finales augmente le niveau du bac , spécialement dans les établissements populaires. Cela leur fixe un repère externe qui oblige les enseignants à suivre une norme nationale plutôt qu'à adapter vers le bas le niveau de leurs exigences.
Lapsus ?Remplacer le bac par un contrôle continu accroitrait l'écart entre les jeunes des milieux populaires et les autres et favoriserait les enfants des milieux populaires.
Citons le Sgen-CFDT : "L'évaluation en cours de formation, qui valide ce qui est acquis au fil de l'an doit donc remplacer l'épreuve terminale couperet.".Ceux qui veulent la peau du bac militent pour une société et une école plus injustes.
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- Loys
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Reste l'argument affectif :Najat Vallaud-Belkacem observe plusieurs "difficultés" dans la formule actuelle du baccalauréat. Il y a ainsi "trop d'épreuves", "trop d'options" et un "mécanisme de calcul de points" assez obscur pouvant permettre à certains étudiants d'obtenir "plus de 20 de moyenne". De plus, la ministre pointe du doigt le fait que ces mécanismes d'options "n'existent pas de la même façon" dans le bac général et le bac pro. "Réfléchissons pour que l'on ait les mêmes modalités", suggère-t-elle.
A ceux "qui se demandent s'il n'y a pas trop de bacheliers, je leur dis de penser à leurs propres enfants. 'N'aimeriez-vous pas que vos enfants soient dans les meilleures conditions pour avoir le bac, compte tenu de ce que cela conditionne ensuite ?'"
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